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Attaque à Nassoumbou : Déclaration de la Communauté du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique du Burkina Faso

Publié le jeudi 22 décembre 2016 à 19h30min

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Attaque à Nassoumbou : Déclaration de la Communauté du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique du Burkina Faso

La dégradation progressive de la situation sécuritaire du Burkina Faso interpelle toutes les bonnes consciences en vue d’une mobilisation générale contre la menace et la violence terroristes dont le Burkina Faso est dorénavant la cible. Chaque individu ou chaque organisation, en fonction de ses aptitudes ou spécialisations est appelé à s’engager à la contribution pour la réponse ou la mitigation de la menace.

Le Centre d’Etudes Stratégiques pour l’Afrique (CESA) est une plate-forme de réflexion stratégique et prospective, et de dialogue continu face aux défis contemporains en matière de sécurité. Le CESA est un regroupement de civils et de militaires qui œuvre pour la promotion de la paix, de la sécurité et de la bonne gouvernance. Crée en 2004, le CESA Burkina Faso est la section nationale du Centre d’Etudes Stratégiques pour l’Afrique, une structure de l’université de la défense des Etats Unis d’Amérique rattachée au département d’Etat américain. Le CESA Burkina Faso a mis en œuvre plusieurs projets de renforcement des forces de défense et de sécurité, et d’information du grand public sur les questions de paix et de sécurité, mais aussi sur la démocratie, la bonne gouvernance et l’Etat de droit. Les événements tragiques de Nassoumbou sont intervenus au moment où le CESA Burkina Faso s’apprêtait à tenir son assemblée générale le samedi 17 décembre 2016.

L’attaque du détachement de l’armée burkinabè de Nassoumbou le 16 décembre 2016 rend obligatoire de mettre tous les efforts en mouvement pour la résolution de la situation. Le CESA Burkina Faso a procédé à une consultation des responsables des structures des forces de défense et de sécurité en vue d’établir une situation claire permettant de rassurer les populations quant à d’éventuelles nouvelles attaques. Les résultats des concertations dégagent quelques points saillants.

Les forces de défense et de sécurité du Burkina Faso font face à une situation assez nouvelle, à partir de 2015, caractérisée par l’extension des activités terroristes sur le territoire burkinabè en provenance de la bande sahélo-saharienne. L’espace du Sahel Sahara est le terrain d’activité de plusieurs groupes terroristes rattachés à AQMI et agissant en procuration et sous la supervision des chefs de cette organisation terroriste. Les efforts de la communauté internationale et de la CEDEAO en particulier, ne sont pas parvenus jusque-là à éliminer ces groupes perpétrant la violence contre les institutions et les populations des pays jouxtant l’espace occupé par ces organisations terroristes. Les modes opératoires des groupes terroristes dérogent de la guerre classique et de la lutte contre le grand banditisme pour lesquelles les forces de défense et de sécurité de nos Etats ont été conçues, formées et ont opéré depuis leur création. Au vu du changement de contexte, d’acteurs et de modes d’action, les forces de défense et de sécurité doivent fondamentalement se transformer afin de réussir les missions nouvelles qui sont les leurs.

Le traumatisme terroriste arrive à un moment où la plupart des pays du monde sont concernés par la rareté des ressources financières publiques. La crise économique et financière de la mi-2008 n’a pas totalement été résorbée et ses effets sur les pays en besoin de l’aide financière internationale comme le Burkina Faso se traduisent en une faiblesse structurelle et opérationnelle des services publics, y compris les forces de défense et de sécurité. Les besoins en renforcement des capacités, en personnel (nombre) et en renouvellement du matériel (logistique) de l’armée et des corps para militaires sont tels qu’ils prendront un certain temps à être réunis.

Etant donné la multiplicité de structures intervenant dans le secteur de la défense et de la sécurité, et les évolutions qui ont concerné chacun de ces acteurs, une mise en cohérence générale des services de défense et de sécurité est d’une urgence absolue. A la fois les statuts juridiques et les protocoles d’opération ont besoin d’être révisés en vue de leur harmonisation et de leur mise à niveau face aux défis de l’heure. Deux tâches apparaissent aujourd’hui aussi urgentes l’une que l’autre. La mise en place, de manière accélérée, d’une force anti-terroriste massive mobilisant toutes les ressources des FDS burkinabè. Dans le même temps, la mise en œuvre d’une réforme globale du secteur de la défense et de la sécurité prenant en compte les orientations du développement national et du contexte socio-politique ambiant.

