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Chambre de commerce : « Il y a des gens qui se croient déjà élus … », déplore la Coalition pour un commerce équitable

Publié le samedi 10 septembre 2016 à 22h30min

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Chambre de commerce : « Il y a des gens qui se croient déjà élus … », déplore la Coalition pour un commerce équitable

La Coalition nationale des acteurs de l’économie pour un commerce équitable a tenu ce vendredi, 9 septembre 2016 à Ouagadougou, une conférence de presse sur la situation qui prévaut entre acteurs au sujet de l’élection consulaire prévue pour le 13 novembre 2016. Après avoir lancé un appel à maintenir la marche du processus, la Coalition a émis sa volonté à observer l’élection dans tous les bureaux de vote afin de rassurer les acteurs sur la transparence.

‘’Plus question de remettre en cause le processus. (…). Nous souhaitons également être accrédités en qualité d’observateurs pour assurer la transparence ’’. C’est en substance le message de la Coalition nationale des acteurs de l’économie pour un commerce équitable qui regroupe, selon son porte-parole, Harouna Gouem, des associations de commerçants, des syndicats, des Fédérations de syndicats et d’associations. Et ce, en réaction, soutiennent les conférenciers, à des organisations de commerçants et de la société civile qui tenteraient de remettre en cause le processus. A en croire M. Gouem, via une conférence de presse conjointe tenue fin août, des membres d’une organisation de la société civile et d’associations de commerçants ont affirmé que « le ministre du commerce est en train de faire la promotion de pro-Compaoré pour prendre la Chambre du commerce ». « Nous estimons que cette manière même de revendiquer est une insulte à la personne du Président du Faso (Roch Kaboré, ndlr). Si vous dites que le Président a mis dans son gouvernement, un pro-Compaoré pour favoriser les pro-Compaoré, je crois quand même que c’est une insulte à l’intelligence du Président du Faso », observe le porte-parole de la Coalition, Harouna Gouem. Il soutient que ceux-ci veulent également revenir sur la répartition des sièges. « Ils veulent que 77% des membres du bureau consulaire reviennent à la seule ville de Ouagadougou. Ils se sont basés uniquement sur les entreprises créées en 2012 et en 2013. Pourtant, le monde économique existait bien avant cette date », relève M. Gouem. Pour ce dernier, les candidats imposés, comme ce qui était jusque-là observé, ne peuvent prospérer. Tout comme il ne sera pas acceptable de remettre en cause le processus enclenché. « En 2013, Blaise Compaoré nous a imposé sa belle-mère, nous ne permettrons pas que quiconque nous impose qui que ce soit en 2016. Il faut que ces élections se passent dans la transparence totale car, c’est de là que viendra l’équilibre commercial », soutiennent les conférenciers. Pour Harouna Gouem, il importe de rappeler que le ministère du commerce s’est appuyé sur quatre critères pour la répartition des sièges. Il s’agit, énumère-t-il, du nombre d’entreprises créées par un secteur d’activités donné par rapport à l’ensemble des entreprises créées par tout le secteur. Ensuite, le nombre de salariés d’un secteur d’activités donné par rapport à l’ensemble des salariés de tout le secteur. Troisièmement, le chiffre d’affaires réalisé par un secteur d’activités donné par rapport au chiffre d’affaires réalisé par tout le secteur. Et, enfin, les impôts directs payés par un secteur d’activités donné par rapport aux impôts directs payés par tout le secteur. « Alors, si des gens reviennent s’appuyer uniquement sur le nombre d’entreprises pour la répartition, nous disons, non. Réellement, si on vient à octroyer 77% des membres à la seule ville de Ouagadougou, cela voudrait dire qu’il n’y aura pas élection. Pour nous, le processus est engagé, il n’y a plus question de remettre en cause les textes », explique le porte-parole de la Coalition.

La Coalition souhaite observer les élections dans tous les bureaux !

Pour les conférenciers, des suspicions et polémiques existent autour de cette élection. Si fait qu’il y a également lieu de travailler à rassurer les parties sur la transparence du processus. D’où la requête de la Coalition auprès des autorités compétentes, notamment le ministère du commerce, afin de bénéficier de la qualité ‘’d’observateur indépendant’’ dans les bureaux de vote. « Nous voulons être observateurs parce que, nous avons contribué au toilettage des textes qui ont été adoptés. Et des rumeurs courent comme quoi, il y aura des fraudes. C’est pourquoi nous voulons être observateurs pour rassurer qu’il n’y aura pas de fraudes. Ce que nous revendiquons, c’est d’être observateurs indépendants le jour des élections. C’est tout. Pour qu’on finisse avec ces questions afin de pouvoir relancer l’économie burkinabè. On ne peut rester-là, à tergiverser sur ces questions pourtant on avait tous été associés au début. Donc, si les gens veulent revenir sur les textes à ce stade, cela veut dire qu’il n’y aura pas élection. (..). Nous sommes conscients que les textes sont bons mais nous ne sommes pas rassurés que les textes seront respectés. Il y a une commission chargée des élections qui a été mise en place, la coalition n’a pas été associée. Toutes les structures qui ont participé à la mise en place des textes n’ont pas été associées. Mais, si elles ont le rôle d’observateurs, je pense que le problème de fraudes sera minimisé ; la question de la transparence posée sera résolue », exprime la Coalition.

