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Réduction du train de vie de l’Etat au Burkina : Politique économique ou mesure conjoncturelle ?

Publié le vendredi 21 octobre 2016 à 23h20min

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 Réduction du train de vie de l’Etat au Burkina : Politique économique ou mesure conjoncturelle ?

En partant du constat que le secteur public est coûteux et inefficace, la compression des dépenses publiques a été un pilier des programmes d’ajustement structurel dans les années 90. Ces programmes passaient par une rationalisation du service public non marchand et la restructuration du secteur public marchand.

Sous la houlette des institutions de Breton Wood, la plupart des économies en développement -dont la nôtre- se sont soumis à ces programmes et les résultats, nous les connaissons tous aujourd’hui. Au regard de ces résultats, il est question depuis un certain temps de l’idée de la modernisation de la gestion administrative en termes de qualité, de résultats et de performance. La dépense publique doit être alors à la recherche de l’efficacité socioéconomique maximale.

L’efficacité étant entendue comme l’adéquation entre les objectifs fixés et les résultats atteints. D’où toute l’importance de l’évaluation des politiques publiques. Au Burkina Faso, cette évaluation se borne toujours au contrôle de la gestion financière à travers les différents corps de contrôle de l’Etat : Cour des Comptes, ASCE-LC, Contrôle financier, etc. Le contrôle de la performance de la gestion publique est encore embryonnaire. De ce fait, la rationalisation des dépenses publiques dont la réduction du train de vie de l’Etat en est une composante, risque d’être un pilotage à vue. Nonobstant, nous apportons notre contribution sur la question de réduction du train de vie de l’Etat.

Les mesures déjà en cours

Les dépenses publiques au Burkina Faso se caractérisent par la non-maitrise de leur niveau et de leur évolution en adéquation avec les besoins réels du pays. La maîtrise du train de vie de l’Etat passe par le contrôle des coûts d’acquisition des investissements et des charges récurrentes de fonctionnement. Parmi les mesures de réduction du train de vie de l’Etat prises depuis les précédents gouvernements, certaines appellent de notre part les commentaires qui suivent.

- La réduction des véhicules de service, la rationalisation de leur affectation et la pratique de covoiturage. Le recensement systématique des biens usagés de l’Etat en vue de leur réparation éventuelle pour redéploiement ou de leur réforme. Le gel en 2016 des crédits budgétaires pour achat de véhicules. Il n’est pas évident de savoir si le parc auto de l’Etat dispose de trop ou pas d’assez de véhicules. Il est plutôt très aisé de constater l’irrationalité de leur affection et de leur utilisation. En effet, le déséquilibre du parc auto entre les différentes administrations est une réalité. Pendant que dans certaines administrations des chefs de service disposent de véhicule dans d’autres, des directeurs en manquent.

Combien de services déconcentrés de l’Etat ne possèdent pas de véhicules pour répondre à leurs attributions ? Qu’en est-il de l’utilisation des véhicules dans les cortèges et autres cérémonies publiques, de leur banalisation pour permettre leur usage privé ? La typologie et le gabarit des véhicules du parc méritent également une attention. En effet, circuler en ville avec un véhicule de type V6 ou V8 de l’Etat peut être qualifié d’irrationnel et de ce fait, nous devrions avoir le courage de les revendre aussi aux enchères. Les mesures concernant le parc de l’Etat central doit aussi s’imposer aux sociétés d’Etat, aux EPE et aux collectivités locales. En somme, l’exemple du Rwanda en matière de gestion du parc auto de l’Etat devrait nous inspirer.

- La meilleure gestion des baux de l’Etat avec ouverture à la concurrence. Si cette mesure a permis de réduire la corruption, les conflits d’intérêts, le favoritisme et la collusion dans ce poste de dépenses, elle n’a pourtant pas apporté de solution rationnelle. En effet, le nombre de services publics en location reste élevé. L’exemple des services des impôts et du ministère chargé de la femme sont patents. Les hôtels administratifs censés apporter une solution a été plus un deal à ciel ouvert. Sur cette question des locations, il s’agit plus d’une insuffisance de planification et de conflits d’intérêts que de manque de moyens.

- La rationalisation des sorties de groupes de travail hors de Ouagadougou. Ces sorties sont souvent nécessaires et justifiées pour atteindre certains résultats dans le temps souhaité. Elles permettent souvent aussi aux agents de souffler hors de leur cadre habituel de travail et cela peut parfois être bénéfique pour l’administration dans un certain sens. Le problème, ce sont les participants complaisants ou fictifs (surtout des premiers responsables) qui gonflent les budgets des prises en charge.

