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La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

Publié le lundi 14 novembre 2016 à 23h30min

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La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

S’il arrivait qu’une opinion soit unanimement partagée, il n’y aurait plus de conflit en ce monde. Pour faire suite à l’article “Incivisme et anti-laïcité” et en écho aux questions, incompréhensions et malentendus soulevés par le débat sur le forum, Coulibaly Junwel, sans prétendre détenir quelque vérité que ce soit, et au risque de paraître didactique, revient sur une laïcité trop méconnue parce qu’inexpliquée et inappliquée.

Faire l’historique complet de la laïcité à la française depuis ses origines comme l’a fait l’internaute Toumbooda sur le forum de l’article cité n’avance pas d’un pouce le Burkinabè dans la compréhension de sa propre laïcité, une notion apparemment si absente de notre vie quotidienne que s’il fallait la cerner par des événements, selon des actes qui auraient été commis en son nom, rien ne nous viendrait immédiatement à l’esprit * ! Ce n’est pas pour autant que rien n’est commis contre elle, et c’est pourquoi nous l’avons d’abord abordée par son antonyme : l’anti-laïcité, vecteur d’incivisme et des désagréments qu’il génère.

Néanmoins, l’étymologie du terme “laïque” permet de l’aborder simplement. Il vient du latin laïcus, qui vient lui-même d’un terme dérivé du mot grec signifiant peuple. Le peuple, comme le définit Littré dans sa « multitude, le public considéré en son ensemble », est donc laïc. Seules des communautés sont religieuses, et une seule est laïque, c’est le peuple. Aussi le peuple burkinabè devrait-il ne pas ignorer sa laïcité.

Comme le suggère son étymologie, la laïcité opère une séparation entre le peuple, ou société civile, et les communautés religieuses, entre la “sphère publique” et les “religions” pour éviter qu’aucune d’entre elles n’ait d’emprise sur la sphère publique, mais aussi sur les autres religions, qu’elles soient importées ou traditionnelles. Elle garantit ainsi la liberté de conscience, et la diversité des cultes. Elle se tient en théorie à égale distance de toute confession ; des progrès sont toujours à faire en ce sens, car les confessions ont une relative mobilité dans un environnement changeant, malgré des supports immuables.

Les religions sont souvent identifiées à la foi religieuse, aussi est-il impératif de les distinguer d’elle pour éviter toute confusion, et afin de pouvoir critiquer les religions sans que quiconque se sente agressé dans sa foi. Ainsi nous considérerons les principes suivants :

- la foi religieuse relève exclusivement de l’intimité du croyant ; elle est secrète et invisible ;
- le croyant, ou fidèle, est censé avoir la foi mais elle n’est pas nécessaire pour qu’il ait l’apparence d’un croyant, et ce quelle que soit sa religion ; d’où l’importance des signes ostentatoires pour être “reconnu” comme croyant sans pour autant l’être forcément ;
- la religion rassemble les cultes, les rites et les dogmes, les “manifestations” collectives, le folklore.
- une religion dont la seule raison d’être est la foi des croyants n’a aucun “besoin” de pouvoir politique.
- un pouvoir (politique) religieux est ce qui reste quand d’une religion on “absente” la foi.

Première conséquence : on peut tout-à-fait distinguer un pouvoir religieux et les croyants d’une religion, la foi n’étant pas nécessaire au pouvoir. Néanmoins aucun pouvoir religieux ne peut s’exercer sans fidèles, mais on ne peut vérifier s’ils ont réellement la foi, ce trésor étant secret et invisible.

Deuxième conséquence : un pouvoir religieux peut très bien s’exercer sur des fidèles qui n’ont pas la foi, mais qui pratiquent les rites et cultes de cette religion pour des intérêts divers, personnels ou/et collectifs que nous ne pouvons qu’imaginer à partir des éléments de représentation publics qui nous sont “offerts”, comme nous l’avons fait par l’exemple d’un rassemblement pour une prière du vendredi dans une grande ville, sur le thème de l’accession à la liberté par tapis de prière interposé, avec un effet tout-à-fait inattendu, déplorable et déploré sur des lecteurs qu’il n’était pas dans notre intention de blesser. Nous avons fait l’erreur de les supposer capables de prendre de la distance sur eux-mêmes et sur les évènements auxquels ils participent, qualité que nous ne pouvons que leur souhaiter d’acquérir, autant pour leur propre bien que pour le bien commun.

Statistiquement, aucune religion au monde ne peut être “authentique” à 100%, c’est-à-dire n’être constituée que de croyants qui ont la foi, ce qui annulerait toute velléité de pouvoir, à quel niveau que ce soit. Une religion à 100% authentique n’aurait théoriquement pas besoin d’intermédiaires.

En conséquence : Toutes les religions au monde sont des “bazars” où se côtoient croyants qui ont la foi et croyants qui ne l’ont pas (ou faux-croyants déguisés en croyants, la plupart ne s’affichant qu’aux grandes manifestations publiques, pour se “faire voir”), tous plus ou moins assujettis à des intermédiaires parfois douteux (certains d’entre eux sont appelés charlatans, c’est-à-dire escrocs selon les dictionnaires de langue française), aussi bien dans leur appréciation des Écritures que de ce qu’ils en font.

Les manifestations religieuses et la loi républicaine, laïque

« Sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public, des bonnes mœurs et de la personne humaine, la liberté de croyance, de non croyance, de conscience, d’opinion religieuse, philosophique, d’exercice de culte, la liberté de réunion, la pratique de la coutume ainsi que la liberté de cortège et de manifestation sont garanties par la Constitution. » Article 7 de la Constitution de la IVe République du Burkina Faso.

