Moussa Gabriel Dao : « Quand on est engagé à mener des actions, il ne faut pas s’attendre toujours à ce que tout soit reconnu »
Quand sa voiture s’immobilise à chaque fin d’année devant sa cour à Solenzo, c’est une foule nombreuse qui vient l’accueillir. La joie se lit sur le visage de tous. Des tout-petits aux adultes. Puisqu’ils savent que Moussa Gabriel Dao, puisque c’est de lui qu’il s’agit, va pour un temps au moins changer leur quotidien. Tout le monde va s’amuser, va se vêtir et recevoir un cadeau du père Noël. Moussa Gabriel Dao parraine plusieurs activités, et prend en charge la scolarité de certains enfants de la famille Dao. Il a également mis en place une mutuelle de santé pour sa famille et pour la population, et fait souvent des dons par-ci et par-là. Soutenu par son épouse et certains amis de bonne volonté, le couple Dao fait parler de lui dans les actions qu’il mène sans s’attendre toujours à une quelconque reconnaissance. Nous nous sommes entretenus avec le couple, lors de son séjour pour la fête de la nativité à Solenzo.
Que faites-vous dans la vie active ?
Je suis géologue de formation. J’ai fait toutes mes études au Burkina ici du primaire à l’université. J’ai commencé à travailler au Burkina avant d’être expatrié. Le premier pays où j’ai été est l’Australie, ensuite c’était le Ghana. Présentement je suis en Espagne où je suis chargé de la supervision des sites. Je travaille pour une multinationale spécialisée dans l’extraction de l’or.
Comment arrivez-vous à mener des actions humanitaires en direction des populations ?
Disons que mon épouse et moi et son association bénéficions de l’aide de certaines bonnes volontés. C’est ainsi qu’un forage a été offert au CSPS (Centre de santé et de promotion sociale, ndlr) de Moussakongo. C’est un forage qui a coûté en tout 7 à 8 millions. Ce n’était pas le choix initial, mais c’est grâce aux éclairages des autorités que ce village a été retenu. Pour les dons aux CSPS, tout est parti d’une situation que nous avons vécue pendant les vacances lors d’un de nos séjours. C’est suite à une visite à un malade au CSPS Urbain 1 que nous avons constaté les conditions difficiles dans lesquelles vivaient les agents et les malades. Sur place, nous avons pris l’engagement d’aider ces structures sanitaires. C’est ainsi que nous avons pu offrir quelques lits aux deux CSPS de la ville. Vous savez, quand nous venons ici, beaucoup de gens nous approchent pour poser des problèmes. C’est ainsi que nous avons essayé de soutenir la santé et l’éducation. Au niveau de l’éducation, nous avons offert une photocopieuse au Lycée. Nous avons soutenu l’OSEP (Organisation du sport à l’école primaire, ndlr) en donnant des ballons et des jeux de maillots aux différentes CEB (Circonscription d’éducation de base, ndlr) de Solenzo. L’équipe provinciale de volley-ball a également reçu des ballons et des maillots.
Qu’attendez-vous de toutes les actions et gestes à l’endroit des populations ?
Tous ces gestes ne sont pas faits pour être forcément reconnus par les populations. Ce n’est pas ça notre objectif. Quand on est engagé à mener des actions, il ne faut pas s’attendre toujours à ce que tout soit reconnu. D’ailleurs, les populations nous sont très reconnaissantes. La preuve est que quand nous sommes là, nous recevons beaucoup de visites et même en ville nous sentons que les gens nous respectent beaucoup sur les routes. Nous sommes fiers de nos séjours à Solenzo. En plus de cala, lorsque nous sommes disponibles, nous parrainons des activités socio-culturelles. Ainsi, nous avons parrainé deux fois la journée des handicapés mentaux. Nous avons aussi eu à parrainer la clôture des enfants du Centre d’Eveil. Il y a aussi les activités sportives dans les écoles où nous sommes souvent sollicités.
Quelle appréciation faites- vous de la crise de la COOPELSO (Coopérative d’électrification de Solenzo) ?
