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Projet m-health : Quand le téléphone portable permet de sauver des vies

Publié le samedi 10 décembre 2016 à 18h00min

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Projet m-health : Quand le téléphone portable permet de sauver des vies

Le projet d’utilisation du téléphone mobile au service de la santé communautaire ou m-health communautaire, « m » comme mobile et « health » pour santé en anglais, a été officiellement lancé le vendredi 9 décembre 2016 à Yako. Il s’agit d’un système d’utilisation du téléphone cellulaire par les Agents de santé à base communautaire (ASBC), en vue d’améliorer la qualité des services de santé. Fruit du partenariat entre le Ministère de la santé et le Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF), m-health communautaire s’inscrit dans le cadre de la Prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME).

Paludisme, infections respiratoires aigües, diarrhée, infections néonatales : telles sont les principales causes de décès des enfants de moins de 5 ans au Burkina. « Sur 1000 naissances vivantes, il y a environ 80 enfants qui meurent. Ces décès surviennent dans 70% des cas au niveau communautaire » a noté Dr Anne Vincent, représentante résidente de l’UNICEF au Burkina.

La réduction de la mortalité infanto-juvénile demeure une préoccupation majeure pour le Burkina. C’est ainsi qu’après avoir déployé plusieurs stratégies, dont celle relative à la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant au niveau communautaire, le Burkina a opté pour l’utilisation des technologies mobiles pour la santé. Et cela est possible, à en croire Dr Simon Sanou, Directeur des services informatiques et de la télésanté. « Selon les études, 51 habitants sur 100 utilisent la téléphonie mobile au Burkina » a-t-il dit, précisant qu’il s’agit à présent, d’utiliser la téléphonie mobile pour soutenir le secteur de la santé au quotidien.

Selon les explications du directeur des services informatiques et de la télésanté, les données sont saisies sous forme de SMS dans un formulaire conçu pour les téléphones portables. Ces données sont ensuite envoyées à travers un numéro court (paramétré sur les téléphones des intervenants), permettant aux acteurs et décideurs de disposer de l’information en temps réel pour la prise de décision.
Et puisque des projets pilotes ont déjà donné des résultats encourageants dans certains pays africains, le Burkina Faso a bien voulu s’engager dans deux districts du Nord du pays que sont Gourcy et Yako. Selon la représentante de l’UNICEF, le projet va s’étendre en 2017 à l’ensemble des districts de la région du Nord. « Ce sont près de 53 000 enfants âgés de moins de 5 ans qui bénéficieront de cette approche innovante. Bien sûr, pour que nous réussissions, la communauté et les responsables à tous les niveaux doivent s’approprier et soutenir m-health » a souhaité Dr Anne Vincent.

A entendre la représentante de l’UNICEF, ce projet pourrait couvrir l’ensemble du territoire burkinabè. « Si l’on voit de meilleures performances des ASBC, s’il n y a plus de ruptures de stocks, ce sera une preuve que le système est valable. Il dépendra donc au ministère de la santé de bien vouloir porter tout cela à l’échelle nationale » a-t-elle confié, soulignant que la phase pilote du projet qui est soutenue par la fondation Bill et Melinda Gates a un avenir prometteur. « C’est un projet qui intéresse beaucoup les bailleurs de fonds. Le Fonds mondial est également intéressé à prendre le relai et accompagner le gouvernement dans la mise à l’échelle. Il faut maintenant que la phase pilote fonctionne bien et que nous soyons tous impliqués dans son fonctionnement » a-t-elle renchéri.

Remerciant l’UNICEF pour son accompagnement dans la réalisation du présent projet, le Directeur général de la santé, le Dr salifou Konfé, a signifié que m-health permettra d’améliorer les performances en termes de prise en charge des enfants. Il s’agit entre autres du suivi des stocks de médicaments dans le cadre de la PCIME communautaire, l’évaluation permanente des performances des ASBC. Et madame Vincent de souligner que le projet m-health vise à contribuer au renforcement de la productivité des ASBC, l’accroissement du taux de fréquentation des services de prise en charge intégrée des maladies. A cet effet, des coachings mensuels sont prévus en vue de renforcer les capacités des agents de terrain. « Les infirmiers chefs de postes devront se déplacer chaque mois auprès des ASBC pour vérifier la fiabilité des données et pallier aussi à d’autres difficultés » a expliqué Ouédraogo Dominique, infirmier chef de poste du secteur 4 de Yako.

La présente cérémonie a été marquée par une démonstration d’utilisation du système m-Health par des agents de santé, au CSPS du secteur 4 de Yako. Pour la première phase du projet, ce sont au total 18 membres d’équipes de district, 424 agents de santé intervenant au niveau de 212 CSPS et 1286 ASBC qui vont exercer dans 643 villages .

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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