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Rapport d’enquête parlementaire sur le secteur minier : Des Burkinabè se prononcent

Publié le samedi 5 novembre 2016 à 00h30min

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Rapport d’enquête parlementaire sur le secteur minier : Des Burkinabè se prononcent

Le 25 octobre 2016, la commission d’enquête parlementaire sur les titres miniers et la responsabilité sociale des entreprises minières sortait son rapport. Un rapport qui fait état d’un secteur minier gangrené par la corruption, la fraude, la mauvaise gouvernance et bien d’autres maux. Ce qui a engendré à en croire la commission d’enquête parlementaire, un manque à gagner de plus de 551 milliards de F CFA pour l’Etat burkinabè. Quelques jours après la sortie du rapport, nous avons voulu savoir ce que pensent quelques Burkinabè de ces conclusions, mais aussi de la gestion du secteur minier au Burkina Faso.

Agent public de l’Etat ayant requis l’anonymat :

« Ce rapport ne montre qu’une facette, il y a plus d’éléments qui peuvent être approfondis »

« En ce qui concerne la forme, je pense que c’est un rapport qui a été bien ficelé et bien rédigé et qui prend en compte presque toutes les grandes lignes. Sa lecture aussi est simple et ça permet au citoyen lambda de mieux comprendre ce qui se passe réellement dans le domaine minier. Ce rapport n’est qu’une facette que nous sommes en train de percevoir. Il y a encore plus d’éléments qui auraient pu être approfondis pour que les citoyens puissent comprendre. Il y a eu un moment dans ce pays où on parlait de boom minier. Le boom minier signifie pour moi que le secteur minier rapportait beaucoup d’argent à l’Etat, mais malheureusement au niveau du panier de la ménagère, nous constatons qu’il n’y a pas grand-chose. Où est parti l’or du Burkina Faso ? On ne sait pas, mais ce rapport vient peut- être ouvrir davantage l’esprit des uns et des autres. Le rapport permettra aussi aux autorités en place de tirer les enseignements nécessaires pour que ce qui est déjà arrivé, ne puisse plus se reproduire dans notre pays. Les richesses du pays doivent être réparties à l’ensemble des fils du pays et non à une minorité. »

Sawadogo Nagnimbo, conseiller des affaires économiques :

« Au Burkina Faso, ce ne sont pas les rapports qui manquent, ce sont les sanctions. »

« Le rapport est bien, mais je me demande si les sanctions qu’ils vont prendre vont aboutir. Le Burkina est un boom minier, mais vraiment les mines ne profitent pas à la population. Le rapport fait vraiment mal au cœur. Quand on voit que les gens détournent de l’argent et qu’il y a des taxes que d’autres ne payent pas, vraiment ça fait mal au cœur. Au Burkina Faso, ce ne sont pas les rapports qui manquent, mais ce sont les sanctions. Est-ce que les gens incriminés seront vraiment sanctionnés ? »

Sory Adama, étudiant en sciences économiques et gestion :

« La justice doit récupérer notre argent »
« Les députés ont fait des investigations avant de sortir le rapport, donc si les personnes citées sont réellement fautives, la justice doit faire son travail et récupérer notre argent. Pour ceux qui sont à l’étranger, on peut lancer un mandat d’arrêt international, les traquer et les juger à la hauteur de leur forfait. Ils doivent rembourser les 500 milliards de F CFA qu’ils ont fait perdre au pays, parce que ça appartient au peuple. »

M. B., chauffeur : « Il faut que la lumière soit faite »

« Je veux que la lumière soit faite sur les agissements des personnes incriminées dans le rapport des députés. Il faudra faire d’autres enquêtes pour confirmer le rapport et ensuite il faudra que les personnes incriminées viennent répondre. Les autorités aussi doivent être claires sur la gestion du secteur minier, aussi bien sur les contrats, que sur l’exploitation des sociétés minières qui s’installent dans notre pays. »

Amadou Ouédraogo, commerçant

« Je pense que le gouvernement doit laisser tomber ces histoires de rapports et travailler à faire avancer le pays et à lutter contre le chômage des jeunes. Je ne vois pas en quoi ce rapport nous avance. La corruption ne peut pas finir au Burkina Faso et les personnes incriminées qui sont hors du pays ne viendront jamais répondre de leurs forfaits. »

Propos recueillis par Justine Bonkoungou (Stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 novembre 2016 à 11:43, par neya boukari En réponse à : Rapport d’enquête parlementaire sur le secteur minier : Des Burkinabè se prononcent

