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Résilience aux changements climatiques : Christian Aid évalue l’aide « de la période de soudure »

Publié le mardi 25 octobre 2016 à 02h31min

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Résilience aux changements climatiques : Christian Aid évalue l’aide « de la période de soudure »

Dans le cadre du programme BRACED, Building resilience and adaptation to climate extremes and disasters in Burkina Faso (Renforcement de la résilience des communautés face aux phénomènes climatiques extrêmes et aux catastrophes au Burkina Faso), mis en œuvre par Christian Aid et ses partenaires, un fond spécial pour les situations d’urgence a été mis en place pour aider les populations à traverser les périodes de soudures. Un atelier a été organisé dans la matinée du 24 octobre pour restituer une étude sur le fonds (PHASE) en vue de renforcer les acquis et corriger les insuffisances. Les bénéficiaires ont participé à l’atelier aux cotés des partenaires de mise en œuvre.

Financé par le Département pour le développement international (DFID) de l’United Kingdom Aid (UKAid), le projet BRACED, d’un coût total de 5,8 milliards de FCFA vise à renforcer la résilience des communautés vulnérables face aux phénomènes climatiques extrêmes et aux catastrophes dans les localités à haut risque du Burkina.
Le programme a démarré en janvier 2015. Mais déjà en mars 2016, les résultats définitifs du cadre harmonisé révélaient que quatre provinces d’intervention connaitront des difficultés alimentaires et nutritionnelles entre Juin et Aout, la période dite de soudure. *

C’est alors qu’intervient l’activation du fond PHASE dont l’objectif global est de protéger et préserver les moyens de subsistance et les capacités productives des ménages vulnérables pendant la période d’avant les récoltes.

Les ménages les plus pauvres des provinces du Centre-Nord et de l’Est sont donc passés à la caisse pour recevoir de quoi acheter des vivres. Ceci, « pour éviter qu’elles se déplacent et mettent toute la stratégie à risque », explique Gervais Nadembèga, directeur des programmes à Christian Aid pour le sahel. Il explique que ce fonds permet, lorsqu’il y a un choc que les gens qui apprennent à construire les sites antiérosifs, qui utilisent les variétés à cycle court ; ne partent pas dans les zones minières ou à l’immigration ; laissant ainsi tomber la construction de la résilience. Il s’agit donc de faire en sorte que les populations les plus vulnérables se sédentarisent et puissent juguler la sécurité alimentaire.

Cette provision financière pour les situations d’urgence s’élève à l’ordre de 255 millions de FCFA.

Marie Bassan, ressortissante de Bagré est une des bénéficiaires du fonds. Elle a reçu 25 000 f CFA comme les autres bénéficiaires. Ce fut une bouffée d’oxygène, explique-t-elle. « C’était vraiment difficile et cette aide nous a beaucoup aidés. Quand on a pris l’argent, certains ne sont même pas arrivés à la maison avec, ils sont allés directement au marché pour acheter les vivres », dit-elle.

Après cette phase de distribution de Cash, un consultant a été commis pour le Post distribution monitoring (suivi après la distribution de l’argent). Une démarche employée pour voir si les populations sont satisfaites, si le fonds leur a permis de juguler la crise. Il s’est également agi de voir s’il n’y a pas eu des pertes, et si les mécanismes de suivi sont bons.

Foi de Adama Belemviré, consultant, des 21 villages parcourus, il ressort que les bénéficiaires n’ont pas une bonne compréhension du contexte de l’aide. Egalement, des bénéficiaires ont regretté la distance qu’ils devraient parcourir pour rentrer en possession des 25 000 F CFA. Près de 40 km pour certains. Egalement, les bénéficiaires émettent le vœu que le montant de l’aide soit revu à la hausse, surtout que celle-ci ne prend pas en compte la taille de la famille. Par exemple, la famille de Marie Bassan de Bagré, est forte d’au moins 17 personnes.

Adama Belemviré, à partir de ces insuffisances relevées par les populations, a formulé des recommandations. Elles portent par exemple sur la nécessité d’impliquer prochainement les services techniques de l’agriculture et de l’action sociale dans les cash distribution.

Quant à Emmanuel Sawadogo, premier adjoint au maire de la commune de Pissila dans le Sanmatenga, il a suggéré l’augmentation des villages bénéficiaires du fonds. Sur 68 villages que compte la commune de Pissila, seulement 17 ont été bénéficiaires.

Tiga Cheick Sawadodo
Lefaso.net

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