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Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

Publié le lundi 26 septembre 2016 à 23h24min

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Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

Par devoir de mémoire, il importe de revisiter la résistance opposée – notamment entre le dernier quart du 19è siècle et la première moitié du 20è siècle - par les populations de la Boucle du Mouhoun à la domination coloniale. Et ce, en examinant comment ces populations organisées en sociétés dites acéphales, ont livré la guerre aux militaires français qui réprimaient, détruisaient les récoltes et brûlaient les villages ; comment elles ont travaillé à échapper aux administrateurs qui recensaient, prélevaient les impôts, recrutaient pour le travail forcé ; et comment elles ont affiché une opposition farouche aux missionnaires (Pères blancs) venus pour les acculturer en les forçant à la reconversion religieuse.

En rappel, les premières colonnes militaires ont sillonné la Haute-Volta à partir de 1887. Cela a eu cours jusqu’à la veille de la deuxième guerre mondiale. Durant toute cette période, les peuples de la Boucle du Mouhoun (région s’étendant approximativement de Bobo-Dioulasso au Sud jusqu’à Lanfièra au Nord, de Sikasso à l’Ouest jusqu’à Boromo à l’Est) ont adopté une certaine homogénéité de comportement dans la contestation et la résistance à cet envahissement guerrier.

Si cette invasion guerrière a facilement arraché la soumission des chefs de villages, elle fera face à une résistance passive et/ou violente opposée par les populations. Ces dernières ont donc refusé d’être victimes de la lâcheté de leurs chefs en affrontant des opérations militaires dites de "pacification".

Dès 1896, la résistance violente prit la forme d’une guerre de harcèlement des colonnes, obligeant les militaires français à lancer régulièrement des opérations de répression contre des villages qui abritaient les populations qualifiées de"révoltées". Dans cette dynamique, une fois les récoltes détruites, le bétail décimé, le village incendié, les villageois devaient payer de lourdes amendes. Ces actes de terreur suscitaient l’émergence de nouvelles entités de résistance activement violente dans la région.

En 1897, en dépit de la campagne conjointement menée par Voulet et Chanoine, et de l’intervention de Destenave qui croyait la résistance du "pays san (Samo) définitivement brisé", l’agitation persiste dans cette partie située au Nord-Est de la Boucle du Mouhoun. Y étaient en effet fréquents, les attaques du courrier, le pillage des convois et plus généralement le refus de se plier aux exigences de l’administration. Face à cette situation, le capitaine Bouvet opta du 19 février au 12 mars 1900 pour une nouvelle méthode ayant consisté en l’occupation militaire des points d’eau jusqu’à ce que les populations assoiffées, se rendent.

Les regroupements dans les villages dits fortifiés

C’est également en 1897 – mais peu après l’invasion du pays San – que le commandant Valet entreprit la "pacification du pays bobo". Et là, les massacres et les destructions menées contre les Sana (pluriel de San) a vite inspiré les Bobo dans le sens d’une meilleure organisation. En effet, ceux-ci regroupaient les combattants dans de gros villages fortifiés. C’est ainsi qu’à Mansala en avril 1897, ils réussirent à repousser par deux fois l’assaut des troupes françaises qui, au troisième assaut, parviennent à s’emparer du village qu’elles détruisent. S’en est suivi un nouveau regroupement de résistants à Ouarkoye qui finit aussi par subir la foudre du commandant Caudrelier.

De son côté, la puissance colonisatrice entreprit de faire sillonner désormais les contrées "rebelles", particulièrement celles de la Boucle du Mouhoun, par des colonnes militaires investies de missions que précise Emile Dussaulx (cité par Bernard SOUYRIS dans son ouvrage Résistances à la Colonisation dans la région de la Boucle du Mouhoun) en ces termes : « soumettre les villages récalcitrants qui sont nombreux, achever la soumission de contrées non encore parcourues, les intimider par le passage d’une troupe armée d’assez fort effectif ».

Dans la foulée, le colon entreprit d’obtenir la soumission des populations qui habitaient dans les localités ainsi conquises. Cette deuxième phase de l’invasion coloniale fut confiée à des administrateurs qui trouveront en face, une forte résistance durant particulièrement les premières années de la première guerre mondiale. Une résistance affichée à travers notamment le non-paiement de l’impôt, le refus des porteurs et prestataires de rendre les services attendus d’eux, l’absence de volontaires pour guider les colonnes, le rejet de l’autorité des chefs imposés par l’administration.

