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Trente ans après : une école moribonde

Publié le mercredi 5 octobre 2016 à 00h14min

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Trente ans après : une école moribonde

Il y a trente ans de cela, courant 1986, le projet de révolutionner l’école burkinabè (pour que cessent d’en sortir des perroquets acculturés ou des chômeurs patentés dont la seule issue est “l’espoir” d’entrer au service de l’État), a été, paraît-il, rejeté par le peuple burkinabè. Il était pourtant si ambitieux, ce projet !

Qui pouvait le refuser, sinon des esprits réactionnaires, rétrogrades ?

Faut-il en déduire qu’une majorité de burkinabè étaient réactionnaires, réfractaires au changement, et que ce sont ces Burkinabè-là qui ont assassiné Thomas Sankara ?

Ou qu’un pouvoir réactionnaire, au sein même de la révolution, a tout fait pour que ce projet soit enterré, avant d’éliminer celui qui l’avait initié ?

D’évidence, c’est ce pouvoir-là qui a survécu à la révolution de 83, avant d’être chassé par la révolution d’octobre 2014.

Nul doute cependant qu’une majorité d’Africains est réfractaire au changement. C’est le propre des gérontocrates de nier le fait que leurs enfants vont leur succéder, alors, sans aucun doute, l’écrasante majorité des Burkinabè a refusé cette idée progressiste qu’il fallait apprendre aux enfants à devenir des producteurs pour qu’ils soient capables, au sortir de l’école, de prendre leur destin en main, c’est-à-dire, de s’émanciper !

Nul doute aussi que l’école burkinabè a continué ces trente dernières années, à ne fabriquer que des fonctionnaires et des perroquets acculturés, pour assurer le sous-développement du pays. Alors, ça va continuer comme ça encore longtemps ? Mais revenons sur ce projet, et surtout sur ses constats.

« Plusieurs tentatives de réformes de l’éducation se sont soldées par des échecs lamentables. En conséquence, il ne devra plus s’agir des sentiers battus du réformisme qui, invariablement, conduisent à des impasses historiques. Chaque société à son école. La société bourgeoise réactionnaire a mis en place une école bourgeoise où les théories réactionnaires étaient enseignées dans le dessein de sauvegarder le système inique d’oppression et d’exploitation. Plus particulièrement en ce qui concerne notre pays, notre école a toujours été une école coloniale puis néocoloniale, tant par le contenu de son enseignement que par sa structuration. »

Ça a changé ? Non.

« Héritée de la colonisation, l’actuelle école néocoloniale burkinabè est un instrument d’aliénation culturel et d’asservissement intellectuel de notre peuple. Cette école qui a suffisamment fait les preuves de ses incompétences congénitales ne mérite la confiance du peuple. » Et pourtant, trente après, c’est la même, à quelques “réformes réformistes” près ; on sort toujours de l’école burkinabè, au mieux avec un diplôme qui ne garantit en rien des capacités intellectuelles du diplômé, au pire désœuvré et sans vision d’avenir.

« Les contenus des enseignements ne renvoient à aucune réalité burkinabè. Ils restent théoriques, abstraits, étrangers aux réalités nationales et cultivent chez l’élève le goût pour le travail bureaucratique et le mépris pour le travail manuel productif ; ce qui conduit à une distorsion permanente entre l’école et la société. »

Il est sur-réel, scandaleux et effarant qu’un tel constat soit encore d’actualité, comme s’il était intemporel, qu’il devait toujours en être ainsi. D’autant plus scandaleux que les statistiques “prouvent” que l’alphabétisation (mais cet alphabétisation-là, acculturante, au service du sous-développement !) progresse, et d’autant plus rapidement (dans les statistiques) pour satisfaire les bailleurs (ceux pour qui la vie consiste à bâiller, pendant que d’autres triment).