- les manifestations “courantes” des religions sont censées se tenir en dehors du domaine public, dans des lieux privés, domicile ou lieux de culte construits et clos. Les manquements à ce principe sont patents, des lieux de culte sauvages se multiplient, des débordements publics sont observables quotidiennement. Et le simple usage de haut-parleurs à proximité des habitations est d’un incivisme révoltant qui à lui seul trouble l’ordre public et rend tout lieu qui use de ce procédé contrevenant au principe de respect de l’ordre public énoncé à l’article 7 de la Constitution. Et, outre le fait qu’ils ne servent qu’à concurrencer les autres lieux de culte (vue leur proximité dans certains quartiers de nos villes, la voix humaine devrait suffire pour appeler à la prière des fidèles, déjà munis de téléphones cellulaires comme instruments de rappel), ces haut-parleurs suffisent à dévaloriser la valeur locative d’un quartier où s’implante un lieu de culte ou un maquis bruyant !

En outre, nombre de mosquées (si on s’en prend à elles, c’est qu’elles se prêtent à nos reproches), au lieu de s’agrandir pour leurs besoins, ajoutent un auvent extérieur, donc un espace non-clos, public, pour justifier de l’usage d’un haut-parleur, et parvenir à le faire innocemment reconnaître comme “indispensable”. Cette stratégie, rendue possible depuis des années par le laxisme des autorités, relève d’une provocation malhonnête qui ne peut qu’aviver des tensions regrettables et dangereuses.

- les manifestations publiques exceptionnelles (processions, prières publiques de jours de fête, rites coutumiers annuels), sont censées être soumises à l’approbation des autorités, comme toute manifestation publique civile (marche de contestation par exemple), et il semble qu’elles le soient, mais la pratique d’une religion est autorisée si elle ne trouble pas l’ordre public (voir ci-dessus l’art. 7 de la Constitution).

La laïcité n’est pas l’ennemie de la foi, et aucun haine n’accompagne notre réflexion

De toute réflexion sur la laïcité on ne peut “exclure” la foi, non qu’elle soit anti-laïque, mais au contraire parce qu’elle est foncièrement laïque, car populaire (qu’il soit ainsi clair que nous ne parlons pas de laïcité à la française, pays où la foi a perdu son caractère populaire).

Tout le monde semble d’accord pour dire que nous sommes Burkinabè avant d’être croyants, ce qui signifie que la religion est un marqueur secondaire, et la laïcité le marqueur primaire qui nous rassemble tous. Les Burkinabè, enfants du Faso, font le peuple, la communauté burkinabè, et cette communauté populaire est laïque. Cela impose à chacun une attention particulière (le civisme) dès lors que nous nous trouvons dans l’espace public, parce qu’il est fondamental que cet espace public reste autant que possible laïque, à l’exception des manifestations publiques religieuses autorisées, la plupart du temps festives. Quand les situations de désordre s’amplifient, c’est à l’État laïque de nous rappeler quelles sont les limites des libertés religieuses. Coulibaly Junwel ne fait que secouer le panier pour que cet État se décide à se réveiller, et à nous rappeler quelles sont les “marques” de chaque communauté et de chacun d’entre nous !

Toute manifestation publique religieuse organisée est, par définition, une représentation, mais elle est aussi une exception, en principe autorisée, à la laïcité. Et toute représentation relève de jeux d’apparence, de comportements préparés avec “artifices” (costumes, accessoires) pour une ou des mises en scènes, plus ou moins complexes selon les religions. C’est sans conteste du théâtre, et cet énoncé objectif ne devrait insulter personne. Pourtant, nombre de lecteurs se sont sentis agressés par l’article sur l’incivisme anti-laïque, notamment par un énoncé proche de celui-ci. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas conscience, quand ils participent à un vaste regroupement religieux, d’être acteurs d’une représentation collective qui met en scène leur foi ? Si c’est le cas il serait temps que cette conscience leur vienne, pour leur bien personnel et notre bien à tous.

Quand une manifestation religieuse déborde du cadre privé d’un lieu de culte dans lequel elle est censée se “cantonner”, qu’elle déborde sur l’espace public, et par la même occasion “entame”, esquinte la laïcité donc qu’elle agresse le peuple, quelle conscience les fidèles ont-ils du tort qu’ils causent, ne serait-ce qu’à un principe fondamental ? Aucune, sinon ils corrigeraient leur comportement, car Dieu n’aime pas les agresseurs. Nous souhaitons que cette conscience leur vienne, car si elle leur faisait défaut, il faut qu’ils sachent que déborder du cadre privé d’un lieu de culte sur l’espace public est une situation que, nous, laïques, vivons comme une agression, la plus répétitive et violente exercée sur le peuple étant l’usage de haut-parleurs, et c’est pourquoi l’islam s’expose davantage aux critiques, pour la répétitivité des appels et des prêches amplifiés vers l’extérieur des lieux de cultes.

La laïcité protège la foi des dérives religieuses. Cela peut sembler paradoxal, mais ça devrait être très clair dans un pays comme le nôtre, à vaste diversité culturelle et cultuelle. Le respect de la quiétude de tous devrait être une préoccupation première de toutes les religions, et de tous les croyants, en dehors des excès temporaires que les fêtes supposent et proposent, et auxquels nous participons tous (même si des individualismes conduisent désormais des musulmans à ne plus partager la viande de la Tabaski avec leur voisin ; ce n’est pas une accusation en l’air mais le témoignage dépité d’un ami musulman à qui cette mésaventure est arrivée à Ouaga).

