La fraude et l’incivisme fiscal causent d’énormes pertes à l’Etat en termes de ressources financières. L’argent qui devrait aller dans les caisses de l’Etat se retrouve ‘’ailleurs’’ au plan national ou international. Le renseignement est de ce fait, une des armes de riposte. Le séminaire portera donc sur le lien entre la recherche interne du renseignement et le contrôle fiscal, d’une part, et l’échange international de renseignements d’autre part.

Le Burkina accueille sur son sol, plusieurs multinationales et depuis quelques années beaucoup de sociétés minières. Il faut donc ouvrir le bon œil pour que les ressources du pays ne soient pas transférées frauduleusement. Les procédés pour échapper à l’impôt, sont plus que jamais assez élaborés. « On peut noter le cas des prix de transfert, une pratique rencontrée dans les entreprises multinationales ou des groupes de sociétés. Les entreprises peuvent transférer leurs bénéfices fiscaux d’un pays à un autre dans le but d’échapper à la charge fiscale », a noté le directeur général des impôts, Adama Badolo.

L’optimisation fiscale des multinationales est devenue une problématique à dimension mondiale, a poursuivi le DGI pour qui le Burkina Faso n’échappe pas à ces défis qui comme un ver dans un fruit, ronge l’assiette fiscale et par voie de conséquence, amenuise les capacités de mobilisation de nos recettes fiscales.

L’administration fiscale nationale sera donc formée au cours de ce séminaire pour aller en croisade contre la fraude et l’évasion fiscales internationales. Les ‘’petits’’ contribuables, les sociétés, et autres multinationales trouveront désormais sur leurs routes d’incivisme, des vérificateurs, des inspecteurs vérificateurs, des inspecteurs enquêteurs, des inspecteurs chargés de la programmation et ceux de l’unité d’échanges du renseignement, assez aguerris pour sensibiliser (notamment ceux ayant des liens avec plusieurs juridictions fiscales) et traquer.

La direction générale des impôts a besoin d’instrument pour continuer à mobiliser les ressources pour le développement économique et social du Burkina, d’où la tenue de ce séminaire. « Les prévisions budgétaires assignées à la direction générale des impôts, où chaque année il nous est demandé encore plus pour le budget de l’Etat et des collectivités locales, ne sauraient être atteintes en laissant les fraudeurs nationaux et internationaux, ruiner nos modestes ressources en toute impunité », a martelé Adama Bayala.

En collaboration avec le forum mondial sur la transparence…

Le forum mondial est un organisme international regroupant 135 pays et territoires appelés juridictions, dont 21 pays sont des Etats africains. Son objectif est d’établir la transparence fiscale, promouvoir la coopération fiscale et un échange effectif de renseignements entre les administrations focales. Le forum surveille par ailleurs les progrès réalisés par ses membres dans la mise en œuvre des normes internationales de transparence et d’échanges d’informations.

« Le Burkina s’est soumis à un examen par les pairs de son cadre juridique et de sa pratique en matière d’échanges et de renseignements à des fins fiscales. Il est ressorti de cet examen que le cadre juridique et la pratique du Burkina en matière d’échanges de renseignements sont conformes pour l’essentiel aux standards internationaux. Loin de se satisfaire de ce résultat, ce succès est une invite à progresser… », a précisé Céline Yoda, conseiller technique du ministre des finances, de l’économie et du développement.

Elle a par ailleurs témoigné sa gratitude au forum mondial pour l’accompagnement qu’il apporte au Burkina. C’est le secrétariat dudit forum qui va animer le séminaire avec l’appui d’experts du contrôle fiscal et / ou de l’échange de renseignements.