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‘’Les Burkinabè sont de plus en plus déçus du pouvoir MPP qui, pourtant ... ‘’, Dr Ablassé Ouédraogo, président sortant de la CODER

Publié le vendredi 20 janvier 2017 à 00h24min

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‘’Les Burkinabè sont de plus en plus déçus du pouvoir MPP qui, pourtant ... ‘’, Dr Ablassé Ouédraogo, président sortant de la CODER

A la faveur de l’installation de son nouveau bureau tournant (trimestriellement), les responsables de Coalition Démocratique pour la Réconciliation Nationale (CODER) ont animé une conférence de presse dans la matinée de ce jeudi, 19 janvier 2017 à Ouagadougou. Cette activité, qui a aussi fait le bilan des activités, a été pilotée par le président sortant, Dr Ablassé Ouédraogo, qui a passé le flambeau à Me Gilbert Noël Ouédraogo. Nous vous proposons in extenso la déclaration liminaire de cette rencontre statutaire.

Conférence de presse du 19 janvier 2017 /installation du nouveau bureau de la coder pour les trois prochains mois

Note introductive

Mesdames et Messieurs les Présidents des Partis Politiques,
Mesdames et Messieurs les représentants des partis politiques,
Chers Collègues Présidents des Partis Politiques, Membres de la Coalition Démocratique pour la Réconciliation Nationale (CODER),
Mesdames et Messieurs les Femmes et Hommes de Média,
Mesdames et Messieurs

Les responsables des Partis membres de la CODER ici présents dont :
• Gilbert Noel OUEDRAOGO, Président de l’ADF/RDA ;
• Rasmané OUEDRAOGO, Président de la NAFA,
• Achille TAPSOBA, Président p.i. du CDP,
• Amadou DABO, de l’UNDD,
• Eugène SAMPEBRE du RSR,
• Amadou TRAORE, Président du Parti Les Républicains.

Tous, ici présents se joignent à moi pour vous souhaiter, à toutes et à tous, la bienvenue à cette conférence de presse que nous organisons pour vous présenter le bilan de trois mois d’activités de la CODER et installer le nouveau Bureau pour les trois prochains mois.

Mais avant tout propos, je voudrais formuler pour vous-mêmes ainsi que pour vos familles, pour tous nos compatriotes burkinabé ainsi que pour les amis et partenaires du Burkina Faso mes vœux de paix, de santé et de bonheur partagé. Puisse cette année nouvelle permettre à notre pays de faire le pas décisif vers la paix réelle, celle des braves, et de se réconcilier avec lui-même.
Chers invités, le dimanche 16 octobre 2016, lors de mon allocution d’investiture comme Président de la Coalition pour la Démocratie et la Réconciliation Nationale, je disais que la création de la CODER pourrait paraitre anodine mais son importance est capitale pour le devenir de notre nation.

L’impact de la CODER et surtout l’intérêt qu’elle suscite dans la vie politique du Burkina Faso, seulement trois mois après sa création, me confortent et me donnent espoir pour le devenir de notre pays.

Chers camarades Responsables des Partis Politiques fondateurs de la CODER, nous pouvons être fiers de notre initiative. En effet, rappelons-nous que c’est le dimanche 16 octobre 2016, que naissait la COALITION POUR LA DEMOCRATIE ET LA RECONCILIATION (CODER) après une analyse objective et non partisane de la situation nationale du moment. La CODER a fait une offre politique en quatre points notamment :
-  Justice, Paix et Réconciliation Nationale
-  Remise de la nation au travail
-  Relance de l’économie nationale
-  Sauvegarde de la démocratie

Et nous avons eu raison d’avoir mis en place la CODER tant l’engouement des populations que nous avons pu rencontrer sur le terrain et dans leurs expressions dans les médias, pour soutenir la réalisation de l’objectif de la CODER, à savoir contribuer à la réalisation de la réconciliation des Burkinabè entre eux, est une forte requête de tous. C’est la seule alternative encore possible pour permettre à notre cher et beau pays de pouvoir se relancer sur tous les plans dans la cohésion sociale, la fraternité et l’unité nationale.

En me confiant la présidence pour les trois premiers mois d’existence de la CODER, mes pairs présidents des formations politiques membres m’ont assigné une mission précise et claire : lancer les activités de la CODER et l’imposer sur l’échiquier politique national. Je voudrais dire ici qu’avec leur aide et leur accompagnement permanent, et l’esprit d’équipe qui anime le fonctionnement de la CODER, cette mission a été accomplie et bien accomplie.

J’ai le sentiment du devoir accompli au moment où je m’apprête à transmettre le flambeau au Président Gilbert Noel OUEDRAOGO, qui aura la lourde responsabilité de continuer à asseoir la CODER dans le paysage politique de notre pays où la CODER a déjà conquis une place de choix. Elle est bien visible et commence à être connue de tous les Burkinabè et des amis du Burkina Faso. C’est réconfortant et très encourageant et je suis fier du travail abattu et des résultats obtenus.

