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Ambassade des USA au Burkina : Ambiance d’une nuit électorale

Publié le mercredi 9 novembre 2016 à 11h30min

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Ambassade des USA au Burkina : Ambiance d’une nuit électorale

Suspens… Surprise ! Donald Trump a déjoué analyses et sondages en devenant le 45e président des Etats-Unis d’Amérique. En dépassant la barre des 270 Grands électeurs, le Républicain dame le pion à sa rivale Hillary Clinton qui a manqué de peu le train de l’Histoire qui allait faire d’elle la première femme locataire du bureau ovale. Le monde entier avait le regard rivé sur la première puissance lors du dépouillement qui a eu lieu dans la nuit du 8 au 9 novembre (Heure GMT). A l’ambassade des Etats-Unis, les Burkinabè ont vécu l’événement en live. Compte rendu de ce deuxième « Brexit » vu de Ouagadougou.

Donald Trump, c’est cet étalon sur lequel aucun parieur ne voulait miser. A mesure qu’il avançait dans la course, il trébuchait, se relevait mais continuait à avancer. L’on aurait dit qu’il avait à l’esprit cette citation de Martin Luther King : « Si tu ne peux pas voler, alors cours. Si tu ne peux pas courir, alors marche. Si tu ne peux pas marcher, alors rampe, mais quoi que tu fasses, tu dois continuer à avancer ». Au finish, l’étalon « boiteux » termine en tête de course. Qui l’eût imaginé il y a un an ? Ce ne sont certainement pas les femmes qui étaient réunies à l’ambassade des Etats-Unis et qui portaient Hillary Clinton dans leurs prières de 22h à 8h du matin. Applaudissements, signes de croix et enfin déception ! L’autre moitié du ciel n’en revenait plus après la victoire écrasante du milliardaire aux multiples frasques.

Le processus de l’élection expliqué aux invités

Les locaux de l’ambassade américaine grouillaient de plus de 300 Burkinabè cette nuit-là. Des personnalités telles que Adama Kanazoé, Augustin Loada, Pr Abdoulaye Soma, allaient, discutaient, et venaient. Les autres invités prenaient soit des photos dans la bibliothèque, soit attendaient dans une salle juste en face pour suivre le dépouillement des bulletins de vote et les différentes tendances en direct sur la chaîne CNN. Une simulation de vote a été faite et le moins que l’on puisse dire, c’est que les femmes avaient la pêche au début.

Pour permettre à tous d’avoir la même compréhension, les organisateurs de cette nuit électorale ont fait une brève présentation du processus complexe de l’élection présidentielle américaine, allant du choix des candidats lors des primaires jusqu’à la prestation de serment en passant par le système des grands électeurs au nombre de 538. Le Pr Augustin Loada a été invité à partager son expérience vécue lors de la présidentielle de 2008 qui a porté Barack Obama, le premier noir américain, à la tête des Etats-Unis.

De son récit, l’on retiendra que le Pr Loada a été émerveillé par les sommes colossales injectées dans les campagnes électorales et des publicités « négatives » produites par chaque camp pour nuire à l’adversaire. La perception du rôle de l’Etat par les jeunes américains – un Etat qui ne peut pas tout faire – et l’engagement citoyen de ces jeunes au sein de leurs communautés ont aussi impressionné l’homme.

Le coude-à-coude puis l’échappée de Trump

Le dépouillement se poursuivait. Le duel semblait serré jusqu’à ce que Hillary Clinton remporte 68 grands électeurs contre 66 pour Donald Trump. Ce dernier récupère les 18 voix de la Caroline du Sud et l’Alabama et fait une courte échappée. Mais, c’est sans compter les 29 grands électeurs de l’Etat de New York raflés par la démocrate.

Plus loin, le Républicain récupère sa première place grâce à l’Arkansas et au Texas et remonte à 136 contre 104. Donald Trump va grimper de plus belle, ravageant sur son chemin les 29 Grands électeurs de la Floride, les 15 de la Caroline du Nord, les 18 de l’Ohio, et les 6 de l’Etat clé de l’Iowa, cet Etat qui avait choisi pourtant Barack Obama en 2008 et 2012. Grace à la Californie et ses 55 grands électeurs, Hillary Clinton se remet en selle et cavale avec pour objectif les 270 voies requises pour être élue… Mais au finish, le richissime homme d’affaires s’adjuge 290 grands électeurs contre 218 pour l’ex-première Dame.

Continuer de servir

Avant l’annonce des résultats définitifs, la consternation se lisait sur certains visages dans la salle. Des femmes ont rêvé d’un autre exploit du peuple américain après Obama. Les sondages ont été bien plus gourmands que la réalité du terrain et le premier conseiller de l’ambassade David Young a souligné qu’il ne fallait pas se fier aux sondages et que seule la voix des urnes comptait.

« Nous sommes contents que les élections se soient bien déroulées. Les Américains ont fait leur choix et nous à l’ambassade, nous allons servir le président Obama jusqu’au 20 janvier et notre futur président aussi », a indiqué David Young. Il a enfin exprimé son souhait de voir les programmes entamés ou renforcés sous l’ère Obama se poursuivre avec le nouveau président, tels que l’African Growth Opportunities Act (AGOA) de Bill Clinton, le Millenium Challenge Corporation de Georges W. Bush et le programme Young African Leader Initiative de Barack Obama.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 novembre 2016 à 13:55, par Bernard Luther King ou le Prophete Impie En réponse à : Ambassade des USA au Burkina : Ambiance d’une nuit électorale

    1. Trump, le "maverick", j’aime ton style. A bas l’hypocrisie et toutes les etiquettes reactionnaires. Vive l’imperialisme americain et a bas l’imperialisme esclavagiste français !
    2. Trump est le seul type de gars qui peut toucher à un des plus grands tabous de la politique exterieure americaine. Mais je crains qu’il n’ait pas le temps d’expirer et d’inspirer si jamais il le faisait. Et pourtant, il faut que ça change !
    3. Vive John Kennedy, vive Martin Luther King !
    4. Trump, je voudrais que tu gardes ton independance d’esprit , comme Kennedy.
    5. Je ne suis pas forcément pour l’homme, mais pour sa très grande singularité !

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