« Constitue une donnée à caractère personnel, toute information qui permet, sous quelque forme que ce soit, directement ou non, l’identification des personnes physiques, notamment par référence à un numéro d’identification ou à plusieurs éléments spécifiques propres à leur identité physique, psychologique, psychique, économique, culturelle ou sociale ». Voici la définition que donne la loi n°010-2004 AN portant sur la protection des données à caractère personnel, en son article 2. La fragilité des données est donc une réalité et leur sécurisation, une nécessité surtout pour les Etats francophones qui ne veulent pas subir le diktat des géants du numérique.

La convention annuelle de l’association francophone des autorités de protection des données, 3e du genre sur le continent africain (Après le Maroc et le Sénégal) sera une occasion de partager les expériences entre les autorités, et de discuter de l’évolution des technologies et leur impact sur les libertés, les droits fondamentaux et la vie privée.

Selon Isabelle Falque-Pierrotin, secrétaire générale de l’AFAPDP et présidente de la commission nationale de l’informatique et des libertés de France, cette 9e conférence annuelle se tient dans un contexte marqué par le terrorisme et la surveillance de masse. Dans ce contexte, explique-t-elle, le mandat des autorités de protection des données personnelles est assez paradoxal même si sécurité et vie privée ne sont pas incompatibles. Selon elle, seule le tryptique Sécurité-Liberté-Garantie permettra aux autorités de dépasser ce paradoxe et de développer une société d’innovation numérique.

Ainsi, la conférence annuelle va aborder quatre sujets majeurs. Il s’agit de la sécurité des données et l’analyse de risques, de l’accès aux bases de données des opérateurs par les services de sécurité, de la protection des données dans le domaine de la recherche scientifique et surtout médicale et enfin la sensibilisation à la protection des données dans l’humanitaire.

Dans son discours, la représentante du président du Faso, Mme Chantal Boni, a fait remarquer que les législations et les moyens techniques « toujours réadaptés à l’évolution technologique » ne donneront satisfaction que si et seulement si, ils construisent l’ambition des Etats, celle « de protéger la vie privée et des données personnelles des citoyens ». Sur les 80 pays de l’Organisation internationale de la Francophone, 50 pays disposent d’une législation sur la protection des données personnelles et seulement 18 pays disposent d’une autorité. En la matière, le Burkina Faso est le premier pays en Afrique sub-saharienne. A l’instar de la présidente de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) du Burkina, Marguerite Bonané, la secrétaire générale de la Présidence du Faso a rassuré que le pays, en tant qu’aîné, partagera son expérience avec les autorités sœurs qui le souhaitent.

Une assurance a été également donnée par le président de l’AFAPDP, Jean Chartier, au réseau des autorités africaines de protection des données personnelles (RAAPDP) dont les statuts ont été adoptés à l’issue d’un forum ce 21 septembre, de l’accompagner dans ses missions.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net