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7e session de la CEN-SAD : Le sommet des nouveaux défis

Publié le jeudi 2 juin 2005 à 07h17min

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La 7e session ordinaire de la Conférence des leaders et chefs d’Etat de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) s’est ouverte hier 1er juin 2005 à Ouaga sous le thème "Rôle et place de la CEN-SAD dans l’intégration africaine". Treize pays sur les vingt et un membres de cet espace sont représentés par leurs chefs d’Etat et huit par des chefs de gouvernement à cette rencontre qui ambitionne de donner une nouvelle dynamique à l’organisation. Donc, relever de nouveaux défis.

Comme à son habitude, le Burkina entend marquer chaque rencontre internationale qu’il organise par une touche particulière. Pour cette 7e session de la Conférence des leaders et chefs d’Etat et de la CEN-SAD, la particularité avec les précédentes est le choix d’un thème qui est "Rôle et place de la CEN-SAD dans l’intégration africaine". Lequel thème a été qualifié de pertinent par le président hôte, Blaise Compaoré, à la cérémonie d’ouverture de la session. Une pertinence qui réside dans le fait, selon le Président du Faso, que les chefs d’Etat, les chefs de gouvernement et les peuples de la CEN-SAD sont interpellés par rapport au maintien de leur engagement à renforcer l’unité d’action.

Cela ne doit pas être perdu de vue dans un contexte de "mondialisation libérale lourde de menace pour les peuples isolés "et finalement dans lequel la CEN-SAD, ajoute Blaise Compaoré, se revèle être un rempart et une opportunité historique d’émancipation. L’intégration n’étant jamais une oeuvre complètement achevée, le président hôte de la session a profité de la rencontre pour inviter ses paires à se pencher sur l’élaboration d’un cadre pour l’intégration et l’harmonisation des politiques économiques et sociales.

Si le Président du Faso a terminé son discours en formant le voeu que les décisions de la 7e session insufflent une nouvelle dynamique à la CEN-SAD, Amadou Toumani Touré (ATT), président en exercice de l’organisation (son discours est intervenu après celui, en arabe, du secrétaire général de la CEN-SAD, Dr Mohammad Al-Madhani Al-Azhari) a commencé le sien en affirmant son assurance que la "rencontre de Ouaga marquera une étape importante dans le processus de construction d’un espace communautaire fondé sur des valeurs de tolérance, de solidarité et de paix".

Tout en faisant le bilan de son mandat d’un an à la tête de la CEN-SAD, ATT, qui dans une première brève intervention a demandé une minute de silence à la mémoire du Général Sangoulé Lamizana, a aussi émis des voeux que certains chantiers commencés, soient achevés ou que des décisions d’ouverture d’autres soient prises à Ouaga. C’est le cas par exemple de l’installation des hautes autorités restantes après celle de la haute autorité de l’eau. Dans le domaine des infrastructures et du transport, Amadou Toumani Touré a appelé à l’adoption d’un projet de convention de coopération en matière de transport et de transit routiers entre Etats membres.

S’il s’est réjoui de la résolution de la crise ivoirienne grâce à la médiation sud-africaine et dit que la CEN-SAD suit avec grande attention la situation politique au Togo - dont son président, le jeune Faure Gnassingbé, faisait sa toute première sortie en tant que chef d’Etat élu -, ATT appelle tout de même l’organisation à accélérer le processus de mise en place de mécanisme de prévention et de gestion des conflits.

Le président en exercice sortant de la CEN-SAD a également invité la session à installer les membres du Conseil économique, social et culturel en vue de mettre fin à une situation qui a trop duré avant de donner le coup d’envoi des travaux qui se feront essentiellement à huis clos. A noter les interventions, à la cérémonie d’ouverture, de la présidente de la Chambre des lords de Grande-Bretagne, du président nigérian et président en exercice de l’Union africaine, Olusegun Obasanjo. Ce dernier, a relevé les vertus de l’intégration et loué les mérites du guide libyen, Mouamar Khadafi, géniteur de la CEN-SAD et chantre de l’unité africaine, présent à Ouaga depuis le 30 mai pour le sommet.

Par Séni DABO


RESOLUTION DE LA CRISE IVOIRIENNE

La contribution de la CEN-SAD vue par Laurent Gbagbo

Entre un brin de causette avec le ministre Djibrill Bassolé et une invite pressante pour la photo de famille, le président ivoirien Laurent Gbagbo nous dit, après la cérémonie d’ouverture, ce qu’il pense du rôle, de la contribution de la CEN-SAD dans la résolution de la crise ivoirienne.

