C’est pour annoncer sa candidature que Malicka Yugo/Séré a convié la presse. Deux candidats, pour un seul poste de délégué consulaire dans la région du Centre pour le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Le combat semble séré mais dame Séré, épouse Yugo ne desserre pas pour autant. Elle sait dans quelle eau naviguer. Elle qui se prévaut de sa riche expérience de plus de douze ans dans la restauration.

La Directrice générale du groupe Générale de la gastronomie (GEGA), compte apporter sa « modeste pierre » à l’édification de ce secteur. Qui parle d’édifier, doit parler de diagnostic. Et le bilan n’est pas reluisant selon la candidate Yugo qui est aussi la Vice-présidente de l’Association d’entraide des femmes musulmanes du Burkina (AFEMB).

Tout un programme de société

Pour elle, ce secteur souffre de plusieurs maux dont le manque d’accompagnement technique ou financier de la part des autorités et des partenaires, la non règlementation administrative du secteur, la non qualification du personnel dans les services rattachés du domaine. La candidate regrette le fait que ce secteur qui contribue énormément au développement économique de la nation, soit « de plus en plus délaissé ». Si rien n’est fait dans les années à venir, déplore-t-elle, « ça sera dommage de ne pas pouvoir léguer un bel héritage à nos enfants et petits-enfants ».
Dame Yugo compte révolutionner ce secteur avec son programme décliné en douze points. Il s’agit en partie de :

  Promouvoir le secteur de l’hôtellerie et de la restauration au Burkina Faso ;
  Défendre les droits légaux du secteur de l’hôtellerie et de la restauration ;
  Œuvrer à la construction à l’horizon 2018 d’un complexe de formation professionnelle et d’exploitation de référence en hôtellerie-restauration dans la sous-région Ouest-africaine, qui va accueillir environ 250 élèves et étudiants par an ;
  Mettre les jeunes au centre de la question de l’emploi en hôtellerie et restauration ;
  Subventionner et accompagner le secteur par la mise en place d’une Fondation, financée par les partenaires (Groupe GEGA, Coris Bank, BAD, BOAD, AFD, UE), qui sera effective entre 2017-2018.

Ayant fait ses preuves dans la restauration au Burkina comme en Côte d’Ivoire (entre 5000 et 8000 plats servis par jour), la candidate compte engranger le maximum de voix des 141 votants, inscrits sur la liste du secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Ce n’est pas l’hôtelier Benjamin Compaoré, membre de son staff qui dira le contraire. Il assure que si leur candidate est élue, le visage de ce secteur connaitra en quelque sorte une évolution. Selon lui, la construction du complexe de formation professionnelle coûtera la bagatelle de 2,5 milliards de francs CFA. Et la mise en place de la Fondation sera imminente.

Vise-t-elle un poste dans le bureau consulaire national ? « Tout mon souhait est de passer et par la suite, comme on dit que l’appétit vient en mangeant, j’aurai peut-être envie d’aller briguer autre chose », fait-elle comprendre. Du haut de sa décennie d’expérience, dame Yugo compte mettre son expérience à la disposition de ses pairs pour l’intérêt général de ce secteur porteur.

Marcus Kouaman
Lefaso.net