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« Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

Publié le samedi 15 octobre 2016 à 00h06min

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« Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

Pharmacien – Colonel à la retraite, Abdoul Salam Kaboré, était un proche collaborateur du Capitaine Thomas Sankara. Successivement ministre de la santé et ministre des sports sous la révolution, il a piloté l’opération « vaccination commando ». Fondateur de la pharmacie du Progrès, il est élu maire de la commune rurale de Sourgou dans le Boulkiemdé sous la bannière de l’UNIR/PS (Union pour la renaissance/Parti sankariste), après les élections municipales de mai 2016. Président du comité d’initiative et de réflexion sur le projet de construction du mémorial Thomas Sankara, le Colonel relate avec passion les moments vécus auprès du père de la révolution burkinabè. Il nous parle de cette date fatidique qu’est le 15 octobre 1987, de sa détention, et du projet de mémorial. Nous vous proposons cet entretien réalisé le jeudi 13 octobre 2016 en deux séquences.

Lefaso.net : Comment êtes-vous venu au gouvernement du temps de la révolution ?

Abdoul Salam Kaboré : Après la nuit historique du 4 aout 1983, j’ai d’abord commencé par mettre en place les comités de défense de la révolution, les fameux CDR. Et c’est après cela que le gouvernement a été formé. Et j’ai eu l’honneur, le devoir d’assumer le poste de ministre de la santé.

A ce poste, le Président Thomas Sankara connaissait son affaire. Puisque lui au moins avait déjà participé à un gouvernement. Il avait été à son corps défendant Secrétaire d’Etat à l’information. Donc il savait ce que c’était que faire un gouvernement, comment faire en sorte que le gouvernement travaille. Et la seule directive qu’il nous a donnée, c’est que tout ce que vous estimez bon pour le Burkinabè, il faut le faire. D’où l’expression « ce qui sort de l’imagination de l’homme est réalisable par l’homme ».

Si vous pensez que le Burkinabè doit marcher d’une certaine manière, essayez de faire en sorte qu’il marche de cette manière-là. Nanti de cette directive, nous avons pris notre ministère à bras le corps. Nous avons eu des initiatives, la vaccination commando, les postes de santé primaire, la réaffectation du personnel de santé dans les provinces, etc. Toutes ces actions ont été, je pense, bien accueillies par la population et bien vécues par les enfants en tout cas.

En quoi a consisté cette vaccination commando ?

La vaccination commando a consisté à prémunir les enfants par la vaccination contre une demi-douzaine de maladies. Cela dans un temps relativement bref. Avant cela, les vaccinations se faisaient au Burkina Faso pour les enfants mais on attendait avant de revacciner. Nous, nous avons voulu faire un tir groupé commando. Nous avons eu l’adhésion de nos camarades de la santé. Ça s’est très bien passé, nous avons pu vacciner beaucoup d’enfants contre les six maladies. Tout s’est bien passé.
Plus tard, nous avons fait l’opération PSP (poste de santé primaire) qui a été aussi une accélération du système de santé burkinabè.

Notre système est pyramidal et à la base il y a ce qu’on appelle le poste de santé primaire et au sommet, il y a le CHU (Centre hospitalier universitaire) Yalgado Ouédraogo. Notre opération « Un village-un poste de santé primaire » a consisté à mettre la base de la pyramide d’un seul coup. Nous avons invité les populations à construire des cases qui vont servir de poste de santé, une espèce de dispensaire. Et nous avons choisi deux personnes parmi la population du village. Un homme et une femme. La femme était déjà une accoucheuse auxiliaire qui aidait les parturientes à se libérer. Notre apport a été de la former et de mettre à sa disposition un petit paquet, une boite avec des instruments qu’elle pouvait stériliser, faire bouillir et utiliser. Maintenant le cordon ombilical, on ne coupe plus avec un tesson de bouteille mais avec une paire de ciseau bien stérilisée.

