LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

Publié le lundi 6 mars 2017 à 23h54min

PARTAGER :                          
08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

En prélude à la célébration de la 160e journée internationale de la femme le 08 mars prochain, nous sommes allés à la rencontre de quelques braves femmes dans le secteur 37 de l’arrondissement 9 de la ville de Ouagadougou, ce lundi 06 mars 2017. Des femmes qui travaillent ardemment pour le bien-être de leurs familles mais souvent oubliées et méconnues de tous. Dans cet article, ces femmes nous racontent leur vécu quotidien.

Nikiema Wendlassida,

Nous l’avons rencontrée en compagnie de ses enfants, l’un d’environ cinq ans, l’autre de sept ans et un bébé de quarante jours qu’elle portait au dos. Le garçonnet de sept ans venait d’être expulsé de l’école parce que ses parents n’avaient pas payé les frais de scolarité.

Au lieu de rester à la maison comme le font certaines femmes, depuis trois ans, Wendlasida, se promène de ruelle en ruelle et de réserve en réserve pour ramasser le sable afin d’avoir de quoi mettre sous la dent. Un travail harassant et très pénible surtout pour une maman dont le bébé a à peine deux mois. Mais que faire ? C’est la pauvreté et ces nombreux maux qui ont certainement amené cette pauvre dame à exercer ce métier. Déterminée, Wendlasida, grâce à ce qu’elle fait, dit aider son mari à la prise en charge de la famille. « Chaque jour, comme d’autres femmes que je rencontre sur le terrain, je ramasse le sable de 8h à 12 h avant de rentrer à la maison vaquer à mes occupations ménagères. Par jour, je peux avoir un tas de sable qui coûte 1000 francs CFA où souvent moins quand l’enfant pleure », nous raconte t- elle.

Kabré Marie (vendeuse de condiments)

Sur un sachet plastique, sont étalés par-ci et par-là, des tomates, des carottes, des pommes de terre, du haricot vert, du poivre, de l’ail, du piment, etc.
A l’en croire, chaque jour aux alentours de quatre heures du matin, elle part à la recherche de condiments chez les grossistes soit à Larlé, soit à Toécin Yaar. Selon elle, pour avoir de bons condiments, il faut aller très tôt le matin. Ce métier n’est pas sans difficultés nous confie t- elle. Elle a révélé que l’heure à laquelle elle part chercher sa marchandise tout est noir, une obscurité totale puisqu’elle emprunte une voie non bitumée et non électrifiée avant d’arriver au goudron. Elle dit que pendant la saison sèche, tout se passe encore mieux. Contrairement à la saison pluvieuse où c’est la croix et la bannière. « Plusieurs sacs de cents kilos remplis de marchandises, sur ma mobylette, je « nage » dans la boue de l’aller au retour ; les voies sont impraticables », a martelé Marie. Malgré les multiples péripéties, cette femme, ne se décourage pas. Elle est vendeuse de condiments il y a de cela vingt ans et elle aime son métier car grâce aux bénéfices qu’elle réalise, elle arrive à subvenir à ses besoins personnels et à ceux de sa progéniture, sans oublier aussi le fait que cela permet à la famille d’avoir une alimentation toujours équilibrée.

Belemnaaba Christine

Vendeuse d’articles ménagers et présidente de l’association Wendmanegda de la zone 2 du secteur 39
Il y a de cela trente ans que Mme Belemnaaba vend des articles ménagers et des pagnes. Selon ses dires, les articles s’achetaient bien dans le passé mais de nos jours, à cause de la vie chère, les gens préfèrent acheter les denrées de première nécessité. Elle dit reconnaitre que grâce à ce commerce, elle aussi, comme la plupart des femmes, contribue au bien-être familial. Elle arrive à scolariser ses enfants et faire plein d’autres choses. En plus d’être commerçante, est la présidente de l’association Wendmanegda de la zone 2 du secteur 39. C’est sans doute grâce à son abnégation que les femmes de cette zone l’ont choisie comme leur représentante. Elle a expliqué qu’au sein de l’association, les femmes fabriquent le savon liquide que l’on utilise le plus souvent pour le nettoyage des maisons et des lieux de services ; elles transforment également les grains de néré en soumbala, ce qui permet à ces femmes de s’épanouir un tant soit peu. Dans son témoignage, Mme Belemnaaba, pour terminer, a invité les femmes à ne pas s’endetter pour organiser la fête du 08-Mars comme le font certaines, mais plutôt de redoubler d’ardeur au travail car seul le travail paie. Pour sa part, le jour de la célébration, elle compte, avec les membres de son association, organiser un repas communautaire afin de fraterniser et renforcer la cohésion qui existe déjà.