"Nous voulons la guerre […] nous n’acceptons plus l’autorité du Blanc"

Sous sa forme particulièrement violente, la résistance est partie d’une insurrection qui a éclaté à Bouna, en pays Marka. Tout est parti lorsque le 17 novembre 1915, les habitants de ce village (proche de Safané) refusent de fournir des "tirailleurs" pour le soutien à la France engagée dans la première guerre mondiale, et appellent les villages environnants à prendre les armes. Deux jours plus tard (19 novembre), 5 villages de Bouna, Kongoba, Doumakele, Solasso, Moussakongo, répondent activement à l’appel de Bouna. Le lieutenant Maguet est envoyé pour briser la révolte.

Face à la tension des populations, le chef de canton de Safané, venu de Bouna pour appeler à l’apaisement, est accueilli, selon l’ethnologue Bernard SOUYRIS, « par des coups de feu, une pluie de flèches, et un discours vigoureux : "Nous voulons la guerre […], nous ne donnerons pas nos enfants comme tirailleurs, nous n’acceptons plus l’autorité du Blanc" ».

Mises en déroute des colonnes militaires

Le lieutenant Maguet décide aussitôt de prendre d’assaut la ville en début d’après-midi de ce 19 novembre 1915. Mais s’étant retrouvé sous le feu violent des assaillants alors qu’il n’a pas assez de munitions, il bat en retraite.

Le lendemain, 20 novembre, presque tous les villages marka des cantons de Tounou, Datomo, Oury, Bagassi, Pompoi, entrent en guerre aux côtés de Bouna. Ayant, lui-aussi, reçu des renforts venus de Dédougou et de Boromo, le lieutenant Maguet tente un nouvel assaut sur Bouna. « Vers 15 heures, rapporte M. SOUYRIS, la moitié du village brûle […] mais, de tous côtés on annonce au lieutenant des rassemblements importants qui se dirigent vers le village de Bouna et pour tenter de l’encercler. » C’est ainsi qu’une seconde fois, et ce après un combat de six heures, il bat en retraite et se réfugie à Safané.

La révolte gagne rapidement les environs de Dédougou, Mundano, Passakongo, Massala. Des émissaires sont envoyés dans tous les cantons de la Boucle du Mouhoun pour appeler à la mobilisation qui se produit et croît très vite. La dynamique aboutit, à la date du 23 novembre, au ralliement des Bwaba de Ouarkoye, Wakara, Kéra, Bondokuy et Poundou. Et selon les carnets de route de l’administrateur Maubert (cité par Bernard SOUYRIS), les forces mobilisées se déplacent très rapidement : « Dans le triangle de Warkoy, Boromo, Bondokuy, au moins 20 000 rebelles pouvaient rejoindre en un jour un point que nous attaquions. »

Le piège de Sara

La suite se joua dans un enchainement d’affrontements meurtriers d’une gravité extrême entre le 26 novembre et 1er décembre 1915 à Bondokuy où selon Maubert, « Plusieurs milliers de rebelles, de 7 à 8 000 au moins, marchent en colonnes serrées sur nous. Plusieurs feux de salve, à 600, 500, 400 m, font d’énormes vides dans leurs rangs mais n’arrêtent pas leur élan, qui ne parvient à être brisé qu’à 200 mètres du front de tir. La lutte presque au corps à corps dure jusqu’à 15 heures, quand les assaillants sont repoussés jusqu’à Danfa, laissant 137 morts, dont deux chefs marka influents. »

Mais le 1er décembre, les militaires français ont dû fuir Bondokuy pour ensuite se voir arrêtés à SARA par 5 à 600 "rebelles"(véritable piège ainsi tendu), parmi lesquels des archers de Wakuy, qui, jusque-là, avaient combattu avec les Français. Décrivant cet épisode dans une lettre datée du 2 février 1916 au gouverneur général à Dakar, l’administrateur Maubert dira : « Pour passer, il me fallut forcer une double ligne d’ennemis, car l’encerclement était complet, et soutenir à Sara un combat peut-être unique dans l’histoire du Soudan. Pendant une trentaine de kilomètres, j’eus en effet à repousser avec une trentaine de gardes les assauts furieux de plusieurs milliers de fanatiques, et ce avec un nombre limité de cartouches, tout en devant assurer la protection d’un convoi de plus 500 personnes. »

