Commune de Bana dans la Boucle du Mouhoun : Les populations plaident pour la construction d’un poste de police ou de gendarmerie
La question de l’insécurité ne se compte plus au Burkina, elle se vit. Les multiples attaques à travers les parties nord du pays montrent bien cette réalité. Comment faire face à cette question récurrente ? Parmi les pistes de solutionnement, la collaboration entre populations et Forces de défense et de sécurité (FDS). C’est dans cet effort que le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) poursuit ses sorties d’échanges avec les populations de différentes zones du pays. Le week-end dernier, l’organisation était dans la commune rurale de Bana, dans la province des Balé, région de la Boucle du Mouhoun. Là, les populations ont surtout plaidé pour l’installation d’un poste de police ou de gendarmerie dans la localité.
Pour cette sortie, l’institution s’est déployée jusqu’au niveau village, précisément à Ouona, une localité à forte densité, du fait aussi d’une exploitation minière qu’elle abrite. Là, il a été question pour le conférencier, Assegna Anselme Somda, Chargé de programme du CGD, de s’entretenir avec les populations sur cette question cruciale à travers le thème : « La participation citoyenne à la politique de sécurité : enjeux et défis ».
Pour camper son décor dans cet exercice qui s’est incarné en langue locale, M. Somda a d’abord fait observer que la « politique de sécurité » peut s’entendre comme « l’ensemble de dispositifs légaux, organisationnels, financiers, symboliques, qui ont pour objectifs la protection des biens et des personnes ».
Il a indiqué également ici, que dans la conception historique de la sécurité, la participation des citoyens dans le dispositif sécuritaire était impensable ; la sécurité était considérée comme le monopole de l’Etat, seul compétent pour exercer la violence physique légitime. Cette distanciation était également fondée sur des croyances (à savoir que, les professionnels pouvaient, à eux seuls, garantir la sécurité des citoyens et que, par conséquent, impliquer les citoyens était chose dangereuse).
L’ex-président de la Commission des affaires sociales et du développement durable du CNT (Conseil national de la Transition), Assegna Anselme Somda, va ensuite dépeindre le contexte sous-régional, marqué, entre autres, par la rébellion Touarègue au nord du Mali, les attaques de Bokom Haram au Nigeria et dans certaines parties du Niger et, et la situation nationale caractérisée, depuis l’insurrection d’octobre 2014, par une nouvelle forme d’insécurité ; celle dérivant de l’extrémisme violent par notamment la multiplication d’attaques terroristes dans les parties nord.
Face à ce nouvel ordre d’insécurité, la place des citoyens dans la lutte contre l’insécurité devient une exigence perçue par tous. C’est dire donc que la participation citoyenne, autrefois impensable, est aujourd’hui recherchée. Celle-ci est fondée sur la gouvernance. La perception ‘’monopoliste’’ du domaine de sécurité par l’Etat, est ainsi remise en cause ; redéfinissant les liens entre l’Etat et gestion de la sécurité intérieure (à titre préventif, les citoyens peuvent s’attaquer aux causes structurelles de l’extrémisme violent : économiques, politiques, socioculturelles, religieuses…).
C’est l’émergence du concept de bonne gouvernance, émaillée par l’implication des acteurs non-étatiques et l’importance accordée à des principes et valeurs comme la participation citoyenne, la primauté du droit, l’obligation de rendre compte, etc. Cette synergie d’action s’exprime également aujourd’hui par la mise en place de réseaux de coopération régionale pour faire face à ce défi nouveau. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 5 mars 2017 à 03:13, par LB En réponse à : Commune de Bana dans la Boucle du Mouhoun : Les populations plaident pour la construction d’un poste de police ou de gendarmerie
Je remercie le CGD et au conferencier. Je suggère aussi que la question des policiers et militaires radiés suite aux mutineries de 2011 soit posée à travers vos sorties d’échanges. C’est une question qui mérite d’être débattues dans ce genre de cadres. Félicitations une fois de plus.
2. Le 5 mars 2017 à 04:42, par Sidpawalemdé En réponse à : Commune de Bana dans la Boucle du Mouhoun : Les populations plaident pour la construction d’un poste de police ou de gendarmerie
Il y a un mauvais maillage du territoire national dans la création des postes de sécurité qu’il faut rapidement revoir sinon on risque de se réveiller matin trouver que tout le pays est occupé. Ensuite, nos dirigeants doivent apprendre à aller au contact des populations de l’intérieur. Ce travail que fait le Cgd relève d’abord et surtout de l’État. Mais quand l’État démissionne, les autres sont obligés de faire le travail. C’est ce qui a favorisé la propagation des KOGLWEOGO.
3. Le 5 mars 2017 à 09:13, par un habitant de la localité En réponse à : Commune de Bana dans la Boucle du Mouhoun : Les populations plaident pour la construction d’un poste de police ou de gendarmerie
La zone mérite effectivement qu’on installe des postes rapprochés parce qu’en plus d’être une zone aurifère, il y a aussi le fait que la végétation (forêts) est un nid pour les bandits.
4. Le 5 mars 2017 à 09:59, par perdrix En réponse à : Commune de Bana dans la Boucle du Mouhoun : Les populations plaident pour la construction d’un poste de police ou de gendarmerie
Mr. le conferencier ,ayez le courage de dire la verite a la popuplation . Et la verite est ceci :
les forces de defense et de securite du Burkina Faso ( armee + la gendarmerie +la police + les Dozo +les kolgweogos + les hommes et les femmes ) ne peuvent pas gagner la guerre contre les Djihadistes.. Les Djihadistes sont plus forts que nous les Burkinabes . Ils sont plus armes et plus riches que nous .Dans ces conditions , comment sauver la population et leurs biens de la terreur des Djihadistes ? .tout le probleme est la. Compter sur la France, a aussi
son prix a payez . Que faire ? .pour le moment ,l’etat prefaire repondre par le silence.
5. Le 5 mars 2017 à 17:58, par kenichi En réponse à : Commune de Bana dans la Boucle du Mouhoun : Les populations plaident pour la construction d’un poste de police ou de gendarmerie
Prenez vos destins en main en formant d’abord un groupe d’auto défense comme le Koglweogo, car je puis vous rassurer que l’Etat va tout miser sur le NORD....
6. Le 6 mars 2017 à 07:43, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Commune de Bana dans la Boucle du Mouhoun : Les populations plaident pour la construction d’un poste de police ou de gendarmerie
’’....s’est déployée jusqu’au niveau village, précisément à Ouona, une localité à forte densité, du fait aussi d’une exploitation minière qu’elle abrite’’.
Faux ! La mine est à Dankouna. Dans cette zone, il n’y avait pas de bandits ni de voleurs. Avec la mine justement dans les environs, elle a drainé plusieurs mossi qui y sont venus avec leurs caractères aussi. Si les populations demandent aujourd’hui la Gendarmerie ou la Police, c’est qu’elles ont chaud !
Par Kôrô Yamyélé
7. Le 6 mars 2017 à 13:32, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Commune de Bana dans la Boucle du Mouhoun : Les populations plaident pour la construction d’un poste de police ou de gendarmerie
Disons-nous la vérité, il vaut mieux que la Gendarmerie ou la Police soit plutôt à Kona qu’à Bana où il n’y a aucune comodité. En plus Kona est au carrefour Safané, puis Ouarkoye, et au Nord on a Dédougou et au Sud Bagassi en en passant par Bana juste à 6 Km. Je vous le dit ! Il n’y a pas un seul petit village dans les environs qui n’aie pas vue passer les pattes de votre très cher Kôrô Yamyélé.
Par Kôrô Yamyélé