Quant à l’agent de santé de sexe masculin, il est également formé. Et en le laissant repartir au village, on lui remet une trousse. Il est là, il vaque à ses occupations, il cultive son champ. Et lorsqu’il y a un malade dans le village, on vient le chercher. « Dr, Dr il y a un malade ». Il voit, si c’est un palu, il peut donner de la nivaquine, de l’aspirine, etc. Il était là pour le bien de la population. Ces deux personnes étaient rémunérées, mais telle que la population l’aurait décidé. Si un village décide de donner un poulet à l’agent de santé villageois ou à l’accoucheuse, à chaque opération, c’est cela la rémunération.

Qui est Sankara pour vous ?

Le président Sankara est un homme comme un autre. Mais un homme qui a un esprit vif et qui a une haute idée du Burkinabè. Nous, nous pensions avec le Président Thomas Sankara que le Burkinabè, on devrait le façonner de telle sorte qu’il ne soit plus comme avant. Mais un Burkinabè qui aime son pays, qui travaille, qui a des initiatives, etc. le Président Sankara était amoureux du peuple burkinabè. Je vais vous raconter une anecdote. Lorsqu’on sortait et qu’on trouvait quelque chose de bien à la descente d’avion ou bien quelque part, il disait, « ça serait bien pour notre peuple ». Tout ce qui était bien était bon pour notre peuple. Donc c’est quelqu’un qui aimait vraiment sa patrie. Il donnait sa force, son intelligence et toute son énergie pour qu’effectivement, le Burkinabè soit un autre homme qui n’attend plus mais va chercher.

Que s’est-il passé le 15 octobre 1987 ?

Il ne faut pas devancer l’iguane dans l’eau. Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87. Mais, à mon sens, nous étions une équipe qui semblait soudée, qui s’entendait bien. Mais il y a plusieurs sentiments qui se mélangent. Il y a les appétits gloutons. Pourquoi lui le chef et pas moi ? Ensuite il y a ce que les gens murmurent à côté. Vous savez que le Conseil national de la révolution (CNR) que nous constituions était l’émanation de la nuit du 4 août (1983). Et cette émanation était guidée peut-être par les militaires, mais il y avait beaucoup de civils qui étaient là à travers les mouvements estudiantins et syndicaux. Toutes ces personnes étaient autour de nous.

Chacun peut-être voulait une part du gâteau. Et comme le gâteau était bien tenu, il a fallu passer par des moyens… Je ne pense pas du tout au Capitaine Blaise Compaoré qui avait sans doute d’autres motivations, peut-être l’appétit du pouvoir. Mais chaque groupe traverse ce genre de phase-là. A un moment donné, ceux qui font partie du groupe ont dit qu’on ne peut pas taper sur les gens du groupe indéfiniment comme cela. Y en a qui ont commencé à ne plus accepter que les gens du groupe soient sanctionnés. Il y a d’autres qui disaient que les gens du groupe ont assez payé et méritaient maintenant le bonheur et les récompenses.

Nous, nous pensions avec le Président Sankara que le travail que nous avons entrepris est un travail de longue haleine. Il fallait continuer. Continuer à avoir la confiance du peuple et à travailler pour le peuple. Peut-être que nous n’aurons pas les fruits de ce travail mais nos enfants, nos petits enfants vont récolter un pays vraiment bien géré, bien propre, avec des individus très respectueux les uns des autres, etc. Vraiment une nation burkinabè autre.

Où étiez-vous ce jour-là ?

Je vais vous décrire ma soirée du 15 octobre 1987. J’étais passé du ministère de la Santé au ministère des Sports. Pour bien travailler, j’avais fait en sorte que tout le personnel du ministère des Sports se retrouve au stade du 4 août. On avait choisi deux jours, le lundi et le jeudi, qui étaient jours de sport de masse. On se retrouvait une heure avant de commencer le travail pour discuter des problèmes du ministère, des affectations, le sport de masse, le football d’élite, etc. mais après chaque réunion, nous faisions ce qu’on appelait une minute politique. Et à cette minute-là, chacun était libre d’exposer le sujet qui lui convenait.