Ce qui, selon Bernard SOUYRIS, a été très impressionnant dans ce contexte, c’est la capacité des peuples de la région de la Boucle du Mouhoun, et au-delà, à se rassembler en quelques jours, par dizaines de milliers, pour combattre les Français ; à se déplacer en quelques heures pour rejoindre des objectifs tactiques communs ; à respecter des choix stratégiques qui impliquaient des guerriers, mais aussi des femmes, des enfants et des vieillards. Des chefs de guerre comme Siaka de Datamo, Yissou de Bono, Domba et Tonou, Bémé et Yahondé de Banou, parcouraient la Boucle du Mouhoun pour organiser la mobilisation générale.

Fossés cachés, flèches empoisonnées dissimulées,…

En termes de tactiques guerrières, ces peuples refusaient le combat en terrain découvert tout en attirant l’armée coloniale dans des villages fortifiés imprenables sans l’usage du canon induisant nécessairement d’énormes pertes en cartouches. Mais à partir du mois d’avril 1915, s’étant rendus compte que la tactique utilisée jusque-là était inefficace, car les réserves en minutions de l’armée adverse se révélaient inépuisables, les résistants ont changé de tactique. La nouvelle (tactique) a été en réalité, une sorte de guérilla mise en œuvre en barricadant les pistes, en creusant des fossés recouverts de tiges de mil, en dissimulant des flèches empoisonnées dans le sol, en pillant le courrier, en détruisant les lignes téléphoniques pour ensuite se réfugier en brousse. En dépit de leur ingéniosité dans les stratégies de résistances, le rapport de force tourna en leur défaveur.

Saccages et pillages de missions catholiques

Au fur et à mesure que les colonnes militaires plongèrent les populations dans la terreur et que l’administration s’activait pour leur soumission multiforme, l’implantation des missionnaires s’opérait. Ces derniers cherchant à évangéliser et en même temps à "civiliser" les Africains, en travaillant à dévaloriser – voire interdire – leurs pratiques et rituels traditionnels. En effet, pendant que l’administration affaiblissait l’organisation sociale et politique des villages de la Boucle du Mouhoun, les missionnaires, eux, s’attaquaient aux croyances endogènes.

C’est ainsi que les missions de Bondokuy et de Toma ont été ouvertes en 1913. Entre mars 1913 et août 1914, plusieurs Pères se succèdent à sa tête. Sans doute parce qu’en plus des difficultés internes, ceux-ci étaient confrontés à l’hostilité conjuguée du chef de canton et des Bobo-Oulé de la localité.

Avec l’éclatement de la première guerre mondiale, le père responsable de la mission, appelé lui-même sous les drapeaux, en 1915, laisse la garde de la mission à un homme de confiance, Jean-Pierre Zerbo. La révolte populaire qui a resurgi à partir du 26 novembre, a abouti aux saccages et aux pillages de la mission, son gardien ayant vite fait de trouver refuge à Dédougou.

Un peu plus tôt, et face à des attaques perpétrées respectivement les 6 et 26 mai 1915, mais repoussées, la mission a été transformée au mois de juillet de la même année, en poste militaire occupé désormais par un détachement de 45 "tirailleurs". Tout porte donc à croire qu’entre les missionnaires et les militaires, un partage des tâches dans une dynamique solidaire, a été préalablement établi pour l’atteinte de leur objectif commun, celui de soumettre militairement et administrativement les peuples de la Boucle du Mouhoun, mais aussi de les récupérer culturellement.

Solidarité combative de part et d’autre

Au regard de l’organisation collective mise en place par les peuples (de très nombreuses différentes ethnies foncièrement hostiles à une organisation centralisée avec un seul et absolument incontestable centre de décision) de la Boucle du Mouhoun dans le cadre de leur résistance à cette domination coloniale, l’on peut convenir que la puissance colonisatrice a trouvé en face une solidarité combative véritablement animée d’un état d’esprit bien au-delà du simple refus des "abus" de la colonisation.

Mais l’administration coloniale a travaillé à une disparition mémorielle en gardant confidentielle, par confinement dans des rapports militaires sans être reprise dans les publications du parti colonial ni dans la grande presse, l’image de ces combattants courageux, solidaires et ingénieux.

