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Commerce des céréales en Afrique de l’Ouest : La problématique débattue à Ouagadougou

Publié le mercredi 30 novembre 2016 à 21h55min

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Commerce des céréales en Afrique de l’Ouest : La problématique débattue à Ouagadougou

Sous l’égide de la CEDEAO et de l’UEMOA se tient du 29 novembre au 1er décembre 2016 à Ouagadougou, une conférence régionale sur le commerce des céréales en Afrique de l’Ouest. Placée sous le thème « Comment fluidifier les échanges de céréales en Afrique de l’Ouest : Quels instruments de marché et quelles mesures de politiques publiques », la cérémonie d’ouverture a été présidée par le conseiller technique représentant le ministre de l’agriculture Tenga Ramdé.

Le commerce régional des céréales a augmenté au cours des trente dernières années en raison de la hausse de la production locale et d’une meilleure connexion entre les zones de production et les centres de consommation urbains (…). Cependant, si les transactions infra nationales sont très développées, les échanges régionaux demeurent globalement en deçà du potentiel de la région. C’est pourquoi, le choix du thème de la présente conférence régionale sur le commerce des céréales en Afrique de l’Ouest est « Comment fluidifier les échanges de céréales en Afrique de l’Ouest : Quels instruments de marché et quelles mesures de politiques publiques ». L’initiative est portée par le Réseau des organisations paysannes et de producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), le réseau Ouest africain des céréales (ROAC) et l’association africaine du crédit rural et agricole. Bénéficiant de l’appui du Centre technique de coopération agricole et rurale, elle vise à développer une stratégie gagnante, profiter du marché commun UEMOA-CEDEAO, et converger dans la mise en place d’instruments de marché garantissant la promotion de l’agri-business à partir d’un meilleur marché céréalier.

Prennent part aux travaux, des représentants du secteur privé, décideurs politiques, chercheurs, responsables d’organisations, bailleurs de fonds, gestionnaires de l’agriculture et du commerce, représentants de la société civile et les médias.

Pour le Conseiller technique du ministère de l’agriculture et des aménagements hydrauliques (MAAH), Tenga Ramdé, la pertinence du thème n’est plus à démontrer. « Il est clair que les échanges entre les pays en matière de commerce de céréales est un pan très important du développement économique des pays. C’est également un pan important pour assurer la sécurité alimentaire des populations dans notre sous-région », a-t-il dit. Pour M. Tenga, l’insécurité alimentaire n’a pas de frontière. C’est pourquoi, il estime que les échanges de céréales peuvent amener à transférer les céréales des autres productions vers les zones de déficit. Toute chose qui contribuera, à sons sens, à alimenter les ménages vulnérables. Qu’à cela ne tienne, des mécanismes ont été mis en place par le gouvernement burkinabè pour assurer la fluidité du commerce des céréales. A titre illustratif, le conseiller technique du MAAH a cité la Société nationale de gestion de stocks de sécurité alimentaire. Il a entre autres missions de rendre disponibles les céréales dans les zones de déficit.

Inverser la tendance pour assurer le futur de la région

A en croire le président du conseil d’administration du ROPPA Djibo Bagna, « si les acteurs des chaines de valeur agricole de la région parviennent à capter ce marché potentiel important des produits agricoles et alimentaires, ils parviendront à répondre à la demande croissante des populations urbaines qui constituent des opportunités de développement économique et social ». Malheureusement, ce n’est pas le cas, déplore-t-il. « Aujourd’hui, 20% de notre consommation est importée, représentant selon les années de 30 à 50 milliards de dollars », a-t-il indiqué. De plus, l’étroitesse du marché international du riz, à l’écouter, engendre une précarité et des tensions récurrentes dans le domaine de l’approvisionnement des pays de la région dont la demande va continuer de croitre. De ce fait, M. Bagna recommande une relance soutenue de la production, une meilleure organisation et une régulation des marchés. Une véritable promotion de la transformation et une organisation plus efficace de la distribution des produits céréaliers y sont également préconisées.

Pour ce faire, le président du ROPPA a demandé au ministre du commerce, Stéphane Sanou, de sensibiliser ses pairs de la région à réviser les orientations actuelles des partenariats économiques. Aussi a-t-il sollicité la mise en place de mesures et instruments de politiques commerciales appropriés pour le développement agricole de la région et l’intégration économique régionale.
Le directeur du CTA, Michael Haitu, pour sa part, n’a pas manqué de mettre à nu quelques défis de la production céréalière. Il s’agit notamment de l’adaptation au changement climatique et les attaques des céréales par les mycotoxines, en particulier l’aflatoxine qui est « un tueur silencieux qu’il faut éradiquer ».

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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