La laïcité est un paradoxe

La laïcité n’est pas le degré zéro des convictions, cet exposé en témoigne, et si elle était appliquée elle ne pourrait être un laisser-aller. Bien qu’elle garantisse la liberté de culte, il ne pourrait être question qu’elle laisse ses portes grandes ouvertes, cela reviendrait à ouvrir des droits illimités à l’islamisme et au djihadisme, qui sont tout le contraire de la laïcité, et c’est ce qui nous pend au nez si l’État continue de faire l’aveugle, le sourd et le muet !

La laïcité s’abstient de toute croyance pour les protéger toutes, ce qui n’empêche pas un laïque (toute personnalité publique, par exemple, se doit d’être laïque dans sa vie publique) d’avoir la foi et de l’exprimer en privé (domicile ou lieu de culte). Et ceux qui refusent le principe libérateur et protecteur de la laïcité sont ceux qui ont des velléités expansionnistes et de domination, qu’ils les maîtrisent ou non, qu’ils en soient conscients, ou non s’ils sont les jouets d’une idéologie totalitaire.

Les polémiques stériles se nourrissent de malentendus et de “raideurs”

Les malentendus apparaissent d’autant plus rapidement face à un interlocuteur “borné”, limité, soumis non à une foi mais à une idéologie religieuse, qui est une “inflammation”, une exacerbation de la foi.

La foi érigée en dogme manque de souplesse, elle devient rigoureuse voire rigoriste, et elle restreint jusqu’à l’empêcher toute ouverture d’esprit (et aussi tout humour, et toute capacité d’autocritique), avec pour conséquence négative individuelle le repli sur soi, et pour conséquence collective le repli communautaire, communautariste, c’est-à-dire un système fermé sur lui-même. Or tout système fermé est générateur de conflits.

En outre, la souplesse des idées n’est pas une faiblesse, c’est le signe que les idées sont assujetties à l’homme, et non l’inverse : quand l’homme est assujetti aux idées, il devient le jouet et la victime d’idéologies.

Ainsi la souplesse de l’esprit est-elle une qualité essentielle à l’homme. Elle n’interdit ni les convictions ni les principes, qui sont en quelque sorte le “noyau” de notre personnalité, quand la chair souple qui l’entoure amortit les contacts et heurts avec l’autre. Un esprit durci comme la pierre par la rigueur de ses convictions ne peut que se heurter à l’autre et refuser le dialogue.

Y a-t-il une religion “idéale” ?

Les religions traditionnelles africaines ont longtemps été idéales pour l’Afrique : non expansionnistes, tolérantes, accueillantes, et socialement “efficaces” ; elles le sont toujours pour bon nombre d’Africains, mais entretemps elles ont été “abordées” (pour ne pas dire sabordées) par les religions du Livre.

Des religions venues du désert, seul l’islam a en théorie une configuration idéale, car le Coran à lui seul suffit pour relier le fidèle à Dieu. C’est pourtant paradoxalement la religion qui a le plus d’intermédiaires (et ils ne sont pas là pour apprendre l’arabe aux fidèles, encore faudrait-il qu’ils le connaissent eux-mêmes !), où diverses formes de pouvoir s’exercent à de nombreux niveaux, et qui génère le plus de conflits au monde !
Le monde chrétien catholique semble avoir épuisé ses velléités de conflits et ne plus prétendre à jouer le “jeu de la concurrence”. Il pratique davantage la ruse. Il n’en a pas été question dans l’article sur l’incivisme anti-laïque car, à notre connaissance (mais nous sommes loin de tout connaître), les manifestations publiques catholiques ne débordent pas le cadre légal, malgré leur folklore qui sait être exubérant.

Quant à ce que font les autres religions importées, protestantisme et islam, essayer de montrer qui est le plus fort et a le plus grand nombre de fidèles en étant le plus bruyant et en débordant des lieux de cultes sur l’espace public, c’est se faire concurrence. C’est une pratique commerciale, certes, mais les religions sont-elles des fonds de commerce ou l’occasion de “faire des affaires” ?

Des reproches qu’on nous a faits, et des réflexions constructives

- On nous a reproché de ne pas proposer de solutions, pourtant chaque article qui instruit et sensibilise sur le principe de laïcité est une avancée vers l’ouverture, la conscientisation et l’apaisement des esprits (quand les esprits bornés et définitivement fermés sont, nous en sommes conscients, quasiment inaccessibles, et se comportent en victimes, alors quelle que soit la façon d’aborder les questions religieuses, ils se sentiront de toute façon heurtés, agressés, humiliés, et nous n’y pouvons rien).

Proposer des solutions, rien n’est plus facile, et celle-ci en est une : une stricte application de la loi interdisant les haut-parleurs, à moins de trois cent mètres des habitations, sur les lieux de culte et les maquis serait bénéfique à tous, au peuple et à la laïcité, et suffirait à apaiser bon nombre de tensions ! Mais à qui appartient-il de faire appliquer la loi, sinon les autorités de l’État ?

