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« Médias et sécurité » : Programme d’urgence du CSC

Publié le vendredi 21 avril 2017 à 22h01min

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« Médias et sécurité » : Programme d’urgence du CSC

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a lancé ce 21 avril 2017 à Ouagadougou, le programme d’urgence « Médias et Sécurité ». C’est la résultante des rencontres d’échanges initiées par l’instance de régulation entre les journalistes et les Forces de défense et de sécurité sur le traitement de l’information liée aux actes terroristes. Face aux défis sécuritaires, les hommes de tenue et ceux des médias entre qui il y a souvent des incompréhensions, doivent unir leurs forces contre l’ennemi commun.

Entre journalistes et Forces de défense et de sécurité (FDS), ce n’est pas toujours le parfait amour, surtout dans un contexte marqué par des attaques terroristes. Comment satisfaire le droit à l’information du citoyen quand cette information est sensible et peut saper les efforts des hommes de tenue et malheureusement servir l’ennemi commun ?

Il faut pourtant que les deux entités travaillent de concert, parce que chacune doit être une sentinelle de lutte contre l’hydre terroriste. Simon Compaoré, ministre de la sécurité intérieure l’a rappelé. « Le rôle des médias est incommensurable dans la lutte contre le terrorisme ». A condition bien sûr.

Agissant comme un médiateur, le conseil supérieur de la communication a entrepris depuis le 21 février 2017, des rencontres d’échanges avec les Forces de défense et sécurité et les journalistes sur le traitement de l’information liée aux actes terroristes. Dans les régions du Sahel, du Centre, du Nord, et des Hauts Bassins, Nathalie Somé et ses collaborateurs ont pris leurs bâtons de pèlerin.

Il ressort de ces rencontres que les difficultés d’accès à l’information auprès des FDS est un fait. Mais en même temps, les médias diffusent souvent des informations non vérifiées. L’autre réalité mise à nu, c’est le manque de formation au profit des journalistes, notamment dans le traitement de l’information liée au terrorisme.

Ces rencontres ont surtout débouché sur des recommandations qui ont inspiré le programme d’urgence « Médias et sécurité ». Pour la présidente du Conseil supérieur de la communication Nathalie Somé, c’est pour contribuer à la prise de conscience sur les enjeux du contexte actuel que son institution a non seulement organisé les cadres d’échanges entre hommes de médias et FDS, mais aussi a conçu le programme d’urgence « Médias et sécurité ».

FDS-Journalistes, pour le même combat !

Signe du caractère multidimensionnel de la problématique, plusieurs ministres étaient au lancement du programme. Le ministre en charge de la sécurité intérieure Simon Compaoré ; celui de la défense nationale Jean-Claude Bouda ; et celui de la communication Rémis Fulgance Dandjinou.

Le programme a trois objectifs. D’abord former les journalistes sur le traitement de l’information à caractère stratégique dans un contexte d’insécurité. Ensuite, sensibiliser les citoyens à travers des microprogrammes sur la consommation responsable de l’information afin d’éviter la psychose suite aux rumeurs. Enfin, il s’agira d’assurer une régulation de proximité sur le traitement des informations à caractère sensible.

Ainsi, les journalistes des treize régions seront formés. « Ces formations connaitront l’intervention de spécialistes des questions sécuritaires et du régulateur des médias », a précisé Jean Paul Toé , directeur général de l’observation des médias et des études au CSC.

Il poursuivra en expliquant que la réalisation et la diffusion de microprogrammes de sensibilisation sont destinées au grand public et aux journalistes. Le citoyen doit cultiver l’esprit critique et de discernement dans la consommation de l’information. Les hommes de médias et les web-activistes doivent quant à eux, prendre des précautions dans la publication des informations stratégiques et sensibles, dans le but de préserver la paix.

Pour ce qui est du volet régulation de proximité, le programme d’urgence « Médias et sécurité », le CSC va mettre en place un dispositif de veille. Selon Jean Paul Toé, « ce dispositif vise d’abord, à faciliter la saisine de l’institution pour tout cas de manquement lié au traitement médiatique des actes d’insécurité… ».

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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