- L’instauration de journées continues dans l’administration. Nous avions proposé cette mesure depuis 2007 (au temps fort de la flambée des prix de l’essence) non pas comme une mesure de réduction de dépenses publiques mais pour soulager les travailleurs en termes de dépenses en carburant. Si les intérêts des travailleurs se conjuguent avec ceux de l’administration, c’est tant mieux. Cependant, une évaluation de la mise en œuvre de cette mesure est indispensable à moyen terme.

- Des ministres pourront ne plus voyager en classe affaire. Nous doutons de l’effectivité de la mise en œuvre de cette mesure. Il faut plutôt noter qu’un seul déplacement en jet privé (comme c’est souvent le cas) coûte plus cher que l’ensemble des voyages en classe affaires du gouvernement. Il serait aussi intéressant d’envisager réduire le nombre de ministres, de députés et de présidents d’institutions qui ont droit à ces privilèges.

- La dotation en carburant au niveau des différents ministères, les frais de téléphone et d’eau des autorités. Pour cette mesure, il convient d’identifier au préalable les poches de gaspillage. En effet, dans certains services l’insuffisance de la dotation est criarde ; tandis que dans d’autres, les abus sont aussi criards. Par ailleurs, une étude d’impact de l’utilisation des cartes magnétiques est opportune. En réalité, ces cartes créent souvent plus de problèmes : surcoût, insuffisance ou inexistence de stations dans certaines localités d’où l’inévitable conversion des dotations en monnaie liquide. Pour ce qui concerne l’eau et l’électricité, pendant que certains services d’en disposent pas, dans d’autres elles sont détournées à des fins commerciales par des tenanciers de maquis, restaurants et autres laveurs de véhicules.

En somme, certaines de ces mesures de réduction du train de vie de l’Etat annoncées qui sont d’ailleurs pour la plus part à faible impact ne sont mêmes pas encore mises en œuvre ou le sont insuffisamment. Nonobstant, nous pouvons énumérer d’autres postes de dépenses et de faits qui constituent de gaspillages et de pertes de ressources publiques bien plus importants.

Les mesures à plus fort impact

Des grands projets et programmes mort-nés : Brafaso (plus de 23 milliards de fonds publics engloutis en 2014) ; la Société de Transformation de Fruits et Légumes de Loumbila (STFL) plus de 10 milliards de fonds publics engloutis depuis son lancement pour ne citer que ces deux cas. Il y a aussi tous ces projets et programmes financés par des prêts dits concessionnels des PTF et pour lesquels aucune étude d’impact sérieuse ex-post n’est réalisée, aucun contrôle sérieux de la gestion n’est fait. Si vous connaissiez le nombre de ces projets et programmes intervenant dans la Région de l’Est par exemple, et si vous regardez bien les indicateurs socio-économiques (qui sont d’ailleurs bien meilleurs que la réalité) de cette Région vous comprendrez mieux ce que nous avançons. Sur ce point, une enquête parlementaire serait aussi la bienvenue.

De la mauvaise exécution des travaux publics conduisant à l’éternel recommencement. Il est évident que les marchés publics sont de loin la première source de perte et de gaspillage de ressources publiques dans notre pays. La corruption, le favoritisme et la surfacturation sont entre autres les caractéristiques de ces marchés publics. On se souvient encore du bitumage de la route Ouaga-Boromo, du pont de Boulmiougou, de l’aménagement de la ZACA, de la réfection de l’aéroport de Ouagadougou, etc. Combien de milliards ont été perdus dans ces marchés publics en termes d’avenants, de reprises des travaux, etc.?

De la fraude fiscale et douanière et les détournements de deniers publics. Les enquêtes parlementaires du CNT ont mis en évidence l’ampleur de ce phénomène (plus de 37 milliards de chèques impayés en 2015, plus de 2 milliards dus par des anciens ministres et députés et des restes à recouvrer d’impôts de plus de 200 milliards). Les députés de la présente législature viennent de boucler une enquête sur le foncier et les conclusions nous les connaissons tous. Une autre enquête est en cours dans le secteur minier qui est une autre source de grande fraude fiscale et douanière et de prédation même de notre patrimoine minier. Bien malin qui saura l’ampleur de cette fraude fiscale et douanière dans notre pays.

La révélation du REN-LAC sur le cas de l’ONATEL en est une belle illustration. Mais si les enquêtes et autres contrôles sont salutaires, les sanctions et les mesures correctives le seront encore plus. Pour ce qui est des détournements des fonds publics, les rapports de l’ASCE-LC, du REN-LAC et de la Cour des Comptes ne montrent que la partie visible de l’iceberg. Sur ce point, il est vraiment temps d’agir car il est inconcevable de laisser des agents indélicats siphonner impunément les ressources publiques mobilisées. Au lieu de créer de nouveaux impôts, recouvrons au moins ce qui est déjà dû et gérons au mieux ce qui est mobilisé.