Autre constat toujours d’actualité : « Par l’utilisation exclusive de la langue française à tous les niveaux d’enseignement, l’école néocoloniale actuelle véhicule une culture étrangère réactionnaire qui est un stupéfiant spirituel, une sorte d’opium qui endort les consciences. Cette culture étrangère constitue un poison pour les cultures nationales, en ce sens qu’elle inculque aux enfants le mépris des valeurs traditionnelles burkinabè, donc elle s’avère culturellement aliénante. »

Mais encore : « Pays traditionnellement agro-pastoral, le contenu de l’enseignement devrait conduire le sortant du système à acquérir des connaissances pratiques immédiatement utilisables. Mais l’école néocoloniale tourne le dos à cette réalité et met l’accent sur la formation théorique ; elle fournit des cadres érudits mais complètement incapables d’entreprendre une activité manuelle. Cette distorsion entre la scolarisation et l’emploi conduit à un chômage massif des diplômés du secondaire et du supérieur. »

Conséquences sociales, toujours ô combien d’actualité : « L’éducation, en aliénant culturellement la jeunesse, est un puissant agent désintégrateur social. Les valeurs anciennes cèdent le pas à des nouvelles valeurs déshumanisantes. La dégénérescence de la vie familiale s’accélère. Des phénomènes jadis inconnus font leur apparition (alcoolisme, drogue, prostitution, délinquance, violences urbaines…). Les “déchets” scolaires constituent une couche sociale dans le processus de décomposition social dans lequel s’était engagé notre pays depuis les nuits sombres de la colonisation… »

 » Conséquences économiques : les centaines de milliers de scolarisés refusent, pour la quasi-totalité, de rester en campagne. La grande majorité choisit l’exil ou l’exode vers les centres urbains. L’école, d’une façon ou d’une autre, accélère l’urbanisation en vidant les campagnes des bras solides qui pourraient assurer l’autosuffisance alimentaire. En résumé, les milliards et les milliards de francs CFA consacrés à l’enseignement donne comme résultats : une minorité infime de privilégiés accèdent à des tâches rémunérées, au privé et surtout au public ; la grande majorité des scolarisés (diplômés ou non) vient grossir la formidable armée des chômeurs des villes, ou prennent le chemin de l’exil. Une telle école est un frein au développement économique du pays, parce que d’une part elle absorbe d’importantes sommes d’argent qui auraient plus être employées à des activités créatrices d’emploi et de revenus, mais d’autre part elle vide les campagnes de ses forces productives pour en faire des bouches parasitaires en ville. » Constat établi en 1985 ! Qui prétend que rien ne sera plus comme avant ? Quel avant ?

« Conséquences politiques : Il est, aujourd’hui, établi que la fraction scolarisée de la jeunesse constitue aussi sa fraction la plus conscientisée et politisée. Les citoyens instruits ont toujours joué un rôle déterminant dans les crises politiques, surtout quand ils sont sans emploi. “Le chômage est devenu un problème public. Grâce à nos statistiques, meilleures que naguère mais encore importantes, nous pouvons même calculer de façon très précise les incidences. Et selon les mouvements que ces statistiques révèlent, les gouvernements se maintiennent ou tombent, surtout lorsqu’une forte proportion des chômeurs est constituées d’individus instruits groupés dans les villes : ces gens, en effet, ne sont pas disposés à souffrir en silence, chacun terré chez soi.” Philip H. Coombs (1968) “La crise mondiale de l’éducation” PUF, Paris, 322p, p. 130. »

Il aura quand même fallu attendre octobre 2014 pour que “ces individus instruits groupés dans les villes” sortent dans la rue, avec beaucoup d’autres, pour bouter celui qui a tenu le pays en arrière durant plus d’un quart de siècle !

Supposons maintenant que nos actuels gouvernants, les banquiers qui ont accédé aux affaires du pays, aient sous la main (et assurément, ils l’ont) ce projet révolutionnaire et ambitieux de former la jeunesse burkinabè à devenir des producteurs, qui pourraient servir à la fois l’économie de leur pays et leur émancipation personnelle. Personne ne les empêchera d’aller y chercher inspiration et idées, et s’ils le faisaient, tout en assumant l’avoir fait, cela paradoxalement ne déplairait pas à ceux qui veulent, plus que tout au monde, que plus rien ne soit comme avant, car cet apparent retour en arrière serait, en fait, un réel bond en avant !

