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« Mouvements sociaux et gouvernance en Afrique » : C’est parti pour 72 heures de réflexions !

Publié le lundi 14 novembre 2016 à 23h41min

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« Mouvements sociaux et gouvernance en Afrique » : C’est parti pour 72 heures de réflexions !

Ouverture ce lundi, 14 novembre 2016 à Ouagadougou (et ce, jusqu’au 16 novembre), du premier colloque international de l’Ecole doctorale des Lettres, Sciences humaines et Communication de l’Université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo sur les « Mouvements sociaux et gouvernance en Afrique ». Des participants en provenance de douze pays d’Afrique et d’Europe prennent part à ce cadre dont les réflexions seront instruites et publiées dès le premier semestre de l’année 2017.

« A travers ce colloque, nous avons voulu une rencontre pluridisciplinaire animée par de jeunes chercheurs représentant l’avenir de nos universités et de nos sociétés, tout simplement, qui sont eux-mêmes des acteurs de changements sociaux. Beaucoup d’intervenants à ce colloque ont eux-mêmes pris part aux manifestations ayant préparé l’insurrection d’octobre 2014 », introduit le directeur de l’école doctorale Lettres, Sciences humaines et communication, Pr Pr Mahamadé Savadogo qui précise en outre que, la genèse de l’organisation d’un colloque au bénéfice des jeunes chercheurs remonte au premier trimestre de l’année 2014 avec la première version de l’appel à contribution qui date de 6 mars 2016. Ce rendez-vous réunit 65 intervenants (communicateurs) dont 48 venant de l’extérieur et douze pays participants. « Ce succès nous autorise à rêver d’autres projets, à condition, bien sûr, que les soutiens, notamment financiers, nous soient acquis : nous réunissons assez de ressources pour envisager un observatoire des mouvements sociaux en Afrique noire francophone… », dévoile Pr Mahamadé Savadogo.

Selon le directeur de l’Ecole doctorale des Lettres, Sciences humaines et Communication de l’Université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo, le choix du thème atteste que les universitaires sont à l’écoute de leurs sociétés et contribuent grandement au changement social. Par cette rencontre, il s’agit donc de livrer et discuter des réflexions des jeunes chercheurs sur la gouvernance et les mouvements sociaux qui se font de plus en plus récurrents en Afrique. « Ce que nous appelons mouvements sociaux peuvent se percevoir comme une multiplicité de formes d’actions collectives, de protestations et de revendications, qui aboutissent parfois à des changements de régimes ou qui peuvent se transformer en conflits armés », précise Pr Savadogo pour qui également, les mouvements sociaux ont été remis à l’honneur depuis 2011 avec les mobilisations populaires qui ont emporté les régimes en Tunisie, en Egypte et en fin octobre 2014 au Burkina. Ces révoltes posent souvent le problème de la gouvernance dans ces pays ; ce qui interpelle au premier rang les politiques, soutient l’enseignant de philosophie, Pr Mahamadé Savadogo.

« La communauté scientifique est aussi fortement interpellée car elle a l’obligation morale de réfléchir sur ces crises et de livrer des analyses pertinentes pouvant être prises en compte par les gouvernants et les gouvernés. C’est pourquoi elle est amenée à se poser de nombreuses questions telles que : comment naissent ces mouvements sociaux et comment se développent-ils ? Quel est leur contenu social, culturel et politique ? Quelles en sont les représentations littéraires et artistiques ? Quelles sont les typologies ? Existe-t-il des permanences, des ruptures ou des spécificités à l’échelle locale, nationale ou régionale ?, etc. », poursuit Pr Savadogo.
Les meilleures communications du colloque seront instruites et publiées dès le premier semestre de l’année 2017 afin de rendre accessibles toutes ses réflexions. Ces travaux devront permettre une sorte d’orientations aux sociétés, d’expliquer leur évolution, leur orientation et surtout permettre aux jeunes chercheurs d’entrer en contacts entre eux et de tisser des liens pour le développement des universités.

Pour le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, président de la cérémonie, représenté par son secrétaire général, Pr Tanga Pierre Zoungrana, cette « bonne initiative » offre une occasion aux acteurs d’échanger et de confronter leurs savoirs et leurs résultats pour aller de l’avant. C’est aussi, poursuit-il, un espace pour les doctorants et les autres étudiants de suivre les communications pour jauger déjà, les taches auxquelles ils pourraient être appelés plus tard dans la vie active.

‘’Une manifestation de cette nature, en principe, dans la structure académique, est portée en priorité par les laboratoires. Comme l’organisation des laboratoires est relativement jeune, l’initiative prise par l’école doctorale, en prince, devrait être relayée par les laboratoires ; parce que l’école doctorale coordonne et ne peut pas être en même temps à l‘organisation de ce genre de manifestations. Donc, j’appelle les laboratoires à prendre les relais pour en organiser d’autres et surtout aller au fond des choses dans des colloques d’intérêt spécifique de sorte à approfondir davantage les questions soumises à discussions’’, souhaite le secrétaire général du ministère de tutelle, Pr Tanga Pierre Zoungrana.

La soixantaine de communications prévues au cours de ce colloque sera déployée autour de six axes thématiques traités sous forme d’ateliers : « Mouvements sociaux et changements politiques », « Figures féminines des mouvements sociaux en Afrique », « Intellectuels et engagement partisan », « Enjeux territoriaux des mouvements sociaux », « Rôles des nouveaux médias, réseaux sociaux et mouvements sociaux en Afrique », et « Représentation littéraire et artistique des mouvements sociaux ».

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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