Individuellement nous ne pouvons que faire notre possible pour ne pas nuire aux autres, et de notre “acidité mordante” un internaute a dit avec humour : « Y a du piment dans les mots du monsieur, mais le piment n’a jamais brûlé que la bouche ». Le jour où nous ne pourrons servir qu’une soupe fade, nous ne la proposerons pas.
Les solutions légales sont du ressort de l’État, du gouvernement et de l’Assemblée nationale, et le dernier paragraphe de l’article “Incivisme et anti-laïcité” est on ne peut plus clair sur ce point : nous attendons que l’État rendre public l’avant-projet de loi sur la liberté religieuse, et que toute discussion à l’Assemblée nationale le soit aussi.

- On nous a reproché ainsi de citer Claude Lévi-Strauss : « Il va falloir que nous puissions nous départir de certaines citations qui ne nous aident pas à construire notre société. Nous ne voulons pas construire une société comme les autres… » Ce reproche xénophobe semblait accompagné d’un soupçon d’inquiétude pour la consonance juive de ce nom (« C’est qui ? C’est l’enfant de qui ? Il vivait dans quel genre de société ? »). Lévi-Strauss a été un éminent anthropologue, ethnologue, et philosophe français, il a exercé une influence majeure à l’échelle internationale sur les sciences humaines et sociales dans la seconde moitié du XXe siècle. Il a vécu dans bon nombre de sociétés en Amérique du Sud, en Asie, en Inde où il a étudié les sociétés dites primitives.

S’il fallait se départir de toutes citations pour construire une société en Afrique, il faudrait commencer par se défaire des Écritures et Livres Saints qui nous ont été importés et imposés par les Blancs et les Arabes (sans vouloir offenser qui que ce soit) !

Reproches décevants, stériles, mesquins ou malhonnêtes, quand ils ne sont pas diffamatoires, nous accusant d’être haineux envers les musulmans ! Il n’y a pourtant aucune équivalence immédiate ni secondaire entre critique et haine, et nous réfutons ces arguments fallacieux ! Fort heureusement de nombreux ajouts au forum sont constructifs. Nous en avons “retenu” deux et remercions les internautes pour leurs apports au débat.

- Nopogo nous dit « Sus aux obscurantistes religieux de tout bord qui n’ont pas compris le fond de votre article qui, via la laïcité appelle à la tolérance, au respect de chacun pour un meilleur vivre ensemble, et se démasquent par leur refus irresponsable voire haineux et xénophobe d’autocritique, s’imaginant les uns (musulmans) et les autres (chrétiens protestants notamment) remis en cause dans leur foi, alors qu’il ne s’agit que de modérer la manifestation de cette foi par respect pour autrui, pour éviter toute dérive totalitaire des religions, en sorte que personne ne se sente lésé, et que les traditions religieuses s’adaptent à l’évolution de nos sociétés et au respect de la loi des Hommes, au lieu de s’enkyster dangereusement par leur radicalité en s’opposant au droit et en jouant de l’incivisme ! Si la loi divine doit prendre ici-bas le pas sur la loi des hommes, on est foutu car on sait bien que de loi divine il n’y en a pas qu’Une !

La meilleure et seule voie possible pour le mieux vivre ensemble, comme vous le posez dans l’article, est celle de la laïcité qui respecte toutes les convictions mais les appelle à la modération pour le salut commun ! Il n’y a pas de liberté sans contraintes, et ce sont ces contraintes, ces devoirs à assortir à ces droits qu’il faut fixer pour que chacun puisse continuer à faire valoir ses convictions et, d’ailleurs aussi, pouvoir en changer ! Il est hélas symptomatique aujourd’hui de voir à quel point l’esprit critique, l’autocritique manque cruellement à certains dont pourtant le message essentiel de leur propre croyance devrait les inciter à plus de modestie et de tolérance ! »

- Et Monsole ajoute : « Il faut voir le fond du problème que l’auteur de l’article soulève. Évitons d’être superficiels dans nos analyses et prenons positivement les choses. Il appartient à chacun de défendre la laïcité avec toute la vigueur que cela requiert. C’est lorsque nous l’aurons consolidée que nous pourrons, chacun, mettre en pratique et sans inquiétude, nos convictions religieuses, politiques et autres.

Coulibaly nous interpelle sur le combat que nous devons mener pour l’avènement d’une société équilibrée et harmonieuse, une société de paix et de développement ; aucun peuple, aucune nation ne saurait se développer, s’épanouir dans le désordre. Il nous fait prendre conscience, à sa manière - et il convient d’apprécier positivement sa contribution quand bien même elle comporterait quelques maladresses - que la cité vit dans un désordre auquel il faut remédier au risque de voir la situation aller de mal en pis.

Tous les hommes sensés cherchent à apporter leur pierre à la construction d’une société de paix ; mais dans notre zèle, nous pouvons commettre des erreurs. C’est pourquoi nous devons apprendre à nous corriger. Cela nécessite que chacun rejette tout orgueil et fasse une introspection individuelle. Mais le hic chez nous Burkinabè, c’est que quand quelqu’un agit, on a tendance à ne voir que ce qu’il commet comme erreur tout en feignant d’ignorer nos propres limites et faiblesses. Analysons sérieusement la préoccupation qu’il pose et apportons nos contributions pour faire avancer les choses. Ne sommes-nous pas tous Burkinabè ? Contribuons à construire un Burkina où la vie sera encore meilleure demain - je ne suis pas pessimiste.

Pour ma part, je pense que cet article soulève deux devoirs de l’État : le premier consiste à faire une large publication des textes en matière de liberté individuelle et collective, et le second est de se donner les moyens de les faire respecter.