En conseil des ministres du 2 mars dernier a été prise la mesure suivante : Au niveau du secteur de l’emploi et dans la perspective de réduire considérablement le taux de chômage des jeunes dans notre pays, le Conseil a décidé du recrutement de titulaires d’un diplôme universitaire, BAC+2 et plus, au profit du ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation. L’initiative est louable certes, mais singulièrement à courte vue car, depuis, nous savons que cela concernera au maximum 2 400 personnes dont l’avenir est, en effet, assuré : dans trois ans, ils seront de nouveau chômeurs ! Après une formation de six mois, leur contrat d’un an ne sera renouvelable que deux fois…

“Réduire considérablement le taux de chômage des jeunes dans notre pays” suppose nécessairement une vision à long terme, et en conséquence une transformation radicale de l’école burkinabè.

Quels pourraient être les objectifs d’une telle transformation, si on allait puiser dans ce que nos prédécesseurs révolutionnaires ont concocté ?

« L’école nouvelle burkinabè a(urait) pour mission la formation de citoyens sains, équilibrés, actifs, conscients de leurs responsabilités sociales, techniquement compétents, ayant le sens civique, le sens de la solidarité nationale et internationale, ainsi que celui de la compréhension entre les peuples. Le citoyen ainsi formé sera(it) ouvert d’esprit, capable de s’adapter aisément à toutes les situations nouvelles, plein d’initiative et apte à agir sur son milieu pour le transformer.

 » Une école nationale : Abandonnant les concepts livresques, cette école s’adaptera(it) aux exigences du développement socio-économique du pays. À ce titre, elle s’orientera(it) vers la satisfaction des besoins fondamentaux du peuple. Sans vouloir s’enfermer dans un nationalisme chauvin, et pour tenir compte des impératifs scientifiques de l’heure, l’école devra(it) prendre prioritairement en compte les réalités burkinabè dans son enseignement ; par voie de suite, les programmes s’adapter(aie)nt au milieu national.

 » Une école réaliste : Elle prendra(it) racine sur le vécu quotidien de notre peuple. À ce titre elle tiendra(it) compte du niveau de développement économique du peuple et de ses moyens logistiques. Sans défaitisme ni surestimation euphorique, elle prendra(it) en compte les besoins réels de notre développement économique.

 » Une école démocratique et populaire : « Elle devra(it) offrir des chances égales à tous les citoyens et permettre à chacun de s’instruire et de s’éduquer de façon permanente. À cette fin elle sera(it) gratuite et obligatoire pour les enfants âgés de 3 (trois) ans révolus. Au regard de la situation actuelle, elle s’efforcera(it) d’enrayer toutes les entraves sociales à un égal accès de la fille à l’instruction par rapport au garçon. Populaire, cette école bannira(it) de son enseignement l’élitisme et prônera(it) la promotion collective.

 » Une école productive : L’école nouvelle s’intégrera(it) intimement à la production nationale, valorisera(it) le travail manuel et adaptera(it) le contenu de son enseignement à cette fin, en combinant judicieusement l’enseignement [général] et le travail productif. Le travail productif est un puissant moyen de transformation de la nature et de développement de la société, d’éducation et de rééducation de l’homme. C’est par le travail productif que les élèves s’affermissent idéologiquement, s’initient à l’esprit révolutionnaire et d’organisation du peuple, consolident leurs connaissances acquises, et accroissent leurs capacités de les appliquer, accumulent les expériences pratiques et s’habituent à l’effort physique.

 » Une école ouverte : Pour réaliser les objectifs ci-dessus énoncés, cette école sera(it) ouverte à son environnement et au monde extérieur. » Fin de citation.

Qui pourrait refuser de tels objectifs, sinon des esprits réactionnaires, rétrogrades, ou préoccupés davantage par leurs intérêts personnels et les “affaires” que par un développement endogène du pays ?

Le 23 mai dernier, Mr Zakaria Soré a publié, sur Lefaso.net, un article intitulé : Il faut agir pour sauver l’école burkinabè éprouvée, un vibrant plaidoyer pour le retour de l’autorité à l’école (en écho semble-t-il à la volonté de l’État de restaurer sa propre autorité, davantage d’un point de vue sécuritaire que du point de vue de sa légitimité), sans se poser un seul instant la question de la légitimité d’une école dont les débouchés sont des impasses.