De notre armée budgétivore et économiquement improductive. Avec la dissolution de la garde prétorienne de l’ancien Président du Faso et compte tenu des exigences actuelles de sécurité et de développement, une réforme de notre armée est indispensable. Dans ce contexte généralisé de mauvaise gestion des marchés publics pourquoi ne pas envisager de mettre davantage à contribution le Génie militaire ? Quid des services de santé de l’armée ?

Dans tous les cas, il faut que rôle socioéconomique de notre armée puisse être davantage mis en exergue. Pour ce faire, il faut rationaliser les effectifs et reconvertir les effectifs non opérationnels à la production marchande. Tous ceux qui passent leur temps dans les clubs de jeux ou dans les bistrots doivent subir sans complaisance cette reconversion.

Dans le même ordre d’idée, une réforme du système pénitencier pourrait nous épargner de ces prisonniers budgétivores et improductifs en augmentant leur contribution à leurs charges de détention et à l’économie nationale.

Des cérémonies commémoratives du 11 décembre. La rationalité socioéconomique de certains investissements du 11 décembre est peu évidente. En effet, il est irrationnel de réaliser dans une localité un aérodrome à plusieurs milliards pour un ou deux aéronefs par an et là où il y a des écoles sous paillote, et où il manque bien d’autres services sociaux de base. C’est aussi irrationnel de concentrer tous les efforts dans le chef-lieu de région quand les autres localités manquent de tout.

En effet, on constate le bitumage des artères du chef-lieu de Région quand les autres localités sont inaccessibles : Fada-Bogandé, Dori-Gorom, Ouahigouya-Titao et bientôt Kaya-Boulsa, Kaya-Kougoussi. C’est irrationnel de construire des cités de haut standing (CNSS, forces vives) juste pour le temps que durera la fête et après elles tombent à l’abandon pendant que le fonctionnaire moyen en service dans la région a toute les peines pour se loger ? Ces cités qui sont d’ailleurs une source de blanchiment d’argent car beaucoup de maisons appartiennent à des agents publics. Le REN-LAC et l’ASCE-LC pourront contribuer à prouver cette assertion.

Lors de toutes les grandes messes que sont aussi les journées de la Femme, du Paysan, de la Jeunesse, de la SNC, etc.), on gaspille d’importantes ressources pour transporter, loger et nourrir des personnes "inutiles".

De nos missions diplomatiques. Elles sont certes des domaines de souveraineté mais aussi de très gros postes de dépenses et de gaspillage de ressources. L’importance de leurs dépenses de fonctionnement n’est pas toujours liée à leur nature (transport, indemnités, logement, etc.), mais à leur non-maitrise et aux gaspillages. Il faut rationaliser le personnel et revoir les dépenses de fonctionnement de ces missions diplomatiques. L’austérité doit aussi s’imposer à nos ambassades. Selon les médias, un de nos Ambassadeurs en Afrique du Sud aurait fait perdre à l’Etat plus de 300 millions.

De la mauvaise gestion des agents publics. Le nombre d’agents sous-employés ou sans poste de travail est aujourd’hui très élevé dans notre Fonction publique. Pendant que des classes manquent d’enseignants ou de professeurs, les services administratifs sont engorgés de ce personnel. Le hic c’est que ce sont les meilleures compétences en termes d’expériences qui désertent les classes. Par ailleurs, pendant que certaines classes ont 2 ou 3 enseignants, d’autres sous paillottes n’en ont aucun.

Pendant que les services centraux sont en sureffectif les services déconcentrés sont en sous-effectif. La pléthore dans les services centraux et autres inspections est souvent tel que si tout l’effectif devrait être présent, il n’y aurait même assez de chaises pour tous. A cela s’ajoute dans toutes les administrations, l’absentéisme et le manque d’assiduité de certains agents publics. Combien de fonctionnaires sont payés à ne rien faire ? A ces égards, il faut impérativement envisager un redéploiement sans complaisance des agents publics notamment les ministères chargés des enseignements. Le Benin voisin a mis en œuvre ce redéploiement en cette rentrée 2016.

Le problème en matière de dépenses publiques n’est pas de moins dépenser, mais de bien dépenser. Si la limitation globale des dépenses peut permettre de réduire l’augmentation des dépenses publiques dans leur ensemble, elle ne garantit pas toutefois, l’amélioration de l’efficacité et la rationalité de l’affectation des ressources en fonction des priorités du pays. Les contrôles de performance sont donc indispensables. Ces contrôles peuvent ne pas porter nécessairement sur une entité particulière mais concerner de manière plus générale des instruments de gestion ou des réformes de la gouvernance.