Si vous vous en souvenez, le jeudi 15 octobre 1987, c’était jour de sport de masse. Donc jour de notre réunion. Le matin, on s’est réuni comme d’habitude, les gens ont posé des questions. J’ai taché de répondre, jusqu’à ce que une personne sorte et dise qu’il parait que les gens qui sont en haut ne s’entendent pas. Je me suis évertué, j’ai pris un quart d’heure à expliquer aux gens qu’aucun d’entre nous n’a intérêt à ce qu’il y ait un crash. Parce que s’il y a un crash, c’est tout le monde qui perd. Nous voulions d’un Burkina Faso grand, d’un Burkinabè grand et méritoire. J’ai essayé de les rassurer.

Patatras, l’après-midi arrive. Nos sportifs, les gens du ministère des sports qui étaient chargés de manager les autres au sport de masse en ville ne pouvaient pas y accéder. Ils revenaient au ministère des Sports en disant : « ça tire en ville, ça tire en ville ». C’est comme ça que nous avons su qu’il y avait quelque chose en ville, nous qui étions loin de la ville. Les tirs ont continué jusqu’à l’entrée de la nuit. Moi qui étais au stade du 4 août, seul militaire avec mes trois gardes du corps, j’ai dû requérir l’aide d’un camarade, le Colonel Sanou Bernard, qui a envoyé une escorte me prendre. Nous nous sommes retrouvés là-bas, un certain nombre d’officiers. Et c’est là-bas que nous avons appris que le Capitaine Thomas Sankara est mort.

Comment avez pris cette nouvelle ?

Sur le coup, la question qu’il fallait se poser, c’est qu’est-ce qu’on fait ? Et à l’unanimité, nous nous sommes dit que Thomas savait plus ou moins qu’il était condamné. Plusieurs fois, il l’a dit dans les interviews que si vous apprenez un jour que Blaise Compaoré se retourne contre moi, n’essayez pas. Il gagnera toujours. Des coups de fil venaient de Belgique, de France et l’on entendait qu’il y aura un coup d’Etat au Burkina Faso tel jour, à telle heure. Nous nous sommes dit : Puisque Thomas savait ce qui allait lui arriver et qu’il n’a pas réagi, ça veut dire qu’historiquement, bravement, il ne voulait pas faire un bain de sang. Et qu’il savait que s’il prenait une arme contre Blaise, il y aurait deux armes en face, trois armes à coté et ça aurait été un bain de sang. Comme il n’a pas voulu réagir contre sa mort, ce n’était donc pas la peine que nous provoquions un bain de sang. Nous avons décidé de ne pas riposter, de ne pas aller contre qui que ce soit.

Mais les nouveaux maitres, pour asseoir leur maitrise sur le pays, avaient des têtes de turc à éliminer. C’est ainsi qu’il y a eu l’attaque du bataillon de Koudougou avec ‘’le lion’’. Une équipe de Dédougou qui descendait sur Ouagadougou a été arrêté. On a essayé d’éviter le bain de sang que Thomas voulait éviter.

Que vous est-il arrivé après cela ?

Personnellement, j’ai été invité à venir au conseil (Conseil de l’entente). J’ai dit à celui qui me l’a dit au téléphone que vraiment je n’ai rien à faire au conseil. Le 4 août 83, on était ensemble, on savait où on allait. Si on était pris, c’était cuit. Mais ici, vous préparez quelque chose et je ne suis au courant de rien. Vous en arrivez même à tuer notre leader, on n’est courant de rien et vous nous dites de venir au conseil. Je dis, non, non, non ! Excusez-moi, mais je ne peux pas venir au conseil… J’y suis allé par la force des choses.

Comment cela se fait-il ?