Hippolyte Domboué
domboueh@hotmail.com

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Vos commentaires

  • Le 26 septembre 2016 à 16:42, par uso En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Merci Monsieur Domboué pour ce éclairage
    Le confinement mémoriel de l’image de ces combattants courageux, solidaires et ingénieux n’est pas seulement dans les rapports militaires coloniaux mais aussi dans certains mémoires....
    Comme quoi, face à l’oppression de la colonisation, chaque peuple, quelque soit son mode d’organisation a opposé la résistance qui sied.

  • Le 26 septembre 2016 à 17:10, par dany En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Félicitation pour ce rappel historique, c’est une partie de mon histoire familiale, le colon a tout fait pour qu’il ne soit pas connu. Mais de plus en plus les courageux nous le rappel à chaque anniversaire, courage à vous de maintenir cette mémoire il nous reste de partager largement à nos enfants pour qu’ils connaissent leurs histoire.

  • Le 26 septembre 2016 à 17:27, par le vigilant En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Félicitation pour ce rappel historique du peuple combattant.
    on dirait un film. quand je lie je suis fier de mon peuple.

  • Le 26 septembre 2016 à 19:18, par chancella En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Peuple combattant de la boucle du MOUHOUN, ton histoire est exaltante. Ton courage et ta determination à vaincre est ancestrale. Mais qu’as tu fais de ta capacité d’organisation ? Qu’as tu fais de ton esprit d’équipe et de cohésion ? Jeunesse du Mounhoun, aujourd’hui tu dois te battre contre le sous développement, contre l’oisiveté, contre la vie facile. Rends hommage à tes ancêtres !

  • Le 26 septembre 2016 à 19:59 En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Franchement, c’est une très bonne initiative !!!. Dommage que cette histoire soit plaquée comme ça sans une problématisation ou une mise en rapport avec l’actualité du pays comme l’a si bien fait Gulmer Da, dans son ouvrage intitulé "Constitutionnalisation de la chefferie traditionnelle au Burkina Faso. La clause léonine du contrat social".
    Bravo tout de même pour le rappel de ce moment historique dont nous ne pouvons qu’être tous fiers !!!!

  • Le 26 septembre 2016 à 22:37, par Dieudonné OUEDRAOGO En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Merci Monsieur DOMBOUE pour ce cour d’histoire de notre cher patrie. Oui des peuples vaillants nous en avons eu et nous en sommes héritier de ce courage et ce determinisme face au colon. J’espère que par vos écrits, nous la jeunesse actuelle reconnaitront que nous avions perdu beaucoup des valeurs de nos ailleux : solidarité, patriotisme, courageux et travailleurs. maintenant nous ne resistons meme plus à cette néocololisation pourtant nous sommes si fier de cette résistance de nos ailleux. lèvons nous jeunesse du Burkina avant qu’il ne soit trop tard. encore merci

  • Le 27 septembre 2016 à 00:06, par Moi_aussi En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Pauvre Afrique ! La politique de moi aussi est pitoyable.
    Pauvre Afrique colonisée du Nord au Sud. Humiliée dans sa culture et qui continue de l’accepter.

  • Le 27 septembre 2016 à 02:25, par Hess En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Très instructifs merci. Voici donc un pays né des combattants de la liberté et de résistants de la domination. Puisse le Burkina puiser l’énergie dans sa riche histoire pour se bâtir un avenir de rêve !

  • Le 27 septembre 2016 à 09:20, par Le Vigilant ! En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Internaute 3 , internautement vous rappeler que " Le Vigilant ! " existe déjà sur la toile certainement vous êtes un nouveau venu. Évitez donc cette marque déposer qui peut dérouter nos lecteurs. Merci d’en tenir compte

