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Lutte contre la mouche tsé-tsé : Le projet PATTEC a inauguré son premier insectarium à Bobo-Dioulasso

Publié le samedi 18 février 2017 à 19h47min

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Lutte contre la mouche tsé-tsé : Le projet PATTEC a inauguré son premier insectarium à Bobo-Dioulasso

Dans le cadre de la lutte contre la mouche tsé-tsé et la trypanosomose animale, le projet pilote de la PATTEC sous les auspices de l’Union Africaine a décidé de mettre en place deux insectariums d’envergure régionale afin d’assurer la fourniture de mouches mâles stériles dont 1 pour l’Afrique de l’Ouest (au Burkina Faso) et l’autre pour l’Afrique de l’Est (en Ethiopie). Ce vendredi 17 février 2017, les autorités nationales burkinabè ont procédé à l’inauguration de celui du Burkina basé à Darsalamy localité située à environ 15km de la ville de Bobo-Dioulasso. Cette cérémonie était placée sous le patronage de son Excellence Paul KabaThiéba, Premier Ministre burkinabè, représenté par le Ministre Filiga Michel Sawadogo.

Afin de lutter efficacement contre la Trypanosomiase ou la maladie du sommeil qui est sans doute une maladie débilitante et mortelle aussi bien chez l’homme que chez les animaux domestiques, le gouvernement burkinabè en 1990 a lancé un programme d’éradication de la mouche tsé-tsé (principal vecteur de la maladie) dans les 40 000km2 du bassin du Mouhoun. Et ce, avec l’appui de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. Ce programme a intégré une composante d’insecte stérile et a atteint un niveau de suppression (de 95-99%) qui n’a malheureusement pas pu être maintenu à ce jour en raison de la pénurie de mâles stériles pour achever la phase d’élimination. A cette époque, le Burkina Faso a été parmi les pionniers de la technique de lâcher de mâles stériles de la mouche tsé-tsé comme une tactique de contrôle efficace en Afrique.

Conscients de la sévérité de cette maladie, les chefs d’Etat et de Gouvernement africains, au cours du Sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) tenu à Lomé en juillet 2000, ont adopté une résolution pour rendre l’Afrique indemne de mouches tsé-tsé et donc de la trypanosomose. Cette décision a conduit à la création de la Campagne Panafricaine d’Eradication de la mouche tsé-tsé et de la Trypanosomose, communément désigné sous le sigle PATTEC, sous l’égide de la Commission de l’Union Africaine chargée de l’Economie rurale et de l’Agriculture. Ainsi, l’objectif de la PATTEC est de contribuer à éradiquer, une fois pour toutes, le fléau des trypanosomoses transmises par les mouches tsé-tsé du continent africain.

Aujourd’hui, avec le soutien technique et financier de ses partenaires traditionnels, l’AIEA, FAO et PATTEC, le Burkina Faso a achevé la construction et l’équipement du plus grand centre d’élevage d’insectes de la région, l’insectarium de Bobo-Dioulasso-IBD. Le coût de l’insectarium de 7 millions d’euros (3,8 millions pour l’équipement et 3,2 millions pour la construction) a été payé par le gouvernement national du Burkina Faso avec un prêt financier de la Banque Africaine de Développement.

A en croire Aldo Malavasi, directeur général adjoint du département des sciences et applications nucléaires de l’agence internationale de l’énergie atomique, l’inauguration de cet insectarium est un jalon très important non seulement pour l’avenir des projets SIT contre la mouche tsé-tsé, mais encore plus, pour la gestion à grande échelle de la mouche tsé-tsé en Afrique de l’Ouest. Dans le discours du Premier Ministre, lu par le Pr Filiga Michel Sawadogo, Ministre de l’enseignement supérieur, « la mise en place de cette importante infrastructure répond de la volonté et de l’engagement du Burkina Faso à pouvoir mettre à la disposition des programmes des pays de la sous région infestés, des mouches tsé-tsé mâles stériles en masse afin d’assainir durablement les zones touchées par le fléau ».

La technique de l’insecte stériles est « une technique autocide, biologique, respectueuse de l’environnement et nécessite une production massive de mouches mâles stérilisées au laboratoire ». Cet insectarium, en période de production optimum pourra ainsi donc fournir 1 million de mouches mâles stériles par semaine. Trois espèces de mouches tsé-tsé vectrices y seront produites afin de participer aussi à la lutte biologique contre les insectes ravageurs de fruits comme la mangue.

Conçu avec l’assistance de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique pour respecter les normes et standards internationaux requis, l’IBD dispose de cadre pédagogique pour analyser, approfondir et maitriser la technique d’élevage des insectes vecteurs de maladies par le développement, la validation et l’amélioration des technologies nucléaires. L’appareil servant à l’irradiation des mouches mâles permettra d’éliminer le principal vecteur des trypanosomoses humaines et animales et pourra contribuer à l’élimination du moustique et du paludisme en vue d’améliorer la production agricole et fruitière par l’éradication des insectes ravageurs du fruitier.

Toutefois, les partenaires affirment leur volonté de toujours accompagner le Burkina Faso afin que l’IBD devienne bientôt l’installation de référence pour l’Afrique de l’Ouest grâce à une gestion efficace et optimale. Du moins c’est ce que nous a confié Aldo Malavasi, « Je tiens à assurer aux autorités du Burkina Faso que le Département de la Coopération Technique et le Département des Applications et des Sciences Nucléaires, par l’intermédiaire de sa Division Mixte FAO/AIEA, travailleront étroitement afin de fournir à notre très estimé partenaire burkinabè les meilleures compétences techniques pour faire en sorte que l’IBD devienne bientôt l’installation de référence pour l’Afrique de l’Ouest grâce à une gestion efficace et optimale ».

Romuald Dofini
Lefaso.net

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