Le ciel s’éclaircit peu à peu au Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel après la tenue, le 11 mars à Nouakchott, de la 52e session ordinaire du Conseil des ministres de l’institution qui a décidé de réintégrer le Dr Djimé Adoum au poste de secrétaire exécutif. Ce lundi 3 avril 2017, marque la fin de la période intérimaire assurée par le Dr Souleymane Ouédraogo, celui-là qui a reçu mandat de remettre l’institution sur les rails en organisant notamment un audit organisationnel et financier. Le ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, le représentant de son homologue malien et les partenaires techniques et financiers étaient présents à la cérémonie de réinstallation.

« Nous voulons que le train qui démarre aujourd’hui nous amène à bon port (…) Faisons en sorte que nos faiblesses deviennent des défis et que nous puissions les relever ensemble », a déclaré le ministre burkinabè de l’agriculture, Jacob Ouédraogo après avoir remis au secrétaire exécutif du CILSS les recommandations faites à Nouakchott en vue de l’élaboration d’une feuille de route pour recadrer la gestion de l’institution. Ce document a été qualifié par le Dr Djimé Adoum d’« explosif » car il permettra l’édiction de nouvelles directives dans les prochains jours pour imprimer la marche à suivre au sein du CILSS. « Les carottes sont là et il faut les cuir. Et c’est le document explosif qui va vous amener à le faire », a renchérit le ministre Jacob Ouédraogo.

S’adressant à ses collègues, le patron du CILSS a tenu un discours d’engagement et de responsabilité : « Je peux toujours porter la croix des autres mais chacun devra maintenant se comporter conformément aux règles et assumer ses responsabilités. Chacun doit faire son travail et le faire correctement. Nous n’allons plus tolérer les manipulations, les intrigues et autres manœuvres tendant à déstabiliser l’institution. C’est fini. Nous avons traversé une période d’adversité et nous en sommes sortis ragaillardis », foi du Dr Djimé Adoum.

Le train de la refondation du CILSS démarre donc dès ce jour et son premier responsable croit qu’une autre bonne gouvernance est possible au sein de l’institution. « Plus rien ne sera comme avant », a-t-il martelé. La tâche ne sera pas aisée et selon le Dr Souleymane Ouédraogo, le CILSS est à la croisée des chemins.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

Quelques décisions du Conseil des ministres du CILSS à l’occasion de sa 52e session ordinaire :

• Au niveau du volet comptable et financier, le CILSS travaille sur la base des états de trésorerie tandis que la région ouest africaine a adopté le système normalisé SYSCOA. Ce qui ne permet pas de certifier les états financiers du CILSS du fait de la non justification des soldes de départ des comptes patrimoniaux. Le cabinet d’audit SEC DIARRA a fait des recommandations et proposé un plan d’actions détaillé qui devrait permettre de reconfigurer le système comptable du CILSS à l’horizon 2020 ;

• Le Conseil des ministres a également renouvelé le mandat du Secrétaire exécutif adjoint (SEA) du CILSS pour un second et dernier mandat de trois ans ;

• Le Conseil des ministres a nommé Monsieur EBBE Mohamed Abdellai, de nationalité mauritanienne au poste de Directeur général de l’Institut du Sahel (INSAH), pour un mandat de trois ans renouvelable une fois ;

• Le Conseil a enfin instruit le Secrétaire Exécutif à poursuivre les efforts de sensibilisation et de recouvrement des arriérés des contributions des Etats membres.

Source : Communiqué final de la 52e session ordinaire du Conseil des ministres