Pour rappel, Mr Soré : « Il est, aujourd’hui, établi que la fraction scolarisée de la jeunesse constitue aussi sa fraction la plus conscientisée et politisée ». Si la Constitution de notre pays prévoit la désobéissance civile pour des citoyens adultes responsables, il est désolant de constater que les “enfants”, les élèves, les lycéens, les étudiants ne sont jamais considérés autrement que comme des sacs vides qu’il convient de remplir, tenus à une obéissance stricte, alors que, bien au contraire, ils “étaient” des sacs pleins de potentiels culturels que l’école, toujours et encore néocoloniale, acculture, vide peu à peu de leur substance, les privant ainsi de ressources non exploitées ; et l’incivisme qu’on leur reproche ne leur est pas venu de “nulle part” ; incontestablement, l’onde de choc de la révolution a touché les plus jeunes, et il faut considérer que l’incivisme est, aussi et en partie, une révolte face à l’illégitimité de plus en plus patente d’une école qui ne joue pas son rôle formateur au profit du développement du pays, mais n’est là que pour appliquer des circulaires administratives de technocrates déconnectés des besoins du Faso !

Aucun de nous, individuellement, n’est en mesure de provoquer une transformation radicale de l’école burkinabè, sauf celui à qui une majorité de Burkinabè ont confié le pouvoir d’exercer une volonté politique déterminée, et déterminante pour un développement endogène du pays ; malheureusement, dans le programme présidentiel, il n’est pas fait état d’une réforme fondamentale de l’école (encore et toujours et néocoloniale) pour qu’elle devienne une école résolument burkinabè ; et si la révolution d’octobre ne débouche pas sur une transformation radicale de l’école, elle aura accouché d’une souris.

Coulibaly Junwel (coulibalyjunwel@gmail.com)

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Vos commentaires

  • Le 4 octobre 2016 à 21:20, par Amkoulel BOLY En réponse à : Trente ans après : une école moribonde

    Respect Mr COULIBALY.

  • Le 4 octobre 2016 à 21:50, par Dibi En réponse à : Trente ans après : une école moribonde

    Très bonne analyse de facture marxiste ; ce qui est rare aujourd’hui dans le milieux acculturés et lobotomisés de l’intelligentsia burkinabè, même à prétention sankariste ou dite-révolutionnaire pcrviste de collaboration avec le nouveau régime MPP. Les luttes de notre peuple en pâtissent. Elles pâtissent des menées réactionnaires de tous ces opportunistes qui, sur le terrain, brillent par leur inaptitude à produire des analyses justes ; des analyses qui éclairent l’horizon à venir de notre peuple. Ce normalement, devrait être pourtant leur mission : rallumer le phare éteint par les pieds nickelés qui sont aux affaires, missionnés au sommet ou dans les structures de l’Etat, à revigorer le néocolonialisme et la prédation néolibérale, contre l’émancipation et la souveraineté de notre peuple.
    J’approuve et applaudis des quatre mains et pieds votre analyse, Mr Coulibaly. On irait loin et on avancerait si on avait cent, mille pareilles analyses en divers domaines, au quotidien, dans la presse ordinaire ou syndicale ; et rendues accessibles aux masses par tout autre moyen adéquat.

  • Le 5 octobre 2016 à 08:18, par Das king En réponse à : Trente ans après : une école moribonde

    Nos dirigeants ont tout intérêt à maintenir bas le niveau d’instruction. Et comme vous l’avez dit, Mr Coulibaly, la fraction la plus scolarisée de la jeunesse constitue aussi sa fraction la plus politisée. Les gouvernants font tout pour maintenir le peuple dans l’obscurantisme et garantir l’aliénation intellectuelle de notre pays.

  • Le 5 octobre 2016 à 08:28, par Un penseur En réponse à : Trente ans après : une école moribonde

    "on sort toujours de l’école burkinabè, au mieux avec un diplôme qui ne garantit en rien des capacités intellectuelles du diplômé, au pire désœuvré et sans vision d’avenir."
    Chapeau bas Monsieur COULIBALY pour cet article très limpide.
    Personnellement je ne pense pas que votre vision de l’école soit une utopie seulement je doute fort que le peuple burkinabé issu de cette école epouse votre vision.

