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An I de la résistance populaire : Le CDAIP veut une commémoration « grand-succès »

Publié le mardi 6 septembre 2016 à 23h26min

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An I de la résistance populaire : Le CDAIP veut une commémoration « grand-succès »

La coordination des Comités de défense des acquis de l’insurrection populaire de la ville de Ouagadougou a animé, le 6 septembre 2016 au Centre national de presse Norbert Zongo, un point de presse. Objectif : informer l’opinion publique de la commémoration du 1er anniversaire de la résistance populaire victorieuse contre le putsch de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Cette activité marque le point de départ d’une série d’activités.

Pour le porte-parole de la coordination des Comités de défense des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou, qui a animé la conférence, le pouvoir en place a trahi les idéaux de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et de la résistance populaire du 15 septembre 2015. « Deux ans après, il n’y a pas eu la moindre justice pour ceux qui sont tombés au cours de l’insurrection populaire et une année après il n’y a eu aucune justice également pour ceux qui sont tombés au cours de la résistance populaire », a d’emblée expliqué Yacouba Kientéga. Aussi a-t-il rappelé que nombre de personnes qui avaient été arrêtées et détenues sous la pression populaire sont remises en liberté. Et pour libérer ceux sur qui pèsent des soupçons de crimes de sang, a-t-il poursuivi, la justice prend tout son temps, traine les pieds, évoque sans cesse le manque de moyens quand il s’agit de rendre justice aux enfants du peuple.

Cette reculade du pouvoir actuel devant la soif de la justice exprimée par le peuple à travers l’insurrection, de l’avis du porte-parole, semble obéir à l’adage selon lequel « on ne scie pas la branche sur laquelle l’on est soi-même assis ». Néanmoins, il est persuadé que « le peuple héroïque » ne se laissera pas distraire et duper. Mieux, il se battra pour que tous, anciens comme nouveaux-anciens dirigeants, répondent devant la justice de leurs actes. « Au lieu de faire la manche, le garibou selon l’UPC, auprès de dictateurs et de protecteurs de dictateurs pour, disent-ils, avoir de l’argent frais afin de relancer l’économie, le MPP et ses alliés doivent pouvoir plutôt procéder au jugement des nombreux dossiers de crimes économiques et récupérer l’argent volé au peuple par les dignitaires du pouvoir déchu e les amis », a-t-il recommandé.

Et des attentes des insurgés s’évanouissent…

Il n’y a pas que cela ! Sur le plan économique également, le conférencier a affirmé que la plupart de ceux qui sont au niveau dudit secteur croupissent et ont des difficultés pour pouvoir s’en sortir. Toute chose qui conduit à des licenciements aggravant du coup la misère des populations. « Aussi, lorsqu’on prend la situation sécuritaire, vous voyez comment c’est très difficile. Et en même temps le pouvoir en place n’apporte aucune solution. Or nous pensons qu’à travers l’insurrection le peuple a démontré sa capacité à contribuer à la gestion du pouvoir (…) », a-t-il renchéri.

Pour lui, un peuple insurgé ne peut et ne doit devenir, moins de deux ans après, un peuple mendiant. C’est pourtant, a concédé M. Kientéga, cette image du peuple burkinabè que véhicule actuellement le pouvoir en place à travers sa diplomatie. « Cette orientation politique du pouvoir actuel, avec l’aide de ses amis d’ici et d’ailleurs, vise à faire regretter au peuple burkinabè son insurrection et sa résistance héroïque », a-t-il soutenu. Raison pour laquelle, il a crié à la trahison. « Il s’agit d’une trahison de l’esprit de l’insurrection et de remise en cause des principaux acquis, notamment les perspectives de souveraineté, d’indépendance, de liberté et de justice sociale », a-t-il martelé.

Une invite à la mobilisation

Face à une telle situation, le porte-parole est convaincu que la seule alternative est la poursuite de la lutte pour l’achèvement de la révolution qui apportera le véritable changement en faveur du peuple. Et la coordination des CDAIP de la ville de Ouagadougou et des environs de lancer un appel au peuple de Ouagadougou à se mobiliser pour commémorer avec succès le 1er anniversaire de la résistance populaire au putsch. Aussi, elles l’invite à participer aux différentes activités qui seront organisées dans les arrondissements, secteurs, quartiers et Yaars de la capitale.

A la question de savoir quelle est leur position par rapport au projet de conférence des insurgés, M. Kientéga a rétorqué qu’ils n’ont rien contre cette conférence. « Mais on pense que si elle doit avoir lieu, il faut qu’il y ait des objectifs clairs, qu’on sache ce qu’on veut faire à travers cette conférence (…) », a-t-il dit. Et de conclure : « Nous n’avons pas encore été contactés. Au moment venu, on pourra donner notre point de vue là-dessus ».

En rappel, les CDAIP sont nés sur les barricades, dans un élan de fraternité et de solidarité entre les insurgés qui ont réagi de manière patriotique et révolutionnaire à la tentative du putsch de l’Ex-RSP du général Diendéré. Ils sont organisés dans les quartiers, les secteurs et les arrondissements. En tant qu’organisations populaires, elles poursuivent leur implantation en vue d’assurer la veille citoyenne, de garder vive la flamme de l’insurrection en défendant ses acquis etc.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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