En effet, la CODER, au cours de son premier trimestre d’existence, a réalisé beaucoup de choses que nous pouvons classer en trois grandes catégories que sont :
• L’organisation de son fonctionnement avec des règles de fonctionnement internes avec l’adoption des statuts et du Règlement intérieur venant compléter le Manifeste et le Protocole d’Accord créant la CODER ;
• L’adoption d’un programme d’actions avec la sélection des rencontres et des échanges avec les autorités et personnes ressources concernées et pouvant contribuer à la réalisation de la réconciliation nationale, et enfin ;
• La communication à l’endroit de la population à travers une campagne médiatique de sensibilisation et d’explication sur le bien fondé de la CODER et de ses objectifs.

Concernant l’organisation et les règles internes de fonctionnement, il est important de noter avec satisfaction que la CODER a fait une prouesse en se dotant en seulement trois mois d’existence de tous les textes fondamentaux et nécessaires régissant son fonctionnement et son organisation. Notre règlement intérieur a été élaboré et adopté de même que notre programme d’activités. Il s’agit là de deux éléments qui nous servent de boussole et de repère. Notre charte graphique (couleurs, logo et slogan) a été adoptée et cela permet de nous distinguer plus facilement.
Pour ce qui est du programme des rencontres et d’échanges, je dois dire que la CODER a eu le privilège de rencontrer la quasi-totalité des autorités et personnes ressources identifiées. Je m’en voudrais de ne pas remercier ici publiquement les personnalités et Institutions qui nous ont fait l’honneur de nous recevoir, de nous écouter et de nous prodiguer des conseils pour l’avancement de la réalisation de son objectif :

Sa majesté le Mogho Naaba BAONGO ;
Sa majesté le Naaba KIBA du Yatenga ;
El Adji Abdramane SANA, Président de la Fédération des Associations Islamiques (FAIB),

Son Eminence le Cardinal Phillipe OUEDRAOGO ;
Le Pasteur Samuel YAMEEOGO, de la Fédération des Eglises et Missions Evangéliques ;

M. Benoît KAMBOU, Président du Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité Nationale (HCRUN)

Les Ambassadeurs des pays amis du Burkina Faso ;
Les Représentants des institutions onusiennes et africaines.
Les échanges riches et instructifs que nous avons eus avec ces autorités, les conseils qu’elles nous ont donnés et surtout leurs encouragements à l’endroit de la CODER nous incitent à persévérer malgré les nombreux obstacles et à travailler davantage en faveur de la consolidation de la paix, de la cohésion sociale, de l’unité nationale et du développement du Burkina Faso à travers la réalisation de la réconciliation nationale.

Mesdames et Messieurs, toujours au cours des trois mois écoulés, la CODER a réalisé une véritable campagne de communication et de sensibilisation en direction des populations. Tous les organes de presse nous ont ouvert leurs portes et nous ont accompagnés dans cet exercice très délicat et très difficile car il faut pouvoir convaincre et rassurer en passant le message de la CODER qui demeure que : les burkinabé sont tous des sœurs et frères qui doivent se parler franchement et avec sincérité, savoir se pardonner, savoir être tolérants afin de construire un Burkina Faso de justice, de paix, de sécurité et de développement. Mesdames et Messieurs des Médias, je vous adresse mes sincères remerciements et toute ma reconnaissance pour le travail d’accompagnement que vous avez fait pour la CODER.

C’est dans cette même dynamique d’information et de sensibilisation que la CODER a organisé la première grande conférence publique sur le thème de la réconciliation nationale animée par le professeur Albert OUEDRAOGO avec un regard sur nos traditions et coutumes. La présence massive et spontanée des populations et la forte délégation des chefferies traditionnelles lors de cette conférence ont constitué pour nous un formidable encouragement. D’autres conférences seront organisées dans toutes les régions du pays. Et la prochaine étape sera Bobo Dioulasso dans les Hauts Bassins.

Mesdames et messieurs, ainsi se présente de manière succincte le bilan des trois premiers mois d’activité de la CODER. Et si de tout ce qui a été dit et cité, il y a une chose que nous devons retenir, c’est le mérite et la fierté de la CODER d’avoir en seulement trois mois d’existence, suscité et imposé un débat national sur la Justice, la Paix, le pardon et la Réconciliation Nationale. Ce débat doit se poursuivre et s’enrichir.

Il est cependant capital de préciser à chaque instant et devant toute instance ou auditoire, que jamais la CODER ne va éluder la question de la justice, bien au contraire, la justice est le centre même de la lutte politique de la CODER. Mais que l’on ne s’y trompe point, la justice à double vitesse, la justice des vainqueurs à laquelle nous assistons aujourd’hui ne sauront conduire le Burkina Faso à la paix, à la stabilité et à la réconciliation nationale.
Contrairement à ce que tentent vainement de faire croire des personnes bien avisées, la CODER n’a jamais demandé à aller à la réconciliation en enjambant des cadavres, NON ! La CODER appelle plutôt tous les burkinabè à se donner la main, à se parler et à construire une vraie paix afin que nos morts connaissent le repos éternel.
Mesdames et messieurs, chers invités,
Le hasard du calendrier a voulu que cette cérémonie coïncide avec le premier anniversaire de l’installation de la gouvernance actuelle ; je nous invite donc à une petite analyse rétrospective.