Pour cela, il me parait judicieux qu’il profite de tous les forums (prières, rencontres, conférences, meetings, etc.) et tous les moyens de communication : panneaux publicitaires, radios, télés, etc.), sans oublier le cadre de l’école formelle (école primaire, de formation, établissements d’enseignement post-primaire et secondaire, universités) pour enseigner à ses citoyens leurs droits et devoirs, toutes choses qui renforceraient le vivre ensemble et contribueraient ainsi à assimiler le concept de laïcité. Pour cela, l’État doit prendre ses responsabilités. »

Coulibaly Junwel, avec les contributions des internautes Nopogo et Monsole.

*Et pourtant, des actes laïques ont lieu chaque jour, ne serait-ce que le lever du drapeau.

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Vos commentaires

  • Le 15 novembre 2016 à 08:15, par vrai En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

    le mot laicité venant du grec, du latin , du dictionnaire larousse ou robert ou de la france, c’est bien mon frère mais ici nous sommes au burkina et nous avons nos realités propres a nous et differentes ne serait-ce que du pays voisin immediat. laissons les gros mots et leur defition aux pays d’ou elle viennent car on ne peux pas tout heriter.
    Dieu par sa grace a fait de ce pays là un pays de paix, de tranquilité. nous sommes tous de la meme famille car tu as des chretiens venant de familles musulmanes et vice versa et jusque là les gens vivent en harmonie malgré que ce soit des religions importés. laisser la laicité au francais car nous avons vu le debat sur cette laicité qui s’est retourné lutte contre le burqa, le voile .. etc et par fini la france s’affirme comme pays a dominance christianiste ou chretienne et ne saurai tolere l’islam sur son sol. il y’a toujours ce instint en l’homme de promouvoir ce qu’il a en lui et pense croire que c’est cela l’ideal. laisser nous dans cette liberté dans laquelle nous sommes et qui jusque là marche bien . les coutoumes, traditions et religions sont en parfaite harmonie, par ailleurs(realite que je ne connais pas) mais ici au burkina. nous avons d’autres priorité comme la luttre contre la misère , l’analphabetisme, les soins de santé pour tous, le minimum vital pour le maxi de population. reflechisser sur ces sujets là et proposer des solutions au gouvernement pour les resoudre.

  • Le 15 novembre 2016 à 08:15, par vrai En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

    Dieu par sa grace a fait de ce pays là un pays de paix, de tranquilité. nous sommes tous de la meme famille car tu as des chretiens venant de familles musulmanes et vice versa et jusque là les gens vivent en harmonie malgré que ce soit des religions importés. laisser la laicité au francais car nous avons vu le debat sur cette laicité qui s’est retourné lutte contre le burqa, le voile .. etc et par fini la france s’affirme comme pays a dominance christianiste ou chretienne et ne saurai tolere l’islam sur son sol. il y’a toujours ce instint en l’homme de promouvoir ce qu’il a en lui et pense croire que c’est cela l’ideal. laisser nous dans cette liberté dans laquelle nous sommes et qui jusque là marche bien . les coutoumes, traditions et religions sont en parfaite harmonie, par ailleurs(realite que je ne connais pas) mais ici au burkina. nous avons d’autres priorité comme la luttre contre la misère , l’analphabetisme, les soins de santé pour tous, le minimum vital pour le maxi de population. reflechisser sur ces sujets là et proposer des solutions au gouvernement pour les resoudre.

  • Le 15 novembre 2016 à 08:21, par Sibiri SANON En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

    Mon frère, personnellement je suis en phase avec ton courageux écrit. même si je trouve certains passages légèrement excessifs.
    Une boutade qui va te faire sans doute sourire.
    Pour moi la religion ( toutes les religions) ou la non religion, est un instrument de régulation ou d’organisation de la vie en commun ou en solitaire. Et cela formate que l’on veuille ou pas les caractères individuels. Tout le monde connait le caractère "chaud" de l’"homo arabica" ne t’étonne donc pas des réactions de ceux qui ont choisi le mode de vie de ce dernier. Évidemment il ne sont pas tous comme cela, heureusement d’ailleurs.
    Ta seconde sortie sur la laïcité va encore te valoir une " fatwa" j’en suis sûr. Pourtant tu ne fait que dire la vérité.
    Moi j’accuse tout simplement le manque de courage de l’Etat. Mais que voulez- vous si la politique s’invite dans les religions ou inversement ( Zida s’était entouré des fidèles de son Eglise), nous avons des ladji financiers de partis etc...

  • Le 15 novembre 2016 à 09:08, par Au moins vous bougez En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

    Celui là est nettement mieux que le premier article avec tous ses injures, exagérations, généralisations et haines (même si vous refusez de l’admettre).

    Effectivement les sonorisations des lieux de culte et des maquis dérangent. Il en est de même pour les cérémonies de baptême, mariage (qui sont pire même si c’est temporaire). Je suis étonné de vous entendre dire que les catholiques ne font pas de bruits pourtant des orchestres y sont utilisés (peut être que vous n’êtes pas voisin à une église catholique bien animée).

