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Rémis Fulgance Dandjinou : « Si la culture d’entreprise ne change pas, les médias d’Etat resteront toujours à la traine »

Publié le vendredi 30 décembre 2016 à 21h54min

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Rémis Fulgance Dandjinou : « Si la culture d’entreprise ne change pas, les médias d’Etat resteront toujours à la traine »

Le ministère de la communication et des relations avec le parlement a tenu son 2e Conseil d’administration (CASEM) de l’année, le 27 décembre 2016, sous le thème « développement du secteur de l’information et de la communication : défis et perspectives dans le cadre du PNDES ». Ce fut l’occasion de faire le bilan de l’exécution des missions, discuter des méthodes et approches, mais aussi et surtout, adopter de meilleures stratégies pour améliorer les performances dudit département au cours de l’année 2017. Le ministre Rémis Fulgance Dandjinou a, de ce fait, appelé les travailleurs des médias d’Etat à avoir une culture d’entreprise pour faire face à la concurrence.

Aujourd’hui, le secteur de la communication est marqué par la transition vers la télévision numérique terrestre, l’opérationnalisation du fonds d’appui à la presse privée et la recherche de ressources financières pour la réalisation des plans stratégiques de développement de l’ISTIC (Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication), de la RTB (Radiodiffusion télévision du Burkina) et des Editions Sidwaya. C’est dans ce contexte que s’est tenu le 2e CASEM de l’année 2016 du ministère de la communication. Ce contexte est également marqué par l’intensification de la communication sur le Plan national de développement économique et social (PNDES), en vue de la mobilisation des ressources nécessaires à sa mise en œuvre. D’où le thème « développement du secteur de l’information et de la communication : défis et perspectives dans le cadre du PNDES ». Un thème d’actualité et pertinent qui a permis de discuter des préoccupations du département dirigé par Rémis Fulgance Dandjinou.

Ce CASEM a donc permis d’évaluer la mise en œuvre des activités de l’année 2016, analyser les enjeux futurs et définir des orientations à même d’améliorer les performances du ministère. Ainsi, en une demi-journée, les acteurs de l’information et de la communication ont pu s’accorder sur les actions à entreprendre pour la dynamisation du secteur.

Au cours de l’année 2016, nonobstant les difficultés, un certain nombre d’actions ont été mises en œuvre. « Au niveau de la SBT, nous avons lancé entièrement le programme de mise en œuvre, c’est-à-dire que la TNT est en train de se déployer sur le terrain. Au niveau de Sidwaya, nous avons réalisé la signature de contrats pour la distribution de Sidwaya dans 15 villes du Burkina, mais aussi pour le maillage de la sous-région par Sidwaya. Au niveau de la RTB, nous sommes arrivés à achever la numérisation intégrale pour pouvoir basculer vers la TNT », a confié le ministre de la communication et des relations avec le parlement, Rémis Fulgance Dandjinou.

« Nous avons plus passé notre temps à nous bagarrer… »

Mais, 2016 reste marquée par les mouvements du personnel, sous la houlette du SYNATIC (Syndicat autonome des travailleurs de l’information de la culture). « Nous avons loupé un certain nombre de coches parce que nous avons plus passé notre temps à nous bagarrer sur des questions de condition de travail que de vision prospective du ministère et c’est dommage », a estimé Rémis Fulgance Dandjinou.

Tout en reconnaissant le droit des travailleurs à réclamer de meilleures conditions de travail, il semble regretter le manque de culture d’entreprise dans les médias d’Etat. « Il est important que les travailleurs du public le comprennent, le challenge aujourd’hui est de donner une viabilité à ces entreprises de presse dans un espace extrêmement concurrentiel. Si nous sommes d’accord sur un certain nombre d’éléments en termes de revendication de traitement, je pense qu’il faut que la culture d’entreprise au sein de ces organes de presse change totalement pour qu’elles se conforment à la réalité sur le terrain », soutient-il. Avant d’ajouter : « Si non, même si nous mettons des efforts dans la prise en charge du personnel et que la culture d’entreprise ne change pas, les médias d’Etat resteront toujours à la traîne parce que c’est le public qui détermine qui on regarde, qui on lit, mais ce n’est pas parce qu’on est médias public ou pas ».

Puis, de conclure en ces termes : « Notre mission est grande et les attentes sont énormes. Nous devons prendre toujours de nouvelles initiatives pour mettre en œuvre des actions novatrices et audacieuses à même d’apporter des solutions durables aux préoccupations des populations en matière de communication ».

Moussa Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 31 décembre 2016 à 10:19, par Tond Nina Poukame En réponse à : Rémi Fulgance Dandjinou : « Si la culture d’entreprise ne change pas, les médias d’Etat resteront toujours à la traine »

    Les travailleurs de la presse auront le gombo en 2017, mais je doute de leur volonte d’ameliorer les sevices d’information et de communication attendus d’eux. Ce sera exactement comme les magistrats qui ont beneficie d’avantages exorbitants mais qui ne donnent pas satisfaction aux attentes legitimes des populations en matiere de justice.
    Lorsqu’ils auront plus d’argent, ils seront plus arrogants, car ils estimeront qu’ils sont plus importants que le reste des agents de la function publique. D’ailleurs, au temps fort de leurs sit-in et greves tous azimuts, un des responsables du SYNATIC, repondant a un journaliste qui leur demandait pourquoi ils n’attendraient pas la solution de leur preoccupation avec l’application de la loi 081, a repondu qu’il ne fallait pas les confondre avec les autres fonctionnaires de l’Etat. C’est toute une culture !!! A partir du moment ou ce sont eux qu’on voit toujours a la tele, qu’on entend a la radio et qui signent des articles dans la presse d’Etat, ils considerent qu’ils sont "autres et veulent qu’on les distingue" et que "l’ami du genre commun n’est pas leur fait". Allons seulement !!

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