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Nouvelle Constitution : Des journalistes ‘’armés’’ à partager les enjeux aux populations

Publié le mardi 6 décembre 2016 à 22h20min

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Nouvelle Constitution : Des journalistes ‘’armés’’ à partager les enjeux  aux populations

Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé, le jeudi, 1er décembre 2016 à Ouagadougou, une formation au profit de journalistes sur les enjeux de la nouvelle Constitution. Objectif : doter les participants de rudiments nécessaires au traitement, aux analyses et au suivi des questions liées aux enjeux de la nouvelle Constitution en rédaction et qui doit, en principe, consacrer le passage à la Vème République.

Pour cet exercice, c’est le constitutionnaliste, Pr Séni Ouédraogo, agrégé des Facultés de droit, qui a entretenu les journalistes autour des enjeux de la nouvelle Constitution. Le formateur a d’abord rappelé que la Commission constitutionnelle, installée le 29 septembre 2016 avait deux mois (29 novembre 2016) pour remettre ses travaux. Cet avant-projet sera ensuite soumis aux forces-vives via une tournée d’échanges sur cette Constitution en gestation dans les treize régions du Burkina. Dès lors, le CGD s’est donné pour mission de préparer les Burkinabè à s’approprier leur Constitution en saisissant l’occasion de la tournée pour faire des amendements.

« Une Constitution est un pacte social et un pacte politique », situe le directeur exécutif du CGD, Dr Thomas Ouédraogo pour qui, personne ne doit rester à l’écart. Et dans cette mission, les médias apparaissent comme un maillon indispensable pour mettre les Burkinabè sur une longueur d’onde en matière de partage de traitement d’informations et de sensibilisation des citoyens. D’où, pour le CGD, l’intérêt de cette initiative qu’il compte approfondir dès que les travaux de la Commission constitutionnelle seront rendus publics.

Pour entrer dans le vif du sujet, le formateur, Pr Séni Ouédraogo, va jeter un regard sur la Constitution de la IVème République (Constitution en vigueur actuellement) et sur les modalités de rédaction de la nouvelle loi fondamentale.
Il indique ensuite que la nouvelle Constitution revêt trois enjeux : enjeu politique, enjeu social et enjeu de la gouvernance (précisant au passage qu’il faut entendre par ‘’enjeu’’, ce qu’on peut gagner ou ce qu‘on peut perdre dans une entreprise).

L’enjeu politique est, dit Pr Ouédraogo, lié aux aspects relatifs à l’inclusion des couches sociales dans la Commission constitutionnelle, au mécanisme d’adoption des dispositions retenu (consensus ou votation), etc.

L’enjeu social a trait à l’intérêt pour le peuple burkinabè d’avoir une nouvelle Constitution, qui répond à ses aspirations. De l’avis du constitutionnaliste, il ne sert à rien d’avoir une Constitution qui ne répond pas aux besoins sociaux et économiques des populations. La Constitution doit donc permettre de résoudre des problèmes.

Quant à l’enjeu de la gouvernance, le constitutionnaliste relève que la nouvelle Constitution doit permettre d’améliorer le niveau de la gouvernance au Burkina (la Constitution devant être un nouveau contrat social pour un renouveau).

Après avoir scruté tous ces aspects, Pr Séni Ouédraogo a déclaré que la Constitution ne doit pas être laissée aux seuls techniciens, les juristes. ‘’La Constitution étant pour tout le monde ; elle va s’appliquer à l’ensemble des Burkinabè, il faut donc que les Burkinabè y veillent et veillent à son contenu’’, encourage-t-il en substance.

« L’objectif de l’exercice est d’essayer de revenir sur ce qui peut être considéré comme attentes en termes d’avancées pour la consolidation de la démocratie et quelles sont les précautions que l’on doit pouvoir prendre pour éviter que la Constitution nouvelle n’ait de dispositions qui soient défavorables à la consolidation de la démocratie », a soutenu Pr Séni Ouédraogo.

Pour lui, ce renforcement de capacités était important. « Tout le monde sait que dans l’histoire constitutionnelle de la IVème République, la presse burkinabè a joué un rôle majeur et les évènements qui se sont déroulés ces dernières années sont dus en partie à son rôle de sensibilisation, d’information, d’éducation des populations et je pense que les organisateurs de l’atelier de ce matin ont bien compris cela, en essayant d’outiller les journalistes pour être à l’avant-garde de la propagation du document (l’avant-projet) qui va être présenté ; parce qu’on sait bien que pour la présentation du texte (ses forces et faiblesses), les journalistes disposent d’outils qui leur permettent de mettre le texte à la disposition du public », a-t-il justifié.
Pour le chargé du suivi-évaluation, Simon Pierre Douamba, le CGD veut promouvoir une démarche qui permettra à tous les Burkinabè d’adhérer aux conclusions pour une Constitution à la hauteur des attentes.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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