    Il faut savoir que parmi les membres de ces communautés beaucoup sont conscients du problème. C’est malhonnête d’affirmer cependant que l’objectif de la sono est de faire une compétition avec d’autre groupe religieux. Beaucoup l’utilise par habitude sans vraiment penser à ce côté dérangement de l’entourage, c’est une tradition qu’ils ont trouvé et qu’ils perpétuent.
    Un autre cas de dérangement est celui des religieux qui font de porte en porte, je suis sorti de mon sommeil pour répondre une fois à deux personnes qui tapaient à ma porte, et qui ont fini par me dire que : "apparemment vous vous reposez nous n’allons pas vous déranger, nous allons vous laisser de la lecture", je les ai tout simplement remercier et prie les documents.

    Bref, je pense que la solution ne reside pas dans une loi ou une force publique. Il faut aller vers les intéressés et ensemble trouver une formule à respecter par tous. Si les intéressés eux même (chrétiens, musulmans) contribuent à proposer la solution ils vont s’y mettre et tout le monde trouvera son compte. Je croix que ces groupes religieux ont des leaders, des représentants, le gouvernement à tout à gagner en dialoguant avec ces derniers, sinon s’il descent jusqu’à la base c’est un désordre qu’il va créer.

    • Le 16 novembre 2016 à 08:52, par M En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

      Je suis tout à fait d’accord avec vous Monsieur.
      1. "C’est nettement mieux que le premier" et moi je vais ajouter que c’est nettement plus ennuyeux que le premier (sincèrement) : et du coup je comprends mieux le ton du premier article
      2. "Il faut savoir que parmi les membres de ces communautés beaucoup sont conscients du problème. C’est malhonnête d’affirmer cependant que l’objectif de la sono est de faire une compétition avec d’autre groupe religieux" ; j’ajoute également au sein de la communauté des gens sont entrain de travailler pour voir comment résoudre le problème, mais des écrits comme ceux de Monsieur COULIBALY ne les aide pas (sincèrement hein)
      3. "Bref, je pense que la solution ne réside pas dans une loi ou une force publique. Il faut aller vers les intéressés et ensemble trouver une formule à respecter par tous. Si les intéressés eux même (chrétiens, musulmans) contribuent à proposer la solution ils vont s’y mettre et tout le monde trouvera son compte". Voilà qui est vraiment bien réfléchis ; Faire autrement produira exactement l’effet contraire : les gens vont croire que vous voulez les empêcher de pratiquer leur foi, ils se radicaliserons et bonjour l’abîme....
      Que Dieu bénisse le Faso

  • Le 15 novembre 2016 à 09:38, par Truth En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

    Article bien rédigé et rempli de bonne idées dont devrait s’inspirer l’État et tout citoyen qui veut un Burkina Faso paisible, dénue de tout pratique extrémiste. Il est grand temps que l’État prenne ses responsabilités avant qu’il ne soit trop tard. Monsieur ou Madame, je vous félicite pour cette article, mais j’aurais aimé que vous la signiez. Je vous vous comprends, néanmoins. Nous vivons dans une société ou l’intolérance gagne du terrain et les gens préfèrent assurer leurs arrières. Sinon, article très enrichissant.

  • Le 15 novembre 2016 à 09:41, par Wallay En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

    Tu es le prototype même du borne, puisse que tu es sur que les autres n’ont pas de conscience et que c’est toi seul qui a raison. Si des gens t’ ont supporter dans leurs commentaires il faut simplement te dire que sur cette terre, mme le Diable a des supporters donc ce n’est nullement une preuve que dis la vérité . Dans la vraie foie, supporter le tord que l’on subi aussi du fait de l’autre créature fait partie. Pour terminer, il faut retenir aussi que la laïcité est une acceptation de la différence et non une obligation àl’indifférence . Si l’habit ne fait pas le moine, que sera le moine sans son habit ? Wallay

    • Le 16 novembre 2016 à 18:01, par Laïque En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

      .
      Toi, Wallay, non seulement tu ne sais pas lire (tu confonds avoir une opinion et avoir raison), mais en plus on devine très facilement que tu es soit musulman soit protestant, avec ta référence au "diable" qui n’est ni africaine ni catholique (St Augustin a démontré que le mal est relatif parce qu’il est toujours le bien d’un autre, donc que le Mal absolu n’existe pas. Les mathématiques le disent aussi : en valeur absolue, il n’y a que du positif, le négatif devient positif ; le mal devient le Bien.
      En laïcité, supporter "le tort que l’on subit du fait de l’autre" ne donne aucun droit de lui en faire ! Votre système de pensée vous pose par avance en victime pour vous autoriser à attaquer pour vous défendre.
      Et si l’habit ne fait pas le moine, sans son habit le moine est laïque (ou traduit de l’anglais, il est séculier). La laïcité n’est pas la nudité, ou comme le dit Coulibaly, ce n’est pas le degré zéro des convictions, c’est vivre dans la communauté des hommes, c’est faire partie du peuple.
      Le problème avec vous les Protestants ; et les Musulmans, c’est que vous êtes bornés, et que vos croyances ne sont pas que des opinions, mais votre vérité. Et les plus rigoristes d’entre vous veulent l’imposer aux autres.

  • Le 15 novembre 2016 à 09:56, par ABDOUL NAS En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

    Laïcité !Laïcité ! pour moi c’est tout simplement un mot.Je prefère le SOLIDARITE à la laïcité.

