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« Dans ma commune, j’ai des CEG sous paillotes, même les églises servent souvent de salles de classe », Dembélé, Maire de Djibasso

LEFASO.NET | David Demaison Nébié

Publié le lundi 6 mars 2017 à 23h40min

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« Dans ma commune, j’ai des CEG sous paillotes, même les églises servent souvent de salles de classe », Dembélé, Maire de Djibasso

Il s’appelle Robert Dembélé, il est le maire de la commune de Djibasso depuis le 28 juin 2016. Elu sous la bannière du MPP (Mouvement du Peuple pour le Progrès), Il est le 3e maire. Le premier était René Dembélé, le second Edouard Dembélé. Il nous a accordé un entretien le 27 janvier 2017 à Djibasso.

Sous quel signe le maire de Djibasso que vous êtes place son mandat ?

Robert Dembélé : Moi, je place mon mandat sous le signe de la continuité en reconnaissant les efforts de mes prédécesseurs. De plus, depuis mon élection comme maire, je ne veux plus parler de parti politique. L’essentiel c’est de travailler avec tout le monde dans l’entente, l’unité, la paix pour le rayonnement de la commune de Djibasso. La commune de Djibasso compte 49 villages dont l’accessibilité varie selon les zones. Si on prend le côté sud, tous les villages ont moins de problèmes pour joindre Djibasso. Par contre au côté nord, c’est très difficile parce que toutes les pistes sont sablonneuses alors qu’il y a des villages à plus de 40 km de Djibasso. Il y a aussi le côté est où il y a des collines difficiles à franchir. Donc de façon générale, les populations rencontrent beaucoup de difficultés pour se déplacer.

Quelles sont les priorités de l’actuel maire ?

Ici, nos priorités sont multiples mais ce qui nous préoccupe plus c’est l’éducation. A ce niveau, nous avons plusieurs classes et écoles sous paillotes que nous comptons normaliser. Avant l’insurrection, six établissements secondaires étaient en voie de construction mais les chantiers ont été arrêtés après. Présentement donc, nous nous battons pour achever cela et ce n’est pas facile. Nous avons promis en tout cas de résoudre ces problèmes pendant les 5 ans. Au niveau du primaire, nous avons environ 19 salles de classes sous paillotes. Quant aux CEG (Collège d’enseignement général, ndlr) sous paillotes, il y en a beaucoup aussi. A Kira où nous avons une dame comme directrice, les classes se tiennent d’abord sous des tentes. Sinon, on peut trouver des CEG sous paillotes à Yira, à Ba. Souvent, même les églises servent de salle de classe, cela pour amener les populations à comprendre la situation et à contribuer à leur manière.

J’avoue que nous avons été un peu gourmands en commençant beaucoup de chantiers en même temps alors que le soutien ne suit pas comme il faut. Nous sommes sur tous ces fronts et nous espérons aboutir à de bons résultats. Au niveau de la santé, nous avons 7 CSPS (Centre de santé et de promotion sociale, ndlr) dont un est dénommé CST (Centre de Santé Transfrontalier) parce qu’il est cogéré par des Maliens et des Burkinabè. Il a été érigé suite à des conflits entre les deux communautés et la solution était de créer un comité mixte de gestion.

Quels sont les conflits fonciers que vous rencontrez ?

Les conflits terriens naissent parce que les populations actuelles veulent de plus grandes superficies pour produire alors que nos ancêtres, nos grands-parents étaient modérés. Tout cela c’est pour lutter contre la pauvreté et surtout vivre décemment. Parmi les solutions à ces conflits, nous avons envisagé des voyages d’études au profit des responsables de chacune des deux communautés. Ainsi, ils ont pu aller au Bénin apprendre comment entretenir les terres, le compostage, la fumure organique et la création du CST a beaucoup baissé les tensions. En réalité, il n’y a pas de problèmes avec les frères Maliens depuis longtemps. Actuellement la collaboration entre les deux communautés est au beau fixe. Le fonctionnement du CST est rotatif c’est-à-dire que le responsable, l’agent de santé est tantôt Malien, tantôt Burkinabè avec des délais bien définis. Dans tous les cas, nous veillons au grain en mettant en œuvre toutes les initiatives pour préserver la paix dans les zones frontalières.

Avez-vous des doutes sur le côté sécuritaire ?

Côté sécurité, nous pouvons dire que ça va pour le moment grâce aux efforts déployés par les forces de l’ordre. Nous n’avons pas encore connu des cas graves d’attaques. Nous sommes novices dans ce domaine, mais nous avons confiance au travail des agents présents. C’est à nous de les soutenir pour que leurs sorties soient fréquentes, et si possible, renforcer le personnel avec d’autres agents parce que nous, nous estimons que les agents présents sont insuffisants pour couvrir toutes les frontières de la commune. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Propos recueillis par David Demaison Nébié
Correspondant dans la Boucle du Mouhoun
Lefaso.net

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