Vous savez, j’ai une façon de voir les choses. Dans la vie, il faut toujours communiquer. C’est dans la communication qu’on peut résoudre les problèmes. Je suis arrivé à Solenzo coïncider avec ce problème. Je trouve que c’est regrettable qu’on arrive à cela parce que pour moi, il y a des problèmes plus sérieux que celui de la COOPELSO. N’ayant pas toutes les informations, mon opinion est qu’il faut beaucoup communiquer pour se comprendre. Car quoiqu’on dise, tous les camps cherchent le développement de Solenzo. Donc pourquoi ne pas s’asseoir pour partager les différentes visions. La communication c’est toutes les informations utiles qu’il faut donner aux populations à temps. Il ne faut pas attendre les temps de crise pour informer. Et c’est ça le problème de Solenzo que je connais bien. Les gens ne se parlent que quand il y a crise. Ensuite, il faut de vrais leaders : un leader c’est celui qui sait écouter, qui sait faire la part des choses, qui ne s’emballe pas vite. Donc tout se résume à la communication et au leadership.
A chaque fin d’année, selon les dires des uns et des autres, vous fêtez la fête de la nativité à Solenzo dans votre village natal, avec toute votre famille. Dites-nous comment vous arrivez à avoir les informations sur votre village étant à l’extérieur du pays ?
J’aime beaucoup Solenzo ; c’est pourquoi chaque année je m’organise pour rentrer au moins une fois et généralement avec toute ma famille. Comme j’aime mon village, je cherche chaque fois les informations à travers lefaso.net, les AIB de Sidwaya, sans oublier les appels en famille et les amis qui me disent l’actualité de Solenzo même si je suis loin.
Quel est votre cri de cœur pour terminer notre entretien ?
Je remercie beaucoup mes amis qui m’aident à réaliser des choses pour Solenzo. Ils sont tellement engagés que je n’ai plus besoin de leur demander de venir quand je suis là.
L’état des routes est vraiment déplorable. Il était impossible de rouler à plus de 20km/h. Pour une province dite ‘’grenier du Burkina’’ et qui est de surcroît frontalière, je crois que les autorités doivent tout faire pour la réparer. Economiquement, Solenzo apporte beaucoup avec la présence de la SOFITEX et bien d’autres potentialités. C’est un vrai cri de cœur que je lance parce qu’au-delà de l’aspect économique, il y a les risques sérieux d’accidents et de pertes en vies humaines.
David Demaison Nébié
Correspondant dans la Boucle du Mouhoun
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 24 janvier 2017 à 20:04, par Parent En réponse à : Moussa Gabriel Dao : « Quand on est engagé à mener des actions, il ne faut pas s’attendre toujours à ce que tout soit reconnu »
Felicitation pour votre engagement et votre vision pour le Burkina Faso.
Que Dieu vous protege et vous benisse ainsi que toute votre famille.
2. Le 24 janvier 2017 à 23:54, par Un peulh de Barrani En réponse à : Moussa Gabriel Dao : « Quand on est engagé à mener des actions, il ne faut pas s’attendre toujours à ce que tout soit reconnu »
Bravo ! Mr Dao.
Ce sont des gens humbles comme vous que Le Faso en a besoin. Pas ceux qui trimballent des cameramen pour aller les filmer pour une publicite mal placee. Je ne savais pas le Burkina pouvais former des Geologues capables de s’expatrier. Chapeau bas a toi. Je parie que ce bobo ne prend peut etre pas la calebasse !
Affectueusement, un peulh de Barani !
3. Le 25 janvier 2017 à 07:56, par sage En réponse à : Moussa Gabriel Dao : « Quand on est engagé à mener des actions, il ne faut pas s’attendre toujours à ce que tout soit reconnu »
Felicitations et tous nos encouragements M.Dao.
Puissent d’autres expatriés suivre votre exemple pour le developpement local
4. Le 25 janvier 2017 à 09:06, par Lepro En réponse à : Moussa Gabriel Dao : « Quand on est engagé à mener des actions, il ne faut pas s’attendre toujours à ce que tout soit reconnu »
Dao,
Tu aimes ton village et tu aimes ton pays.
Tu es un vrai leader et ta définition du leadership est si originale, si exacte.
