Entre le téléphone portable et Djamina Compaoré, élève en classe de 3e, l’histoire date d’il y a longtemps. Depuis le primaire. Cette complicité a très souvent conduit la jeune fille à se servir de son joujou pendant les heures de cours. Texto, Internet, Facebook, tout y passe. Et cela n’est pas du goût de ses enseignants qui n’hésitent pas à confisquer chaque année son appareil. Djamina n’est pas seule à transgresser le règlement intérieur. Le phénomène est fréquent et les responsables de l’établissement ont décidé d’inculquer aux élèves la responsabilité et la prudence. Ainsi, à la faveur de la journée internationale de la femme célébrée chaque 8 mars, le lycée a sollicité l’appui de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) pour une campagne de sensibilisation.

C’est en plein air, dans la cour du lycée, que les élèves se sont réunis autour des membres de la CIL avec en tête sa présidente, Marguerite Ouédraogo/Bonané. En collaboration avec le lycée, l’institution a déployé tout son arsenal pour cette campagne de sensibilisation. Banderoles, musique et sketchs avec le groupe Génération 2000. Le proviseur de l’établissement, Gabriel Zoungrana, espère que cette activité permettra aux élèves de mieux connaitre les avantages et les inconvénients des téléphones portables et d’en tirer des leçons.

Elève en classe de 2de C et secrétaire à l’information au sein du bureau des élèves, Dianda Farida dit connaitre les inconvénients du téléphone mais n’arrive pas à résister à sa manipulation pendant les cours. « Un jour, raconte-t-elle, sur Facebook, on m’a demandé d’envoyer de l’argent contre des cadeaux ». Après avoir échappé à une cyber-escroquerie, elle compte mettre à profit cette sensibilisation au numérique, en utilisant moins son téléphone et restant prudente sur les réseaux sociaux.

« Vous êtes l’avenir de notre pays, nos futurs dirigeants et il importe que vous cultivez les bons réflexes afin de vous prémunir des effets néfastes des TIC pour préserver votre vie privée et ne pas être condamnés éventuellement à vivre toute cette vie avec des remords », a lancé la présidente de la CIL aux élèves visiblement heureux de cultiver les bons réflexes.

A la suite de cette sensibilisation, le proviseur du lycée a assuré que les téléphones confisqués seront restitués à leurs propriétaires. Mais ces derniers devront respecter le règlement intérieur sous peine de se les voir retirés à nouveau. En entendant, la balle est dans le camp des enseignants pour poursuivre la sensibilisation.

En rappel, la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) a démarré sa campagne d’éducation au numérique au profit des élèves des lycées et collèges de six établissements de la ville de Ouagadougou, le 28 janvier dernier. C’était à l’occasion de la journée internationale de la protection des données à caractère personnel.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net