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Donner des perspectives à la jeunesse africaine est le défi majeur du continent, selon la Fondation Mo Ibrahim

Publié le lundi 10 avril 2017 à 15h34min

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Donner des perspectives à la jeunesse africaine est le défi majeur du continent, selon la Fondation Mo Ibrahim

Les discussions du Forum de l’Ibrahim Governance Week-End : « Un point de bascule pour l’Afrique »

Quelles perspectives pour la jeunesse africaine ? Voilà le défi majeur auquel le continent africain est aujourd’hui confronté. Ne pas y répondre minera les progrès réalisés et démultipliera les risques d’instabilité, selon Mo Ibrahim.

Selon Mo Ibrahim, Président de la Fondation Mo Ibrahim « La jeunesse africaine se désenchante. Que va-t-il arriver si nous ne sommes pas capables de proposer un emploi à la déferlante de jeunes qui est sur le point de se présenter sur le marché du travail ? Toujours plus de migration, et l’extension du fléau terroriste. Pouvoirs publics et secteur privé doivent impérativement se concerter pour faire en sorte que notre jeunesse reçoive les compétences et les ressources nécessaires pour prendre en main son avenir ».

Mo Ibrahim s’exprimait lors du 2017 Ibrahim Governance Week-end, trois jours de discussions et d’évènements divers, qui s’est tenu à Marrakech du 7 au 9 avril.

Le Forum Ibrahim était le point central du week-end, qui a réuni dirigeants africains et mondiaux autour du thème suivant : « Un point de bascule pour l’Afrique », sur la base du dernier rapport publié par la Fondation, qui identifie « un moment déterminant pour l’avenir du continent »

Publié début avril, le rapport souligne l’urgence qui doit conduire les responsables du continent à répondre aux attentes de sa jeunesse et utiliser au mieux sa formidable énergie, faute de voir remis en cause les progrès réalisés au cours des dernières années. Les discussions du Forum Ibrahim ont porté sur trois sujets qui constituent aujourd’hui un défi majeur pour la jeunesse africaine.

La première session s’est concentre sur le lien entre mauvaise gouvernance et terrorisme, en soulignant combien le vide créé par l’absence de gouvernance produisait un terreau fertile pour l’extrémisme violent.

Insistant sur la nécessite d’intervenir très en amont dans les secteurs ou la gouvernance est défaillante, Jean-Marie Guéhenno, président d’International Crisis Group, a indiqué : « Avec le temps, le chaos s’enracine ; et le terrorisme prospère dans le chaos. Le terrorisme fait suite à une période prolongée de négligence. Il faut prévenir cette négligence. »

Martin Kobler, Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye, dit : « Dans le cadre d’une médiation, on parle essentiellement à des hommes de plus de 70 ans. Les jeunes sont complètement exclus de ce processus, alors même qu’ils représentent la majorité de la population. Ils ne sont pas seulement l’avenir du pays, ils sont déjà son présent ».

Aya Chebbi, fondatrice et présidente de Africa Youth Mouvement et boursière de la Fondation Mo Ibrahim, souligna : « Ce n’est pas le chômage qui conduit la jeunesse vers le terrorisme. C’est le sentiment d’injustice ».

La deuxième session a traité du risque de récession démocratique.

Amina J. Mohammed, Vice-Secrétaire Générale des Nations Unies, a exhorté les jeunes à s’impliquer davantage dans le processus démocratique. « Nous avons besoin d’une transition intergénérationnelle. Je pense qu’au-delà d’un certain âge on ne peut plus rester à la barre et décider de l’avenir de ceux qui ont 60 ans de moins que vous »

Graça Machel, fondatrice du Graça Machel Trust, a appelé à davantage de diversité au sein des institutions : « La démocratie c’est donner une voix à la majorité. Mais en Afrique, nos majorités, ce sont les ruraux, les femmes, les jeunes, et elles ne sont guère écoutées. Il faut réfléchir sérieusement à la façon dont on peut construire les capacités institutionnelles de nature à permettre de prendre en compte toutes ces voix ».

La troisième session s’est focalisée sur la nécessité de mettre en place une croissance inclusive et créatrice d’emplois.

Pour Moulay Hafid Elalamy, fondateur du groupe Saham et ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique du Maroc : « L’Afrique a tout ce qu’il faut pour prendre en main son propre destin »

Ngozi Okonjo-Iweala, présidente du conseil d’administration de l’Alliance mondiale pour les vaccins (GAVI), a insisté sur le potentiel considérable du continent : « Si vous regardez les choses en face, s’il y a bien une chose dont on ne manque pas en Afrique, c’est l’aspiration. On parle toujours de potentiel. Il faut qu’il devienne une réalité pour notre jeunesse ». [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

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