On est venu me prendre un soir chez moi, deux ou trois jours après mon refus. J’y suis allé à mon corps défendant. On m’a incarcéré un soir vers 23 h, on est venu me libérer un jour vers midi. Et entre ces deux dates, il s’est écoulé 7 ou 8 mois, je n’ai reçu personne. Personne n’est venu me poser une question.

On vous accusait de quoi pour vous incarcérer ?

On ne m’a accusé de rien. Aucune explication. Pendant qu’on était au conseil, on entendait que nos bureaux ont été saccagés, nos comptes ont été vérifiés.

Y avait-il d’autres camarades qui étaient détenus comme vous ?

Oui avec d’autres camardes. Il y a le Capitaine Pierre Ouédraogo, Daouda Traoré, Nongma Ernest Ouedraogo et bien d’autres. Mais chacun dans sa cellule.

Est-ce que tous les ministres en son temps y étaient détenus ?

Non, pas tous les ministres. Parce qu’après la mort de Sankara vous avez vu le gouvernement. Il était truffé d’anciens ministres. Les Bongnessan Yé, etc, qui sont nommés ministre plénipotentiaire.

Et après on vous libère ?

Après mes 7 mois au conseil, un jour on est venu me dire que j’étais libre. J’ai retrouvé ma femme qui m’attendait, je suis rentré à la maison. Plus tard, j’ai appris que j’ai été affecté à Dédougou comme pharmacien provincial. En son temps, j’étais pharmacien-commandant. J’ai rejoint Dédougou, j’ai commencé à travailler à l’hôpital. Bien sûr il y avait beaucoup de suspicion parce que j’étais un ‘’pestiféré’’. Mais au fil des mois on a appris à se connaitre, on a appris à travailler ensemble, je n’ai pas eu de problème d’intégration au personnel médical de Dédougou.

Jusqu’à ce que selon notre législation, j’atteigne le minimum d’années requis pour m’installer à mon compte en tant que pharmacien privé. J’ai fait ma demande pour m’installer. Le ministre m’a convoqué pour dire que je remplissais les conditions. Mais on m’a demandé de ne pas m’installer à Ouagadougou. En tout cas pas au centre.

C’était quoi la raison ?

Vous n’imaginez pas ? C’est là qu’on m’a amené vers Tampouy là-bas, ensuite sur la route de Pô et enfin sur la route de Bobo. En passant sur la route de Bobo, j’ai trouvé des gens qui étaient en train de creuser quelque chose. Je me suis arrêté pour demander et c’est là qu’ils m’ont dit qu’ils étaient en train de construire deux villas jumelées appartenant à SOGEPER. C’est notre grand frère du quartier.

Aussitôt j’ai pris contact avec lui en lui disant, « on me dit de faire une pharmacie en dehors de la ville de Ouagadougou. Là où tu es en train de construire, c’est en dehors de la ville, est-ce que tu permets que je te donne un plan de pharmacie que tu vas exécuter et mettre le local en location ». Il était d’accord. Il a construit l’actuelle pharmacie du Progrès. J’ai été en location et plus tard sous couvert de la banque, j’ai fait un gros emprunt pour m’adjudiquer le bâtiment.

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Vos commentaires

  • Le 16 octobre 2016 à 11:31, par Ton Petit frère ! En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    Merci grand frère pour ce témoignage ! Le sankarisme cest un comportement, Cest un état d’esprit. J’ai connu Abdul Salam quand il était ministre de la santé . Il logeait en face de notre établissement. Jetait à l’époque élève et je le fréquentait . Il était accueillant et tres gentil.
    Un jour jai invité Sankara au Lycée , il l’a accompagné. Pendant la conference Sankara Nous demande " vous connaissez le Monsieur en face de moi ? " beaucoup répondent oui, certains non. ET Sankara DE Nous dire " regardez Cest lui le ministre de la santé et cest lui qui fume comme ça" . ET tout le monde a ri.
    Abdul cest celui qui a tout perdu à cause de sa fidélité à Sankara .
    Merci bien grand frère POUR le témoignage. Portez vous bien.

