LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Décès du Gal Sangoulé Lamizana : Message de condoléances de la CEN-SAD

Publié le mercredi 1er juin 2005 à 07h36min

PARTAGER :                          

Le Conseil Exécutif de la CEN-SAD, réuni en sa douzième (12ème) Session Ordinaire à Ouagadougou le 29 mai 2005, a appris avec une vive émotion le décès du Général Aboubacar Sangoulé LAMIZANA, ancien Président de la République de la Haute Volta, aujourd’hui Burkina Faso.

Cette disparition constitue une grande perte pour l’Afrique et pour son pays qu’il a servis avec abnégation.

En cette douloureuse circonstance, le Conseil Exécutif présente ses condoléances attristées à Son Excellence Blaise COMPAORE, Président du Faso, au Peuple burkinabé, ainsi qu’à la famille du défunt.

Les Ministres, Chefs et membres de délégation à la 12ème Session Ordinaire du Conseil Exécutif prient pour que l’âme de l’illustre disparu repose éternellement en paix.

Fait à Ouagadougou, le 29 mai 2005

La 12ème Session ordinaire du Conseil
Exécutif de la Communauté des Etats
Sahélo-Sahariens (CEN-SAD)


Hommage : Lamizana, l’officier qui donna du galon au cinéma africain

Le général s’en est allé avec tous les honneurs et l’hommage d’une Nation reconnaissante.

Le monde de la culture et singulièrement celui du septième art retiendra, pour longtemps encore de cet homme, qu’il est celui qui donna le clap de ce qui deviendra la plus grande manifestation cinématographique sur le continent africain : le FESPACO.

Les pionniers s’en souviennent. Comme l’aîné des anciens, Sembène Ousmane qui s’associe au deuil du peuple burkinabè : “Le défunt est un homme de son temps. Il a marqué et soutenu le cinéma africain. Il a été humble, sociable et humain. Nous partageons tous cette douleur. Qu’il repose en paix !”.

En soutenant la tenue de la semaine du cinéma africain en 1969, le Président Lamizana et son gouvernement ouvraient le chantier de la valorisation des cultures africaines par l’image tout en donnant aux professionnels du continent un cadre d’expression. La nationalisation des salles qui s’en suivra, acte de haute portée politique, demeure encore le symbole d’une détermination à faire du cinéma une priorité et de l’engagement de l’Etat à accompagner le développement du secteur de l’audiovisuel.

Il a donné du galon au cinéma africain, le Général !

Les générations actuelles et futures des professionnels sauront toujours puiser dans les “rushes” de son action, la foi et la conviction nécessaires pour continuer de monter en grade.

Baba HAMA,
Délégué général du FESPACO


Obsèques du président Sangoulé Lamizana : Les récoltes du général

Militaire de haut rang et musulman fort pratiquant, le général El Hadj Aboubacar Sangoulé Lamizana l’a été, dans les faits et gestes qui ont marqué sa vie. Ses frères en islam, ses frères d’armes et l’Etat burkinabè ont tenu à saluer son exemple.

Dans les pratiques militaires, tout "frère d’arme", quel que soit son rang, bénéficie d’un cérémonial militaire, avec la sonnerie aux morts.

Une sonnerie qui, dans le fond, est un hommage rendu aux morts pour les services rendus à la nation et une forme de reconnaissance de leurs frères d’arme. Un aurevoir, un adieu, c’est selon, à celui qui s’en est allé. Pour le général El Hadj Sangoulé Lamizana, le cérémonial militaire est allé au delà des us et coutumes de la grande muette, afin de traduire l’exemple, ô aujourd’hui fort recherché, de respect de l’éthique professionnel militaire, fort cardinal pour bâtir une armée forte et opérationnelle.

Haute personnalité, Lamizana l’a été. C’est pourquoi, ses frères d’armes, à travers trois sections de l’Armée de terre (3 groupes militaires d’une trentaine d’hommes chacun), après les condoléances de l’Etat burkinabè, ont défilé selon les règles de l’art militaire, "face à la dépouille mortelle du général". El Hadj Sangoulé Lamizana était, selon moults témoignages, un fervent musulman. Il faisait régulièrement ses prières et assistait ses frères burkinabè dans les épreuves de la vie, malgré les vicissitudes qui ont marqué l’histoire politique contemporaine du Burkina. C’est pourquoi le grand imam de la ville de Ouagadougou, El Hadj Sana, accompagné de nombreux musulmans, lui ont rendu hommage, urbi et orbi, à la grande mosquée de la ville, avant que le cortège funèbre ne s’ébranle vers le carré militaire du cimetière de Gounghin, sis à Ouagadougou.

Allah (Dieu) dit dans le Saint Coran que "ceux qui sont "tombés" sur le droit chemin, sont bien vivants auprès du Seigneur qui les nourrit"... Fort de cette parole coranique, le président de la communauté musulmane du Burkina a appelé tous les Burkinabè d’en haut comme d’en bas, la famille Lamizana éplorée, la famille militaire et tous les amis du Burkina, à quitter "les sentiers des gérémiades", face à ce deuil, pour se laisser enduire de l’exemple de piété, de modestie, d’intégrité, de générosité, de tolérance qu’a incarné le général El Hadj Sangoulé Lamizana.

El Hadj Ibrahiman SAKANDE
Email : ibra.sak@caramail.com


Adieu au père Lamizana !

Ainsi il s’en est allé

Tirant discrètement sa révérence

Le vieux guerrier est allé se coucher

Laissant parents et amis en larmes

Et le tout Burkina frappé de stupeur

Les médecins navrés et tout désolés

De n’avoir pu le rattraper.

Papa Sangoulé Lamizana

Parti en bon général

Sans regarder derrière lui.

Homme d’une simplicité hors pair

Il poussa son sens de la modestie

Jusqu’à se retirer en catimini

Quand reconnaissant tous ses mérites

La cité s’apprêtait à baptiser

Une rue de son illustre nom.

Mais que l’on se console ;

Le vénérable El Hadj Aboubacar

Est par dessus les nues

Dans un coin du paradis

Le vieux Samo se marrant sans doute avec Dieu

Du tour "sourounois"

Qu’il a joué à son patron monsieur le maire.

Alfred René Blaise KABORE

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique