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Sécurité pénitentiaire : Geoffroy Yogo détient désormais les clés des prisons du Burkina

Publié le mercredi 12 avril 2017 à 23h54min

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Sécurité pénitentiaire : Geoffroy Yogo détient désormais les clés des prisons du Burkina

Nommé directeur général de la garde de sécurité pénitentiaire en conseil des ministres le 9 mars 2017, l’inspecteur de sécurité pénitentiaire Geoffroy Yogo a officiellement pris fonction dans la soirée du 11 avril 2017 à Ouagadougou. C’est le ministre de la Justice, des droits de l’homme et de la promotion civique, garde des sceaux qui l’a installé dans ses nouvelles fonctions. Le nouveau chef a décliné ses défis qui sont, entre autres, l’épineuse question de la surpopulation en milieu carcéral et la formation du personnel face à la (nouvelle) donne terroriste.

L’intérim prend ainsi fin à la direction générale de la Garde de sécuritaire pénitentiaire (GSP). Actuellement en mission onusienne, l’inspecteur de GSP Honoré Karambiri a été remplacé par Geoffroy Yogo jusque-là conseiller technique du ministre de la Justice, des droits de l’homme et de la promotion civique, garde des sceaux. Il a été nommé par le conseil des ministres en sa séance du 9 mars 2017.

Il revient maintenant à cet ancien député de la transition la mission de commander les troupes de la GSP. Cette force paramilitaire, qui intervient en aval de la chaine pénale, assure l’exécution des sentences pénales, et participe à la sécurité publique.
Titulaire d’un DEA en mathématiques appliquées et calcul scientifique, l’inspecteur de sécurité pénitentiaire Geoffroy Yogo devrait trouver la bonne formule pour résoudre les différentes équations du secteur pénitencier.

« Nos établissements pénitentiaires ne sont pas conformes aux recommandations des structures internationales, nous avons le devoir de nous y conformer », a-t-il reconnu. Et à l’en croire, son ministre de tutelle, Réné Bagoro l’a instruit d’en faire une priorité. « Je vais travailler sur un plan architectural qui répond aux spécifications techniques recommandées par les normes internationales.

Si cela est fait, le deuxième défi qu’est la surpopulation carcérale sera certainement relevé. Exemple de l’urgence : « La MACO (Ndlr. Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou) a été construite depuis 1966 pour environ 400 détenus, puis élargie à une capacité de 600 places. Aujourd’hui, il y a plus de 2000 détenus, c’est effroyable », a regretté le nouveau directeur général.

Aussi, face aux nouveaux défis, il faudra mettre à jour le personnel. C’est l’autre défi de celui qui est né à Koudougou le 11 novembre 1976. « La formation du personnel. Nous sommes dans un contexte de terrorisme, Il faut que le personnel s’adapte. Les autres acteurs de la chaine pénale se spécialisent dans ce domaine. La GSP ne doit pas rester en marge. La lutte contre le grand banditisme et le terrorisme, c’est aussi la GSP ». Et pour que le maillon de la chaine qui lui incombe désormais ne soit pas la cause de l’échec du système de sécurité, la formation du personnel doit être de mise. La GSP se doit d’être efficace, dans le contexte d’insécurité croissante et de menaces terroristes.

En tout cas, l’inspecteur de sécurité pénitentiaire Geoffroy Yogo entend s’organiser avec ses collaborateurs autour d’un outil de planification opérationnelle qui sera en phase avec les documents cadres du ministère que sont le plan d’action prioritaire, la politique nationale de justice, la politique nationale des droits humains et de la promotion civique, et le pacte national pour le renouveau de la justice.

Sa vision est donc de faire de la GSP, un corps moderne, opérationnel et professionnel qui œuvre dans des conditions carcérales aux normes pénitentiaires et respectueuses de la dignité humaine. Aux différents partenaires, il a lancé un appel pour bâtir une administration pénitentiaire moderne garantissant un mieux-être des détenus et une préparation efficace de leur resocialisation.

L’installation de Geoffroy Yogo intervient juste au lendemain de l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi portant régime pénitentiaire au Burkina Faso. Une bonne nouvelle quand on sait que le corps, comme bien d’autres, a connu des remous ces dernières années. A en croire le nouveau chef de la GSP, la plupart de revendications ont trouvé des solutions. Mais pour un climat apaisé dans son département, il entend instaurer un dialogue constant et franc avec le syndicat national de la GSP.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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