  • Le 27 septembre 2016 à 09:47, par Trahison En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Nous disions a Blaise qu’ il ignore tout de l’ histoire de ce vaillant peuple, un peuple qui ne se laisse pas dominer par qui que ce soit ; un peuple qui peut se plier, mais un peuple qui ne rompt jamais. "Plusieurs milliers de rebelles, de 7 à 8 000 au moins, marchent en colonnes serrées sur nous. Plusieurs feux de salve, à 600, 500, 400 m, font d’énormes vides dans leurs rangs mais n’arrêtent pas leur élan, qui ne parvient à être brisé qu’à 200 mètres du front de tir. La lutte presque au corps à corps dure jusqu’à 15 heures, quand les assaillants sont repoussés jusqu’à Danfa, laissant 137 morts, dont deux chefs marka influents. » Moi, en tout cas, ca me rappelle les 30 et 31 octobre 2014. Et vous ?
    La resistance a la colonisation peut etre bien cernee en regardant ce qui s’ est passe dans l’ Ouest Volta. J’ aurais aime aussi que vous inseriez l’ etape de Fakena qui a ete decisive mais je comprends. Vous ne pouviez tout dire. Par rapport a la collusion entre l’ eglise catholique et la colonisation, plus de doute. Mission Terminee (en anglais Mission to Kala) l’ a illustre a suffisance. C’etait deux moments d’ une meme dynamique, jamais des categories distinctes. Les roles etaient partages comme les paerkings. Il y avait un parking pour velos et un parking pour mobylettes mais c’ etait le meme gardiennage. Je vous suggere d’ entrer en contact avec un Professeur en sciences sociales de l’ Universite de Urbana- Champaign dans l’ Illinois. Il travaille sur la culture bwa et la revolte des bwa fait partie de son centre d’ interet. Son nom, c’est Mahir Saul, tres abordable, ce monsieur. Il a ecrit aussi sur la case de guerre des Ouattara. C’est un anthropogue qui a un interet tres pousse pour l’ histoire. Comme quoi, les considerations disciplinaires sont inutiles. Si vous allez sur le website de l’ universite d’ Urbana- Champaign, vous allez le voir. Vous pouvez simplement meme google son nom.

  • Le 27 septembre 2016 à 10:34, par MM. T. En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Très grand merci à monsieur DOMBOUE. Nos enfants ont besoin de connaître leurs histoires.
    Il est vrai que l’Afrique a bénéficié des progrès de l’Europe , mais, il est aussi vrai que l’Europe a détruit tout ce qui pouvait contribuer au développement de l’Afrique, pour nous maintenir dans une situation d’éternelle dépendance.

    Il ne fallait pas qu’il ait cette colonisation qui réduit l’être humaine au néant, hélas s’en est fait. Alors, c’est à nous Africain de savoir ce qui est bien pour notre peuple, bien sûr en ne leur rendant pas la monnaie de leur pièce.

  • Le 27 septembre 2016 à 10:34, par Awa En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Voila ce qu il faut enseigner a l école au lieu d enseigner les deux guerres mondiales les bolchevics et autres.

  • Le 27 septembre 2016 à 11:43, par LAMIEN En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Je viens remercier Mr DOMBOUE et saluer nos héroïques ANCIENS en adressant à tous, ce poème pour tous ceux qui ressuscitent l’histoire que les ennemis de la liberté veulent enterrer et effacer.
    A cette histoire exceptionnelle
    Il ne manque plus le tournoi de poésie épique,
    Pour sacrifier à nos traditions aux accents héroïques ;
    Il ne manque plus que la déclamation poétique,
    La douce et belle candeur rustique,
    Candeur de cette vie antique si authentique
    Où la quiétude était reine, le verbe souvent ludique
    Et le quotidien si souvent animé de joie et de rires,
    N’eussent été ces années-là, en 1915/1916
    Où des colons
    Par colonnes ennemies, ces felons
    Semèrent dans le Mouhun mille et un désarrois !
    Les révoltes Bobo, Bwa-wa, Samo, Sana etc..à juste titre s’en suivirent ;
    L’ignominie du colon français brisa plus de cent mille carquois ;

    Wonkô Zoubaki Dofinta Tankossi de Sanilô. depuis Poitiers.

  • Le 27 septembre 2016 à 12:25, par Le Vigilant ! En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Il faudrait aussi parler de la grande révolte des années 1915 également partie de Bondokuy qui a été plus important, dévastateur ET qui a embrassé toute la région Bwaba, Gourounsi ET Samo. Évitons de raconter notre histoire , raconter par le colon lui meme. Car il y’a beaucoup de non dit sur les massacres ET les pillages.

  • Le 27 septembre 2016 à 13:30, par Naboho Lassina En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Merci Petit Frère ,pour ce rappel de l histoire du peuple Bobos et partant de la boucle
    du mouhoun. N oublions à jamais la voie de l honneur et de la dignité ,que nous ont légués nos
    ancetres .Nous nous devons ,de relever le défi si l occasion se présentait demain .Nos devanciers ont refusé de se soumettre , pourquoi nous le ferons ? Bon courage à tous ,soyons
    prets pour tous les combats de la vie ,car notre survie en dépend .Merci

  • Le 27 septembre 2016 à 14:15, par replique En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    suis fier de l’initiatve. Car il le faut parfois pour que certaines personnes comprennent qu’ils n’ont pas été les seuls à résister ou qu’ils n’ont veritablement pas lutté car ayant fuit à lépoque.Aujourd’hui, ce sont surtout ces couard qui révendiquent la lutte. C’est d’ailleurs la problématique posée par Gulmer DA dont moi aussi j’ai eu la chance de lire le livre. Malheureusement les écrits de ce genres bénéficient de moins de publicité.

