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Solidarité pour l’accès aux toilettes : Des populations de la Gnagna approuvent

Publié le mardi 18 avril 2017 à 00h48min

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Solidarité pour l’accès aux toilettes : Des populations de la Gnagna approuvent

Le vendredi 14 avril dernier, la commune rurale de Liptougou, dans la province de la Gnagna (270 km de Ouagadougou) accueillait la journée communale de solidarité pour l’accès aux toilettes dénommée « Liptougoutoilettes ». Cette journée s’inscrit dans le cadre de la campagne de solidarité Fasotoilettes 2017, une initiative de l’ONG IRC qui vise à encourager chaque citoyen burkinabè qui a les moyens de se doter d’une latrine, d’accompagner ses proches à en posséder. Dans ce micro-trottoir, les ‘’Gnagnalais ‘’ apprécient cette nouvelle vision de l’IRC.

Issa Zoromé, fabricant de foyers améliorés au marché central de Bogandé : J’ai fait un effort pour me procurer une latrine parce que je condamne ceux qui n’hésitent pas à déféquer à l’air libre. Quand vous faites vos besoins à l’air libre, vous contribuer à mettre en danger votre propre santé. Ce serait bien d’aider certains voisins à construire des toilettes chez eux, surtout ceux qui ont l’audace de faire leurs besoins dans des sachets noirs pour les jeter tard dans la nuit, mais c’est difficile, quand vous n’avez les moyens et votre voisin non plus.

« Je peux apporter mon expertise technique »

Paul Zongo, techicien intercommunal

Paul Zongo, technicien intercommunal eau et assainissement, en service à la mairie de Bogandé : Personnellement, je n’ai pas encore construit une latrine pour une connaissance ou un parent, mais à travers la sensibilisation, j’ai réussi à le faire sans l’appui d’un projet. Je suis disposé à accompagner mes proches à construire des latrines chez eux, mais je n’ai pas encore les moyens. Néanmoins, je peux m’engager à leur apportant mon expertise technique. Du côté de la mairie, nous avons mis à la disposition des commerçants deux latrines publiques que nous reconnaissons d’ailleurs insuffisants. A ce sujet, l’idée d’amener les populations à construire des toilettes pour leurs parents est salutaire mais il faut un travail de sensibilisation sur le terrain afin d’inciter les populations à le faire vraiment.

« Faites un effort en demandant de l’aide…. »

Bourgou Larba, Chef de Bogandé : Ceux qui n’hésitent pas à faire leurs besoins à l’air libre sont en général ceux qui n’ont pas conscience des maladies que cela peut causer. Et si j’avais les moyens, j’allais construire des latrines pour ces derniers, mais quand on pas les moyens, on ne peut que compter sur les autorités de la commune. A l’occasion, j’ai un message à l’endroit de la population de Bogandé. La construction d’une latrine est nécessaire pour notre bien-être et lorsque vous n’avez pas les moyens, faites un effort en demandant de l’aide à vos voisins. Vous pourriez au moins creusez la fosse et demandez à vos voisins de vous appuyer avec le matériel.

Dimanche Tindano gérant de maquis

Dimanche Tindano, gérant de maquis à Manni : Le maquis a mis en place un séko en guise de toilettes pour ses clients parce que nous n’avons pas pour l’instant une latrine, ce qui fait que d’autres clients font souvent leurs besoins en brousse. Nous savons que ce n’est pas normal mais nous venons à peine de nous installer et nous n’avons pas encore les moyens.

« Difficile d’aider les autres quand on pas les moyens »

Lankoandé Mariam, commerçante à Liptougou : C’est une très bonne idée dans la mesure où c’est notre propre santé qui est en jeu, mais c’est assez difficile d’aider les autres quand on n’a pas les moyens. Nous même, nous avons pu nous procurer une latrine il n’y a pas longtemps. Mon mari a creusé la fosse lui-même et a fait appel à un maçon pour le reste des travaux.

« Au lieu de croiser les bras et attendre, nous devons nous entraider »

Diagnoabouga Tindano commercant au marché de Bogandé

Diagnoabouga Tindano, commerçant au marché de Bogandé : Je pense que ce geste qui paraît anodin est fait par ignorance et par manque de moyens. Par ignorance, certains se soulagent à l’air libre et ne savent pas cela peut causer des maladies. Raison pour laquelle, nous demandons aux autorités de toujours sensibiliser la population. C’est vrai que nous avons besoin d’aide, mais plutôt que de croiser les bras et attendre, nous devons nous entraider.

Propos recueillis par Nicole Ouédraogo
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