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Lutte contre la corruption : « Pendant longtemps, les institutions de financement sont restées suffisamment fermées »

Publié le jeudi 29 septembre 2016 à 23h36min

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Lutte contre la corruption : « Pendant longtemps, les institutions de financement sont restées suffisamment fermées »

La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a organisé un séminaire d’informations sur ses normes fudiciaires, du 28 au 29 septembre 2016, à Ouagadougou. Pendant 48 heures, structures de contrôle de l’Etat et organisations de la société civile intervenant dans la lutte contre la corruption, la fraude et le blanchiment d’argent ont été sensibilisées sur les nouveaux mécanismes de la banque sous régionale. A l’issue de cette rencontre d’échanges et de sensibilisation, organisateurs et participants se disent satisfaits de ce premier contact. Ci-après, les propos de quelques-uns.

Mengognan Marcel Yigo, chargé de suivi-évaluation au niveau du REN-LAC

Cette activité est véritablement positive dans la mesure où elle nous a permis d’être suffisamment outillés sur le dispositif de lutte contre la corruption au niveau de la banque et également le dispositif qui est mis en place pour la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Au cours des 48 heures, nous avons pu avoir des informations, nous avons pu nous approprier des outils dont dispose la banque pour pouvoir lutter contre la corruption et surtout contre le blanchiment de capitaux. Et comme, c’est l’un des combats que mène le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), je pense qu’on peut à partir de cette activité trouver des formes de collaboration pour pouvoir faire avancer ce combat.

Les nouveaux outils sont un mécanisme qui peut être efficace à condition que les dénonciateurs puissent avoir l’information sur l’existence de mécanismes et de moyens de dénonciation positive parce qu’une chose est d’avoir un mécanisme et l’autre est de pouvoir porter cette information auprès du public et de tous ceux qui sont susceptibles de pouvoir apporter une information pour pouvoir dénoncer la corruption ou bien pouvoir porter un soupçon sur le blanchiment de capitaux. C’est en cela que je pense que la BOAD a mené une action positive aujourd’hui parce que pendant longtemps, les institutions de financement sont restées suffisamment fermées. Si aujourd’hui, elle prend sur elle de communiquer avec les structures de la société civile, avec les organisations de contrôle de l’Etat, c’est déjà une très bonne chose parce que ça nous permet aussi de pouvoir porter plus loin son message et faire en sorte que des informations puissent lui être remontées lorsqu’il y a des cas de malversations suite à des financements qu’elle a octroyés à l’Etat.

La suite devrait être de renforcer la collaboration entre la BOAD et les structures de lutte anti-corruption telle que la nôtre parce que l’un de nos moyens, c’est que nous arrivons à sortir et communiquer avec les populations dans les régions. Donc, si nous arrivons à renforcer la collaboration avec la BOAD, nous pouvons faire cette campagne de sensibilisation auprès des populations de sorte à ce qu’elles puissent être regardantes sur tout ce qui se fait comme investissements et qu’elles puissent éventuellement remonter les informations s’il y a des malversations.

Le représentant de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF)

Nous avons d’abord appris les opérations de la BOAD, à travers ses missions et ses attributions. Nous avons aussi vu que dans tout ce qui est fait comme opération, elle essaie de prendre des garanties pour qu’il y ait la transparence. Nous avons appris que c’est une institution vraiment transparente qui est en avant-garde sur pas mal de sujets, notamment la lutte contre la corruption, la fraude, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Comme le monde est en pleine mutation, on peut saluer l’institution qui est en train de se mettre à la hauteur des nouvelles normes et des dispositifs au niveau international pour pouvoir lutter contre les fruits qui sont reçus de ces fléaux que sont la corruption, la fraude et le blanchiment d’argent.

Je voudrais souhaiter qu’au-delà des institutions qui sont venues à cette activité, on puisse organiser un séminaire similaire pour les organes de presse pour que les gens puissent savoir que les ressources de la BOAD sont utilisées dans tel ou tel domaine et en cas de défaillance, on peut remonter l’information pour qu’on puisse faire corriger.

Calixte Kouami Apemagnon, directeur juridique adjoint de la BOAD, commissaire des sanctions

Nous pensons que le séminaire a été très positif et très instructif. Tous les organismes et institutions invités étaient représentés à de très haut niveau. Nous avons pu aborder les quatre dispositifs clés de la BOAD dans le cadre de la promotion de l’intégrité que sont les règles de passation de marchés dans le cadre des projets financés par la BOAD, nous avons également passé en revue les dispositifs internes de prévention et de lutte contre la fraude. Nous avons abordé le dispositif de lutte anti-blanchiment de capitaux et contre le financement du terrorisme et également la conformité et le règlement des griefs. Donc, d’un point de vue global, je crois que le message que la BOAD a voulu faire passer, c’est déjà faire connaître l’existence de ces dispositifs, encourager la promotion de l’intégrité, un peu plus de transparence dans l’administration de sorte que les partenaires au développement, y compris la société civile puissent avoir les éléments nécessaires pour être en relation avec la banque, pour dénoncer les cas de violation, les cas de fraude, maintenir l’intégrité maximum au niveau des projets que nous finançons afin d’atteindre les résultats.

Je crois que tous ces messages ont été bien perçus par les participants, les échanges ont été fructueux et même des recommandations que nous avons trouvées pertinentes sont faites vis-à-vis de la BOAD. Nous ne disons pas que la BOAD pourra faire tout ce qui est attendu d’elle, surtout en terme financier, mais nous avons noté tous ces éléments que nous allons porter très fidèlement à la connaissance de notre hiérarchie et faire les propositions qui peuvent permettre à l’Union (ndlr, UEMOA) d’organiser à plus large échelle des sensibilisations des acteurs de développement qui, à leur tour, feront des sensibilisations au niveau des populations à la base.

Aujourd’hui, c’est un premier contact et tous ces partenaires ont apprécié les échanges, l’initiative a été très appréciée. Ce que nous attendons d’eux, c’est que s’il y a des problèmes de fraude, de détournement de fonds, de prêts qui entachent certains projets avec des éléments de preuve à l’appui, que les dénonciations soient envoyées dans les canaux de saisine qui leur ont été clairement identifiés.

Propos recueillis par Moussa Diallo
Lefaso.net

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