  • Le 15 novembre 2016 à 10:04, par Toutdemême En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

    Le dimanche 13 novembre 2016, pendant un certain temps, (j’ignore à quelle heure l’émission a commencé, mais elle a pris fin vers 13h35), sur une radio privée émettant sur le 101.6, un tribunal a été dressé sur un article de Junwel Coulibaly, publié quelques jours plus tôt sur lefaso.net. L’article en question attirait l’attention sur l’incivisme religieux, qui s’exprime à travers occupations anarchiques d’espaces publics et perturbation sonore du sommeil ou du repos des citoyens.
    Par des omissions, des interprétations, des contre-sens, des extrapolations, certains participants à l’émission ont présenté l’article de Junwel comme une attaque de la religion musulmane. C’est de la malhonnêteté intellectuelle ! La question que soulève l’article est bien simple : de quel droit occupe-t-on anarchiquement l’espace public, de quel droit perturbe-t-on la quiétude des citoyens, sous prétexte de pratique religieuse, dans un Etat laïc ? L’auteur, dans son écrit, n’a épargné aucune religion, prise à défaut de pratiques confinant à l’incivisme religieux.
    L’émission a été émaillée d’injures, de menaces, de mises en gardes et d’interpellations. Certains auditeurs, qui n’ont pas lu une ligne de l’article incriminé, ont fait dans la raillerie et les injures. Cela est l’expression d’une volonté d’imposer la pensée unique. Au-delà du style de l’auteur (qui n’est peut-être pas à portée du premier venu), il faut voir les questions soulevées, à notre avis.
    D’une manière élégante, l’auteur nous revient, poursuivant son œuvre d’éducation et d’anticipation. Réagissant au premier article, je disais que l’on pouvait attendre qu’un phénomène naissant prenne de l’ampleur, pour s’en plaindre par la suite. Ce n’est certainement pas au doigt qui indique la plaie qu’il faut s’en prendre.

  • Le 15 novembre 2016 à 14:41, par Bernard Luther King ou le Prophete Impie En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

    Coulibaly Junwel, par contre moi, je serais pour un droit des confessions à deranger : utilisation de hauts parleurs, etc ... Seulement, cela ne sera que des droits d’exception. Comme je l’ai dejà dit, je suis un defenseur farouche de la liberté religieuse et un "maverick" de la laicité. En temoignent mes interventions ici sur le Faso.Net. Malheureusement l’education de l’homme actuelle est telle que qaund ce n’est pas blanc, ca doit etre noir. Il ne savent pas que ca peut etre à la fois blanc et noir ! C’est tout l’objet de ma nouvelle doctrine du changement, le vrai changement : un tout est superieur à la somme de ses parties mais n’est jamais meilleur que ses parties !
    A bas Dieu et vive la Securité Routière !

    • Le 18 novembre 2016 à 12:31, par Réflexion sur les exceptions En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

      .
      L’usage intempestif des haut-parleurs a ses exceptions. Quand on observe, à Bobo-Dioulasso par exemple, que nombre de mosquées n’appellent pas à la prière du vendredi et gardent leur porte fermée, (parce que, ou) pour que les fidèles traversent la ville et se rendent à une mosquée plus représentative qu’une autre de leur obédience, causant des rassemblements tels que ces lieux de culte ne peuvent les absorber, comment ne pas supposer qu’il s’agisse non seulement d’un mouvement spontané des fidèles (dont on ne peut savoir la part de croyants et celle de faux-croyants qui le composent), mais aussi d’une volonté délibérée de pouvoirs religieux de les rassembler en nombre en tel ou tel endroit pour causer des “désordres” qu’aucune autorité n’oserait braver par crainte de passer pour agresseur de ce qu’il y a de plus grand et de plus noble chez l’Africain : la foi.

      Cette observation convoque cette question : les rassemblements du vendredi sont-ils volontairement des excès, la mise en scène de chaos symboliques que la prière collective “ordonne”, redresse, et corrige ?

      Nous pensons que l’islam, (et toute autre religion qui pratique l’art des grands rassemblement, mais l’islam le pratique avec une fréquence si remarquable, hebdomadaire) a, “nécessairement”, par ces désordres organisés, un fond anti-laïque dont chaque musulman a plus ou moins conscience (davantage que les croyants des autres religions), ce qui lui fait “craindre” la laïcité et préférer qu’on se taise sur elle. Cette anti-laïcité foncière de l’islam (et n’est pas qu’une supposition, ni le produit d’une imagination “islamophobe”, elle transpire de chaque “grand” rassemblement, tant et si bien qu’on ne peut la passer sous silence).

      Ces “transpirations anti-laïques" ne devraient pourtant pas être un tabou, mais un élément particulier à prendre en compte dans un pays multiconfessionnel où l’équilibre, un audacieux et permanent défi, devrait davantage relever d’un élan joyeux (une joie fraternelle) que de crispations identitaires. Mais pour cela, il faudrait que chacun parvienne à aborder ce défi en laïque, en mettant sa foi de côté le temps des débats. Car la laïcité est trop belle pour qu’on la laisse être piétinée, et la foi trop secrète et magnifique pour qu’on la laisse être manipulée par des pouvoirs religieux dont les desseins ne sont pas toujours avoués.

