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L’Afrique Subsaharienne compte 389 millions de pauvres

Publié le mercredi 19 octobre 2016 à 21h00min

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L’Afrique Subsaharienne compte 389 millions de pauvres

Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, en anglais « End of poverty day » chaque 17 octobre, la Banque mondiale a convié les acteurs du monde agricole à une vidéoconférence. Depuis Washington, l’institution internationale a partagé avec 11 pays francophones et 17 pays anglophones les conclusions du rapport sur l’agriculture en Afrique.

« De l’humiliation et l’exclusion à la participation : Eliminer la pauvreté sous toutes ses formes », est le thème sous lequel cette journée a été célébrée ce 17 octobre 2016, au Bangladesh. Au Burkina Faso, cette journée a d’abord été ponctuée par une visite de terrain effectuée le 13 octobre dernier dans la région du Plateau Central, pour constater les investissements de la Banque mondiale à travers ses partenaires que sont le Programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP) et le Projet d’amélioration de la productivité agricole et la sécurité alimentaire (PAPSA).

Pour marquer d’une pierre blanche cette journée, dans la soirée du lundi 17 octobre, la représentation nationale de la Banque mondiale a convié dans ses locaux à Ouagadougou, les acteurs du monde agricole. Cela pour suivre par vidéoconférence les conclusions du rapport intitulé : « L’agriculture en Afrique : les priorités des dépenses publiques ».

En raison de la fracture linguistique, les 17 pays anglophones et les 11 pays francophones dont le Burkina se sont entretenu séparément avec Washington, siège de la Banque mondiale. Les autres pays francophones sont : le Burundi, le Cameroun, la Côte d’ivoire, le Congo, le Mali, Madagascar, la RD Congo, le Sénégal, le Tchad et le Togo.

41% des pauvres en Afrique subsaharienne

Dès l’entame, un tour de table, du moins, un tour de pays a été fait pour permettre aux différents acteurs déjà de camper le décor avant la présentation du rapport. C’est ainsi que le Burkina par la voix de Lionel Yaro, chargé de communication de la Banque mondiale au Burkina, a fait part aux autres pays de la visite de terrain effectuée le jeudi 13 octobre 2016.

Place à la présentation des conclusions du rapport qui a été faite part Pablo Fajnzylber, Directeur au pôle mondial d’expertise, depuis le Mozambique. De ce rapport, il ressort qu’en 2013, 767 millions de personnes dans le monde vivaient en dessous du seul de pauvreté qui est de 1,90 dollars US soit moins de 1000 fcfa. Donc 11 personnes sur 100 étaient dans une extrême pauvreté sur notre planète. Malgré une baisse de l’ordre de 4 millions de pauvres, l’Afrique subsaharienne totalise 41% des personnes pauvres dans le monde. Soit un total de 389 millions de pauvres. 80% des personnes pauvres sont non seulement jeunes mais rurales et 64% vivent de l’agriculture. Donc en moyenne, 75% vivent en Afrique Subsaharienne dans la pauvreté.

Dans ce tableau noir, nait une lueur selon toujours le rapport. En effet, des pays comme le Cambodge, le Mali (avant la crise de 2012), l’Ethiopie, le Ghana et bien d’autres, ont connu une évolution dans la croissance. Cela grâce à l’accroissement de la productivité dans le domaine agricole.

32% d’enfants malnutris en Afrique au Sud du sahara

Dans la même lancée, Simeon Ehui, Directeur au pôle mondial de de compétence sur l’agriculture, a pris la parole depuis Washington. Selon les chiffres qu’il a avancés, 220 millions de personnes sont chroniquement sous-alimentées et ce chiffre a augmenté négativement de 23%. C’est ainsi qu’en Afrique Subsaharienne, 32% des enfants ne reçoivent pas suffisamment de micronutriments, ce qui veut dire qu’ils sont malnutris. Il s’est avéré selon les études ajout-t-il, qu’investir dans l’agriculture permet d’améliorer efficacement deux à quatre fois plus le revenu des ménages qui vivent dans la pauvreté. Dans le monde, précise-t-il, 200 millions de terres sont disponibles et cultivables avec la moitié de ces terres en Afrique Subsaharienne.