Rita Bancé/Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 7 mars 2017 à 03:31, par Nabiiga En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    Bravo, Fasonet, ce sont des rapportages comme ceux-ci que nous aimerions toujours lire. En réalité, la souffrance de lambda burkinabè, citadins et rural tous confondus, doivent faire la Une tous les jours pour sensibiliser nos politiciens et fonctionnaires, qui, ne motivés que par des sentiments égoïstes, détournent à longueur de journée les derniers publics. Imaginez des milliards qui se sont volatilisés et qui continuent à se volatiliser des caisses de notre état ; pensez à Guiro, ce fameux super douanier-trésorier, ce fameux voleur de tous les voleurs connus de notre état, qui, au lieu de transiger avec le trésor national comme voulu par son employeur, a préféré devenir le trésorier lui-même. N’est-ce pas pitoyable de voir cette dame avec un nourrisson à peine un mois, sur le dos, en train de balayer de sable ; reste à savoir comment le vendre et ce qu’elle pourra faire avec ces miettes. Et vous, politiciens et fonctionnaires véreux, assis dans des bureaux climatisés censés ouvrer pour des pauvres comme cette dernière, vous ne faites que détourner. Bravo Fasonet, continue !! Que des articles de ce genre soient une affaire quotidienne, rien que lutter contre la corruption et le détournement. Lambda burkinabè qui souffre vous serait reconnaissant.

  • Le 7 mars 2017 à 08:16, par Delco En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    Je travaille dans la fonction publique mais le jour où les syndicats lanceront un mot d’ordre de cessation de travail en faveur de ses dernières je serai le premier.

    • Le 7 mars 2017 à 14:17, par Kôrô Yamyélé En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

      - Delco, je ne conseille pas de gréver pour la 1ère. Elles toutes sauf pour la première courbée avec un bébé au dos ! Elle décape la surface du sol et amplifie le ruissellement de l’eau qui entraîne l’érosion du sol en 3 étapes majeures : d’abord l’érosion en nappe, puis en griffes et finalement en ravines. Elles est destructrice cette femme-là qui refuse de vendre les légumes comme l’autre. Elles est nuisible parce qu’elle va occasionner des dépenses de protection des infrastructures par l’État (routes, ponts, etc.) et des personnes privées pour la protection de leurs biens infrastructels (maisons, enceintes de clôtures. etc.). Et nous payons nos impôts pour que l’État répare les dégâts que cette femme occasionne sous le fallacieux prétexte de se nourrir autrement dit ’’Donner à la bouche’’ ou le célèbre ’’Kon noore’’ des mossis.

      CONCLUSION : C’est parce que les Maires et leurs Conseillers ne font pas leurs boulots convenablement sinon chaque année, il faut interdire strictement cette pratique nuisible et sortir une note à cet effet à chaque début de saison des pluies, et infliger des sanctions lourdes aux contrevenants.

      Par Kôrô Yamyélé

  • Le 7 mars 2017 à 08:34, par  !!!!!!!! En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    Je ne sais pas si ce sont les personnel de santé les associations qui militent pour l’espacement des naissances etc..qui ne font plus leur boulot où c’est l’ignorance crasse et congénital de ces femmes qui fait que en dépit de leurs situations précaires ces femmes continuent d’enfanter alors qu’elles n’arrivent même pas à assurer leur propre quotidien Avec tout ça comment voulez vous que les problèmes de banditisme et de terrorisme soient éliminés puisque c’est en partie la pauvreté qui poussent les enfants issus de ces milieux à être des dangers pour nos sociétés
    Au lieu de fuir les problèmes et de les reporter toujours à plus tard jusqu’à ce que la coupe déborde pourquoi les gouvernants ne prendraient pas des mesures fermes qui consisteraient à ligaturer les trompes de toute femme en situation de pauvreté extrême qui ira accoucher dans un centre de santé c’est cruel à dire mais je crois que c’est la seule solution pour juguler un temps soit peu ce phénomène voyez en Chine la politique de l’enfant unique malgré tout ce qu’on peut trouver à dire a quand même permis de résorber un temps soit peu le problème de démographie galopante.

