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DLM s’attèle à vaincre la pauvreté en milieu rural

Publié le jeudi 2 juin 2005 à 07h24min

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L’ association « Duddal Leydi Men (DLM) » en langue fulfuldé : l’école de notre pays. Créée en 2001, elle s’investit principalement dans la production laitière. Contre vents et marée, elle assure l’alphabétisation de ses membres.

L’objectif principal de l’association « Dudal Leydi Men (DLM) « est de lutter contre la pauvreté en milieu rural. L’association est présente dans trois provinces du Burkina Faso, notamment le Yatenga, le Lorum et le Kadiogo. DLM est reconnue à travers la production et la transformation du lait de vache, comme le font les peulhes, à partir du troupeau de vaches qu’elles élèvent. A partir de la production du lait, est né le groupement Portal Djama qui est une union de plusieurs productrices de lait, y compris la transformation en yaourt, lait pasteurisé, etc...

Mais la production laitière n’est pas un obstacle à d’autres activités telles l’alphabétisation des membres, la formation d’animateurs et superviseurs que les femmes font en partenariat avec la direction provinciale de l’Enseignement de base. A celles-ci, s’ajoutent les séances de sensibilisation sur le VIH/Sida et le reboisement.

L’appui du FONAENF

« Nous avons eu un financement du Fonds national pour l’alphabétisation et l’éducation non formelle (FONAENP) à Ouahigouya. Cela nous a permis d’y installer un bureau même si notre siège est à Ouagadougou « , a révélé la présidente de DLM, Mme Ba/Barry Rasmata. Celle-ci reconnaît que les femmes veulent être alphabétisées mais c’est très difficile de les maintenir dans les centres d’alphabétisation, sans un quelconque appui .

Aussi Mme Ba a-t-elle insisté qu’il faut tenir compte de la pauvreté en milieu rural. « Une femme qui allaite et qui n’a rien mangé et qui, de surcroît, n’a rien laissé comme nourriture, à ses enfants, à la maison, ne va pas accepter faire l’alphabétisation toute la journée. Elle sera plutôt préoccupée à rechercher la papote du jour, surtout pendant la période de soudure ». Passe encore si ce n’était pas que cela. Il y a bien pire.

Selon Mme BA, « Une autre raison pour laquelle les femmes désertent nos centres d’alphabétisation, est dû au fait que les ONG aussi créent des centres et dans ces centres les femmes sont payées par jour, alors que nous n’avons rien à offrir aux femmes même pas les vivres PAM dont elles raffolent. Donc les femmes désertent nos centres au profit de ceux des ONG », Mme BA a aussi déploré le problème de migration. « Souvent, les femmes viennent s’inscrirent au centre pendant l’hivernage, et à la période sèche, elle s’en vont à la recherche de pâturages pour leur troupeaux, avec leurs familles ».

Mme Ba, honorée à Rabbat, au Maroc

Mme Ba a reçu le prix de l’Organisation islamique pour l’éducation, la science et la culture (ISESSO) en 2004, à Rabbat, au Maroc. Un prix composé d’un certificat et de trois mille (3000) dollars américains.

Pour ce prix, l’ensemble des pays membres de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) ont postulé et le choix a été porté sur l’association DLM, en la personne de Mme Ba, la présidente.

Ce prix lui a valu aussi des félicitations du ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation.

Aimée Florentine KABORE (kaborette@yahoo.fr)
Sidwaya

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