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Thèse de doctorat : Abdoulaye Ouédraogo interroge l’économie des ressources naturelles et les finances publiques

Publié le mercredi 21 décembre 2016 à 19h20min

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Thèse de doctorat : Abdoulaye Ouédraogo interroge l’économie des ressources naturelles et les finances publiques

Assistant d’enseignement et de recherche à l’université Renode Nevada aux Etats-Unis d’Amérique, Abdoulaye Ouédraogo y a soutenu sa thèse de doctorat, le4 novembre 2016. « Essai sur l’économétrie spatiale, économie des ressources naturelles et les finances publiques », tel est le titre de la thèse défendue avec brio par ce jeune économiste burkinabè. Un thème d’actualité qui vient enrichir la production scientifique dans le domaine des ressources naturelles.

Le débat sur l’impact de l’exploitation de nos ressources minérales notamment l’or sur le développement du pays déchaine les passions au Burkina Faso depuis quelques années. Les résultats de la commission d’enquête parlementaire sur les titres miniers et la responsabilité sociale des entreprises minières, publiées le 25 octobre 2016, a ravivé la polémique sur le sujet. Certes, le débat ne se pose pas en de termes similaires en occident. Mais, le sujet fait là-bas aussi l’objet de recherche scientifique en vue de mieux appréhender la problématique. Le thème de la thèse de doctorat « Essai sur l’économétrie spatiale, économie des ressources naturelles et les finances publiques » de notre compatriote Abdoulaye Ouédraogo en est une parfaite illustration.

Les activités liées à l’extraction des ressources minérales (ERM) génèrent de l’emploi, des revenus et contribuent à l’économie locale et au système fiscal. Aux États-Unis et au Canada, l’abondance des ressources naturelles a joué un rôle important dans le développement des collectivités locales et la collecte des recettes publiques. L’extraction du pétrole, le gaz naturel, le gypse, le minerai de fer, l’uranium, le cobalt, le nickel, le cuivre, l’or, le plomb, le molybdène, la potasse permettent à ces pays de se classer parmi les cinq premiers pays producteurs majeurs de ressources minéraux, à en croire les résultats de recherche de Dr Abdoulaye Ouédraogo. « Malgré le rôle important que joue l’extraction des ressources minières sur l’économie, et ses retombées positives relatives sur d’autres secteurs économiques, il n’y a toujours pas de consensus dans la littérature sur l’impact réel de l’ERM sur la croissance économique locale. Des recherches antérieures ont révélé que les zones à forte intensité de ressources naturelles ont un faible taux de croissance économique que les zones qui n’ont pas de ressources, et c’est ce que l’on appelle le phénomène de la « malédiction des ressource naturelles ». Ce sont des raisons pour susciter des enquêtes sur l’industrie de l’extraction des ressources afin de comprendre comment le marché de l’emploi d’un pays réagit aux variations des prix des produits minérales tel que le pétrole, l’or, …etc. », explique le jeune économiste.

De la réactivité des économies face aux chocs

Sa recherche a combiné théories et analyse empirique de l’économie des ressources naturelles, l’économie régionale, l’économie du développement et l’économie publique. Elle met en lumière la réactivité des économies des États-Unis et du Canada face aux chocs (positive et négative) dans l’industrie de l’extraction des ressources minérales (MRE).Dr Ouédraogo s’est aussi intéressé au continent africain, en démontrant l’importance de la dépendance spatiale des investissements publics en Afrique et dont les pays adoptent une politique de « procyclicalite »des investissements publics.

Aussi, examine-t-il, au chapitre III, la cyclicité de l’investissement public dans les pays africains sur la période 1996-2012. Il n’a pas, non plus, occulté les investissements publics dans des sous-groupes de pays tels que l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), l’Autorité intergouvernementale pour le développement en Afrique de l’Est (IGAD) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADEC). Son analyse se focalise sur les retombées spatiales des chocs économiques en utilisant la pondération spatiale de contiguïté et de distance. Si les résultats confirment la procyclicité des investissements publics en Afrique, le degré de "procyclicité" varie considérablement d’un groupe de pays à l’autre. La "procyclicalité" devient moins significative lorsque des retombées spatiales sont envisagées pour les pays de l’UEMOA, de la CEDEAO, de la CEMAC et de l’IGAD, mais elle devient plus forte pour la CEEAC et en particulier pour les pays de la SADEC.

Qui est Dr Abdoulaye Ouédraogo ?

Avant de s’envoler pour le pays de l’oncle Sam, Abdoulaye Ouédraogo était titulaire d’une maitrise en économie obtenue à l’Université de Ouagadougou. Il est actuellement assistant d’enseignement et de recherche à l’université de Nevada, Reno. Auteur de plusieurs travaux de recherche et de publications dans des revues et journaux scientifiques, ce jeune économiste dispose de solides compétences en recherche quantitative. Il est spécialisé dans l’élaboration de programmes et politiques pour la prise de décisions stratégiques sur des questions régionales. Son expérience en économie, en statistiques et en mathématiques lui a facilité ses travaux de recherches impliquant l’économétrie, l’économétrie spatiale et des sujets spécifiques et appliqués.

En termes d’expériences professionnelles, Abdoulaye Ouédroago a été entre autres : Consultant à court terme (STC) au département Global Practice for Macroeconomics& Fiscal Management, Groupe de la Banque mondiale - Novembre 2016 . ; Assistant d’enseignement et de recherche en économie, Université du Nevada, Reno - Automne 2012- ; Enseignant au département de mathématiques et de statistiques, Université du Nevada, Reno –Aout, 2015. Il compte à son actif plusieurs publications portant sur « la politique démographique des gouvernements et les tendances de la fécondité », « Cyclicalité de l’investissement public en Afrique », « Le développement minier constitue-t-il une base pour le développement économique durable ? », « l’impact de l’extraction des ressources minérales sur l’économie des États-Unis : une analyse d’économétrique spatiale » etc.

Désormais docteur en économie, Abdoulaye Ouédraogo pourrait sans doute contribuer davantage à la production intellectuelle de son pays et partant, son développement.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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