Le train de vie de l’Etat est à la fois une composante de la vie chère et de la bonne gouvernance. En effet, ce train de vie influe incontestablement sur les moyens disponibles pour des investissements productifs de l’Etat susceptibles d’insuffler le développement socioéconomique de notre pays. Le train de vie de l’Etat est également une question de bonne gouvernance car, la misère de certains travailleurs côtoie l’opulence bourgeoise d’autres hauts placés dans l’administration civile et militaire.

La politique de l’austérité budgétaire est inopérante dans un contexte où l’efficacité de la dépense publique n’est pas avérée. Dans un tel contexte qui est le nôtre, nous courons le risque de l’effet pervers de cette politique. L’économie doit découler plus de la performance que de l’austérité. Pour élargir la réflexion sur la question, nous suggérons la tenue d’états généraux sur les finances publiques.

Kaboré N. Ousmane

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Vos commentaires

  • Le 21 octobre 2016 à 21:59, par nikemsongo En réponse à : Réduction du train de vie de l’Etat au Burkina : Politique économique ou mesure conjoncturelle ?

    Tout à fait d’accord avec l’auteur de cet article. Si l’on n’y prend garde, la réduction aveugle du train de vie de l’Etat va engendrer des effets pervers terribles. On soumet tous les ministères et institutions au même régime alors qu’ils ne sont pas logés à la même enseigne. Également beaucoup de cadres compétents dans plusieurs ministères n’ont même pas un bureau pour s’asseoir à plus forte raison être régulièrement affectés dans un service. Dans ces conditions comment łutter efficacement contre l’absentéisme ?

  • Le 22 octobre 2016 à 00:49, par Abou En réponse à : Réduction du train de vie de l’Etat au Burkina : Politique économique ou mesure conjoncturelle ?

    Il faut aussi supprimer les institutions et fonctions non rentables notamment la fonction des gouverneurs de région et les remplacer par les présidents des conseils régionaux qui sont plus légitimes.

  • Le 22 octobre 2016 à 14:22, par Ic En réponse à : Réduction du train de vie de l’Etat au Burkina : Politique économique ou mesure conjoncturelle ?

    Merci pour cet article fort poignant. Je crois que Abou n’a pas compris cet article...il est question ici de veiller plus à l’efficacité de l’action administrative, qu’à l’austérité de la gestion. Si l’on suit ce raisonnement, on devrait vérifier voir si les Gouverneurs font correctement le travail pour lequel ils ont été créés. La réponse à cette question nous permettra de savoir que, les Gouverneurs, les directeurs régionaux, des Directeurs généraux,... ne font pas correctement le travail qu’ils auraient du faire. Dans ce cas, la solution n’est pas de dire, "il n’y a qu’a les supprimer". la solution c’est de veiller à l’efficacité et à la performance de leur action. Ceux qui ne sont pas à la hauteur, on les limoge pour nommer des gens valeureux.

  • Le 22 octobre 2016 à 20:18, par NAC En réponse à : Réduction du train de vie de l’Etat au Burkina : Politique économique ou mesure conjoncturelle ?

    Une très bonne analyse mais à savoir si les intéressés tacherons à la lire.

  • Le 23 octobre 2016 à 13:55, par Amadoum En réponse à : Réduction du train de vie de l’Etat au Burkina : Politique économique ou mesure conjoncturelle ?

    REDUIRE DE QUEL NOMBRE A QUEL NOMBRE ?
    Tant que notre planning, a quelque niveau que ce soit, n’est pas base sur des chiffres de depart et d’arrivee viables, connus, et honnetes, toute tentative de reduction du train de vie de l’etat sera un autre exercice VAIN. Nous ne savons pas ce que nous avons et ne savons pas ce dont on a besoin, comment pouvons-nous etablir une equation ?

    Un bon recenssement (des chiffres) utile du train de vie de l’etat est une tache colossale qui demande beaucoup de temps et d’energie. Mais, tant que la "quantite" (des chiffres) du train de vie de l’etat n’est pas sue, ne perdez pas votre temps !

  • Le 23 octobre 2016 à 19:28, par Trahison En réponse à : Réduction du train de vie de l’Etat au Burkina : Politique économique ou mesure conjoncturelle ?

    De tres bonnes idees. Je voulais ajouter mon grain de sel ici. Il y a une grande nuance entre l’efficacite et l’ efficience. " L ’efficacité étant entendue comme l’adéquation entre les objectifs fixés et les résultats atteints" . Ne voulez- vous pas surtout parlez d’ efficience ici ? Quelque chose peut etre efficace sans etre efficient. Regardons les 2 termes comme un continuum ou l’ efficience est le nec plus ultra.
    Cordialement.

  • Le 23 octobre 2016 à 19:38, par Le Phœnix En réponse à : Réduction du train de vie de l’Etat au Burkina : Politique économique ou mesure conjoncturelle ?

    Bien vu NAC, ils n’ont pas de temps pour se poser les vraies questions...

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