"La CEN-SAD a beaucoup contribué (NDLR : à la résolution de la crise). Le président Compaoré et moi, nous nous sommes rencontrés au moins 3 fois dans le cadre de la crise ivoirienne. J’ai rencontré 2 fois le président malien, également le président Kadhafi. J’ai rencontré 4 ou 5 fois le président Obasanjo. Quand il y a une crise les chefs d’Etat se voient de façon formelle ou informelle, mais on fait avancer les choses".

S.D.


LES A-COTES DU SOMMET

* Kadhafi, super-star !

Posters géants, cris de joie, salve d’applaudissements... Décidément, Moammar Kadhafi ne cesse de prendre des bains de foule depuis son arrivée au Burkina le 30 mai. Hier matin, le public parqué aux abords des routes conduisant à Ouaga 2000, a scandé des slogans en son honneur. Le guide, visiblement fier, le lui a rendu par des salutations à n’en pas finir. Puis, il est descendu de son véhicule, a marché de façon majestueuse sur le tapis rouge, et est rentré, en compagnie d’une forte garde rapprochée, dans la salle de réunion.

* Les ABC acclament Gbagbo

Le président ivoirien, Laurent Gbagbo, a été le dernier chef d’Etat à arriver hier, à Ouaga 2000. L’ambiance est montée d’un cran du côté des Amis de Blaise Compaoré (ABC). "Gbagbo ! Compaoré !", ont-ils scandé à gorge déployée. Juste après, un membre du protocole d’Etat s’est avancé du "christ de Mama" et lui a donné des accolades. Mais Laurent Gbagbo avait le visage crispé. Sans doute que les relations malsaines entre Ouaga et Abidjan y sont pour quelque chose.

* "On nous a dit de venir applaudir"

Ils étaient vêtus de tee-shirts blancs à l’effigie de la CEN-SAD. Des jeunes, en majorité des filles, installés à l’arrière de la salle de réunion, prêts à applaudir de tous leurs muscles dès que quelqu’un donne le ton. Et ils ont "applaudi, applaudi et applaudi" après chaque discours, jusqu’à la fin de la cérémonie d’ouverture. Ils doivent en principe répéter leur "exploit" à la clôture du sommet. "On nous a dit de venir applaudir", confie un jeune homme. Près de cent filles et garçons ont été sollicités pour cet exercice.

* L’ombre de Norbert Zongo

Un homme d’une trentaine d’année tenait une affiche de Reporters sans frontière (RSF), diffusée pendant le dernier sommet de la francophonie. Elle a trait à l’affaire Norbert Zongo. On pouvait y lire "Blaise Compaoré le protecteur, François le protégé". L’affiche a été vite retirée par un flic. L’homme qui la tenait a été prié de "déserter" les lieux avant que la force publique ne se déchaîne sur lui. Il s’en est allé dare dare, se faufilant dans la foule, à la recherche du chemin le plus court... et le plus sûr.

* Haute sécurité

Les agents de sécurité et du protocole n’ont pas du tout chômé. Ils étaient sur "tous les fronts", ne ménageant aucun effort pour que le sommet se déroule bien. On a vu certains courir, souvent prêts à dégainer, mais visiblement "sereins" si l’on en croit l’un d’entre eux. D’autres, en tenue civile, étaient postés dans la foule pour parer à toute éventualité. L’adage "mieux vaut prévenir que guérir" a été apparemment bien assimilé. Les membres du protocole, eux, ont battu des mains et des pieds afin d’être à la hauteur des enjeux.

* Et Yougbaré sauva Tandja !

Tous les discours n’ont pas été prononcés en français. Il fallait porter un casque pour bénéficier de la traduction des messages délivrés en anglais ou en arabe. Le hic, c’est que les écouteurs du casque du président nigérien, Mamadou Tandja, étaient défaillants. Il a alors fait de grands signes pour qu’on lui apporte un autre. Le directeur du protocole d’Etat, Léon Yougbaré, s’est vite exécuté. Mais le nouveau casque a lui aussi "craqué" en plein discours. Il a fallu un autre. Cette fois, Léon Yougbaré a pu permettre au n°1 nigérien d’être au rythme de la cérémonie.

Le Pays

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