  • Le 27 septembre 2016 à 15:08, par le regard En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Est-ce l’internaute 14 à bien lu l’article en question. La révolte de Bondokuy a été bien décrite, ici on parle de la révolte dans la boucle du Mouhoun et la région concernée , non pas celle que vous connaissez administrativement aujourd’hui a été bien indiquée au début de l’écrite en partant de Bobo-DIoulasso au sud jusqu’à Lanfiéra au Nord et de Sikasso au Mali à L’ouest jusqu’à Boromo à l’EST. je pense que Bondokuy a été bien cerné. C’est un article de journal et non un livre ...l’auteur donne des pistes historique.. Merci

  • Le 27 septembre 2016 à 16:11, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    - Mes amis, ça c’était avant ! Aujourd’hui le ‘’Koutakou’’ ou ‘’Qui m’en pousse’’ et les boissons frelatées ont tué le courage des gens de la Boucle du Mouhoun en particulier de sa jeunesse. Il y a même une boisson venant de je ne sais où et sur le sachet, il y a une tête de buffle dessinée. Les gens de Dédougou ont baptisé cette boisson fortement alcoolisée du sobriquet de ‘’Kwil mi kik’’ autrement dit en anglais ‘’Kil me kick’’ ou ‘’tue-moi vite’’. Il n’y a plus de braves dans les générations actuelles de cette région. Le dolo renforcé au pastis frelaté a tout bousillé.

    Ensuite les gens ne s’entendent pas et ce depuis longtemps ils s’entre-déchirent et ne parviennent jamais à un consensus qui arrange tout le monde. Ce fut le cas de Ouezzin et Nazi Boni. Ensuite Avec une fausse fierté de coq, chacun pense que le soleil se lève devant sa porte. Fierté de coq parce que le coq se pavane dans la journée et une fois la nuit venue, il rentre dormir sur les crottes des poules. Sur le plan régional, le développement est mal réparti selon que les bwabas, les dafing ou les samos sont les dominants du moment. Ainsi avions-nous vu dans le temps la zones dafing de Pompoy très prospère au temps de DAO Oumarou et de son père le tout puissant chef de canton Issiaka DAO, et aujourd’hui moribonde et délaissée au profit de la Zone bwaba dont les ressortissants sont aux affaire depuis le Révolution. Voilà plaie béante de cette région : ses fils ne s’aiment pas et se détruisent mutuellement. Arrêtons de mentir à l’hitoire et il faut aussi voir l’autre versant de la médaille. Merci.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 27 septembre 2016 à 22:20, par Dedegueba SANON En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Je dirais même plus à la suite de Koro. Ça c’était avant.
    La réalité d’aujourd’hui c’est une jeunesse ivrogne, fainéante, arriviste, juste bonne à vandager l’héritage laissé par les parents.
    Le koutoukou, les alcools frelatés et le patassi ont décimé la population à telle enseigne qu’on parle de sous peuplement... Normal l’ivrogne ne peut que ronfler au lit...l’épouse doit aller voir ailleurs.

  • Le 28 septembre 2016 à 08:28, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    - Merci mon frère Dedegueba SANON pour cette vérité cinglante ! Je ne voulait pas aborder ce point, mais tu m’as donné le courage de le faire. Alors, allons-y !

