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Médias sociaux et citoyenneté : L’institut Panos Afrique de l’Ouest sensibilise sur la vidéo

Publié le jeudi 15 décembre 2016 à 00h45min

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Médias sociaux et citoyenneté : L’institut Panos Afrique de l’Ouest sensibilise sur la vidéo

Ce mercredi 14 décembre 2016 s’est ouvert à Ouagadougou un séminaire régional sous le thème « Vidéos : de nouvelles voies vers la citoyenneté ? » Organisé par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest, ce séminaire entre dans le cadre du projet « Acteurs culturels et acteurs médiatiques en Afrique de l’Ouest : Moteur ! » et se tient à l’occasion de la 12e édition du Festival Ciné Droit Libre.

C’est à l’issue d’une expérience de trois ans menée par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest au Mali, au Niger, au Sénégal et en Tunisie sur la promotion de la citoyenneté et des droits humains à travers l’art que se tient ce séminaire régional. Il sera une occasion de partage d’expériences entre les artistes, les vidéastes et les défenseurs des droits humains de ces pays et ceux venus du Benin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et de la France sur l’utilisation de la vidéo pour impulser des changements sociaux et renforcer la citoyenneté.

En effet, à en croire Diana Senghor, présidente de l’Institut Panos « Les vidéos et la culture de manière générale constituent un moyen très puissant des changements sociaux. Et de plus en plus de monde a accès à la vidéo en Afrique de l’Ouest (...) Il faut donc que la vidéo serve à quelque chose, que l’on puisse témoigner sur les violences contre les femmes, qu’on puisse dénoncer la corruption à un endroit ou à un autre, qu’on puisse faire connaître aux gens leurs droits. »

Avis partagé par Souleymane Ouédraogo alias Basic Soul, web activiste et vidéaste qui soutient que « la vidéo change les choses. » Il en veut pour preuve le rôle qu’ont joué les vidéos et plus globalement les réseaux sociaux dans l’avènement de l’insurrection populaire, mais aussi pour le succès de la Transition et les élections de novembre 2015. Aussi, estime-t-il, « La vidéo a considérablement servi à véhiculer des informations, à mobiliser les citoyens et puis à manifester notre sentiment sur la façon dont les choses devaient se faire, dont le nouveau Burkina devait se construire. Donc ce sont les vidéos partagées sur Facebook, sur YouTube qui ont permis cela. »
Ces vidéos, véritables moyens donc d’interpellation mais aussi de prise de conscience des populations, sont postées sur les réseaux sociaux dont le nombre d’utilisateurs ne cesse de croître.

Ainsi de 2000 à 2016, le nombre d’utilisateurs d’internet a augmenté de 918,3%. Sur une population mondiale de plus de sept milliards de personnes, deux milliards utilisent les réseaux sociaux, soit plus de 30% de la population mondiale.
Pour ce qui est du Burkina Faso, le nombre d’internautes est passé de 10 000 en 2000 à deux millions en 2016. Selon le Dr Cyriaque Paré, membre du conseil d’administration de l’Institut Panos Afrique de l’ouest « Ces chiffres montrent qu’avec cette technologie (internet), il y a une révolution dans les modes de production et de consommation de l’information. » D’ailleurs les contenus diffusés sur les réseaux sociaux ont des audiences qui rivalisent avec ceux des médias traditionnels.
Il était donc important de mener des réflexions sur le rôle que peut jouer la vidéo dans les changements sociaux, d’autant plus que désormais, le citoyen lambda produit et diffuse des informations sur le net sans passer par les médias traditionnels. Ce qui n’est pas sans risques, à en croire le Dr Paré qui rappelle que « Le citoyen ordinaire n’est pas un professionnel de la communication et n’a pas toujours tous les outils, les compétences pour produire et diffuser des informations. Dans information, il y a la notion de mettre en forme, ce que ces nouveaux journalistes ne font pas. Il faut donc les accompagner pour produire des contenus crédibles qui soient porteurs de transformations sociales. »

Le ministre de la culture, Tahirou Barry, présent à la cérémonie d’ouverture du séminaire, a pour sa part salué cette initiative de l’Institut Panos Afrique de l’Ouest, mais aussi le travail des web activistes. Eux qui œuvrent à « transformer les masses et changer l’état de la citoyenneté » notamment à travers la vidéo.

Justine Bonkoungou (Stagiaire)
Lefaso.net

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