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Promotion du genre : Plaider pour une prise en compte dans les plans de développement locaux

Publié le mardi 27 décembre 2016 à 14h00min

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Promotion du genre : Plaider pour une prise en compte dans les plans de développement locaux

Le Centre de suivi et d’analyses citoyens des politiques publiques (CDCAP) a organisé un atelier de restitution et de présentation d’un rapport sur la prise en compte du genre dans les plans de développement locaux. C’était ce mardi 27 décembre 2016, à Ouagadougou, en présence de Edwige Zongo/Koudougou du Secrétariat permanent du Conseil national de la promotion du genre (SP/CONAP Genre) et du président du Conseil d’Administration du CDCAP, Siaka Coulibaly.

Le genre peut se définir comme un concept sociologique désignant les "rapports sociaux de sexe", c’est-à-dire, l’analyse des statuts, les relations entre les hommes et les femmes. Son objectif, promouvoir l’égalité des femmes et des hommes en prenant en compte les différences et la hiérarchisation socialement construite. Cet état de fait, le Burkina Faso l’a compris et a adopté la Politique nationale Genre en 2009. Et bien d’autres mécanismes comme la loi sur le quota genre aux élections et la mise en place d’un Fonds commun genre.
Malgré tous ces mécanismes au plan national, constate le rapport du Centre de suivi et d’analyses citoyens des politiques publiques (CDCAP), ces politiques ne sont pas prises en compte au plan local. Que ce soit dans les plans communaux de développement (PCD) comme dans les plans régionaux de développement (PRD).

La promotion du genre au second plan

Avec l’appui technique et financier du Fonds Commun Genre, cette étude réalisée par le CDCAP a permis de vérifier si les acteurs institutionnels prennent en compte cette dynamique de promotion du genre. Ce qui a abouti, selon Siaka Coulibaly, président du Conseil d’administration du CDCAP, à une estimation de « la prise en compte ou non du genre dans le travail des collectivités territoriales ». Et la principale trouvaille de cette étude est que le genre n’est pas pris en compte dans les axes des plans communaux. « Il y a quelques activités qui se retrouvent dans d’autres axes mais aucun axe ne s’occupe de cette question », explique Siaka Coulibaly. Surtout que les activités qui couvrent quelque peu le genre le sont dans des poches budgétaires extrêmement faibles.
Ainsi, l’étude recommande aux autorités locales de prendre en compte les documents officiels adoptés au plan national.

Comprendre d’abord les inégalités

Ce n’est pas Edwige Zongo/Koudougou, représentante du SP/CONAP Genre qui ramera à contre-courant. Dans son discours d’ouverture de l’atelier de validation, elle a félicité le CDCAP pour cette belle initiative. Pour elle, « la résolution des inégalités de genre au niveau local passe d’abord par une connaissance et une compréhension juste des inégalités en termes de droits humains qui existeraient au niveau local. Surtout que le Développement local cherche à donner confiance aux communautés à la base dans l’identification de leurs contraintes, la recherche de solutions idoines, ainsi que la mise en œuvre et le suivi évaluation des actions de développement leur concernant à travers une pleine et égale participation des femmes et des hommes ».

En 2012, mentionne Mme Zongo, le ministère en charge de la promotion du genre avait initié des études diagnostiques sur les inégalités liées au genre au sein de tous les ministères et institutions du Burkina Faso afin de présenter la situation sur les inégalités de genre qui y prévalait. « Des résultats de ces études, il apparaissait que le genre était faiblement pris en compte dans les documents prioritaires des ministères et institutions », affirme-t-elle. Cette tribune a été pour elle une occasion de lancer un appel solennel à tous les acteurs et à toutes les actrices du développement au niveau local pour qu’ils prennent les mesures nécessaires afin d’allouer plus de ressources aux axes d’interventions des plans de développement qui permettent une réduction notable des inégalités de genre au niveau local.

Cet atelier servira donc de cadre de validation du rapport, fruit de l’étude réalisée fin 2015 courant 2016. Ce qui permettra aux autres organisations de la société civile de pouvoir faire un plaidoyer en se basant sur du concret. L’évaluation a concerné quarante-un plans locaux de développement dans dix régions sur les treize que compte le pays. Et, elle permettra aussi d’attirer l’attention des autorités sur la nécessité de demander aux collectivités territoriales d’inscrire le genre dans les instruments de développement en particulier dans le budget.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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