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Transport aérien : Le cadavre du vol 6V 6II

Publié le samedi 4 juin 2005 à 10h36min

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Le 31 mai dernier, un homme est tombé du vol 6V 6II de la société Point Afrique au décollage. Après les formalités d’usage qui siéent en pareilles occasions, le directeur général de l’Aviation civile et de la Météorologie, M. Raphaël Marie Salembéré et son staff ont accordé un entretien à Sidwaya Plus sur le sujet.

S.P. : Le mardi dernier, alors que l’on attendait l’arrivée des chefs d’Etat, un objet est tombé d’un avion qui venait de décoller. Qu’est-ce qui s’est passé exactement ?

Raphaël Marie Salembéré, directeur général de l’Aviation civile (R.M.S.) : Le vol 6V 6II de la société Point Afrique a décollé de Ouagadougou le 31 mai 2005 à 18 heures, assuré par un avion de type Boeing B 757 immatriculé FSH/AXY. A la rentrée des trains d’atterrissage, plusieurs personnes présentes au niveau du parking avion ont vu une masse tombée de l’avion. Des préposés de l’ASECNA, de la gendarmerie et de la police se sont de facto portés sur les lieux de la chute de l’objet.

Les premières constatations ont relevé qu’il s’agit d’un individu de race noire, sans vie avec plusieurs déchirures dont la plus importante est située sur toute la longueur du dos et d’une largeur d’environ 15 cm. Le médecin légiste a confirmé le décès par la suite.

Le corps est tombé à environ 5 m, côté droit de l’axe de la piste d’envol et à 450 m du seuil de la piste 04.

S.P. : D’après vous, qu’est-ce qui explique cela ?

R.M.S. : Cela dépend en premier de l’endroit où il aurait pu accéder à l’avion et du contexte, parce que dans ce cas, il s’agit d’un avion qui effectuait une rotation au départ de France. Cet engin était venu du Niger stationner à l’aéroport de Ouaga avant d’y repartir. Donc, plusieurs aéroports sont concernés, par le trajet de l’avion.

Dans le cas de l’aéroport de Ouagadougou, nous n’avons pas connaissance de précédents. Des mesures de sûreté et d’usage étaient en vigueur. A l’occasion du Sommet des chefs d’Etat da la CEN-SAD, Point Afrique dispose en plus du traitement du vol, de deux agents en interne de sécurité qui suivent toutes les opérations tant au sol qu’en cabine. La compagnie a également un mécanicien, chargé de l’inspection du vol aux escales.

Tous ces experts n’ont rien trouvé d’anormal à l’escale de Ouagadougou.

S.P. : Où se trouve le corps du cadavre et qu’est-ce qui est prévu en pareille situation ?

Une enquête de police est en cours pour permettre d’obtenir des conclusions définitives. Nous attendons ces résultats étant donné que c’est une enquête indépendante autonome.

Nous sommes en mesure d’affirmer que la chute du corps n’a pas entraîné d’écoulement de sang. Il n’y avait pas de taches de sang autour du corps. Le médecin légiste a fait son expertise trois heures après la constatation de la chute du corps. Nous n’avons pas encore son rapport. La victime présentait des fractures aux bras, de larges traces de plaies au dos.

S.P. : Quelle est l’identité de la victime et où est gardé le corps ?

Adjudant-chef major Kini : Je ne saurai pour l’instant expliquer la présence de ce corps dans le train du Boeing, étant donné que le dispositif sécuritaire était à son paroxysme du fait du Sommet des chefs d’Etat de la CEN-SAD. La victime n’avait sur elle aucune pièce administrative, aucun portefeuille qui puisse orienter les enquêteurs.

Son identité n’a pu clairement être déterminée. Nous avons seulement son état physiologique, son teint, sa taille. Le corps est gardé à la morgue. J’ai instruit pour qu’il y soit conservé durant toute l’enquête. En situation normale, l’avion traverse des amplitudes thermiques avec des écarts très considérables. Il est très difficile qu’un individu puisse dans ces conditions survivre dans le train de l’avion pendant 7 heures de temps.

Nous avons des cas où des individus ont embarqué dans des aéroports et se sont retrouvés dans des situations similaires : le cas de l’avion qui avait effectué une rotation au départ de Dakar sur les USA et le corps n’a été découvert qu’au retour de l’avion à Dakar ; le cas de 2 jeunes Guinéens où l’avion parti de Conakry et ce n’est qu’à Paris que les corps ont été retrouvés. Enfin, il y a le cas du passager clandestin qui avait embarqué sur un avion Cargo au départ de Dakar et c’est à l’escale d’Abidjan que le corps a été découvert sans vie. Dans ces différents cas, l’escale où le corps a été découvert, n’était pas celle d’embarquement.

Propos recueillis par Jean Philippe Tougouma
Sidwaya

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