L’an 1 de la gouvernance Roch est marqué, malheureusement, par une situation nationale des plus préoccupantes. Le Burkina Faso vit une crise multidimensionnelle sans précédent. Les burkinabè sont de plus en plus déçus du pouvoir MPP en place qui, pourtant, avait fondé sa campagne sur son expérience de près de trois décennies dans l’appareil d’État. Le slogan « Roch » la réponse est devenu caduque car Roch s’avère être au fil du temps le problème du Burkina Faso.

Sur le plan de la Gouvernance politique et administrative, le populisme a été érigé en mode de gestion pour divertir les burkinabè et les écarter de leurs préoccupations réelles au quotidien.
Sur le plan de la gouvernance économique, tout en félicitant le gouvernement pour le succès annoncé de la conférence de Paris avec ses intentions et non pas ses engagements, nous restons sceptiques quant à la mise en œuvre efficiente et optimale du PNDES présenté comme la panacée aux problèmes économiques du Burkina Faso.

Et que dire de la situation sécuritaire plus que préoccupante et de la fronde sociale sans cesse grandissante ? Si ce n’est que nous assistons à un délitement progressif des valeurs cardinales de notre société que sont : le dialogue, la confiance, le pardon, la tolérance et l’amour de la patrie !

Ce tableau, aussi sombre soit-il n’est pas désespéré. Cependant, restons vigilants et ne soyons pas naïfs car les inquiétudes sur le devenir du Burkina Faso demeurent. Nous pensions que 2016 avait fermé ses portes avec son cortège de frustrations, de difficultés et de malheurs pour notre pays mais l’année 2017 commence avec les mêmes paradigmes qu’en 2016 avec les hésitations et tergiversations du gouvernement, l’aggravation de l’insécurité, la désarticulation de notre économie qui est en pleine décroissance, la dégradation du front social qui s’épaissit à l’horizon avec les grèves qui sont annoncées, les accidents, les incendies qui sont toujours préoccupants.

En outre, ce qui est inquiétant et effrayant, c’est que depuis que le Président du Faso, SEM Roch Marc Christian KABORE, a annoncé à la fin de l’année 2016, la réorganisation de son gouvernement, dont le casting au moment de sa formation n’a pas été pas des plus heureux et des meilleurs, le gouvernement est en congé technique et le pays tourne au ralenti à cause des incertitudes qui planent au dessus de la tête des ministres. Ces incertitudes sont aussi partagées par les partenaires qui accompagnent notre pays.

Nous voulons inviter le Président KABORE à s’inspirer des pratiques et des exemples de pays voisins en la matière en accélérant le changement du gouvernement qu’il a promis afin de redonner des espoirs et des espérances aux populations dont la souffrance et la déception deviennent insupportables tant la réalisation de leurs aspirations à la rupture et au changement exprimés en octobre 2014 demeurent entière.

C’est pourquoi, je voudrais encore une fois, au nom de la CODER appeler l’équipe dirigeante actuelle de notre pays et particulièrement le Chef de l’Etat, SEM Roch Marc Christian KABORE, à prendre conscience de ce que le dialogue inclusif positif et la conjugaison des efforts de tous les burkinabé restent la seule porte de sortie de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons. Le Burkina Faso va très mal et la « Rochosité » s’enracine tout comme la gouvernance Mouta-Mouta » dans le pays des « Hommes intègres » et il est impossible de s’en foutre avec trois points barre. La réconciliation nationale sincère et inclusive impliquant tous les burkinabè y compris ceux qui vivent actuellement en exil est la réponse incontournable et le Burkina Faso nous appartient tous.

Je voudrais, pour finir, adresser toutes mes félicitations au nouveau bureau de la CODER. Cher Président Gilbert Noel OUEDRAOGO, je ne doute pas un seul instant de ta capacité à conduire la CODER vers des sommets pendant ton mandant. Tu pourras à tout moment compter sur moi, sur ma détermination et la participation du parti Le Faso Autrement car nous croyons fermement que l’offre politique de la CODER est la meilleure pour notre pays et que les idéaux de la CODER sont les plus nobles possibles.

Vive la CODER pour que règne la vraie justice, la réconciliation des burkinabè entre eux, la paix, la stabilité, la sécurité au Burkina Faso, je vous remercie.
Mesdames et Messieurs les Journalistes,
Tout le présidium est à votre disposition pour vos éventuelles questions de clarification.

Justice-Réconciliation-Paix

Le Président de la CODER

Dr Ablassé OUEDRAOGO

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