    • Le 7 mars 2017 à 14:09, par Ouattara Delphine En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

      Les femmes continuent d’enfanter, en dépit de leurs situations précaires, elles n’enfantent pas seules, c’est bien avec les hommes non ??? Alors pourquoi ne pas soumettre ces mâles inconscients à une éventuelle vasectomie à partir de deux enfants donc, que de ligaturer les trompes des femmes seulement ????

  • Le 7 mars 2017 à 08:36, par guibert En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    trres admirative du courage de ces femmes aux peu de moyens,mais dévouées et intelligentes respects a elles trois.

  • Le 7 mars 2017 à 08:50, par Le Sable En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    Ces femmes là sont émancipées et n’ont pas besoin de cette maudite journée du 08 mars pour l’exprime. J’invite toutes les femmes à faire comme elles chacun dans son domaine bien sur au lieu de faire des conneries en cette journée du 08 mars. Au ministère en charge, je dirai simplement de prendre l’argent prévu pour la fête construire des centres de santé et créer des emplois qui seront bénéfiques à nos mères, sœurs et femmes.

  • Le 7 mars 2017 à 09:41, par pascal tapsoga En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    Bon courage a cest brave mer Que dieu vous donne longue vie

  • Le 7 mars 2017 à 10:14, par Annie En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    B R A V O !!!! mères modèles, mères battantes, mères courage ! Dieu vous bénisse

  • Le 7 mars 2017 à 10:51, par AHMED En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    J’ADMIRE LE COURAGE DE NOS PAUVRES MERES ! QUE DIEU LEUR DONNE LA LUCIDITE DE REFUSER LA CORRUPTION ELECTORALE DONT ELLE SONT VICTIMES. ET LES CORRUPTEURS NE SONT RIEN D’AUTRES QUE NOS POLITICIENS VEUREUX ET CUPIDES QUI ABUSENT DE LEUR PAUVRETE EN LEUR PROPOSANT DES VIVRES ET BILLETS DE BANQUES EN CONTRE PARTIE DE LEUR VOIX. COMMENT ESPERER UN CHANGEMENT DANS UNE TELLE SITUATION SURTOUT QUE NOS PAUVRES MERES REFUSENT DE VOTER CELUI QUI NE LEUR DONNE RIEN ?

  • Le 7 mars 2017 à 10:58, par Ansaraque En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    Vraiment courage a ces braves dames qui triment pour leur progéniture,et dommage pour nos gouvernants qui ferment les yeux sur les vrais défis du développement.Pire ces pauvres si elles sont malades et vont a l’hôpital ,les médecins et ,infirmiers et autres sont absents, mais présents dans les cliniques de la villes, pour soient des consultations ou interventions chirurgicales.Les médecins voient les files d’attente mais tournent et prennent 10 sur 100 malades et à 11h ils passent par leurs secrétaires et plantons qui communiquent leur aderesse aux patients pour les retrouver dans x ou y,z clinique dans tel secteur.Le nouveau ministre de la sante doit ouvrir les yeux en nommant des DG efficaces qui pointeront les agents a la porte sinon la conscience profession elle a décampé .Soient les agents travaillent pour l’état ou ils travaillent pour les cliniques de la place, ce qui est regrettable des chefs de service chirurgie qui vont s’installer dans les cliniques et refusent de faire les interventions a l’hôpital et invitent les patients a payer 10 fois plus cher les frais ,par ex un cas qui vaudrait 50.000frs a l’hosto, en clinique vous payerait 300000frs. Que Dieu sauve le FASO le ministre n’a ouvrir des enquêtes et découvrira pire.