Par ailleurs, Simeon Ehui, a énuméré un certain nombre de solutions qui peuvent aider l’Afrique et le monde à sortir progressivement de cette gangrène qu’est la pauvreté. Il s’agit du développement des nouvelles technologies, de rendre performent les cultures vivrières, d’avoir une politique économique saine, non discriminatoire qui permettra l’accès de la femme à la terre et aux crédits. Pour lui, l’Afrique a de bonnes raisons d’espérer, mais il y a beaucoup à faire dans la gouvernance, le leadership politique, l’augmentation du financement pour l’agriculture, l’accès au marché.

A l’issue de cette présentation, s’en est suivi la phase de questions réponses. Pourquoi les subventions aux engrais n’ont pas le rendement escompté ? Quand la qualité du sol est basse, le rendement ne peut qu’être bas aussi. En dehors de la recherche, quels sont les leviers pour booster l’agriculture ? Il y a l’économie d’échelle qui permet un travail d’ensemble pour augmenter la productivité, le prix des marchés, la bonne chance avec le climat. Mais aussi la paix car lorsque les conflits diminuent, la production augmente. Sans oublier le capital humain qui est important, donc il faut la formation professionnelle.

Comme exemple, le Rwanda a investi 3% de son budget dans l’agriculture. Ce qui a augmenté sa croissance agricole de 7% avec une réduction de la pauvreté de près de 22%. Idem pour l’Ethiopie avec un accroissement de 5% dans la productivité agricole, le taux de pauvreté a baissé de 33%.

Notons qu’il y a des pays comme la Zambie, le Mozambique où l’augmentation du rendement agricole n’a eu aucun effet sur la réduction du taux de pauvreté. Aussi, la qualité des dépenses compte en ce sens que si tout le budget alloué à l’agriculture sert « à payer les fonctionnaires assis dans les bureau », rappelle Simeon Ehui, il n’y aura pas de changement. Malgré les 45 milliards de dollars US que la Banque mondiale dépense sous forme de subvention.

A la fin de cette vidéo conférence, Boubacar Barry, représentant du ministère de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques, confie que son département en dehors des fonds et projets travaille « à subventionner les intrants agricoles ». Cela aide en partie « à la réduction de la pauvreté ».
Elisée Ouedraogo, Economiste principal agricole à la mission résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso, confie que « lorsqu’on investit dans l’agriculture, on peut avoir des résultats importants quant à la réduction de la pauvreté ». Pour lui, « l’efficacité et l’efficience de la dépense publique peut aussi contribuer à la réduction de la pauvreté ». Et la subvention « est efficace quand elle est vraiment ciblée », ajoute-t-il.

Rappelons que 53 pays avaient signé le protocole de Maputo en juillet 2003 qui demandait d’allouer 10% des budgets nationaux à l’agriculture. Le Burkina Faso, tout comme la Guinée, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Malawi et l’Ethiopie, font partie des pays qui appliquent cette mesure.

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Vos commentaires

  • Le 20 octobre 2016 à 15:43, par Truth En réponse à : L’Afrique Subsaharienne compte 389 millions de pauvres

    Il faudra revoir vos chiffres, Messieurs les responsables de la Banque Mondiale. Le nombre de pauvres en Afrique Subsaharienne est plus élevé que le chiffre que vous avez avancée, en l’occurrence 389 millions. Moi je tablerai pour la moitié du milliard. Pour moi, une personne qui ne vit pas dans sa maison, qui a du mal a se soigner quand elle tombe malade, qui passe sa vie à prendre des prêts pour se construire une petite maison vit dans la pauvreté. Au Burkina Faso, sur plus de 16 millions d’habitants, je dirai que 10 millions de personnes se retrouvent dans les cas que je viens d’énumérer.

    Allez-y voir !

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