  • Le 15 novembre 2016 à 16:07, par Azania En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

    Bonjour,
    j’ai bien lu les 2 articles de M. Coulibaly et je lui présente toutes mes félicitations.
    le sujet est difficile et peut provoquer comme on le voit des réactions passionnelles.
    il y a plus de 60 ethnies au BF que nous pouvons regrouper si on le désirait dans plus d une centaine de groupes culturelles et cultuelles.
    Où trouver donc un dénominateur commun pour le vivre ensemble. La réponse est simple pour nos pays la "laîcité". Encore faut il bien expliquer et éduquer le peuple à cela.
    La laîcité n’est jamais acquise et reste un combat permanent compte tenu des forces contraires qui essaieront de la réduire à leur service.
    Ne faisont pas l’autruche, et que nos politiques évitent des postures que je qulifierai de criminelles quand ils jouent avec les frontières de la laîcité et se permettent beaucoup d’hypocrisie avec les courants religieux.
    Nous sommes Burkinabé d’abord et nous épousons ou n’épousons pas une religion comme nous l’octroie notre constitution. Mais le ciment de ce peuple est la laicité.
    M Coulibaly, vous avez ce mérite d’avoir aborder ce sujet épineux et difficile. A la lecture des commentaires vous comprendrez bien la difficulté de compréhension du concept. Ce qui malheureusement s’exprime violemment par des récriminations.
    Le sujet mérite des écrits comme le vôtre et j’espère que cela vient de lancer le débat surtout en ce moment de discussion sur une nouvelle constitution.
    Encore toutes mes félicitations Monsieur Junwel Coulibaly
    Azania

  • Le 15 novembre 2016 à 18:03, par Bongo En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

    La laicité est un mot que je n’aime pas. Je ne sais pas si ce mot existe en anglais. A mon humble avis, il faut laisser tomber des mots de ce gens pour le bonheur de tous. Tandis que les createurs du mot souffre avec, nous on les suit dans notre aveuglement. Les francophones ont un probleme et c’est ce qui fait qu’on ne se developpe pas. On s’attarde á parler beaucoup, critiquer les erreurs meme verbales des autres sans action concretes. Ce qui ne nous fait pas avancer. Si c’est le non respect des regles et lois par les populations et religions, pourquoi ne vous attaqueriez vous pas directement aux autorités pour les interpeller á appliquer la loi ? Plein de regles et lois ne sont pas respectées dans notre pays et les gens ne travaillent pas á leur respect dans le court terme. J’espere au moins que Coulibaly respecte les regles et lois de son coté comme il faut commencer par lá.
    Ce qui est dangereux c’est que coe quelqu’un l’a dit, Coulibaly est extreme si bien qu’il me semble qu’il ne voudrait pas que qulqu’un vienne au service en boubou (confere premier article) selon ma comprehension. Je me demande quel type de pays se veut mr Coulibaly avec de telles idées contraires mm á la tradition dont il se reclame ?Je suis curieux de savoir comment lui meme il s’habille pour aller au service ou pour circuler en ville. Pas en tenue occidentale en tout cas ?

  • Le 16 novembre 2016 à 19:16, par Neutrinos En réponse à : La seule communauté laïque au Faso, c’est le peuple !

    .
    Certains, comme l’internaute Bongo, n’aiment pas le mot "laïque", et moi je l’aime. Il n’existe pas en anglais, son équivalent est "sécular", ou séculier (ou profane) en français.
    Une petite explication s’impose parce que les langues d’Europe se sont fabriquées alors que les pouvoirs religieux y étaient très puissants. En Angleterre, il y avait deux mondes : "régular" et "secular". Le monde "régulier" était le monde religieux, et le monde "séculier", profane, était le monde du siècle, la communauté des hommes, en dehors de l’autorité religieuse. Ce n’est pas la même base linguistique, mais ça dit la même chose, car profane estt équivalent à laïque.
    Laisser tomber "les mots de ces gens" signifie, dans un pays comme le notre où il y a plus de 65 langues, revenir au temps d’avant les colons, mais avec quelle langue officielle ? Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi la révolution de 83 n’avait pas remis en question la langue officielle du colon ? Parce que dans un pays où il y a autant de langues, seule une langue étrangère peut unifier. Si les Mosse, majoritaires en nombre, avaient cherché, ou cherchaient à imposer leur langue, ce ne serait pas accepté par la moitié du pays, tout le monde le sais.
    La question qui se pose (sans se poser clairement, ou pas encore), c’est qu’il y a des gens (et des pouvoirs religieux) qui voudraient remplacer la langue française par l’arabe, pour que le Burkina devienne un jour un Etat musulman. Le rapport de l’ONG International Crisis Group laisse transpirer des pressions faites sur l’Etat pour un élargissement de l’apprentissage de la langue arabe à toutes les écoles.
    Depuis que la Bible a été traduite en de nombreuses langues, et du latin en français, les cultes chrétiens sont énoncés en français et en langue vernaculaire selon la région. Mais depuis que le Coran a été traduit en français, pourquoi la prière musulmane n’est-elle pas dite en français ? Il y a des écoles franco-arabes au Faso, mais il en sort des illetrés dans les deux langues, qui savent tout juste lire le Coran sans rien en comprendre. Alors quel intérêt sauf si le but n’est pas d’éveiller l’intelligence mais de garder les esprits soumis ?
    La question de la laïcité burkinabè est aussi de décider s’il faut faire barrage à un tel projet qui mettrait à mal la diversité cultuelle.
    La langue du colonisateur n’est pas qu’un outil d’aliénation, c’est aussi un outil de libération pour ceux qui apprennent à s’en servir. Et la laïcité n’est pas un outil "d’aliénation à la française", mais un outil de libération, un mot vide de sens que nous devons charger d’un sens concrétement burkinabè, et peut importe que le mot vienne du grec, ou plutôt non : c’est important que le mot "laïque" vienne d’une civilisation qui avait une haute idée du peuple. Pour penser laïcité au Faso, il faut penser Sankara qui, lui aussi, avait une haute idée du peuple.

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