    La plus grande victoire du régime MPP sera de prouver aux burkinabè que ce pays nous appartient à nous tous et non à un seul clan mafieux de copains et de coquins qui s’accapare toutes les richesses du pays comme c’est le cas avec les ressources minières.
    Un burkinabè doit se sentir chez lui au Burkina et non pas comme un voyageur étranger qui demande juste un petit coin pour dormir la nuit avant de reprendre sa route le lendemain. Sinon il n’y aura jamais ni de paix ni de justice

  • Le 5 novembre 2016 à 12:55, par RAF En réponse à : Rapport d’enquête parlementaire sur le secteur minier : Des Burkinabè se prononcent

    Certes ce rapport est bien beau et la CEP est à féliciter mais des zones d’ombre existent toujours. En effet, je suis un agent public évoluant dans un secteur à qui les sociétés minières doivent plusieurs millards de Francs CFA malheureusement le rapport n’en fait pas cas. Et je me souviens que lors de la présentation dudit rapport devant nos augustes représentants, le Président de la CEP, Mr TAMBOURA en répondant à une question y relative, a affirmé que dans le rapport, des récommandations ont été faites concernant ce manque à gagner. Mais en parcourant le rapport, j’avoue qu’il n’en est rien car à aucun moment il a été question des taxes que les sociétés minières doivent payer aux agences de l’eau du BF pour les prélèvements d’eau brute qu’elles effectuent dans le cadre de leurs activités minières puisque c’est de ça qu’il s’agit en réalité. Pour mémoire, dans le cadre de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE), le gouvernement depuis les années 2007 a mis en place des structures dénommées Agences de l’Eau (AE) au nombre de cinq au BF afin d’assurer l’effectivité de cette nouvelle politique de gestion de la précieuse ressource. Par ailleurs, afin de leur permettre de mener à bien leurs missions, il a été institué au profit de ces AE une taxe parafiscale dénommée Contribution Financière en matière d’Eau (CFE) à travers l’adoption de la loi n°058-2009/AN du 15-12-2009. Pour faire court, cette loi ainsi que son décret d’application fait obligation à une certaine catégorie d’usagers de l’eau brute notamment les sociétés minières à déclarer les volumes d’eau prélevés par trimestre et à s’acquitter de la taxe correspondante. Le hic aujourd’hui, c’est que certaines mines refusent d’obtempérer malgré les millions de m3 d’eau qu’elles utilisent par an quand on sait que le m3 fait 125 FCFA. Imaginez donc le manque à gagner pour ces structures d’autant plus que le gouvernement actuel voudrait s’appuiyer sur cette taxe pour la mise en oeuvre de son fameux PNDES ( pour la réalisation de barrages et autres ouvrages de mobilisation de l’eau).
    Juste pour dire que l’action est louable mais la CEP aurait dù faire des enquêtes plus poussées en allant vers toutes les structures pouvant les aider à produire un rapport plus fiable et illustratif des réalités dans le secteur minier.
    C’était ma modeste contibution !!!!
    A bon attendeur salut !!!!!

  • Le 5 novembre 2016 à 13:17, par Le Tché dit la jeunesse consciente En réponse à : Rapport d’enquête parlementaire sur le secteur minier : Des Burkinabè se prononcent

    Yaako ! pauvre Burkina !!!!
    c’est toi qui n’a rien, tu bâtis un programme monumental de 15.000 milliard et tu te promène pour embêter les investisseurs, les bailleurs de fonds pourtant ce que tu as laissé passer sous tes yeux c’est colossal. C’est comme si "tendre la main aux autres" est une fierté pour toi ; avec ça vous voulez que moi je paye mes taxes et impôts qui s’élèvent en tout à 12 000+3 000+6 000= ? FCFA/an( mais je paye cas même). j’ai pitié et même temps honte de mon Burkina.
    Au même moment il y a des milliard qui disparaissent !!!!
    Expliquez moi s’il vous plait chers internautes comment une telle somme peut disparaître ?
    C’est beaucoup dèh !
    Asta la victoria, siempre !

  • Le 5 novembre 2016 à 17:40, par bouba En réponse à : Rapport d’enquête parlementaire sur le secteur minier : Des Burkinabè se prononcent

    tchrrrrtttt. bon vent. une enquete sur cette enquete nous donnerait la vraie situation ; sinon on nous a volé plus que ça , mais si on doit ignorer certains faits voila les resultats qu’on presente pour ensuite inviter les suspects au bureau pour preparer le parrainge politique. la suite c’est le silence.

