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Lutte contre l’excision : La nécessaire implication des députés au processus de généralisation de l’enseignement des contenus des MGF dans le système scolaire

Publié le vendredi 14 octobre 2016 à 23h15min

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 Lutte contre l’excision : La nécessaire implication des députés au processus de généralisation de l’enseignement des contenus des MGF dans le système scolaire

Les mutilations génitales féminines (MGF) encore appelées excisions ont la peau dure « au pays des hommes intègres ». Selon les résultats de l’enquête démographique et de santé IV, le taux de prévalence de l’excision chez les femmes de 15 à 49 ans est de 76% et de 16% pour les 0 à 14 ans (UNICEF 2016). Dans l’optique de prendre à bras le corps cette pratique moyenâgeuse, la Coalition nationale de l’approche éducative de la lutte contre les MGF organise les 14 et 15 octobre 2016, des rencontres de plaidoyer avec les députés. La cérémonie d’ouverture a été présidée par la première-dame du Faso, Sika Kaboré.

« Nous sommes venus ici en mai accompagner des enfants organisés autour de leur parlement pour rencontrer le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo par rapport à cette question de violences faites aux enfants. Parmi lesquelles se trouve en bonne place, l’excision. Ce jour, il nous a affirmé son soutien et nous a demandé de trouver en chacun des députés, un Koglwéogo pour défendre les enfants », a d’emblée déclaré la Première-dame du Faso, Sika Kaboré. C’est dans cette perspective que le Comité national de l’approche éducative de la lutte contre les MGF organise un atelier de plaidoyer, les 14 et 15 octobre 216, auprès des femmes parlementaires, cocus genre et les membres du réseau des parlementaires en population et développement.

Cette session de 48 heures va permettre d‘outiller les députés sur la lutte contre les MGF. Elle est aussi une occasion pour les participants d’envisager les meilleurs moyens de lutte.

Pour Mme Sika Kaboré, l’approche éducative de la lutte contre les MGF est sans conteste une stratégie pertinente pour faire face aux nouveaux développements de la pratique. « Elle permettra d’agir simultanément aussi bien sur les enfants, que sur les enseignants et les parents. Elle suscitera ainsi des dynamiques sociales à même d’accélérer l’avènement de la tolérance zéro aux MGF au Burkina Faso », a rassuré la coordinatrice de la campagne nationale de plaidoyer pour l’insertion de modules MGF dans les contenus éducatifs. Pour ce faire, le soutien des élus nationaux est à tout point de vue précieux et un atout majeur. Des dires de Mme Kaboré, le député est un leader dans sa circonscription électorale et nous pensons qu’il est à même de créer sur le terrain avec les acteurs, en collaboration avec les élus locaux, une synergie efficace de lutte contre les MGF. Elle a, du reste, émis le souhait que les textes réprimant cette pratique moyenâgeuse soient accompagnés par des actions de sensibilisation et d’éducation pour aboutir à des résultats conséquents.

Le Burkina Faso a certes engrangé des résultats positifs dans la lutte contre cette violence faite aux femmes et aux jeunes filles, mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Il y a encore des poches de résistance, marquées par les pratiques clandestines et transfrontalières, de même que le bas âge des victimes. Mme Kaboré en veut pour preuve que l’actualité nationale a démontré un cas très récent d’excision, pratiquée au mois d’août sur trois filles au quartier Wayalgin, au cœur même de la capitale burkinabè. Et un autre concernant celui de huit jeunes filles à Boulsa, le 26 septembre et soldé par la mort regrettable d’une victime. Pour elle, ces exemples illustrent combien le combat contre les MGF n’est pas une fiction mais celui engagé pour une société de justice et de paix. Car, dit-elle, des nations civilisées respectent les droits humains fondamentaux.

Tout en réitérant ses félicitations et encouragements à la Première-dame, le Président de l’Assemblée Nationale, Salifou Diallo, a réaffirmé l’engagement de son institution à accompagner le Comité national de lutte contre l’excision et les actions fortes de la première-dame dans ce domaine. « Il y a quelques mois de cela, l’Assemblée nationale a décidé d’amputer son budget de 50 millions pour le ministère de l’action sociale pour contribuer à la lutte contre les violences faites aux enfants. Et nous allons continuer ce combat avec Mme Kaboré (…) pour que la sensibilisation qu’elle mène, les initiatives qu’elle prend pour l’éducation des enfants, pour sensibiliser les autorités politiques, coutumières et religieuses puissent avoir un impact », a-t-il ajouté.

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