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Rood Woko : 2 ans après l’incendie...

Publié le vendredi 27 mai 2005 à 07h44min

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27 mai 2003-27 mai 2005, voilà deux ans, jour pour jour qu’une partie du marché central de Ouagadougou , Rood-woko, a été endommagée par un incendie. Ce qui a conduit à sa fermeture en attendant sa réhabilitation. Les pertes étaient estimées à plusieurs milliards de francs CFA.

Quant à ses occupants, ils ont été redéployés dans de nouveaux espaces et marchés périphériques existants. Malgré ces dispositions palliatives en leur faveur, les commerçants ont manifesté dès le départ l’ ardent désir de voir leur lieu de travail reconstruit. Certains avaient même cru bon de refuser les nouveaux points de vente qu’on leur proposait dans l’espoir d ’une réouverture imminente du centre commercial.

A ces attentes, les autorités ont répondu par des promesses qui tardent à se concrétiser. C’est dans ce contexte qu’a été, à la faveur de la reprise du dialogue le 20 mai dernier entre les centrales syndicales et le gouvernement, annoncé le début des travaux de reconstruction de Rood-Woko pour janvier 2006.

A première vue, cet engagement gouvernemental constitue une bonne chose, en ce sens que cela permettra de restaurer une structure qui a un rôle socio-économique important. Rood- Woko assumait en effet des fonctions à la fois sociales, économiques et culturelles. C’est peut-être pourquoi presque l’ensemble des acteurs de la scène politique semblent avoir fait de cette question, son cheval de bataille.

A commencer par les leaders politiques : à ce sujet, l’on se souvient encore de la visite du Premier ministre et de celle du président de l’Assemblée nationale sur les lieux de l’incendie. Ensuite, les structures syndicales en ont fait un point de leur plate-forme minimale. Partant de là, l’affirmation du gouvernement d’entamer en janvier prochain la reconstruction du marché central de Ouagadougou devrait réjouir tout le monde.

Mais le problème, c’est qu’il y un certain nombre d’éléments qui ne militent pas en faveur d’une telle vision des choses, des faits qui incitent au doute quant à la franchise des autorités. Il ya d’abord le fait que ce n’est pas la première fois qu’une telle annonce est faite. En effet, les personnalités qui s’étaient succédé sur les décombres du marché les jours suivant le désastre, avaient toutes exprimé la nécessité d’une enquête pour détecter l’origine du sinistre et de mesures diligentes pour restaurer le centre commercial.

Après, on est resté des mois sans rien voir, ni entendre. Et puis un beau jour, la ville de Ouagadougou a été secouée par un débrayage actif des commerçants qui disaient manifester contre l’intention du gouvernement de vendre Rood-Woko aux étrangers.

A l’époque, des membres de l’équipe du Premier ministre Yonli avaient réagi en démentant ces allégations et en indexant certains leaders de l’opposition comme étant les instigateurs de cette fronde. Dans la foulée, la volonté des autorités de réhabiliter le marché dans de brefs délais avait été réaffirmée.

L’autre élément, qui peut faire douter de la sincérité du gouvernement à débuter la reconstruction de Rood-Woko en janvier 2006, est le cadre dans lequel la déclaration est faite. Celle-ci intervient, en effet dans un contexte de précampagne électorale, si bien que l’on peut se demander s’il ne s’agit pas là d’ une annonce électoraliste visant à vendre aux commerçants de l’espoir afin d’obtenir leurs voix dans la perspective de l’élection présidentielle du 13 novembre 2005.

Ce sont là des données qui font que la nouvelle de la réhabilitation prochaine du centre commercial de Ouagadougou ne suscite pas, outre mesure, de l’enthousiasme.

En tout cas, pour leur part, les centrales syndicales ont déjà exprimé leur insatisfaction lors d’une conférence de presse le 23 mai dernier. "Nous ne voulons pas d’un dialogue creux", ont-elles souligné à cette occasion. Mais en tout état de cause, si Rood-Woko venait à être restaurée, des mesures idoines devraient s’imposer pour éviter de retomber dans les mêmes travers.

Des dispositions claires devraient être prises par rapport à l’octroi et à l’occupation des espaces. Ce qui aurait l’avantage de faciliter la circulation des visiteurs et de rompre avec les installations anarchiques, sources de dangers.

Dans cette optique, l’on devrait privilégier la sécurité et le confort des usagers plutôt que les taxes. L’assurance incendie par ailleurs une autre possibilité vers laquelle il serait judicieux de s’orienter pour être à l’abri de toute surprise désagréable.

Le Pays

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