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Projet YAMSYS : Cultiver autrement l’igname pour préserver les sols

Publié le dimanche 18 septembre 2016 à 23h30min

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Projet YAMSYS : Cultiver autrement l’igname pour préserver les sols

Un an après la mise en œuvre du projet sur la gestion durable des sols en culture d’igname (YAMSYS), les acteurs se sont rencontrés à Léo, province de la Sissili. L’atelier ainsi que la visite de terrain qui ont été initiés à cet effet ont permis à tous de constater les avancées du projet. C’était ce vendredi 16 septembre 2016, en présence du Haut-Commissaire de la province et des autorités locales.

Projet Ouest africain, exécuté en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, YAMSYS a pour principal objectif de générer des innovations de gestion durable de la fertilité des sols dans les systèmes de culture à base d’igname. Cela, afin d’éviter qu’à chaque saison hivernale, les paysans défrichent de nouveaux champs à la recherche de terres fertiles.

La baisse de la fertilité des sols à pour conséquence la baisse du rendement à l’hectare de la production d’igname. Avec un rendement potentiel de plus de 50 tonnes par hectare, l’on se retrouve malheureusement avec 10 tonnes par hectare.

Une plate-forme pour capitaliser les acquis

Au Burkina Faso, le projet est exécuté à Léo dans la région du Centre-Ouest et dans le Sud-Ouest à Midèbdo.

Pour mieux impliquer les premiers acteurs que sont les producteurs, une plate-forme a été mise en place à Léo comme à Midèbdo. Cet outil d’apprentissage collectif et de vulgarisation vise à renforcer la capacité technique de production surtout des semences. Et comme tout projet, celui-ci n’échappe pas à la non-participation des producteurs. Le scepticisme demeure ce qui a beaucoup joué sur le taux de réalisation des activités de la plate-forme avec 45% pour Léo et 25% pour Midébdo sur la période de mars à juillet 2016.

C’est avec enthousiasme que autorités et participants se sont déportés à Onliassa, village situé à dix kilomètres de la ville de Léo pour un constat sur le terrain.
Dr HgazaValéry, Coordonnateur régional du projet YAMSYS, faisant la visite guidée, explique qu’au niveau du champ des essais, quatre types de buttes d’ignames sont faits. Il y a des buttes simples, des 100% fumure organique, des 100% engrais minéral et du 50% fumure organique et d’engrais minéral. Pour ainsi voir quel type de buttes pourra donner une bonne production surtout dans la durée en conservant la fertilité des sols.

Promouvoir la filière semence

Pour rechercher la stabilisation des systèmes de culture, avec une rotation qui permet de maintenir ou de restaurer la fertilité du sol. Selon Dr Hgaza, cela consiste « à fragmenter sa parcelle sur laquelle il va faire tourner les cultures qui lui permet de cultiver sur le même espace chaque fois tout en maintenant la fertilité des sols ».

Sur le champ école des semences, le producteur Boureima Dadjan reconnait qu’au départ ce n’était pas facile face à la nouvelle technique de YAMSYS. Pour lui, la technique qui consiste à découper les ignames, à les conserver et à semer est une bonne chose. Alors que bien avant c’est le gros tubercule qui était utilisé. « C’est une très bonne voie pour avoir facilement des semences et améliorer la production de l’igname » confie-t-il.

Pour Dr Kiba Delwendé Innocent Coordonnateur général du projet YAMSYS, l’objectif de cet atelier est de montrer l’état d’avancement du projet lancé depuis mars 2015. « Nous avons mis en place des plateformes d’innovations pour permettre aux producteurs de mieux s’organiser autour de la filière et de discuter des contraintes en vue de trouver des solutions », laisse-t-il entendre. Il ajoute que le projet a un volet de renforcement de capacités en formant au moins des docteurs (cinq), des ingénieurs et des masters (vingt).

Emmanuel Ouedraogo, Haut-commissaire de la province de la Sissili, a félicité et remercié les acteurs du projet pour les efforts de communication. Pour lui, l’igname cultivée dans les zones tropicales d’Afrique comme dans le Sud de l’Asie, « constitue un aliment de base dans le monde » et est consommée par environ 155 millions de personnes. Pour l’occasion, il a demandé aux producteurs d’être ouverts d’esprit pour mieux saisir ce que YAMSYS leur apporte comme technique.

Le projet YAMSYS, lancé en 2015, a une durée de vie de six ans. Son avantage est que tout est mis gratuitement à la disposition du producteur qui souhaite essayer cette technique. C’est-à-dire les intrants, les semences ainsi que le nécessaire.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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