Même si tu ne recherches pas la reconnaissance, à l’image du tigre qui ne proclame pas sa tigritude, tu as su démontrer ton leadership au fil des années, dans ton engagement dans le sport, dans l’associatif, et maintenant dans le développement local. Et pour couronner tout ta position actuelle n’est nullement le fruit du hasard ; crois-en un petit frère qui se souvient du N 9 des étalons Volley-Ball.....
Exemple tu étais, exemple tu es, exemple tu seras. Que le Tout Puissant t’accorde Grâces Bénédictions et Bonheur en famille avec ton épouse I. et vos enfants.
Lepro(toujours vigilant)
5. Le 25 janvier 2017 à 10:14, par Bédjou En réponse à : Moussa Gabriel Dao : « Quand on est engagé à mener des actions, il ne faut pas s’attendre toujours à ce que tout soit reconnu »
Toutes mes félicitations et encouragements. Voilà quelqu’un qui a bien compris que le bonheur est bon quand il est partagé, surtout avec les plus démunis. Puisse le tout puissant te donner la santé et longue vie pour continuer à poursuivre ces grandes œuvres.
6. Le 25 janvier 2017 à 12:06, par Az En réponse à : Moussa Gabriel Dao : « Quand on est engagé à mener des actions, il ne faut pas s’attendre toujours à ce que tout soit reconnu »
Bon example ! L’Etat ne peut pas tout faire et a besoin de nombreux de gens comme vous. Ce sont des actions comme cela que nous voulons lire venant de Solenzo et des autres provinces de l’interieur et non pas des cas d’activistes pret a bruler tout, intimider les uns et utilisant les autres pour leurs compte. Que Dieu vous benisse !
Est ce qu’un internaute pourait me confirmer que la route de Solenzo n’est toujours pas bitumee ! Je sais que ca avait ete une promesse de campagne de Blaise en 2005. C’est inadmissible qu’une chef lieu de province soit si inaccessible ! La democratie c’est aussi democratiser le Goudron !
Az
Le 25 janvier 2017 à 13:13, par COULIBALY En réponse à : Moussa Gabriel Dao : « Quand on est engagé à mener des actions, il ne faut pas s’attendre toujours à ce que tout soit reconnu »
Juste pour confirmer que la route de Solenzo n’est toujours pas bitumée. Dédougou-Solenzo fait environ 80Km ; mais il est pratiquement impossible de parcourrir cette distance en moin de 3 heures en saison sèche ; pendant la saison des pluies il faut ente 5 et 8 heures de temps pour parcourrir cette même distance. Le MPP nous a également promis le bitumage de cette même route (Dédougou-Solenzo-Koundougou). Wait and see !
7. Le 25 janvier 2017 à 15:21, par bibi En réponse à : Moussa Gabriel Dao : « Quand on est engagé à mener des actions, il ne faut pas s’attendre toujours à ce que tout soit reconnu »
Je suis temoin de tout tes bonnes actions envers la famille et toute la population de solenzo e environnant.que la benediction de Dieu soit tjrs sur toi.puisse Dieu t accord beaucoup d annee a vivre pour continuer a soulager les plus demunie.
8. Le 25 janvier 2017 à 19:32, par Fanta En réponse à : Moussa Gabriel Dao : « Quand on est engagé à mener des actions, il ne faut pas s’attendre toujours à ce que tout soit reconnu »
Un couple au grand coeur qui agit dans la discretion depuis des années.On dit que derrière tout grand homme se trouve une grande dame. Merci Mme Dao de montrer la bonne voie à mon esclave. Sinon nous savons tous que ces investissements seraient allées dans des calebassées de dolo et des paniers de chitoumou.
9. Le 28 janvier 2017 à 08:27, par Youssouf En réponse à : Moussa Gabriel Dao : « Quand on est engagé à mener des actions, il ne faut pas s’attendre toujours à ce que tout soit reconnu »
Une journée entière ne suffit pas pour dénombrer vos bienfaits qui vont au déla de la province du Banwa et même au déla du Burkina.Remerciement surtout à tout le couple.Que Allah vous soutienne toujours dans votre bonne volonté et qu’il vous accorde les moyens necessaire pour réaliser vos projets. Vous faite la fièrté.