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Semaine du coton à Ouagadougou : Réflexion autour des enjeux des chaines de valeur

Publié le mardi 28 mars 2017 à 00h06min

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Semaine du coton à Ouagadougou : Réflexion autour des enjeux des chaines de valeur

L’or blanc est à l’honneur à Ouagadougou. Après l’ouverture du Dan Fani fashion week le 25 mars dernier, c’est le comité d’orientation et de suivi du partenariat Union européenne-Afrique sur le coton qui tient les travaux de clôture du programme d’appui à la consolidation du cadre d’actions pour ledit partenariat, du 27 au 29 mars. Cette rencontre de trois jours se donne pour objectif de diffuser et valoriser les résultats obtenus depuis une dizaine d’années, mais aussi dégager des perspectives en fonction des nouveaux enjeux pour un développement inclusif et durable des chaines de valeur coton en Afrique.

Au Burkina, la culture du coton fait vivre plus de quatre millions de personnes. Cette activité s’est révélée au fil du temps, être un puissant levier de développement inclusif contribuant fortement à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté, surtout en milieu rural. Encore appelé or blanc, le coton est cultivé dans plus de 100 pays à travers le monde. Il est également un produit dont le négoce est fortement actif avec plus de 150 pays engagés dans des activités d’exportation, d’importation et/ou de transformation. En Afrique, il constitue l’un des premiers produits pourvoyeurs de recettes d’exportation et de création de richesses.

Ainsi, en 2004, l’Union européenne et les Etats ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) décidaient de la mise en place d’un partenariat sur le coton. Ce qui devrait permettre de renforcer la participation active des pays africains aux négociations commerciales à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), mais également de faire face aux difficultés liées aux évolutions des cours internationaux, à l’impact des subventions accordées par certains pays à leur secteur coton et à la fluctuation du taux de change. Pour son opérationnalisation, ce partenariat s’est doté de deux axes d’intervention : un volet développement et un cadre d’action dont la mise en œuvre est assuré par le comité d’organisation et de suivi du programme (COS-coton). Après plus de dix ans de mise en œuvre, ce programme arrive à son terme. D’où la nécessité pour les parties prenantes de se retrouver pour apprécier les résultats atteints et dégager des perspectives futures pour le partenariat UE-Afrique.

Les travaux de clôture du programme d’appui à la consolidation du cadre d’actions pour le partenariat Union-européenne-Afrique sur le coton se tient sous le thème : « les nouveaux enjeux pour un développement inclusif et durable des chaines de valeur coton en Afrique ». Conférences, tables-rondes et ateliers à bâtons rompus sont au menu de cette semaine du coton. Les réflexions critiques de ces 72 heures permettront d’identifier des leviers d’actions tout en dégageant des perspectives en vue d’une pérennisation de cette filière stratégique pour un développement harmonieux des pays producteurs de coton.« Les travaux de ces trois jours conduiront les participants sur de nouveaux chantiers de développement du coton notamment la recherche des solutions innovations pour l’agriculture africaine, la professionnalisation en tant qu’outil de diversification de l’agriculture au service de la sécurité alimentaire, de l’emploi et de la résilience, les enjeux et perspectives des stratégies nationales, régionales et panafricaine ainsi que la transformation », a confié Stéphane Sanou, ministre du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, par ailleurs président de la cérémonie d’ouverture des travaux.

L’objectif du partenariat UE-Afrique sur le coton est de contribuer à la lutte contre la pauvreté dans les zones cotonnières africaines par l’amélioration de la compétitivité, de la valeur ajoutée et de la viabilité des filières cotonnières africaines, de façon à en optimiser l’impact sur le revenu des producteurs. Ainsi, parmi les initiatives et actions du partenariat, deux programmes phares ont été réalisés pour un montant de 26,8 m millions d’euros. Le programme actuel doté de 11 millions d’euros prolonge et renforce des actions structurantes retenues sur la base de résultats probants du programme précédent. « A travers les chaines de valeur et leur insertion dans l’agriculture africaine, nous avons tous l’exigence et l’obligation d’apporter des réponses à la hauteur des grands défis présents et futurs », a souligné Sékou dit Gaoussou Cissé, le président du COS-coton au nom du groupe des Etats ACP.

En effet, le groupe ACP est en passe de finaliser une nouvelle approche de l’appui du groupe ACP au secteur des produits de base agricoles. Cette nouvelle orientation vise en particulier à investir dans la transformation des modèles de production et des produits agricoles dans une perspective d’insertion dans les chaines de valeurs régionales et mondiales. En tous les cas, le secrétariat ACP a assuré de son engagement accompagner les parties prenantes dans la mise en œuvre des recommandations pertinentes qui sortiront de ces trois jours de réflexion.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 28 mars 2017 à 10:36, par L’Oeil du Peuple En réponse à : Semaine du coton à Ouagadougou : Réflexion autour des enjeux des chaines de valeur

    De notre capacité à transformer une bonne partie de notre production cotonnière(30%) par la création d’industrie textile à même de donner de la valeur ajoutée au coton permettra de créer plus de richesse à distribuer au monde paysan.Sans ces actions fortes qui nous permettront de sortir de notre sous -développement et la mise en œuvre du slogan"Consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous consommons"nous resterons toujours à courir derrière les bailleurs de fonds étrangers qui dicterons toujours leur loi en fixant les prix de nos matières premières à leur bon vouloir et en jetant quelques pièces dans notre sébile tendue comme des mendiants.Le BURKINA est un vaste marché du textile avec dix huit millions de consommateurs potentiels du coton.Si on fait un calcul rapide(1000 F X 18 000 000=18 000 000 000 F CFA) ;si chacun de nous consomme par an au moins 1000 F de coton produit au Burkina,on réalisera au moins 18 000 000 000 F CFA de richesse pour notre économie.

  • Le 28 mars 2017 à 18:29, par Cheikh En réponse à : Semaine du coton à Ouagadougou : Réflexion autour des enjeux des chaines de valeur

    Soutien intégral à L’Oeil du Peuple, car c’est la même chose que j’allais dire. C’est vrai que tout cela ne sera ni facile, ni simplifié pour nous par ces mêmes pays, qui ont plutôt intérêt au statu quo. Mais il faut qu’on s’obstine à créer et maintenir des usines textiles, pour la transformation de notre coton, sinon on ne s’en sortira jamais.De même, il nous faut des abattoirs modernes pour abattre notre bétail avant d’en commercialiser la chair, sinon l’exportation des animaux sur pied constitue pour nous, un énorme manque à gagner. Mais comme tout cela ne pourra se faire systématiquement et en un seul jour, jouons quand même le jeu en attendant, en suivant la tendance générale, pour ne pas jeter le bébé avec l’eau de bain.

  • Le 30 mars 2017 à 11:09, par françois En réponse à : Semaine du coton à Ouagadougou : Réflexion autour des enjeux des chaines de valeur

    Quid du coton Bt qui a fait ses preuves dans le mauvais sens ! au moins 50 milliards de perte ces dernières années pour les sociétés cotonnières au Burkina. Et, on oublie les producteurs qui ont perdu du bétail, qui ont payé cher des semences pour des rendements en berne, sans oublier les dégâts sur l’environnement. De qui se moque t’on ? avec de telles rencontres alors que l’on va nous assassiner avec les APE. Cela s’appelle de la poudre aux yeux pour endormir les peuples du sud avec quelques millions d’euro pour payer des experts du Nord et quelques ateliers de ce type alors que dans le même temps, on va prendre les richesses du sud à vil prix.

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