  • Le 5 novembre 2016 à 18:31, par ib En réponse à : Rapport d’enquête parlementaire sur le secteur minier : Des Burkinabè se prononcent

    Je crois que l’essentiel n’est pas de produire des rapports de ceci ou de cela parce que dans chaque domine il y a des textes clairs qui ne sont pas appliqués tout simplement. Parlant du secteur minier des textes existent et s’ils étaient appliqués on n’en serait pas là. L’exemple des titres miniers surtout les permis de recherche est catastrophique. Une grande partie de ces permis sont détenus par des nationaux qui en font un fonds de commerce, ils ne savent même pas où sont situés leurs permis à plus forte raison s’ils y ont effectué des travaux et selon le code minier ces permis devaient être retirés après une mise en demeure de 6 mois. Mais non le ministère ne prend pas ses responsabilités et ces nationaux confondent leurs permis à des parcelles en ville qu’il faut attendre et vendre au prix fort comme si c’est pour y bâtir des bâtiments.
    Quand le rapport parle d’atteinte à l’environnement c’est incroyablement invraissemblable. Toutes les destructions anarchiques de l’environnement sont le fait des orpailleurs lesquels à mon avis sont différents des grandes mines industrielles.L’Etat a laissé les orpailleurs entrer dans les forêts classées sans broncher et après il se plaint.
    Là où le bas blesse le plus c’est le cas de Tambao, à qui la faute si ce n’est encore l’Etat. Et puis selon moi voilà le seul cas concret où l’Etat pouvait au moins être exploitant de mine à 100 pour 100 puisque Tambao ne nécessite pas beacuoup d’opérations minières.

  • Le 6 novembre 2016 à 07:06, par Ali Yarga En réponse à : Rapport d’enquête parlementaire sur le secteur minier : Des Burkinabè se prononcent

    Au Burkina tout le mal dont souffrent les citoyens,en resumè, c’est la justice.C’est parce que la justice n’existe que pour les voleurs de poulets et de canard que de partout on parle de corruption dans ce pays là.Si la justice faisait son travail, je vous qu’on parlerais moins de corruption.Mais hélas ils reclament un salaire colossal pour disent ils être indépendants alors qu’ils ne font rien.A l’heure où nous sommes l’existance de cette institution est égale à son absence, Pour ne pas dire que le burkina serais en avant si elle n’existait même pas.Ils faut que les juges se reveillent et sachent que la période de juge acquis est terminée.Je termine en remerciant les députés qui ont fait ce travail impécable et invite le gouvernement à prendre des sanctions allant dans le sens de la reconciliation et de la paix, parce que sans justice pas de stabilité.

  • Le 6 novembre 2016 à 10:54, par Dedegueba SANON En réponse à : Rapport d’enquête parlementaire sur le secteur minier : Des Burkinabè se prononcent

    Juste un effet d’annonce. Pensez-vous que nous avons changé de régime ? Je dis et redis que le CDP et son "faux frère jumeaux" MPP sont entrain de nous jouer une arnaque politique. Souvenez-vous de l’affaire Guiro, ils avaient fait beaucoup de bruit....pour zéro pointé.
    27ans de " vie commune" aboutit forcement à un formatage.

  • Le 7 novembre 2016 à 11:17, par CP1 En réponse à : Rapport d’enquête parlementaire sur le secteur minier : Des Burkinabè se prononcent

    Je suis sceptique. Jusqu’à ce jour, je reste sur ma faim. Beaucoup ont migré du CDP au MPP juste pour ne pas être inquiétés. Bon voyons dans ces enquêtes parlementaires, lorsque le rapport est rendu public, ce ne sont que des anciens barrons du CDP qui sont indexés. Bien avant cette CEP, un quotidien a annoncé que des anciens ministres de l’énergie ont trempé la babine dans la soupe minière. Alors dans ce même CDP new version, y a t il pas un ex ministre des mines, et rien n’est dit sur lui. Ce qui ne va pas c’est cette justice des vainqueurs. Comme le vent tourne et il tourne désormais dans les années à venir au moment de voter, allons seulement. Les membres influents du CDP new version ne sont pas inquiétées, pire certains ont été promus à des postes malgré qu’ils soient chargés de malversations. Le refrain, ils n’ont rien trouvé contre moi, et les rapports sont là sans qu’une suite ne soient données. Je pense que la traversé du désert de certains est d’être resté au CDP, ou du moins c’est de n’avoir pas pris une carte du CDP nouvelle version.

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