L’attaque du 15 décembre est une attaque de trop qui bouleverse les burkinabè et tous les acteurs sont appelés à apporter leurs contributions pour un sursaut national contre le terrorisme. Dans le prolongement des développements faits plus haut, des recommandations fortes sont avancées.

-  Il est crucial que les citoyens et les populations burkinabè gardent leur sérénité et montrent de la patience vis-à-vis des forces de défense et de sécurité et leur donne le temps de préparer la réponse à la menace terroriste,

-  Les autorités du pays sont appelées à tout mettre en œuvre en vue d’arriver à une situation sécuritaire sûre le plus rapidement possible,

Pour sa part, Le CESA Burkina Faso s’engage à accompagner les efforts des autorités et des FDS par la mise en œuvre de programmes académiques, la recherche, la communication et la sensibilisation, le renforcement des capacités en vue de contribuer à la lutte contre le terrorisme.

Fait à Ouagadougou, le 17 décembre 2016

Le Bureau de coordination national du CESA Burkina Faso

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Vos commentaires

  • Le 23 décembre 2016 à 10:33, par DU PIPO En réponse à : Attaque à Nassoumbou : Déclaration de la Communauté du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique du Burkina Faso

    Est-ce des appels du pied à vous faire appel et à vous financer ? Qu’y peut votre stratégie face à ces terroristes ?
    Psst, psst : n’oubliez pas une chose dans votre stratégie car il y a des gens qui manœuvrent de concert avec les terroristes pour que nous mobilisions toutes nos forces de défense et de sécurité vers le nord afin de laisser libre la partie ouest et sud pour qu’ils fassent leur basse besogne (suivez mon regard). On a l’œil ouvert et le bon.
    Il faut que les populations blanches du nord coopèrent avec l’Etat burkinabé, sinon c’est elles qui vont périr malheureusement dans les tueries à venir des djihadistes, avec malheureusement au passage quelques éléments des FDS malchanceux. Je suspecte une collaboration de ces populations blanches du nord avec les djihadistes ; sinon comment comprendre que des pick-up et des hommes armés puissent faire tout ce chemin jusque qu’au camp de nos FDS sans qu’il n’y ait aucune personne pour les voir et avertir nos autorités militaires et paramilitaires pour toute fins utiles ?

    Il faut enfin que les quatre Etats (Burkina, Mali, Niger et Tchad) unissent rapidement leurs forces pour matter ces mécréants et les réduire en poussière. Yes, we can it.

  • Le 23 décembre 2016 à 11:02, par ngoonga En réponse à : Attaque à Nassoumbou : Déclaration de la Communauté du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique du Burkina Faso

    Nous souhaitons que les responsables chargés des questions de renseignements et sécuritaires développent une approche de proximité avec les populations de la zone frontalière et surtout avec les éleveurs notamment transhumants qui ont une bonne connaissance du terrain et des acteurs en présence.

  • Le 23 décembre 2016 à 19:10, par Dibi En réponse à : Attaque à Nassoumbou : Déclaration de la Communauté du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique du Burkina Faso

    Crée en 2004, le CESA Burkina Faso est la section nationale du Centre d’Etudes Stratégiques pour l’Afrique, une structure de l’université de la défense des Etats Unis d’Amérique rattachée au département d’Etat américain. Le CESA Burkina Faso a mis en œuvre plusieurs projets de renforcement des forces de défense et de sécurité, et d’information du grand public sur les questions de paix et de sécurité, mais aussi sur la démocratie, la bonne gouvernance et l’Etat de droit. Les événements tragiques de Nassoumbou sont intervenus au moment où le CESA Burkina Faso s’apprêtait à tenir son assemblée générale le samedi 17 décembre 2016.
    Pathétiques sont les Nègres d’Afrique ! Surtout les Burkinabè qui ont piétiné tout l’héritage de la RDP de Thomas Sankara ; et que des décennies du pouvoir du satrape Blaise Compaoré et ses suivants ont complètement débilité.
    On est ahuri et on s’effondre de frayeur de constater que la débilité au pouvoir continue de penser notre sécurité dans des structures pilotées et financées par les USA et l’OTAN ; c’est-à-dire ceux là mêmes qui financent le terrorisme des chacals de l’islam radical wahhabite.
    C’est à s’étrangler de savoir que nos soi-disants stratèges locaux sont épaulés par des barbouzes US, mêmes universitaires ; lesquelles sont en train de transférer par milliers d’Alep et de Syrie, les chiens verts de l’islam radical en Libye. Autant dire que nous courons vers les dangers et les menaces qui sont devant nous avec de tels conseillers occidentaux.
    Oh, mon Dieu !
    Na an lara, an sara !