« Nous ne sommes pas là ni pour attaquer ni pour défendre quelqu’un, nous sommes là parce qu‘il y a des règles et des principes qui ont été établis et qu’il faut simplement respecter. Le ministre du commerce est le ‘’tuteur’’ des commerçants. Ces élections feront sa gloire ou son échec politique ; c’est à lui de jouer sa partition pour faire quelque chose de consensuel. Il y a des pratiques qu’on ne peut pas tolérer ; il y a des gens qui se croient déjà élus, qui croient que leur groupe est déjà à la tête de la chambre du commerce. (…). Si nous avons opté pour un changement politique, il faut aussi opter pour un changement économique pour que le bénéfice puisse profiter à la nation entière. (…). Le Président du Faso a un programme politique à mettre en place et son programme économique est réalisable en matière de politique commerciale, si les gens comptaient sur des acteurs engagés ; chacun a sa partition à jouer dans la mise en œuvre de ce programme », a soutenu également Saïbou Koanda dit le Prince, président du SYNALLA-B (Syndicat national des Libraires et assimilés du Burkina), membre de la Coalition.

Créée en 2015, la Coalition selon Harouna Gouem, a pour objectif principal de valoriser le monde économique en renforçant l’équité, c’est-à-dire des richesses et des marchés publics bien partagés, la réglementation du commerce (pour qu’il n’y ait pas confusion entre grossistes, fabricants et détaillants).

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 septembre 2016 à 09:24, par L’Insurgé En réponse à : Chambre de commerce : « Il y a des gens qui se croient déjà élus … », déplore la Coalition pour un commerce équitable

    On commence à bien comprendre maintenant les choses. Pas question effectivement qu’on impose qui que ce soit surtout pas le click des SAFIETOU LOPEZ. Surtout pas, sinon l’économie burkinabé est morte à jamais. C’est cette dame et sa cohorte qui ont foutu le bordel sous la transition. En temps normal, dans un pays normal, elle ne serait pas train de se pavaner comme ça.

  • Le 11 septembre 2016 à 11:57 En réponse à : Chambre de commerce : « Il y a des gens qui se croient déjà élus … », déplore la Coalition pour un commerce équitable

    Merci, L’Insurge.Si cette Dame la du Nom"Lopez’devenait responsable de la chambre de commerce,je batterai campagne pour Mahamadi Kouanda pour les presidentielles.

  • Le 11 septembre 2016 à 13:45, par SANKARA En réponse à : Chambre de commerce : « Il y a des gens qui se croient déjà élus … », déplore la Coalition pour un commerce équitable

    Tout à fait d’accord avec vous, les internautes 1 et 2 (l’insurgé et celui de 11 : 57). Les gens prennent le Burkina pour leur propre jouet. Si ce n’est pas parce qu’on est dans un pays comme le Burkina, comment quelqu’un comme Safiétou lopez peut venir s’arrêter pour dire qu’elle veut gérer une institution comme la chambre du commerce. ah ba ! c’est quand même l’image du pays qui est en jeu hein !

  • Le 11 septembre 2016 à 17:55, par Emile En réponse à : Chambre de commerce : « Il y a des gens qui se croient déjà élus … », déplore la Coalition pour un commerce équitable

    SANKARA, toit tu parles encore d’image de ce pays, est-ce qu’il en a encore une ? Je ne crois pas. Après le passage des transitaires pillards sous escorte des OSC corrompues, OSC batardes et sanguinaires et un pouvoir RSS incapable, on ne peut que remettre pour nous à DIEU. Ne soyons pas presser, DIEU va régler le compte à chacun de tous ceux-là qui se sont servis du SANG des martyrs dans l’ombre ou à la lumière.

  • Le 12 septembre 2016 à 20:01, par Sidbéwendé Zoungrana En réponse à : Chambre de commerce : « Il y a des gens qui se croient déjà élus … », déplore la Coalition pour un commerce équitable

    A ces OSC, je les inviterais à se limiter à leurs propres rôles. Que connaissent-ils du monde des commerçants pour discuter pour ou contre un camp. Les Acteurs du Secteur à mon avis sont mieux placés pour connaître leur "chose",ce qu’ils ont vécu par le passé et ce qu’ils entrevoient comme danger pour leurs activités pour l’avenir. Lorsque vous faites ressortir une certaine campagne du Ministre du Commerce pour favoriser un soi-disant pro-Compaoré, vous oubliez de ce l’Exécutif fait pour favoriser un élément du "CERCLE" bien connu pour être des leurs, notamment de la Région du "plus Grand du Parti" et qu’ils peuvent manipuler à guise. Tout le monde sait ce qu’est ce Groupe (Cercle), comment et par qui il a été mis en place et ce à quoi on les utilisait. Pour preuve prémonitoire, l’on a vu, lors de la Visite du Président au Kenya, un de ce milieu a été par le Gouvernement burkinabé, désigné pour lire le discours des Opérateurs Economiques africains. Pourtant, le Chargé (provisoirement du reste) de la Chambre de Commerce, même "fonctionnaire y affecté" était mieux placé pour cette mission. Cela veut dire ce que çà veut dire. Messieurs Gouem et consorts, à moins d’être instrumentalisés, je pense que vous ferez mieux de vous en tenir à vos connaissances économiques théoriques et bureaucratiques en vous abstenant des déclarations fallacieuses telles que ce que nous lisons dans le briefing de votre Conférence de Presse.

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