  • Le 5 octobre 2016 à 10:51, par Alexio En réponse à : Trente ans après : une école moribonde

    Moi, je lai toujours chanter dans le faso.net la poductivite dans tous les secteurs de lEtat burkinabe pour le bien etre de l individu burkinabe et non les interets belliqueux de l ancien colonisateurs qui nous tiennent et ne veut pas nous lacher d etre maitre dans notre maison au Faso.

    Tout les pays au commencement ont axes leur developpement sur trois grands parametres.

    Lagriculture, l education programme, la sante. la culture les arts et les metiers ou les deux sexes sont integres a la meme hauteur du savoir requis.

    La securite sosiale des menages.
    Le bien etre de nos animaux domnestiques et sauvages.

    Toute initiative edifiante l homme burkinabe. Finit avec les carnets d adresses des familles nanties.

    Combattre la Franc.maconnerie ennemie de la democrtaie en Afrique.

  • Le 5 octobre 2016 à 13:06, par allons seulement En réponse à : Trente ans après : une école moribonde

    Justement vous êtes le prototype de cette école qui ne produit que des théoriciens qui réfléchissent avec le prisme des autres. Votre écrit ne nourrie personne, je ne sais ce que vous faites mais vous feriez mieux de nous montrer pour cette saison hivernale ce que vous avez fait pour le Burkina. Moi je suis titulaire d’une maîtrise en économie dans votre école classique mais cette saison j’ai pris un mois de congé et avec ma famille j’ai cultivé personnellement (sans ouvrier agricole) sur un espace de 1 hectare et les récoltes s’annonce bonne. le Haricot qui était la plus petite espace me donne à mis parcours des récoltes 100 kg. Donc vous voyez ce n’est pas l’école qui est en lui même le problème ce sont les hommes. Un fils de paysan doit rester un fils de paysan et quelque soit son poste en saison des pluies il doit se rappeler de son origine. que dire de nombreux jeunes qui ne sont pas allés à l’école et qui font le commerce délaissant les champs. ceux qui sont analphabètes et qui disent que c’est les cultures qui les ont chassés du village. je continuerai de vous citez des exemples mais c’est la triste réalité il n’y a aucune valeur ajoutée dans tout ce que nous faisons. même si tout le monde produisait aujourd’hui tant que la finance prendra le pas sur l’économie il y’ aura des chômeurs.A la bourse de londres Paris new york il ne savent pas comment se fait une plante de cacao mais il ne fixe les prix.

  • Le 5 octobre 2016 à 15:48, par Azania En réponse à : Trente ans après : une école moribonde

    Bonjour,
    Merci pour cet article ecrit avec conviction et détails. Cependant cela ne nous met pas hors d’erreur.
    Remontons un peu l’histoire pour constater le commencement de la descente aux enfers de l’éducation. Le licenciement de près de 2000 ensegnants bien formés sous la révolution et leur remplacement par les "enseignants commandos".

    il y a aussi ces modifications hazardeuses des programmes d’enseignements et la politique de formation des enseignants du primaire. Ceci a provoqué la baisse du niveau des élèves et des enseignants et de manière exponentielle. Car ce sont des enseignans qui ne sont plus recrutés parmi les meilleurs et souffrants de profonde lacunes qui reviennent pour enseigner nos enfants.
    Vous comprendrez bien que lorsque l’éducation va mal, tous les secteurs de la vie du pays s’en trouvent affectés. L’éducation est là pour apporter la connaissance, pérenniser les valeurs et est garante de la non corruption de l’adn du pays.
    A cela vient s’ajouter les modifications pour des raisons d’impact budgétaire (pas pour des raisons pédagogiques) de l’organisation du corps des enseignants du primaire.
    Et quand, le primaire va mal, il va sans dire que le secondaire et le supérieur se trouveront forcément affecté.
    Aujourd’hui les écoles publiques ainsi que les lycées publiques sont loins des centres d’excellence qu’ils ont été. L’université est elle entrain de perdre pied au fur et à mesure.