  • Le 16 octobre 2016 à 13:05, par Zouon Mamadou En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    Mon colonel vous étiez très bien intégré à Dedougou, où vous avez eu à enseigner le PC au Lycée provincial qui manquait de professeurs. De l’hôpital vous veniez en vélo dispenser vos cours. C’est ainsi que vous avez été mon professeur en classe de seconde. Vous l’avez peut être oublié ce sens élevé de patriotisme que vous avez partagé avec le president Sankara.

  • Le 16 octobre 2016 à 18:04, par Moi aussi En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    Grand-frère Kaboré, il y a de belles histoires de l’époque à raconter et merci pour ton témoignage.
    Te souviens-tu de celle-ci ?
    Invité à faire la commande de motos pour équiper les postes de santé, en ta qualité de Ministre de la Santé, la grosse société dont je tairai le nom t’a proposé une commission, vu que la commande était conséquente.
    Tu as alors appelé Thomas et quand tu lui as fait le compte-rendu, cela vous a amusés et pour finir, Sankara t’a dit de repartir les voir et demander la conversion de cette commission en d’autres motos.
    C’était ça la gouvernance Sankara. Si les cafards nous avaient laissés quelques années de plus, nous aurions créé un miracle sur le continent.
    Malheureusement, comme tu l’as si bien souligné, ‘‘Il y a d’autres qui disaient que les gens du groupe ont assez payé et méritaient maintenant le bonheur et les récompenses.’’
    Que Dieu te bénisse toi et tous ceux qui sont restés fidèles aux idéaux de la révolution et à son leader. Je n’en dirai pas plus.
    Merci encore.

  • Le 16 octobre 2016 à 18:15, par Anka En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    Bonjour mon colonel.
    Je suis très ému par votre récit. Je vous demande de coucher sur papier tous vos souvenirs au côté de notre président Thomas sankara et cela pour les générations à venir
    La patrie ou la mort nous vaincrons ! !.

  • Le 16 octobre 2016 à 19:26, par Pagnagdé En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    Colonel, ceux qui veulent VRAIMENT savoir, savent que le 15 octobre a été le dénouement logique d’une situation que toute personne normale voyait venir : on avait face à face deux camps armés, poussés à l’affrontement par des civils incendiaires. Un des camps a dégainé plus vite que l’autre. Cest douloureux, mais c’est ce qui s’est passé, n’en déplaise à ceux qui veulent réécrire l’histoire

  • Le 16 octobre 2016 à 23:14, par lawakila Zerbo En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    Je ne connais pas ce monsieur, mais ses interviews transpirent toujours de sincérité et de dignité. Je me donnerai les moyens de le rencontrer un jour. Merci pour tout.

  • Le 16 octobre 2016 à 23:30, par ka En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    Camarade Salam, te connaissant et aussi de ce que tu as vécu, je te remercie pour cette sortie pleine d’humilité et de sincérité. La lutte continue.

  • Le 16 octobre 2016 à 23:40, par WALAY En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    Pagnagdé, tu es un menteur. De tous les 4 fondateurs de la révolution d’août, seul Blaise COMPAORE a préparé et exécuté le coup d’état avec ses hommes. Relisez le témoignage d’un des fils de Boukari Jean Baptiste LINGANI et vous vous rendrez compte que ce dernier a été surpris par les coups de feu. Si seulement Abdou Salam KABORE avait répondu vite à l’invitation au conseil de l’entente peut-être qu’il serait ministre aussi. Malheureusement même ceux qui sont partis et ont été fait ministres n’ont pas échappé et c’est vraiment regrettable. WALAY

