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Inhumation de Désiré Zida : « Partir à 56 ans, c’est très cruel »

Publié le mercredi 8 mars 2017 à 00h20min

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Inhumation de Désiré Zida : « Partir à 56 ans, c’est très cruel »

Des centaines de personnes ont assisté, ce mardi 07 mars 2017, à l’inhumation de Désiré Zida au cimetière municipal de Gounghin. Pour la plupart de ses proches, ce départ est prématuré pour le monde de l’audio-visuel burkinabè.

Ces proches le savaient souffrant depuis quelques semaines mais étaient loin de se douter que la grande faucheuse allait l’arracher des siens à l’âge de 56 ans. « Ce n’était pas le moment », s’est indigné le comédien Abdoulaye Komboudry. Et Valérie Kaboré de Média 2000 d’asséner : « Je trouve cela très cruel ». La nouvelle a donc retenti, dimanche dernier, comme un coup de massue dans le monde de l’audiovisuel. Journalistes, acteurs, techniciens, réalisateurs et producteurs ne reverront plus Désiré Zida, celui-là même qui est le concentré de tous les qualificatifs amicaux : taquin, discret, courageux, disponible, serviable, aimable, généreux, loyal, probe, fier, etc. Après la veillée funèbre, c’est ce mardi 7 mars que l’homme a été inhumé au cimetière de Gounghin en présence de ses parents, collègues et amis.

Il est 11h passées lorsque le cortège funèbre fait son entrée au cimetière municipal de Gounghin, lieu de repos de plusieurs icones de l’histoire politique, militaire et culturelle du Burkina Faso. Fortement mobilisés, les proches du défunt attendaient le moment fatidique après la bénédiction de la tombe sous les regards impuissants de ses cinq enfants et de la veuve Hortense Zida, par ailleurs secrétaire générale du ministère de la communication. La douleur était contagieuse et ceux qui n’en pouvaient pas se réfugiaient derrière leurs lunettes teintées ou leurs foulards.

Avant que la première pelée de terre ne soit jetée dans la tombe, les travailleurs de la RTB (Radiodiffusion télévision du Burkina) ont au nom du ministère de tutelle, présenté à la famille éplorée leurs condoléances. On retiendra également de ce mot d’adieu que Désiré Zida est un ancien pensionnaire de l’Institut africain d’études cinématographiques (INAFEC)où il a passé trois ans. Après avoir passé haut les mains le test de recrutement, il intègre la Télévision en avril 1987 en tant que cadreur avec d’autres promotionnaires de l’INAFEC. Une quinzaine d’années passées en tant que cadreur, il décide de se lancer dans la réalisation. On le verra notamment aux côtés d’autres réalisateurs dans la série à succès « Affaires publiques ».

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

Collègues et amis se souviennent de Désiré Zida

Valérie Kaboré, réalisatrice et promotrice de Média 2000 :

« Désiré est tout d’abord un promotionnaire d’université. Il était en avance sur moi d’une classe. Nous avons fréquenté à l’Institut africain d’études cinématographiques (INAFEC). Ensuite, nous avons fait du théâtre avec Prosper Kompaoré. Plus tard, nous avons travaillé à la télévision nationale. Quand j’ai créé mon agence Média 2000, il était l’un de mes fidèles collaborateurs. C’était un homme de principe qui savait ce qu’il voulait. Loyal, il avait le sens élevé de la relation humaine et le respect de la parole donnée. Il savait toujours rendre service à autrui. Il ne pouvait pas passer sous silence une injustice. Comme on le dit, le Seigneur a besoin de ces mêmes personnes auprès de lui, mais à 56 ans, je trouve que c’est très cruel. Il n’avait pas encore fini d’écrire l’histoire qui répondait à sa sensibilité. Tout ce que nous pouvons faire c’est prier pour que son âme repose en paix. »

Abdoulaye Komboudry, comédien : « Je retiens de lui, un homme avec Grand « H ». Je l’ai connu avant que je ne sois même dans le domaine du cinéma. Nous étions comme des frères. Il m’a beaucoup accompagné dans tout ce que j’ai accompli dans le métier de comédien. On s’appelait voisin bien qu’il habitait à Tampouy et moi à Tanghin. En matière de travail, il était très rigoureux et s’appliquait très bien. Voilà un homme qui savait te dire les choses même dans la plaisanterie. Il aimait énormément sa famille et les gens qui étaient autour de lui. C’est vrai que personne n’est éternel et que mourir est notre dénominateur commun, mais son départ a été prématuré. Ce n’était pas le moment car il avait encore beaucoup de choses à accomplir. Mais si telle est la volonté de Dieu, alors que son âme repose en paix. »

Mme Lompo Adjaratou, réalisatrice à la RTB : « Avec Désiré, nous avons fait l’INAFEC ensemble. En 1986 quand on a fini à l’Université, nous sommes allés faire le Service national populaire (SNP). A l’époque, le FESPACO (Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou) a adressé une correspondance à la direction nationale du SNP pour solliciter tous les étudiants de l’INAFEC pour l’organisation du Festival en 1987. Et c’est pendant qu’on poursuivait notre SNP au FESPACO que la télévision nationale a organisé un test de recrutement pour renforcer son personnel. Nous sommes tous allés faire le test et la chance nous a souri. Nous avons été affectés à la RTB le 7 avril 1987. On a travaillé pendant longtemps, lui en tant que cadreur et moi en tant que monteuse. Désiré a rejoint le service de production avant moi. Je l’ai rejoint à mon tour en 2009. Nous avons travaillé sur « Affaires publiques », depuis la première saison jusqu’à la quatrième saison. Quand il voulait se mettre au sérieux, il le faisait sans problème. Pareil pour ce qui était de faire la pagaille. C’était l’homme des situations. Le vide, on va le sentir demain quand on va arriver au bureau. On ne peut pas oublier Désiré. »

Fousséni Kindo, journaliste à la RTB  : « J’ai connu Désiré Zida comme caméraman avant de le côtoyer comme réalisateur. Je retiens de lui un homme très rigoureux dans le travail. Il ne se laissait pas distraire et quand il avait un objectif, il allait jusqu’au bout. C’était également quelqu’un de très sociable. Désiré, c’est quelqu’un qui n’hésitait pas à aller vers les plus jeunes pour leur donner des conseils. Je ne savais pas qu’il était malade. Ce n’est qu’à son décès que je l’ai su. Son départ va certainement créer un vide à la Télévision. Il est de la trempe de ces techniciens et ingénieurs qu’on a de plus en plus du mal à trouver. »

Propos recueillis par HFB
Lefaso.net

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