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CEN-SAD : Ouagadougou, une nouvelle dynamique ?

Publié le mercredi 1er juin 2005 à 07h50min

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La Communauté des Etats sahélo-sahariens ouvre ce jour 1er juin 2005, son VIIe Sommet. Cette rencontre ne serait-ce que parce qu’elle comporte un thème "(Rôle et place de la CEN-SAD dans l’intégration africaine") marque une rupture avec les sommets "informels" de jadis. Ouagadougou, si l’on en croit des sources bien informées et si telle est la volonté des chefs d’Etat, marquera le début de l’institutionnalisation, de la modernisation et de la pérennité de l’organisation.

Une nouvelle dynamique" sera amorcée à Ouagadougou, a expliqué le ministre d’Etat burkinabè des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, M. Youssouf Ouédraogo, à un journaliste qui lui demandait s’il s’agit d’un "sommet de la rupture".

La réunion des chefs d’Etat de la CEN-SAD de Ouagadougou constitue une innovation par rapport aux six autres. Né en 1998, à Tripoli, à l’initiative du colonel Muammar Al Kadhafi, avec cinq autres pays, il est bon de retenir que le premier acquis de cette organisation est sa naissance.

Le plus grand acquis de la CEN-SAD est d’avoir servi de terreau à la naissance de l’Union africaine, une refondation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) des années de libération nationale.

En dépit d’objectifs nobles tels "l’union économique globale", "la suppression de toutes les restrictions", "la promotion du commerce extérieur", "l’harmonisation des systèmes éducatifs", etc., la CEN-SAD, sept ans plus tard, est toujours au stade de la réthorique. Depuis 2004, le secrétariat exécutif a ouvert de nombreux chantiers. Agriculture, eau, mines, transports, sécurité ont fait l’objet de nombreuses rencontres ministérielles, qui ont élaboré programmes et projets. Tous ces projets et programmes attendent la sanction du sommet de Ouagadougou, ou à tout le moins que l’on puisse dire le verdict du guide libyen qui imprime son empreinte à la communauté.

Un nouveau cap

Les problèmes de sécurité et de stabilité dans l’espace CEN-SAD vont être examinés par les chefs d’Etat. Le colonel Muammar Al Kadhafi a entrepris une négociation au Darfour. Il ne manquera certainement pas de faire à ses homologues, les progrès réalisés dans cette négociation. De sources bien informées, de nombreuses délégations se sont posé la question de savoir si c’est la CEN-SAD qui est impliquée ou le Guide libyen à l’instar de la CEDEAO en Côte d’Ivoire Cela pose le problème de l’organisation et de l’institutionnalisation de l’organisation. De nombreux observateurs s’interrogent sur la viabilité actuelle de l’organisation, si elle est mieux structurée pour répondre aux défis auxquels la CEN-SAD doit faire face et qui s’appellent sécurité alimentaire, accès à l’eau potable, libre circulation des personnes et des biens, fluidité des communications, paix et sécurité... Le Sommet de Ouagadougou sans aucun doute, va exiger de parfaire les organes de la communauté par l’installation du Conseil économique social et culturel (CESC), mais il devrait exiger plus.

Cela demande des moyens. Officiellement, chaque pays membre verse sa quote part à l’organisation. Mais il n’est un secret pour personne que la Grande Jamahiriya est le poumon de la CEN-SAD. Elle abrite le siège, occupe le secrétariat général. Des pays comme le Nigeria et le Maroc qui apportent des contributions non négligeables ruent dans les brancards. Ils veulent peser de leurs contributions aux grandes décisions qui se prennent à la CEN-SAD.

Le Sommet de Ouagadougou se propose d’organiser la prise de décision à la CEN-SAD, en sanctionnant les mauvais payeurs et en rationalisant les décisions.

Le VIIe Sommet de la CEN-SAD à Ouagadougou, si l’on en croit les sources bien informées, va confier à la présidence burkinabè, les tâches de jeter des refondations d’une CEN-SAD pérenne. Le Burkina aurait beaucoup d’atouts dont le moindre n’est pas l’amitié Compaoré - Kadhafi.

Tiergou Pierre DABIRE
Sidwaya

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