    Je ne suis pas d’accord avec cette rhétorique de l’enseignement néocolonial, l’utilisation de la langue du vainqueur. Nous finissons par prendre des postures qui vont ghettoiser nos élèves et étudiants dans ce monde mondialisé. C’est un discours qui a fait son chemin et qui est à l’origine des déboires de l’éducation dans notre pays et tant d’autres ( certains pays du maghreb qui avaient décidé l’arabisation).
    Un autre gros problème est , je peux dire des tentatives criminels et mal pensées d’instaurer des ecoles bilingues surtout un foisonnement de ces écoles franco arabes. Ce qui a pour conséquence de grossir la masse des illétrés et analphabètes.
    Mettons nous hors de toute ces considérations et posons nous le problème assez simplement. Nous devons acquérir le savoir, la connaissance, la science, la technique et la technologie. Nous devons aussi préserver notre identité et nos cultures. Nous devons véhiculer et preserver nos valeurs. Au final nous devons être des acteurs de nos pays et du monde et créateurs de Valeurs ( matériels, immatériels et morales) et le transmettre aux générations futures. Ici il,y a des droits et des devoirs. Et l’Etat doit comprendre que l’éducation est un domaine de souveraineté.
    Elle ne se sous traite pas. Et ne se délègue pas légèrement. Comme nous le faisons actuellement. Nous devons avoir une vrai politique cohérente de l’éducation. Je dis bien éducation et pas seulement enseignement.
    Assez humblement et à la lecture de ce que certains pays ont pu réussir. Même si nous devons l’adapter à notre situation.
    1- Créer un seul corps des enseignants ( du post primaire jusqu au superieur) . On aura alors des professeurs d’écoles, de lycées, d’universités.
    2- Créer de vraies écoles normales des enseignants. Avoir le bac ou la maitrise ne fait pas de vous un enseignants.
    3- Relever le niveau d’entrée dans le corps des enseignants. Nous nous levons tous les jours, travaillons, cherchons un meilleur être mais c’est pour qui ? C’est pour l’avenir de nos enfants chéris. Comment peut on confier leur édication à des personnes qui n’en ont pas les capacités ? Sommes nous prêts à accepter que nos enfants que nous aimons tant tombent dans le dénuement et la misère parce que nous nous sommes peu intéressé à leur éducation ! Ce sont les meilleurs qui doivent revenir à l’éducation de nos enfants.
    4- Revaloriser la profession. "Pauvre enseignant" ! C’est devenu le sobriquet qui leur est destiné. Le metier est ingrat, mais il est essentiel que nous sachions que notre société toute entière et son avenir reposent sur les épaules de cette profession. On ne pourra pas recruter les meilleurs et leur demander de crever de faim par patriotisme ! C’est injuste. La revalorisation doit aussi être bien financière.
    5- Nous proposons que l’Etat reprenne son leadership dans l’éducation laique dans notre pays et qu’elle arrête de sous traiter. Pouvons nous sous traiter notre armée ?! Sous traiter l’éducation est encore pire !
    6 - Privilégier la qualité à la quantité. Il est incompréhensible que nous nous battions pour fournir des statistiques élevées de scolarisation et de passage en classe supérieure ou de réussites au bepc ou au bac alors que nous savons tous que c’est un ticket pour la médiocrité. C’est même un crime contre son peuple et contre l’humanité. Quand un élève n’a pas le niveau, il redouble. Si il ne peut toujours pas, on le réoriente. On ne lui rend pas service ni à lui, ni ses parents, ni à la société de fermer les yeux sur les lacunes pour faire des statistiques ! C’est honteux et criminel.
    7 - Les langues d’éducation. Pour l’instant c’est le français. Nous l’utlilisons pour acquérir le savoir et la science. L’histoire nous l’a imposé. Sachons comment l’exploiter pour atteindre nos objectifs.
    7- Les autres langues à apprendre. Je qualifierai de langues commerciales ou intetnationales. Anglais, Espagnol, Chinois, Portuguais, Arabes, Allemand, Russe,..
    8- Les langues culturelles : nos langues nationales, d’autres langues africaines ou dans le monde.