    En effet, j’ai vu plusieurs jeunes bwaba de Dédougou, Nouna, Yaho, Bagassi, etc. Ils sont déjà des morts-vivants. Le frelaté a terminé leurs foies. Je les vois, ils sont minces, maigres, avec des yeux hagards, des cheveux lisses alors qu’ils ne sont ni peuls, ni arabes, ni blancs. C’est le signe qu’ils ont déjà un pied dans la tombe. Une fois j’ai croisé un de ces jeunes, et en plus il fumait trop. Je lui ai demandé s’il était marié. Il m’a répondu fièrement que oui. Je lui ai dit alors que sa femme ne lui appartient pas et que ce sont des gens de dehors qui la donnait satisfaction car lui, dans son état est incapable de le faire. Un faiblard ne peut pas satisfaire une femme au lit et c’est vrai. Et parfois même les femmes de ces frelatés-mens les battent copieusement. J’en ai vu ! La femme a terrassé son mari de frelaté et s’est assise sur son ventre et le battre copieusement. Si vous avez remarqué, ce sont les mossis qui font accoucher les femmes bwabas maintenant dans une bonne partie de cette région bwaba. Il y a plein de petits mossis perdu là-bas dans les bwabas. Disons-nous la vérité ! Et les hommes politiques ont leur part de responsabilité dans cette déchéance générale dans la Boucle du Mouhoun. Quand ils viennent en campagne ou au village, leurs premières réactins, c’est de payer des cartons de bouteilles de pastis et de guin frelatés pour mettre dans les coffres de leurs voitures et amener pour saoûler les parents au village. Voila le problème ! Les hommes politique de la Boucle du Mouhoun aiment festoyer. A Bagassi quand Bognèssan était le tout puissant dans ce Faso avant de devenir zéro, chacune de ses visites à Bagassi son village, c’était la fête jusqu’au matin. Une fois je passais par là-bas et vers midi j’entendais des tambours et des balafons battre ; je demande s’il y a des funérailles dans le village et on me dit : ’’Non, c’est Bognèssan qui est venu’’. Allez-y comprendre !

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 28 septembre 2016 à 08:32, par Kambire En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Histoire impressionnante. Quand j’ai appris que ce peuple avait courageusement lutté je ne comprenais pas pour moi seuls les LOBI avaient tenu tête aux colons , mais quelle édification de mieux comprendre maintenant grâce à cet écrit la lutte des gens du Mouhoun

  • Le 28 septembre 2016 à 11:06, par Naboho Lassina En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Je valide , ce que l internaute 18 et 20 a écrit sans, complaisance.C est triste, mais c est la vérité.Celui qui abuse de l alcool ,n a plus d avenir.On a l impression que dans notre zone,boire chez le bwaba est une tradition obligatoire.

  • Le 28 septembre 2016 à 18:04, par Douba En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Ils existent des vrais jaloux au Burkina ; ; ; ; ; On parle de l’histoire : ce sont des faits avérés qui se sont déroulés !!!! vous parler d’autres choses ; ; ; ceux qui parle de coucher des femmes bwa dont les maris sont alcooliques mentent comme ils respirent ; ; ; ; un bwaba même mourant si tu couche avec sa femme s’il est au courant, tu vas séché comme un poisson fumé avant de rejoindre le tombeau ! bandes de malades mentaux !!! on vous dit d’aider le Burkina à avancer vous vous tirer par le bas ; c’est dommage !!!

  • Le 29 septembre 2016 à 06:52, par Douba En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Bognèssan n’est pas zéro mon cher ami,,,, si Bognèssan est zéro toi tu est moins l’infini, toi qui te connais ici au Burkina. Bognèssan n’a pas trahi, le bwaba est digne de confiance ; ; ; ça se passe entre vous et ça se passera toujours entre vous §§§§ C’est cause de vous autres que le Faso tourne en rond,,bref. Et puis le Mouhoun est le grénier du Burkina,,, On n’a absolument rien a envié à qui que soit d’où qu’il vienne. Le Malheur du bwaba c’est de faire facilement confiance de s’ouvrir facilement ; ; ; On vois merveilleusement la paille dans l’œil de l’autre en ignorant la poutre qui se trouve dans le sien.

  • Le 29 septembre 2016 à 11:14, par Douba En réponse à : Résistance à l’oppression coloniale : Qu’en retenir concernant la Boucle du Mouhoun ?

    Bognèssan n’est pas zéro ; ; ; pas du tout,, si Bognèssan est zéro toi tu est moins l’infini ; ; ;Bognèssan est resté fidèle, il n’a pas trahi ; ; ; ça se passe entre vous et ça se passera toujours entre vous parce que vous avez toujours été comme ça ; Le Mouhoun est le grenier du Faso, il y’ a rien à envier à qui que ce soit d’où qu’il vienne ; ; le malheur du bwaba c’est de faire confiance et de s’ouvrir facilement ; C’est facile de voir la paille dans l’œil d’autrui et honteusement ignoré la poutre qui est dans le sien.

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