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Collectif pour la défense de la Constitution : Les animateurs dévoilent leurs stratégies

Publié le mardi 17 mai 2005 à 07h39min

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Après deux mois de marche à travers bon nombre des grands centres urbains du Burkina en brandissant des banderoles portant des slogans "Stop constitution " "Carton rouge à Blaise Compaoré", le Collectif pour la défense de la Constitution (CODECO) a porté à la connaissance de la presse son manifeste le dimanche 15 avril, dans la salle de conférences de la Maison du retraité Antoine-Nanga.

Un présidium de cinq personnes a, tour à tour, expliqué la raison de la création de ce jeune collectif, les associations et structures qui l’animent. De même, les animateurs de la conférence ont révélé les stratégies du CODECO pour "faire aboutir ses revendications patriotiques", "ses exigences immédiates" ainsi qu’un "appel" adressé à tous les citoyens.

"Nous avons déjà parcouru à ce jour plus de 10 000 km, tenu réunions, meetings ou marches dans quasiment toutes les communes de Ouagadougou, à Koudougou, à Banfora, à Manga, à la Kompienga, à Kantchari ce jour", a révélé Aristide Ouédraogo, le responsable aux relations publiques du CODECO, dans son propos introductif à la causerie.

Il a expliqué la décision du CODECO de privilégier la stratégie parlant "d’occuper le terrain" au lieu de s’expliquer dans des "salons" par la "détermination du CODECO à travailler au niveau de la jeunesse pour lui donner d’autres réflexes pour que les choses bougent véritablement".Expliquant la raison de la création du CODECO, les animateurs de la conférence affirment que le principal objectif du mouvement est de "s’ériger en sentinelle de la constitution, prompts à donner I’alerte en cas de menace et prêts à la défendre en cas d’agression". Le CODECO, donnant à lire le manifeste, se veut être "une catalyse citoyenne de tous ceux qui sont résolus à combattre la fatalité de l’injustice, de la fracture sociale et qui sont déterminés, en exorcisant leur peur, à élever des défenses autour de la Constitution et des lois pour les préserver des violations, d’où qu’elles viennent". Après cette définition du CODECO, les conférenciers ont révélé que le collectif compte dans ses rangs des jeunes, des moins jeunes, des paysans, des ouvriers, des élèves et étudiants, des fonctionnaires, des commerçants, des chômeurs, des déflatés. De même, sont membres du CODECO, ajoutent les conférenciers, des associations représentant des mouvements de droit de l’Homme, des mouvements pacifistes, des mouvements de consommateurs, des syndicats, des partis politiques de tout bord, des associations de média. "Le CODECO est un mouvement qui, parce qu’il se fixe pour unique et ultime objectif la défense des citoyens burkinabè et de la constitution, bannit la division, la ségrégation jusqu’à celle liée à la fracture imbécile entre majorité et opposition" précise le manifeste dans son chapitre expliquant ce qu’est le CODECO.

Portant sur la stratégie que le collectif entend mettre en œuvre pour défendre et protéger la constitution, la troisième partie du manifeste met l’accent sur la sensibilisation et l’explication de la Constitution. "La Constitution sera expliquée, disséquée, pour amener les citoyens à mieux connaître les fondements sur lesquels repose la vie en collectivité nationale sous ses multiples aspects, économiques, politiques, culturels...".

Le Collectif se dit prêt à engager "des actions interpellatives" sur les droits politiques, économiques et sociaux. De même, il envisage recourir si nécessaire, à la désobéissance civile, un moyen légal de pression selon les conférenciers. Le présidium du CODECO a donné lecture de la quatrième partie du manifeste consacrée aux "exigences immédiates" du mouvement .

Portant sur le plan économique et social, les revendications du CODECO embrassent une trentaine de points. Sur le thème de la vie, le CODECO "exige" du gouvernement de la IVe République la satisfaction de huit doléances parmi lesquelles "une diminution immédiate des prix du carburant, de l’électricité, de l’eau". Le CODECO dit justifier cette exigence en référence à l’article 14 de la Constitution. Sur le plan social, une des exigences du mouvement est "le relèvement de 25% des allocations des étudiants" en se référant aux articles 18 et 27 de la Constitution.

Au nombre de ses exigences politiques, le CODECO relève 11 points dont "la soumission du président sortant à l’empêchement de candidature pour un 3e mandat au terme de son 2e septennat" conformément à l’article 37 et "la libération des condamnés pour fait politique, notamment Luther Ouali et Naon Babou" constituent les points saillants.

Des échanges avec la presse, les animateurs de la conférence ont déclaré que le "CODECO n’est pas créé en réaction contre les marches des ABC", et que le Collectif se veut un mouvement citoyen dont la critique ne s’adresse pas seulement au parti au pouvoir mais à tous les acteurs politiques.

Les animateurs de la conférence justifient la similitude de leurs revendications avec celles des partis politiques d’opposition et des syndicats par le fait que ces structures relevant de la société civile sont des membres potentiels ou à part entière du CODECO qui se définit comme un mouvement citoyen non exclusif.

Oumarou Saïdou CAMARA


Quelques partis politiques et associations membres du CODECO

Partis politiques

MDR, GDP, UNDD, UDPI

Société civile

Forum civique national

Mouvement pour la paix

Associations des jeunes musiciens

CEDEV

AECC

Sidwaya

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