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Coup d’Etat manqué un an après : Le PDS/ METBA réclame toute la lumière

Publié le jeudi 15 septembre 2016 à 00h00min

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Coup d’Etat manqué un an après : Le PDS/ METBA réclame toute la lumière

Ceci est un communiqué du PDS/METBA sur l’an I du coup d’Etat de septembre 2015.

Le 16 septembre 2015, les Burkinabé se préparaient à entrer dans la campagne électorale qui, avec les élections présidentielle et législatives annoncées pour le 11 octobre 2015, devaient mettre en place les institutions nouvelles pour remplacer la Transition. C’est dans l’après-midi de ce même jour, que le Général Diendéré va perpétrer un coup d’Etat, en s’appuyant sur les militaires de l’ex-RSP (Régiment de la sécurité présidentielle).

En faisant arrêter en plein Conseil des ministres, et enfermer, le Président et le Premier Ministre de la Transition, en séquestrant tous les membres du gouvernement, l’objectif du Général était de réinstaller au pouvoir ses amis du CDP et leur chef Blaise Compaoré, chassés par l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Le lendemain 17 septembre, Diendéré proclamait la dissolution des institutions de la Transition et la création d’un « Conseil national pour la démocratie » (CND) !

Mais en se lançant dans cette aventure réactionnaire et anti-populaire, en voulant imposer au peuple le retour à un régime et à des hommes vomis et chassés par l’insurrection, le Général Diendéré et son ex-RSP défiaient ouvertement le peuple, persuadés qu’ils pouvaient ignorer ses sentiments, sa détermination et sa force ! Ils ont envoyé des groupes de soldats lourdement armés, en véhicules ou en motos, de nuit comme de jour, sillonner les rues de Ouagadougou, tirant à balles réelles sur tous les attroupements rencontrés, dans le but d’annihiler toute résistance éventuelle et d’intimider les populations.

Cependant, n’écoutant que leur patriotisme et leur courage, respectant leur engagement à défendre la démocratie, les partis politiques, les organisations de la société civile (OSC) et notamment les organisations syndicales, ainsi que le Conseil national de la Transition (CNT), ont réagi de la manière la plus juste et la plus déterminée. Ils ont, dès l’après-midi du 16 septembre, appelé leurs militants et le peuple à la résistance. Les partis politiques et les OSC ont appelé à manifester et à résister au nouveau pouvoir dès la soirée du 16 septembre, et appelé en outre à la désobéissance civile. Le Président du CNT, constatant l’impossibilité pour le Président de la Transition d’exercer ses fonctions, s’est proclamé Président du Faso par intérim et est entré en clandestinité. Les organisations syndicales ont appelé à la grève générale pour compter du 18 septembre.

Malgré les crimes et les bastonnades des soldats de l’ex-RSP, qui n’ont épargné ni les femmes ni les enfants, malgré les communiqués menaçants du CND, malgré la destruction des équipements de plusieurs médias audio-visuels, le peuple de Ouagadougou et des provinces a affirmé dans les rues et dans les quartiers, son refus d’être gouverné comme avant et de perdre sa liberté et ses droits, conquis par le sang de ses martyrs des 30 et 31 octobre 2016. Il le paiera en quelques jours par 14 morts et des centaines de blessés !

Le PDS/METBA présente à nouveau ses condoléances aux familles des martyrs et sa compassion aux blessés de la résistance.

Les 20 et 21 septembre 2015, les Présidents Macky Sall du Sénégal et Yayi Boni du Benin, mandatés par la CEEAO, tentaient de sauver la mise au Général Diendéré, en cherchant à imposer un compromis aux partis politiques qui le refuseront.

Les 22 septembre 2015, la jonction du peuple et de l’armée s’est matérialisée par la descente des militaires des différentes garnisons sur Ouagadougou, exigeant la reddition pure et simple des soldats perdus du RSP. Convaincu qu’il ne pouvait plus se maintenir, le Général Diendéré capitulait sans conditions, et se réfugiait auprès du Nonce apostolique. Le lendemain, le Président de la Transition, Michel Kafando, libéré, annonçait sur les médias et à la salle de conférences de Ouaga 2000, qu’il exerçait à nouveau la plénitude de ses fonctions.

Avec tout le peuple burkinabé, le PDS/MTBA réclame que la lumière soit faite et la justice rendue dans les meilleurs délais, pour les crimes commis par les auteurs du coup d’Etat du 16 septembre 2015, comme pour les crimes commis contre les manifestants aux mains nues des 30 et 31 octobre 2014 !

C’est par sa détermination, par l’unité sans faille de toutes ses composantes, par son union avec les forces de défense et de sécurité, par son refus des compromissions sur sa liberté et sur la démocratie, par ses sacrifices, que notre peuple est venu à bout des « invincibles » guerriers de l’ex-RSP, dont le CND a ainsi vécu moins d’une semaine !

C’est la leçon que le peuple burkinabé a donnée une nouvelle fois à tous les observateurs, aux peuples africains et au monde entier. C’est la leçon qu’il doit lui-même retenir pour l’avenir. C’est aussi la leçon que les patriotes burkinabé doivent tirer de la lutte du peuple contre les usurpateurs et les fossoyeurs de la liberté et de la démocratie !

Vive la victorieuse résistance du peuple uni
contre le coup d’Etat réactionnaire des 16 et 17 septembre 2015.

Ouagadougou le 14 septembre 2016
Pour le Bureau Exécutif National du PDS/METBA
Le Président

Philippe OUEDRAOGO

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