    9- Mieux définir l’éducation bilingue. : ce sera le français + une autre langue qui sera enseigné à un certain volume. Le programme nationale devant être respecter
    10- Les écoles confessionnelles : que ce soit bien défini et bien encadré. La laicité et la liberté des élèves doivent être respectées. Le programme nationale doit être respecté. Ne pas confondre une école confessionnelle et une école bilingue. Je pointe ici le doigt sur les écoles franco arabes. Il faut qu’on sache ce qui est confessionnelle islamique et franco arabe. L’arabe n’est pas synonyme d’islam. Ceci est essentiel à relever et à préciser.
    Ces écoles doivent être ouvertes à tous les nationaux quelque soit sa confession reliegieuse.
    11- il y a aussi les écoles qui dirigent leurs enseignements vers une communauté venant d’un pays particculier. Ecole française, américaine, turque,... Elles devraient être ouvertes aussi aux nationaux désirants y aller.
    12- Nous avons utilisé le mot école mais ceci est valable du post primaire au supérieur
    13 - Pour le superieur particulièrement il est nécessaire que nous adoptions totalement la nouvelle approche mondialement acceptée. Pendant que nous patlons d’instaurer le LMD, les doctorats uniques qui existent de par le monde depuis des decennies n’est toujours pas accepté sous nos cieux pour des considérations bassement inavouables !
    14- Pour le supérieur toujours, le titre de professeur ne doit pas être acquis à vie ! On doit sans cesse le mériter. Cela rendra la recherche plus dynamique et nous eviter des comportements de rentiers dans nos universités.
    15 - Pour la formation d’ingénieurs, de techniciens, de médecins, ... Accrocher notre pays à d’autres qui peuvent nous y aider. Car même avec toute la volonté du monde nous n’avons pas les ressources humaines et financières pour dispenser rapidement un certain nombre de formations. Certains pays comme le maroc et la tunisie l’ont fait avec des résultats que nous ne pouvons pas nier.
    16- Dévellopper une vrai école des metiers. Des pays ont une longueur d’avance sur nous. Et nous devons nous en approcher, Canada, France Suisse , Allemagne, ...
    17- Nous prélevons des impôts partout ! ( on paye tjrs parx des frais télé à la sonabel !)Peut on mettre à contribution tout le pays pour créer un fonds pour l’éducation. Je dis bien tous les burkinabés.
    18- Mettre à contribution notre armée. Il y a des personnes bien formées qui sont réfuites à jouer aux boules dans notre armée. Dans beaucoup de pays les plus grandes écoles et les meilleurs centres de recherches sont dirigés par l’armée. Entre autre Israel, USA, France, ..,
    pensons y et prenons exemple. Ils doivent et peuvent participer à l’éducation et la recherche.
    19- Pour ce qui est de la recherche et de l’économie du savoir, nous pensons qu’une grande agence relevant directement de la présidence pourrait être mis en place. Pensez a des pays comme les Usa, la Corée du Sud, Israel, ...
    20- Parallèlement nous développons et renforcons notre système éducatifs et de recherche en tenant compte de cet environnement globalisé et dominé par les technologies. Les postures idéologiques risquent se nous éloigner des meilleures solutions

    Ce est mon humble et petite contribution sur ce sujet très important
    bonne journée à tous

    • Le 5 octobre 2016 à 18:13, par Lakre Yod. En réponse à : Trente ans après : une école moribonde

      Les profs d’ universite sont des paresseux avec leur gros sacs. Il savent que donner seulement 300 zeros alors qu’ eux memes, ils travaillent plus. Tu as raison. Prof a vie c’est pas la pele. Ils ecrivent 3 petits articles vides et on leur donne Maoitre assistant. Ensuite ils mettent 25 ans pour devenir Maitre de Conference. Et ils vont de seminaire en seminaire en colloque en symposiume en consultation sans finir. Ils m’ ont chasse de l’ UO. KB, Dieu vous voit. Je vous ai contredit en classe parce que vous ne maitrisez meme pas votre matiere et vous avez decider de me chuinter.

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