  • Le 7 mars 2017 à 11:09, par Sidbala En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    Un bon reportage Rita. Tu devrait rester pour un yadéga pas un Bissa.
    Bref, ce sont des reportages du genre il nous faut. Ramener nous les réalités du Burkinabè lambda pour que nos politiques voient bien cela.
    Si j’étais á la place de Rock, j’amenagerai mon programme pour de temps à autre aller voir ces réalités de visu.

  • Le 7 mars 2017 à 11:40, par MO En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    Courage mère. Vous avez décidé de rester digne en travaillant durement pour gagner votre. Etat burkinabé et Hommes de bonnes volonté, agissons pour l’enfant de cette femme qui a été renvoyé de l’école pour n’avoir pas payé les frais de scolarité ? Où est le ministère de la femme, de la solidarité nationale et de la famille. Victor Hugo ne disait -il pas que enseigner un enfant c’est gagner un Homme. Faite quelque chose pour cette mère et son enfant surtout que nous sommes à l’orée du huit mars

  • Le 7 mars 2017 à 16:50, par Aïssa En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    le problème des femmes au Burkina est structurel, mental, culturel. au lieu de balayer la rue elle peut faire le linge et son mari peut faire du repassage. ils n’ont pas besoin d’être aidé par quiconque. ils peuvent s’aider eux-même. A force d’attendre l’aide du gouvernement on vieillit misérables. Prenez l’exemple chez nos soeurs "Yoruba". Vous les entendez parler de chômage, de gros diplômes, le 8 mars elles sont toutes au marché au travail. Réveillez vous mes soeurs et mettez vous au travail seul le travail fait notre dignité, notre 8 mars. Soyez pragmatique et réfléchissez par vous même. Tout est en vous. Je vous comprends parce que vous avez été colonisés par les Français donc paramétrez. Sortez des sentiers battus et osez.

  • Le 7 mars 2017 à 16:53, par Aïssa En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    le problème des femmes au Burkina est structurel, mental, culturel. au lieu de balayer la rue elle peut faire le linge et son mari peut faire du repassage. ils n’ont pas besoin d’être aidé par quiconque. ils peuvent s’aider eux-même. A force d’attendre l’aide du gouvernement on vieillit misérables. Prenez l’exemple chez nos soeurs "Yoruba". Vous les entendez parler de chômage, de gros diplômes, le 8 mars elles sont toutes au marché au travail. Réveillez vous mes soeurs et mettez vous au travail seul le travail fait notre dignité, notre 8 mars. Soyez pragmatique et réfléchissez par vous même. Tout est en vous. Je vous comprends parce que vous avez été colonisés par les Français donc paramétrez. Sortez des sentiers battus et osez.

  • Le 7 mars 2017 à 19:03, par kombissiri biiga En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

    il y a que le courage qui puisse nous faire réussir même dans le métier qui semble ne pas être rentable. bravo a ces femmes. s’émanciper c’est se libérer de l’esclavagisme financier et être son propre pourvoyeur de soin. il faut compter sur soi même pour être libre que de tendre la main à l’autre ( ami, mari, femme, oncle, tante) et demeurer dans la dépendance. que chacun développe ses talents pour s’auto-suffire.

    • Le 8 mars 2017 à 18:40, par jeannete banforo En réponse à : 08-Mars 2017 : A la rencontre de trois femmes « battantes »

      bonsoir a tous et toutes Pauvres femmes du sahel qui sont laissees a elles memes victimes de l’analphabetimes , de la pauvrete sajoute les terrorismes , les mariages d’enfants et precoses pendant ce temsp le hautcommissaire, les maires de la provinces de l"oudalan , les deputes sont entrains de fete et joue le ballon ca se soucient des ces pauvres victimes de ce fleau a travers soit disant coordination de femmes pour les faires plaisir et oublier le traumatisme que viennet ces pauvres du nord du burkina faso car ces eux les femmes du MPP qui sont devant pour feter sans aucune gene et aucune tristesse pour les autres femmes du sahel que dieu aides ces femmes de loudalan dieu va nous aider a traversee periode dure piere et bennediction femmes du dahel , de djibo, oudalan je vous aime amen

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna Casino