  • Le 24 décembre 2016 à 17:41, par LA-PATRIE-OU-LA-MORT En réponse à : Attaque à Nassoumbou : Déclaration de la Communauté du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique du Burkina Faso

    LES TÊTES PENSANTES DE CES ACTES DE LÂCHETÉ VIA LA TERREUR ET LA PANIQUE, ALLEZ LES CHERCHER AUPRÈS DE CEUX ET CELLES QUI ONT EU TOUT LE TEMPS DE S’ENRICHIR SUR LE DOS DU CONTRIBUABLE !
    EUX QUI CROYAIENT DIGÉRER LEURS MAGOTS APRÈS UNE RETRAITE << A PESER >>, PUISQU’ELLE N’AURAIT JAMAIS ÉTÉ APAISÉ ET QUI ONT FAIT MIEUX QUE LUCKY LUCK POUR SE CAMOUFLER DANS DES ETATS VOISINS ENN-A-MIS DU NOTRE.

    TOUT FINIRA PAR SE SAVOIR. PLUS MOSSIS QUE MOI, ILS SAVENT BIEN QU’UNE PATRIE NE SE LAPIDE PAS AVEC UNE PIERRE MAIS PLUTÔT AVEC UNE MOTTE DE TERRE.
    EUX QUI N’ONT PLUS RIEN A FAIRE SUR TERRE, QUI NE DEVAIENT PLUS D’AILLEURS ETRE SUR TERRE MAIS QUI VENDENT À PRIX DE SANG DES TICKETS DE L’ENFER.

    LOU DOUL DEUG DOU YAGG !!

    VIVE LE FASO, VIVE LE FASO !

  • Le 24 décembre 2016 à 22:05, par Sonré En réponse à : Attaque à Nassoumbou : Déclaration de la Communauté du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique du Burkina Faso

    l’une des actions stratégiques pour lutter contre le terrorisme est de travailler à donner un minimum de développement aux zones frontalières. La pauvreté et l’ignorance est un terreau pour le terrorisme. Allez-y voir le niveau de dénuement des zones sahéliennes par exemple !

  • Le 25 décembre 2016 à 21:43, par citoyen revolté En réponse à : Attaque à Nassoumbou : Déclaration de la Communauté du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique du Burkina Faso

    La situation sécuritaire de notre pays le Burkina Faso est devenu très préoccupante au de l’attaque de la position de la position de notre armée à Nassoumbou. Une douzaine de nos jeunes braves frères ont été lâchement Fouché à l’âge de fleur par les forces du mal. Je suis avec une grande attention les différents débats sur les medias nationaux. Tous les mots sont utilisés pour critiquer les problèmes du fonctionnement de notre armée. Comme, on le dit chez nous, « Quand la pluie vous bat, il ne faut plus vous battre ». De ma part, je fais un appel Patriotique à tous les Burkinabè à l’Union comme un seul homme comme nous avons su faire, toutes les fois que notre Pays le Burkina Faso a traversé une période sombre. Ainsi, j’appelle à toute la jeunesse burkinabè à se mettre à la disposition de nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS) pour défendre l’intégrité de notre Territoire. Au vu de la revendication non officiel qui circule sur les réseaux sociaux, c’est l’intégrité de notre Territoire qui est mis en cause et nous devons la défendre corps et âmes pour cela. Nous avons hérité de cette intégrité de nos devanciers, pas question que nous laissons les forces du mal venir mettre allégrement cela en cause. « LA PATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS ». Je demande à son Excellence Mr le Président du Faso a lancé un appel à un sursaut patriotique à la jeunesse Burkinabé des villes et des campagnes à se mettre à la disposition de nos FDS ; à être son propre gendarme, son propre policier et son propre militaire là où il est. Il faut que chaque concession burkinabè, là où elle se trouve doit être un camp militaire, un poste de police, un poste de gendarmerie. Là, aucun faiseur de mal ne traversera nos amonts de culture, nos campagnes, nos villages, nos communes, nos villes sans être repérer. Une solution à la Burkinabè. Plus jamais de morts de FDS.
    Par un citoyen révolté

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