  • Le 17 octobre 2016 à 02:03, par warbita En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    Abdoulsalam etait le doyen de sankara au PMK et son principal bras droit ; il etait le president du comite central du CNR et en dessous president de l’organisation des officiers communistes.c’est grace a lui que le prsdent jb ouedraogo n’a pasete canarde le 4 aout 1983 aumoment du coup d’etat.c’etait lui qui discutait avec les civils.je le revoie dans les rencontres cnr_aevo conduit par some bouhir

  • Le 17 octobre 2016 à 07:47, par LE PAUVRE En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    VOICI UN DES PATRIOTES SEULEMENT IL A FAIT UN MAUVAIS CHOIX EN PARTANT SE FAIRE ÉLIRE SOUS LA BANNIÈRE DE UNIR/PS COMME MAIRE DE SA LOCALITÉ. C’EST VRAI QUE MON COLONEL EST RESTE FIDÈLE A SON AMI NOTRE PÈRE DE LA RÉVOLUTION BURKINABÈ EN PARTICULIER ET EN GÉNÉRAL DE L’AFRIQUE MAIS LE LEADER DE CET PARTI N’EST PAS CRÉDIBLE

  • Le 17 octobre 2016 à 09:57, par Einajoyce En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    Que tous ceux qui ont été tués, torturés, emprisonnés sous la révolution sortent parler de Thomas SANKARA. Ce que les CDR ont fait. Lui aussi, il a fait pleurer des familles.Tous ceux qui savaient qu’un coup d’état se préparait et qui n’ont pas réagi doivent être considérés complices. Imaginez, vous entendez chaque jour que Dieu crée, vos voisins, vos amis d’ici ou d’ailleurs que votre frère adoptif veut les tuer ; vous resterez là, les bras croisés. Moi à la place, de ses amis, j’aurai joué à l’effronté et mener soigneusement ce qui devrait être fait depuis longtemps. Ce n’est pas uniquement par les armes qu’on peut tuer.

    Les gens disent ce que la jeunesse veuille entendre pour inciter la population pour se jouer témoin patriotique.

    Combien de fois des individus ont coupé la tête des honnêtes citoyens, assassiné, retiré les organes génitaux, mais personne ne parle de cela. Ils purgent leur peine entre griffe et plus tard ils sont libérés. Ces familles victimes ont perdu des héros et héroïnes. Il suffit, qu’il y ait des financements quelque part et chacun s’approprie de la chose. On vous connait, on vous sait.

    Nous regrettons sa disparition et si ses amis étaient vraiment ses amis ils auraient pu empêcher cela.

    Arrêter d’embrouiller des gens.

  • Le 17 octobre 2016 à 10:19, par bb En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    bonjour mon professeur de PC au lycée provincial de Dédougou.
    pendant votre exil politique à dédougou, par manque de profs, on vous a sollicité pour venir donner des cours de PC au Lycée. j’étais dans cette classe que vous avez tenue. je me souviens de deux choses :
    - un exercice de PC denommé la boule creuse qui nous a fatigué et vous a donné de la sueur.
    pour vous dire que malgré les années vous avez assuré
    - un élève a dit pourquoi vous avez accepté facilement la mort de Sankara. vous avez repondu qu’un homme doit éviter une chose dans sa vie. " mourir et son ennemi viendra dire sur sa tombe, s’il avait été malin, il ne sera pas dans cette tombe"
    en somme c’est un homme cool jovial que j’ai connu. en fait c’était des hommes bcp cultivés et bcp conscients. si je compare la maturité qu’ils avaient à leur age, comparé à celle des jeunes d’aujourd’hui, il ya un grand écart.

