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CEN-SAD : "L’axe du bien" se consolide à Ouagadougou

Publié le jeudi 2 juin 2005 à 07h57min

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La 7e rencontre des leaders et chefs d’Etat de la Communauté des Etats sahélo-sahariens, s’est ouverte mercredi 1er juin 2005 à Ouagadougou sous le thème "Place et rôle de la CEN-SAD dans l’intégration africaine". La richesse de l’ordre du jour et la qualité des participants laissent dire que la Communauté sortira renforcée de cette 7e session.

A l’ordre du jour de cette 7e rencontre au Sommet à laquelle prennent part une quinzaine de chefs d’Etat figurent des questions d’ordre politique et sécuritaire, administratif et financier, la signature d’Accords et de Conventions ainsi que diverses autres problématiques ayant trait à l’intégration du continent, base de son développement harmonieux.

Si les questions administratives et financières ont trait au budget 2005 et à l’établissement d’un barème des contributions des Etats membres (jusqu’à présent, le Guide libyen est le principal contributeur), les questions politiques et sécuritaires, elles, bien que n’ayant pas été clairement définies, devraient tourner autour de la crise du Darfour, de celle ivoiro-ivoirienne et du "cas" togolais.

La présence à Ouagadougou du président ivoirien Laurent Gbagbo, du togolais Faure Gnassingbé et Vice-président soudanais, devrait permettre des avancées significatives dans la résolution de ces crises. Il vous souviendra que dans le cadre de la résolution du conflit ethno-économique qui ensanglante le Darfour (plus de 10 000 morts depuis février 2003 et 150 000 réfugiés et déplacés) les bons offices du colonel Kadhafi avaient permis de réunir les principaux protagonistes courant mai en Libye, pour plancher sur "les conditions acceptables" pour une fin rapide de la guerre.

Ouagadougou devrait parachever l’œuvre entreprise avec la présence du Tchadien Déby dont le pays est l’une des victimes collatérales de ce conflit. Idem pour la crise ivoirienne dont la fin n’est plus très loin depuis la rencontre pouvoir-opposition en avril à Pretoria (lire par ailleurs) les derniers malentendus devant être levés dans notre capitale. La présence de Gbagbo est là aussi un signal fort dans ce sens, quand on sait que Ouagadougou était il n’y a guère longtemps dans le collimateur d’Abidjan. Les retrouvailles entre les deux "amis" devraient donc sceller la paix, une paix des braves qui devrait être étendue au malien Amadou Toumani Touré.

Quant au Togo, nul doute qu’il sera demandé, "avec insistance" à Faure Gnassingbé de hâter l’ancrage du Togo dans l’espace des pays démocratiques et républicains, par le biais de l’ouverture politique et l’arrêt des persécutions contre les militants de l’opposition.

La CEN-SAD, outil de développement intégré

Si les questions politiques occuperont une grande partie de l’agenda de nos leaders et chefs d’Etat, elles ne "boufferont" pas pour autant les préoccupations d’ordre économique, si tant est que la Communauté se veut comme l’a rappelé Blaise Compaoré, "un véritable rempart et une opportunité historique d’émancipation de nos Nations". A ce titre, elle devra prendre en compte des questions cruciales telles que celles de la maîtrise de l’eau, de la lutte antiacridienne, de l’accès et de l’exploitation de la terre, bref de l’agriculture et de l’hydraulique dont la déficience met à mal bien de pays de l’espace.

Et, le président malien, ATT l’a rappelé, "dans un espace qui regorge de cours d’eau et de bassins fluviaux... les populations subissent toujours les affres de la sécheresse et de la faim". Ce n’est pas "normal" et il faut relever "le défi agricole" en maîtrisant la ressource hydrique et en promouvant une agriculture de proximité. Le projet de création d’une haute autorité de l’eau dans l’espace CEN-SAD permet d’espérer. De même, la régionalisation et le renforcement du programme SAGA, expérimenté avec succès au Burkina Faso va dans ce sens.

Autres défis à relever, ceux des transports et des infrastructures, la plupart de nos Etats étant déficitaires en la matière. La lutte antiacridienne devra elle aussi être menée à l’échelle communautaire, car comme l’a souligné Olusegun Obasanjo, "nous n’avons pas d’autres alternatives que l’intégration qui va nous éviter de sombrer, de couler individuellement". Même son de cloche chez Blaise Compaoré qui a indiqué "qu’il est aujourd’hui établi qu’une mondialisation libérale, impulsée par les seules forces du marché est lourde de menaces pour les peuples isolés et sans repère".

En harmonisant ces politiques économiques et sociales et en perfectionnant ses institutions de manière endogène, "l’axe du bien" ainsi que l’avait qualifié le même Blaise Compaoré lors de sa quatrième session à Syrte en Libye en 2002, va donc se consolider et évoluer "vers une communauté de paix et de partage". Ouagadougou lui offre cette opportunité.

Boubakar SY
Sidwaya

P.-S.

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