LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Assassinat de Norbert Zongo et de ses compagnons : Le MBDHP a organisé un panel sur la justice

Publié le mardi 13 décembre 2016 à 00h50min

PARTAGER :                          
Assassinat de Norbert Zongo et de ses compagnons : Le MBDHP a organisé un panel sur la justice

Dans le Cadre des journées commémoratives des assassinats de Nobert Zongo et de ses compagnons il y a 18 ans, le Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) a organisé un panel le samedi 10 décembre 2016 sous le thème : « L’adéquation du système judiciaire avec les aspirations populaires : quelle justice pour le peuple ? » Animé par le juge Moriba Traore et maitre Prosper Farama, avocat, le panel replace la question fondamentale de la justice au cœur des préoccupations au Burkina Faso.

L’un des moteurs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, reste sans doute la soif de justice de la population. Au lendemain de cette insurrection, cette soif reste toujours inassouvie et on note une crise de confiance entre le peuple et le système judiciaire. C’est pourquoi le MBDHP se pose les questions suivantes : le peuple burkinabè est-il trop exigeant envers la justice ou est-ce la justice qui n’est pas suffisamment à la hauteur des attentes du peuple ? Pour essayer d’apporter des réponses à ces interrogations, le mouvement de défense des droits de l’homme a organisé un panel ce samedi 10 décembre 2016 aux archives nationale sous le thème : « adéquation du système judiciaire avec les aspirations du peuples : quelle justice pour le peuple ? »

Abordant la problématique, le juge Moriba Traore s’est intéressé au sous thème : « Le système judicaire burkinabè, et les grands dossiers de justice restés impunis : la justice est-elle toujours possible ? » Il pense que des éléments pouvant s’opposer à l’apurement des grands dossiers de crimes impunis existent, notamment l’écoulement d’un long temps qui a un impact sur la prescription et la disparition des preuves et témoins. Cependant d’autres éléments donnent l’espoir d’un possible apurement. En premier lieu, le changement de contexte notamment les reformes sur l’indépendance de la justice et les réajustements effectués à l’interne visant à mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, mais aussi une psychologie progressive qu’il constate chez une écrasante majorité des jeunes magistrats qui souffrent de faire partie d’une justice traitée de corrompue, incompétente sur les dossiers ayant une sensibilité particulière. Il fait aussi cas du tribunal militaire dont le bilan pourrait contribuer à ternir l’image de la justice.

Maitre Prosper Farama s’est prononcé sur le second sous thème qui portait sur la question : quelle justice pour le peuple ? Il a noté d’abord que le système judiciaire actuel est l’héritage du système colonial et néocolonial, caractérisé par l’objectif de permettre une acculturation et un pillage économique du pays. Pour lui, pour que la justice soit considérée comme un pouvoir, les juges devraient être élus au même titre que l’exécutif ou le législatif de manière totale ou partielle comme aux Etats Unis. De là découlera sa légitimité, et ainsi le peuple pourra contrôler ses actions. Il propose également dans ses axes de réflexion une décolonisation du système judiciaire, mais aussi une popularisation de la justice, même dans les localités les plus reculées du pays.

Youmali Koanari (stagiaire)
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna Casino