  • Le 17 octobre 2016 à 10:35, par ka En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    Aux personnes haineuses contre le fils d’Afrique qui était et reste Thomas Sankara, sachent une chose : Thomas a été condamné à mort par ses assassins le 15 Octobre 1987 avec une sale barbarie et enterré à la sauvette. Ceux qui veulent le juger ont que leurs larmes pour pleurer, car la vraie justice que vous réclamez contre un idéologue innocent et lâchement tué contre ses idées qui vont pour un continent pris en otage par des vulgaires impérialistes a été jugé et tué. Je me rappelle de cet homme de 34 ans défié la France en refusant de participer à une rencontre de ‘’’France-Afrique dont les impérialistes avaient le dernier mot : Thomas a dit au peuple Burkinabé que ce refus est d’avoir le courage politique de rompre franchement avec ce qui a fait son temps, pour autoriser l’exploration d’autres voies susceptibles d’ouvrir un véritable dialogue entre les peuples, et qui est l’objectif de sa révolution.’’’ T. Sankara avait une seule conduite, ‘’’celui de se ranger du côté de son peuple qui lutte pour la conquête de ses droits naturels.’’’ Malgré cette conduite noble qui n’était pas du gout de certains qui l’ont condamné à mort, lui porte dans l’histoire réservée aux chevaliers de la liberté et aux hommes de progrès. La révolution Burkinabé et son père T. Sankara, a trouvé son répondant total dans la mobilisation du peuple pour la défense et la consolidation de ses acquis. Depuis l’indépendance de notre pays, c’est un peuple mobilisé comme les 30 et 31 Octobre 2014 pour dire non à un régime éternel, comme les 20 et 21 mai 1983 pour exprimer sa désapprobation, qui permette à aller de l’avant : Surtout de montrer a ceux qui rêvent le retour en arrière qu’ils se trompent. Thomas a été jugé et condamner à mort par ses assassins, a présent ce sont ses assassins qui doivent être jugé pour une justice équitable, et pour une réconciliation nationale.

  • Le 17 octobre 2016 à 16:04, par sidnoma En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    J’admire votre sagesse car au delà de toute considération, moi à votre place, je n’aurai pas pu m’empêcher d’écouter ma colère et donner du fil à retordre à ces assoiffés de pouvoir sans vergogne. Ce qui aurai sans doute provoqué un bain de sang et j’aurai été fier d’en mourir car après cette haute trahison, il y avait le pire à venir pour le peuple du Burkina : " 27 ans de privation et d’asservissement’. Je suis sûr que si j’avais été de votre côté, soit je vivais sans blaise et sa racaille ou j’étais sous terre parce qu’ayant risqué de l’affronter pour sauver le peuple du BURKINA de 27 ans de souffrance. Et je pense à mon humble avis que si je réussissais à l’éliminer avec sa bande, les survivant auront eu la chance de n’être pas gouvernés par des sanguinaires. J’ai les larmes aux yeux et je revois comme si c’étais hier quand il m’a serré la main à mon CP 1 en 1987. Une chose est sure, la vérité finira par triompher. Camarade THOMAS SANKARA, tu demeureras immortel car tu vis dans chaque burkinabé intègre.

  • Le 19 octobre 2016 à 08:38, par fritz En réponse à : « Bientôt on saura ce qui s’est passé le 15 octobre 87 », Colonel Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de Thomas Sankara (1/2)

    Très fringuant et vivant à l’époque (surtout en musique) mais c’etait un homme loyal et juste. J’ai connu le colonel et chaque fois qu’il parle de sankara c’est avec sincerité et sans passion. Il est un des rares à n’avoir pas retourné sa veste pour manger avec la racaille et bravo pour lui. chaque fois qu’il s’exprime les larmes me viennent aux yeux parce que c’etait un vrai ami de sankara. comment avez vous pu supporter cela et n’avoir aucune haine. Dieu vous garde et vous avez deja la consolation : voyez blaise a fuit le pays à midi (à l’heure du repas) pour un vrai officier c’est l’humiliation supreme. beaucoup se mettent une balle dans la tete pour moins que cela. Comme vous disait le jeune à l’emission televisé : il est temps de nous faire lire en livre tout ce qu’il s’est passé. Bravo ! bravo et mille fois felicitation pour cette loyauté

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